De retour (Ted)

-Ted-

Papa était parti. Ted avait encore du mal à y croire, même s'il y pensait tout le temps. Tous les matins, il devait se le rappeler, tous les matins, l'impression de se lever d'un cauchemar effrayant le prenait avant qu'il ne réalise que ce cauchemar était bien réel. Son absence était étrange, comme irréelle. Ted le côtoyait quasiment quotidiennement, et c'était les petites choses qui faisaient le plus mal. Une tanière éteinte et froide, l'absence d'une voix, d'une silhouette, de quelqu'un avec qui partager un repas.

Ted était bien entouré, quand même. Il y avait Lùgh qui était resté, chaque jour, pour le supporter. Et puis sa sœur, Onyx, qui avait eu des petits maintenant, deux petits garçons en bonne santé. Ted était heureux pour elle, et essayait de l'aider au mieux, ce qui mine de rien le forçait à avancer. A ne pas trop s'attarder sur tous ces petits éléments d'absence, sur toutes ces traces de lui, partout dans le refuge. D'ailleurs, Ted était sensé ce jour-là préparer quelques cataplasmes pour sa soeur et ses mamelles. Il avait les pattes enduite d'argile lorsqu'une chauve-souris apparut, en plein jour. Etonné, le brun la regarde s'approcher et voleter autour de lui.

Et soudain, ça lui revint. Vanhir. Il avait besoin d'aide, probablement, et son animal venait le prévenir ! Un courant d'adrénaline tend son corps, et il se lève. Il empoigne sa sacoche, y fourre de quoi soigner en pêle mêle, alors qu'il essaye d'ignorer les question et inquiétudes qui lui venaient. Que s'était-il passé dans le Nord, allait-il bien ? Il n'était pas prêt à le perdre lui aussi. Il serre les crocs pour ne pas se laisser submerger par le deuil et la douleur, avant de retrouver la chauve-souris qui s'agitait :


Son poil frémit. S'il avait besoin de soin, alors il serait là.

-Ted-

Ted trotte à la suite de la chauve-souris, inquiet, jusqu'à ce qu'elle le mène dans la Sylve. En cette saison, elle ressemblait presque à une forêt normale, humide et sombre, pleine de brume et de secrets. Ted la connaissait bien, cette forêt, et c'est sans aucune peur qu'il y pénètre pour suivre l'ami de Vanhir. Elle le guide jusqu'à une petite tanière, où il retrouve l'odeur du solitaire. Il s'avance, et c'est Vanhir en personne qui vient l'accueillir.

Il était en piètre état. Pas de blessures apparentes, mais un regard un peu flou, et la tête qui se penchait. Le grand mâle dépose sa sacoche au sol, et s'avance pour se mettre au chevet de son ami. Sa voix n'est qu'un murmure :


Il était revenu vivant. C'était ce qui comptait. L'air soucieux et absorbé de Ted suffit pour exprimer ce qu'il ressentait, face à son ami malade. Il tend la patte pour toucher son cou, et vérifier la température du loup. Il n'avait pas l'air d'avoir de fièvre. Ted avait reçu de sa famille une éducation suffisante pour les soins, et en sachant que Vanhir était parti dans le Nord, son avis penchait pour une otite. Mais peut-etre était-ce plus grave ? Il n'espérait pas. Et avec toute son inquiétude, le mâle cendré n'avait pas remarqué les yeux reptiliens qui le fixaient, depuis la pénombre de la tanière.

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'PC - Réussite' :

-Ted-

Soudain, quelque chose jaillit de la pénombre, faisant vivement reculer Ted. Il glapit de frayeur, quand une sorte de gros lézard vient le griffer, et retourne en crissant derrière Vanhir. Le mâle vient grogner dessus, laissant un Ted encore choqué, sa patte près de son corps. C'était quoi, ce truc ? Qu'est-ce que ça faisait là ? Pourquoi il semblait que Vanhir pouvait communiquer avec lui ? La frayeur passe vite, remplacée par une curiosité un peu inquiète. Que s'était-il passé, dans le Nord ?

Mais il n'avait pas le temps pour ça. Son ami souffrait, alors, il s'avance de nouveau avec plus de précautions. Il prend la tête du mâle entre ses pattes pour observer l'intérieur de son canal auditif. Il avait l'air clair, rien ne le bloquait. La théorie de l'otite se renforçait. En même temps, il essaye de rassurer le solitaire, d'une voix faible et un peu tremblante :


A l'entendre, on y croirait pas forcément. Mais Ted avait des bases de soin, ce qui ne l'empêchait pas de douter. Si ce n'était pas ça, alors il ne saurait que faire. En attendant, il fouille dans sa sacoche pour en sortir quelques plante, qu'il tend à Vanhir :


Pour l'infection, il n'avait pas de quoi faire un cataplasme ici, et surtout, ne voulait pas trop embourber l'oreille du mâle. Ou bien, c'était ce qu'il fallait faire ? Il ne savait pas bien. Qu'aurait fait papa ? Si seulement il était là ...

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'PC ING - Soin' :

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-Ted-

Le grand loup hoche doucement la tête. Il avait trouvé ce dont souffrait le mâle, enfin, il croyait. Mais il lui manquait des plantes pour le cataplasme, qu'il ne trouverait pas dans le Sylve. Le loup lui explique l'origine de sa blessure, ce qui fait douter Ted : c'était peut-être un coup de froid ? Mais il l'aurait vu ... Dans tous les cas, cela devrait se résorber d'ici quelques jours. Le mieux était de traiter la douleur. Alors, le grand loup s'écarte et hoche la tête.


Il fait demi-tour avant de filer dans la Sylve, truffe basse. Il connaissait le pavot plutôt bien, et il ne lui fallut pas trop de temps avant de trouver les petites fleurs qui contenaient les précieuses graines servant à atténuer la douleur. Il ramasse également un peu de thym et d'autres plantes, et termine en ramenant une outre d'eau au mâle.

Il revient dans sa tanière et pose le tout devant lui. Un peu d'eau dans une soucoupe, et il y place le thym et les herbes qu'il commence à écraser. Il donne les graines de pavot et le reste de l'outre à Vanhir :


L'infection lui donnerait peut-être de la fièvre, et le déshydraterait. Alors, il fallait qu'il boive beaucoup.

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'PC - Réussite' :

-Ted-

Ted se poste aux côtés du solitaire. Il n'y avait pas grand chose d'autre à faire pour le moment, à part peut-être le convaincre de venir au Refuge avec lui pour continuer les soins. Le grand loup cendré pouvait également revenir plus tard avec le cataplasme, ce n'était pas si loin que cela et cela éviterait à Vanhir un trajet douloureux avec sa fièvre. C'était sûrement la meilleure solution. Ted hoche la tête à l'affirmation de Vanhir, qui prouvait encore une fois son indépendance, mais ne répond rien. Il brûlait d'envie de lui poser des questions sur le Nord, sur l'animal qu'il avait ramené avec lui, sur ... Tout, mais il y avait quelque chose de plus important à lui annoncer avant.


Ted prend une courte inspiration, son coeur serré. Vanhir aurait pu être lui, parti dans le Nord alors que sa famille changeait, revenu pour apprendre les mauvaises nouvelles. Le fils de Teddy ne regrettait pas sa décision. Avoir été là pour sa famille, ses soeurs et son père, avait été le bon choix. Il déglutit, le regard posé au sol.


Il l'a soufflé, comme pour se surprendre lui-même avant qu'il ne devienne muet. Son corps se tend et la tristesse vient lui asséner un coup de couteau, coupant son souffle qu'il retient, les oreilles sifflantes. L'annoncer ne le rendait que plus réel. Sa gorge est nouée, mais il parvient à rajouter, difficilement :


Vanhir avait été son élève, comme un autre fils pour lui peut-être. Ou bien, peut-être que Ted cherchait quelqu'un avec qui partager son deuil, quelqu'un qui le comprenait et ressentait les choses comme lui.

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-Ted-

Les yeux du grand solitaire restent rivés sur le sol, mais il entend avec trop de clarté le souffle et la voix, les émotions. Il n'a pas besoin de lever les yeux pour sentir le choc, l'incrédulité de Vanhir. Ses pattes tremblent, un peu. Peut-être que celle de l'autre solitaire aussi. Ted ferme les yeux, refoulant sa tristesse, car la voir en miroir chez l'autre était encore pire que de la vivre seul. Il ouvre la gueule, mais rien ne sort, alors il se force à parler, de cette voix aigüe et poussive. Vanhir avait besoin d'explications.


Il déglutit. Qu'y avait-il à dire dans cette situation ? Qu'y avait-il à faire ? Le visage de Ted se contracte en un rictus douloureux alors que la douleur, similaire à un coup de dague, passe en vague dans son corps. Lorsqu'elle reflue, qu'il peut enfin respirer de nouveau, il sent ses épaules se décontracter.


Sa tombe était près de maman, et ils étaient enfin réunis. Vanhir avait besoin de la voir, tout comme lui en avait encore besoin chaque jour.