Notre fierté, notre clan (PV Iberis)

Eh bien, qu’avait-il à lorgner les trônes de cette façon, celui ci ?
S’y voyait-il ? L’idée était désopilante.

Il n’était guère différent des autres, et peut-être pire qu’eux, avec son faciès bestial : Avait-on déjà vu un loup avec des canines si grandes qu’elle dépassaient sous les babines ? L’on aurait dit un animal des temps ancien.
Primitif.
Si Iberis n’avait été doté d’un minimum d’éducation, il aurait pouffé, mais au lieu de cela, se contenta de noter cette comparaison amusante afin d’en rire, un peu plus tard, avec sa charmante épouse.

Peu décidé à rester en retrait plus longtemps, le loup sombre s’avança, le port droit et fier.
Comme pour asseoir son autorité, il prit place sur l’un des trônes de pierre.

- Es-tu en demande de ma mère ou de ma tante ? Je crains qu’elles soient fort affairées.

Qu'il était agréable de voir que la plèbe reconnaissait son statut !
Ils étaient nombreux à agir de façon bien trop familière avec lui, et Iberis appréciait être nommé comme ce qu'il était : Un Prince.
Le sien, de surcroit.

La réflexion de son sujet lui tira un sourire vaguement amusé.

- Y'a t-il des choses dont le clan aurait à rougir ?

Bien sûr.
Les meurs changeaient et nombreux étaient les loups qui décidaient de ne plus rester entre Etelkrus. Lui même s'était marié à une louve qui serait considérée par Mère comme étant Solitaire.
C'était quelque chose qu'il gardait pour lui, cependant, pour protéger celle qu'il aimait puisqu'elle était en lien étroit avec l'entité que le clan avait en aversion.
Mais il n'était, clairement, pas le seul en quête d'exotisme.

Ainsi il avait affaire à un parfait lèche-pattes.
Il le faisait d'ailleurs bien mal, trop dans l'encensement de leurs dirigeants sans remettre en questions leurs failles. Iberis, bien que fils de l'une des dirigeantes, les voyaient, tous ces points noirs.
Ce Myrohino était stupide, comme beaucoup d'autres.

Il y avait, cependant, un point sur lesquels ils étaient tous les deux en accord : Les critères pour être Etelkrus devraient être revus à la hausse. A moins qu'il ne faille justement être rustre et sans esprit, pour faire un bon loup de ce clan.
Mère et Anita ne l'étaient point, pourtant.

- Dis m'en davantage sur ces critères. Que devraient-ils être, à ton avis ?

Divertis-moi encore, petit bouffon.

Par les Dieux, il parlait tant !
Et quel manque cruel d'éloquence !
Le loup sombre se perdait, lui-même dans ce flot de paroles et ce fut avec soulagement qu'il accueillit les dernières paroles prononcées, appréciant, au passage, d'entendre une fois de plus son éloge.

- Eh bien, puisque tu sembles posséder tant de compétences qui, je n'en doute point, pourront-être fort utiles pour la meute, pourquoi ne pas nous en faire bénéficier via des conseils avisés ? Tu pourrais dispenser quelques leçons, notamment, auprès des loups qui le désirent...

Iberis en sera, évidemment, rien que pour le voir se ridiculiser.
Ce sera bien drôle, oui, de voir ce petit bouffon étaler des connaissances qui n'étaient que théoriques auprès de loups qui possédaient, pour la plupart, nombre de victoires.
Les Etelkrus étaient peut-être des barbares, pour certains, mais ils n'étaient pas faibles pour autant : En témoignait le récit de sa mère, du combat contre le dinosaure qui était apparu sur la grève et qu'ils avaient, avec les Nakhus, abattus sans que le moindre mort ne soit à déplorer.

Il ne l'aurait point étonné que ce drôlet n'ai jamais foulé de terres au delà des frontières.

- J'y assisterais d'ailleurs avec grand plaisir.

Iberis lui offrit un sourire aimable.

Une petite moue vint déformer les traits délicats d’Iberis.
Il se repositionne sur son trône, afin de trouver une position un peu plus confortable.

Quel dommage que d’attendre ! Tu sembles pourtant avoir des idées assez claires que ce qui serait meilleur pour la meute. Ne crains-tu pas qu’en patientant, les choses s’empirent et que ce laxisme, dont tu parles, se fasse de plus en plus présent ?
Il y a, au moins, de sages paroles à transmettre au plus grand monde !

Qu’il serait amusant de l’entendre prendre la parole devant un petit groupe qui ne tarderait pas à s’endormir devant les palabres incohérentes, et ennuyeuses, de ce jeune sot.
Iberis ne perdait pas espoir de s’amuser un peu.