Morning [Etna]

Emilitia
Utilisation du lot fusionnels

Il y avait eu ce rêve il y a quelque, étrange, à perceptibilité semblable à celui de l'araignée mais au déroulement plus agréable. Il y avait eu ce attachement artificiel avec deux autres louves qui avait provoqué quelques émotions nouvelles à expérimenter ou à redécouvrir. Il n'y avait pas vraiment eu de véritable affection, Emilitia doutait malgré l'intention initial de ce drôle de rêve, qu'il y ait même eu ce qui pourrait être comparer comme de l'amour ou un coup de foudre mais sa part démon avait été titillée. Dans un excès de possessivité et de sentiment de collection, elle aurait voulu posséder pour elle seule ces âmes autres, une envie qui avait persisté jusqu'au réveil.
Par la suite le rêve avait été oublié, relégué dans les souvenirs au même titre que les deux louves et leurs âmes. La vie continuait.

Plus que ça, elle se renouvelait. Petit à petit le printemps chassait l'hiver, les tiges nouvelles perçaient le sol tandis que les arbres se paraient de bourgeons et de fleurs. Les oiseaux revenaient en forêt pour former les duos nécessaires aux nichées et les insectes voletaient par paire. Le chant de la vie était de retour avec les beaux jours... sauf dans la petite clairière à la faille rocheuse où s'était installée Emilitia.
En tendant l'oreille, la louve noire pouvait entendre au loin quelques chants mais dans cette partie de forêt montagneuse régnait uniquement le son du vent sifflant entre les quelques arbres de bordures au tronc noirci par l'influence de la nécrose. Comme attendu, l'herbe nouvelle n'avait pas pointé sur ce sol que le passage répété de la demi démon avait rendu désolé comme au lendemain d'un incendie. Même la roche autour de la petite ouverture ayant servi d'abri contre le mauvais temps s'était zébré de noir, bien plus à cause du lichen atteint que de la pierre elle même, Emilitia n'avait aucune influence sur le minéral.
Un petit bout de forêt condamné qui confortait la louve noire au fait qu'elle ne pouvait rejoindre de groupe -de loups du moins- quand bien même la vie de solitaire parfois était bien ennuyeuse, même avec Drippir. C'était peut-être ce pensée qui rappela au rêve passé l'influence de sa magie.

Dans la faille rocheuse qui servait d'abri à Emilitia, il n'y avait pas beaucoup de place mais c'était suffisant pour une louve de son gabarit seule. C'était étroit mais loin de la confiner jusqu'à l'inconfort. Ce matin pourtant, ce fut la sensation d'étouffer qui réveilla la louve noire en plus de la chaleur et une odeur forte étrangère et intrusive. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, ce fut pour constater son museau au milieu d'une épaisse masse de poils verts et une fois la léthargie du réveil passée, Emilitia associa l'odeur des Etelkru qui sans lui appartenir, était bien loin d'être inconnue.
Le masque déplacé sur le côté de la tête, sa longue tignasse en bataille, la louve noire chercha instinctivement Drippir, véritable ancre de sa réalité, avant d'apercevoir sa lumière bleu à l'extérieur.  Ce n'était pas un autre rêve palpable, elle en aurait douté même sans le petit démon, la sensation était différente mais Emilitia reconnue une certaine familiarité dans l'apparence de l'intruse et au final, bien que surprenante au premier abord, la situation aussi étrange qu'absurde amusa la solitaire.
Elle vint tapoter du bout des griffes la truffe de l'autre louve pour la réveiller, tant pis si la nécrose lui brûlait quelques moustaches, l'Etelkru n'avait pas à se retrouver ici par surprise.

« Hé bien, quelle surprise de bon matin. Qui aurait cru que je puisse trouver ainsi un Etelkru au pied de mon lit. »

Sur son visage, un sourire amusé tandis que ses yeux bleus découverts luisaient dans la pénombre de la faille.

Il fallait casser la routine, c'est ça qu'on lui avait dit.

Alors la verte ne suivait plus d'horaire particulier, passait même parfois des nuits blanches. Elle détestait cela, mais peut-être qu'éventuellement allait-elle tomber en amour avec ce nouveau style de vie, celui de vivre le présent sans se préoccuper du lendemain... mais bon, il fallait faire preuve de patience, car Etna n'aimait pas cela du tout.

Sur les nerfs, elle aimait plus ou moins explorer les nouveaux horizons, frustrée de ne rien savoir du monde qui l'entourait. Quelles proies pouvait-elle retrouver par ici, quelles plantes étaient venimeuses, quelle était la température moyenne de l'endroit ? Elle n'en savait rien de rien.

Et comme si cela n'était pas assez, voilà qu'elle n'avait pas pu s'endormir dans son arbre préféré. Effectivement, l'aventurière en devenir n'avait pas bien calculée son coup et voilà que les bras de Morphée avait mis halte à sa marche de retour. D'une humeur attroce lorsque l'énergie lui manquait, Etna avait décidé de laisser ses paupières se reposer de temps en temps, alors que ses pas la menait plus ou moins vers les terres de son clan... le reste de l'histoire était devenue flou.

C'est alors qu'une sensation de brulure se posa sur son museau, et elle éternua de surprise.

« Pep's putain, laisses-moi tranquille- »

Elle fronça les sourcils en se grattant le visage avec sa patte avant droite. Ce qu'elle pouvait être désagréable sa soeur quand elle le voulait merde... puis elle décida enfin d'ouvrir ses yeux, afin de jeter des couteaux à sa jumelle.

Elle avait grandement changée en une nuit putain.

« Non... t'es pas Pep's, t'es qui ?! »

Elle se lève, sa tête se cognant contre les parois de la petite tanière.

Outch.

Emilitia
Utilisation du lot fusionnels

L'Etelkru eut besoin d'un peu de temps pour immerger et se rendre compte qu'elle n'était pas véritablement là où elle devait être, ou du moins pas aux côtés de la bonne personne. Emilitia resta couchée alors que la verte se redressa pour venir se cogner contre le plafond bas de la si petite antre qui servait d'abri à la demi démon, sourire amusé sur le museau.

« Non effectivement. Je m'appelle Emilitia et dehors, il y a Drippir. »

Elle se redressa un peu, l'expression narquoise pour venir approcher son museau de celui de l'inconnue, avoir le regard saumoné en face du siens, tant pis pour la couleur de l'âme qui serait vu au fond de ses yeux bleus.

« Pour ma part, de vous, je sais certaines choses. Que vous portez l'odeur des Etelkrus et que d'une certaine façon, nous sommes liées par la magie si semblable à celle du cauchemar de ce rêve pourtant bien moins désagréable. »

Elle posa un instant ses pattes sur ses épaules, se préoccupant bien peu de l'influence de sa nécrose sur la louve, Emilitia ne les laissera de toute façon suffisamment longtemps pour ne serait-ce que faire un trou dans le pelage.

« Je sais également que vous n'avez rien à faire ici et que vous prenez toute la place. »

D'une pression, la louve noire chercha à faire reculer ou basculer la verte vers l'arrière afin de la faire sortir de la grotte trop étroite pour deux.

« Vous n'y aviez pas été invité. Cependant ce que j'ignore c'est votre nom... ainsi que la raison qui vous a poussé à venir vous endormir à côté de moi. »

Le timbre de sa voix restait amusé. De toute évidence, cette situation surprenante ne lui déplaisait pas tant.

L'odeur de la louve n'attachait aucuns clans, dévoilant ainsi son statu.

Elle tenta de chasser son jugement de son esprit, car Etna était dans une bien mauvaise situation actuellement... Hors du territoire qui lui était familier - hors de son nid douillet, elle était comme un cheveux vert sur la soupe. Sauf que contrairement à la dame sombre, la bouclier ne trouvait pas ça marrant. Du tout.

Cette... Emilitia s'approchait encore plus de son visage, comme si le concept de la bulle personnelle n'avait pas été quelque chose qu'on lui avait enseignée et puis elle continue son explication, tandis que les poils d'Etna se redressait d'irritabilité.

Puis, elle se fait pousser en dehors de la tanière. Par réflexe, Etna ne se laisse pas faire, mais ressentant la pression donnée, c'était quand même une bonne idée de s'extirper de l'endroit, alors elle recula, contente de retrouver sa mobilité et de ne plus toucher cette louve. Dégoutant.

« J'suis pas liée à toi, pas de mon vouloir en tout cas ! »

Essayait-elle de rire de sa gueule ? Etna n'avait jamais été du genre à dormir chez quelqu'un qu'elle ne connaissait point et encore moins se serait-elle endormi en sa compagnie de son propre gré. Elle n'était pas une louve comme ça elle.

« Y'a aucune raison pour quoi je suis là, ici ! Décidément, tu sembles être plus au courant que moi, c'est plutôt toi qui me doit des explications ! »

Elle grimaça, la queue fouettant l'air.

Emilitia
Utilisation du lot fusionnels

« Je n'ai jamais prétendu que c'était un choix que nous ayons fait. »

Profitant que la verte se soit reculer dehors, Emilitia s'extirpa elle aussi de la petite antre pour venir respirer l'air frais de l'extérieur. Ah, il était agréable de s'oxygéner après avoir subi cet étouffement dû à la surpopulation temporaire de l'abri. La solitaire noire prit également le temps de s'étirer, commençant par les pattes qu'elle amena loin devant elle avant d'inverser l'arc de son dos et faire les arrière. Elle s'ébroua, son pelage prenant en légèreté.

« Oh Drippir, tu es ici ! J'espère que tu n'as pas passé toute la nuit dehors ! »
« Disons que l'espace était légèrement occupé. »
« C'est ce que j'ai cru remarquer. »

Par petit bonds, Emilitia rejoignit le rocher où s'était posé le petit démon qu'elle vint cueillir d'une patte avant de s'intéresser à nouveau à l'Etelkru intruse.

« Je crains ne pas véritablement en posséder. Avez vous connu le rêve du Cauchemars ? La magie est similaire tout en étant différente, moins hostile. Peut-être que ses conséquences également dépassent les songes, peut-être qu'elles vous ont poussé jusqu'ici. »

Emilitia haussa les épaules.

« Si c'est le cas, je ne peux vous en vouloir pour ça. »

A nouveau elle se rapprocha de la louve, ses yeux  bleus ne la quittant pas alors qu'elle lui tourna autour d'un pas léger et au sourire malicieux sur les babines.

« Je dois avouer que cette situation m'amuse. C'est si drôle de voir que c'est l'Etelkru qui est venue me retrouver alors que mes rêves ont aussi été partagés avec une Raeders. Elle n'est jamais venue elle. »

Elle s'arrêta finalement en face de l'autre louve.

« J'ai donné mon nom à votre demande, vous n'en avez pas donné en retour. »

Etna sortie les dents, décidément peu patiente.

La sombre elle parlait trop, avec une certaine politesse et un petit air je-sais-tout. Et puis c'était quoi c'te moustique moche qui trainait avec elle ? La louve partait dans un délire de magie, comme si les sans lumières pouvaient en détenir de toute façon, de rêves et de cauchemars. Mais un détail fit réagir la verte instantannément.

« Tu'm'dis qu'un sale pirate aurait été aussi de la partie ?! »

Emilitia s'approcha d'elle, ne sachant pas c'qu'une bulle personnelle voulait bien dire.

« ... Etna. », souffla t-elle, ne soutenant pas son regard.

Sa queue fouettait l'air, tandis que son glowstick émit un lumière plus agressive.

Un petit bout de terre se mit à vibrer et à se détacher entre les deux louves.

Emilitia
Utilisation du lot fusionnels

L'Etelkru s'agaçait, ce n'était pas si étonnant à deviner, tout dans son attitude le démontrait, les crocs qui se dévoilaient sous les babines, le regard dédaigneux, la queue qui fouettait l'air avec rage. La verte avait été compagnie plus agréable dans le souvenir du rêve, une âme jalousement possédée, c'était un peu décevant de la voir ainsi en dehors être un tel cliché d'Etelkru, brusque et nerveuse.

« Dans la mienne oui, de toute évidence, dans la vôtre je l'ignore. »

Qui sait si la verte n'avait pas fait d'autres rêves comme elle.
Les oreilles d'Emilitia se redressèrent lorsqu'elle sentit le sol vibré presque sous ses pattes poussant la noire à en relever une. Elle ne fut pas surprise cependant, l'intensité de l'éclat jaune du glowstick ne lui ayant pas échappé.

« Oh, c'est inutile d'en venir à ce genre de démonstration de force vous savez, je me doute que dans une confrontation vous prendriez facilement le dessus. »
Et Emilitia n'avait jamais encore essayer d'expérimenter comment réagirait sa moitié démon face à la magie divine d'un glowstick.
« Ceci dit, vous demeurez encore celle qui s'est introduite dans la couche d'une autre. Vous pouvez vous en agacer, je ne peux cependant en être fautive. »

Emilitia était la victime dans cette histoire.

C'est qu'elle placotait trop, c'te bleue.

Chaque mot qui s'échappait de sa gueule ne faisait qu'empirer la migraine d'Etna, qui ne pu s'empêcher de soupirer dramatiquement de nouveau. À présent que sa planche était entre les deux, elle se sentait déjà un peu mieux. Elle se recula, ne lâchant pas la solitaire du regard, et la planche suivit sa maitresse. La louve y monta, hésitant à foutre une baffe à cette masquée avant de partir.

Sauf que les conseils d'Anita retentissaient dans sa petite tête, juste assez fort pour contrer la migraine.

« En espérant que ça n'se reproduise plus jamais ! », cria t-elle en lui donnant une grimace.

Puis, la verte s'en alla, avec une rapidité surnaturelle.