Le vieux et la jeune (Susie)

Paquot discutait avec Ann dans la tanière du maitre des Rituels. Abyssse les écoutait, mais que d'une oreille, la fatigue le prenait trop fortement pour ne fusse qu'avoir l'envie de participer et de faire l'effort de comprendre. C'était tellement méchant de penser comme ça, mais il n'arrivait tellement pas. Pas cette fois ci. Finalement, son corps eut raison de lui, et il demanda pardon avant de quitter la tanière. Une lèche sur la joue de sa compagne se fit, et un mouvement de tête envers le script. Il était dehors.


LE froid le prit une fois dehors, ce foutu froid marin qui glace les os et colle brutalement le sable mouillé sur la peau, ses membres tremblent un peu avant qu'il ne se trouve un coin ou le rayon du soleil avait réchauffer le sable. Parfait. Souriant, il tourne en rond avant de se glisser sur sa place chaude et de se mettre en boule. Avec son ouïe, même si défaillante légèrement par l'âge qui approchait, il entendait encore très bien les paroles de sa compagne et de son ami des mers. Ses yeux se ferment, ses oreilles longues retombent légèrement en avant. Son corps lâche prise.


Des heures, ils dormaient, si bien que Ann et Paquot n'étaient plus là à présent, alors que lui, ronflait encore.

Comme si son instinct lui avait dit d'ouvrir les yeux, le corps d'Abysse reviendrait peu à peu au monde des mortels. Ses paupières s'ouvrent, sur une masse tellement sombre en face de lui. Un petit Mh sortit de sa gueule, et c'était seulement quelques secondes plus tard que l'odeur et la voix lui revint, c'était Susie. Sous le ton employée par la jeune femelle, le mâle s'octroyait un bâillement à s'en décrocher la mâchoire, montrant ainsi par la même occasion toutes ses dents longues et difformes avant de refermer.


En effet, il n'aurait pas du dormir dehors, mais avant son réveil, le soleil lui avait offert une place au chaud. Abysse se recouche, souriant.



"-Moi voulait me reposer! Et comme soleil avait offert une place de sable chaud, moi a céder!" Bon, le sable était maintenant chaud que sous son cul, autour, c'était geler par le vent et les quelques sensations d'humidité. Il se remet en boule. Enfin, presque, sa tête se redresse de nouveau pour "regarder" Susie. Pour lui cela semblait tellement logique, mais c'était clair qu'en y repensant, il avait eu une idée de merde. Mais, trop bien placé, lui ne voudrait pas bouger maintenant.



Sa truffe s'ouvrit et se referma, reniflant les effluves que sa fille dégageait.


"-Moi sens quoi? Nourriture? Toi avoir mangé? Toi avoir pour moi à manger?" Il sentait précisément les poissons et les algues, ça oui. Ou alors c'était juste son estomac qui lui donnait des hallucinations gustative.

Mh? Abysse ne se fit pas prier alors, et d'un coup, le mâle se redressait sur ses quatre, en souriant. Sa gueule s'ouvre, sa lange pendouille quand sa truffe vint se coller contre le corps de sa fille pour chercher après la nourriture. Doucement il lui tourne autour en quête de la nourriture potentiel. Sauf s'il se trompait bien évidemment, mais ce n'était pas grave, lui n'avait pas honte d'avoir un petit creux. Et si sa fille en avait pour lui, c'était encore mieux.


Puis il se souvient, elle lui montrerait seulement s'il rentrait. Alors le père s'étire, baille encore une fois, et se secoue avant de trotter vers la tanière de sa compagne. Rapidement, son corps s'engouffre dans la tanière illuminée de ses torches bleutées et va s'asseoir proche de la fontaine. Et il attend, souriant bêtement en attendant la suite avec impatience.
Ses queues à présent liées par la membrane s'agitent, il attend. Il a faim. En fait, il était tellement obnubilé par son ventre qu'il ne pensait qu'à ça, alors que si ça se trouve, ce n'était même pas de la nourriture.


Coup dur si ce n'était pas ça, mais, un cadeau pourrait compenser tout ça. Qu'es-ce que sa fille aurait apporté? Raah, il ne pouvait tellement pas attendre alors que ça ne faisait que quelques secondes qu'il était là à attendre.

"-Toi avoir quoi?" Fit le papa.

Abysse entendait le bruit des pas de sa fille. Il était impatient de connaître ce qu'elle avait apporté, alors il restait assit, fixant l'ombre à l'entrée de la grotte. UN bruit lourd se fit entendre, et il penche la tête, déjà pour renifler un peu, certaines odeurs qu'il connaissait, et puis d'autres, assez inconnues. Puis elle explique, et lui est ravi d'entendre qu'elle avait apporter des choses pour le froid, c'était clair que depuis quelque temps, son système avait prit une chute et le froid était devenu son ennemi. Il ne se souvenait plus du temps ou son corps était dur, résistant à tout sauf la chaleur.


Faut dire que dans la mer c'est plus simple, peut-être qu'être venu vivre sur la terre ferme l'avait un peu rendu mou.. Qu'importe.


Il comprit qu'elle avait apporté des concoctions, des liquides à base de ce qui était des fruits. Il penche la tête sur le côté, par simple curiosité. Des noms sortaient, et franchement, ça ne lui disait rien du tout. Kiwi? Gingembre? Tomate.. Choux et céleri. Que des noms étranges, mais assez rigolo. Du bouillon et du miel, mais.. A ne pas boire froid, à réchauffer. Le souci est que lui ne savait pas comment faire pour faire du feu. Bon, il demanderait à sa compagne, elle en avait fait un une fois, sur la plage.



Plus elle parlait, et plus il avait des questions, plus elle parlait et plus il se perdait dans ses petites descriptions avec une pointe de fierté. Chacun de ses petits avait quelque chose à lui donner, de l'amour, du rire, des histoires, des objets, de la nourriture, du savoir, et il en passe. A force de la regarder avec l'amour d'un père envers sa fille, il perdait même le fils de la discussion.. Alors il s'allonge. Essayant de l'écouter de nouveau.



"-Manger tout de suite! Moi être ok avec ça! Puis dormir, plus tard! Promis!" Il rampe un peu, allant renifler les saveurs offertes en se léchant les crocs. Sa truffe vint toucher les huîtres, puis les œufs. Cette chose roulante, à la matière étrange et dure. Sans se priver, le mâle en attrapa un, et le mit dans sa gueule avant de le briser entre ses mâchoires. Un petit bruit sec, suivant d'un liquide étrange qui se rependait dans sa gueule. Difficilement, il se mit à mâcher les morceaux de coquille, plaquant contre son palais les liquides pour mieux savourer le goût. Une fois tout bien avaler, il se lèche les crocs. Comme c'était bon, il pourrait en avoir envie plus souvent, oserait il ennuyer sa princesse tout les jours pour aller lui en trouver? Peut-être.



Il chercha, tombant sur la viande qui donnait une odeur tellement alléchante, que l'envie de tout gober était tentante. Mais il n'était pas radin, non.



"-Toi veux manger un peu avec moi? Toi avoir déjà goûter à tout ça?"

Anw, il fut un poil faussement vexé que sa princesse lui dise non. Sa tête se penche vers elle un instant. Comment elle pouvait dire non à un tel festin? Lui ça ne lui dérangeait pas de partager ça, ça ne lui déplaisait pas de donner à Susie un peu de ce qu'elle avait elle-même attraper. Comme une certaine récompense, un remerciement de plus que de simples paroles.


Finalement, il lécha le sol pour ramasser le reste des œufs, et se couchait, une patte repliée contre sa poitrine, se mettant à l'aise. Le reste de la nourriture serait pour plus tard, un plus tard dans la journée.


Sa fille pourtant n'avait pas fini de lui offrir des présents, et ses queues remuèrent doucement à l'idée d'avoir encore quelque chose de plus venant d'elle. C'était quoi? Un truc à manger? Un bijou? Un câlin?? Ses oreilles se dressent.


"-Couvertures?" Répétait-il doucement, surpris.

Le câlin accordé, lui n'attendait après, que le geste. Cétait dans un état de bonheur donc il laisse sa fille venir et referme la couverture sur leurs deux corps. Cette situation le faisait rire aussi, il glousse un peu, amusé. Comment ne pas trouver ça rigolo, quand on sait sa princesse forte et fière, venir câliner son bon vieux père? Clairement Abysse aimait ça.



Il entreprit même de lui offrir un coup de langue sur l'épaule, sentant sur celle-ci les nombreuses odeurs, et les goûts qu'elle possédait. Tant de lieux, tant de choses qu'elle aurait croisée. Le mâle sentait tout.



Dans son esprit il voyait déjà ses soirées bien caché sous les tissus, dans un coin de la tanière de sa compagne. Il voyait les torches, illuminées son regard blanc et heureux, quand ses oreilles entendent les bruits de pattes de Ann, son souffle. Puis il a en tête son odeur, qu'il reniflerait avec amour, avant de dormir à ses côtés. Son corps demandait déjà les nuits au chaud, fini les rhumes d'hivers, les soirées à se sentir pas bien. Fini les hésitations de parties de pêches de peur de rentrer tremper et ne pas savoir se réchauffer. Du bonheur en vue, oui.



Après ce câlin, Abysse relâche sa petite.



"-Moi ne voudrais pas abuser de toi ma princesse! Si toi veux partir, toi peux! Encore merci pour tout ça!" Il sourit, les yeux fermer. Quand elle partirait, il irait encore manger, avant de faire une sieste méritée tien.