Promenons-nous dans les boîtes (ft. Astrid)

Ce soir, Désiré s'était autorisé une petite escapade. Il avait prévenu Sollos et Zen qu'il découcherait, et avait convié le petit-fils au grand-père, afin de pouvoir profiter de cette belle nuit étoilée sans appréhension aucune.
Il fallait qu'il voit Astrid.
Déjà, parce que les deux amis s'étaient promis une nouvelle fête dès lors que l'Etelkru aurait décroché un glowstick.
Et sa truffe brillait maintenant d'u jaune reconnaissable entre milles - ce qui était, par ailleurs, bien pratique pour trouver son chemin la nuit.
Cette fête, il s'était donc employée à la préparer, et il y avait mis tout son petit cœur !
De ses petites pattes, habituées au bricolage depuis sa plus tendre enfance, il avait fabriqué quelques guirlandes destinées à s'illuminer. Ce n'avait pas été évident : il lui avait fallu trouver un moyen qu'elles ne s'auto-consumment pas, et que le poids soit bien réparties pour qu'elles puissent être stables lorsqu'ils les accrocheraient sur les falaises qui bordaient le lieu choisi - à l'abri des regards indiscrets et pourtant face à la mer.
Le mâle avait également ramené bougies, couvertures et oreilles. Oh, faire le trajet avec tout ce bardas n'avait pas été chose aisée, mais Désiré était convaincu que le jeu en valait la chandelle.
Il avait envie de voir Astrid.
On n'allait pas se le cacher, quoi que puisse en dire Iris, le Corps s'était attaché de façon profonde à la belle brune. Il pensait énormément à elle et, à vrai dire, il avait réalisé qu'il avait envie de construire quelque-chose avec elle. Quelque-chose de plus que des rendez-vous imprévus, quelque chose de plus que des embrassades fugaces et succinctes.
Mais pour cela, il devait s'assurer que les sentiments qu'il nourrissait à son égard étaient partagés, mais aussi, que la femelle était elle aussi prête à tenter l'aventure.
Et ce malgré tout ce qui les opposaient, à commencer par la distance.
C'était pour ça, aussi, qu'il s'était approché au plus possible de son île.

Quand tout fut fin prêt, le mâle hurla un nom à la lune.
"Astrid"

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Il avait fallu un temps avant que son appel ne trouve réponse. Ce n'était pas surprenant : si Astrid était vraiment sur son île, il lui fallait traverser la mer pour le rejoindre ! Et encore, si elle ne se trouvait pas à l'autre bout de ladite île, ou encore ailleurs sur les terres de Punk Wolf !
Mais la chance avait souri à l'Etelkru, puisque sa beauté noire avait finalement parue ! Si son apparence était différente de celle qu'il lui connaissait habituellement, il n'avait pourtant aucun doute : il aurait reconnu ce visage angélique entre milles !
Les pattes jaune foulèrent le sable à un rythme soutenu pour venir la rejoindre dans une accolade des plus intenses. Le mâle posa même un baiser sur le museau de sa douce, sans aucun scrupule.
- Astrid ! Je suis si heureux de te voir !
Le mouvement de sa queue dans son dos en témoignait.

Le Corps se détacha enfin de celui de la Pirate pour mieux l'observer, replaçant ses cheveux mouillés d'une patte.
- Tu es magnifique.
Il l'aimait telle qu'elle était, sans aucun doute.

Le regard d'automne quitta celui ensoleillé comme Désiré se détourna de la Raeder pour s'en aller vers l'endroit qu'il avait aménagé.
- Je t'avais promis une autre fête sur la plage quand j'aurais mon glowstick ! Et bien, voilà, on y est !
Il revint vers elle une nouvelle fois dans une course folle, le ton plus intimiste, un sourire rivé aux babines.
- J'espère que ça te plaît.

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Désiré ne l'avait jamais remarqué jusqu'à maintenant, mais il le réalisait ce soir : il aimait entendre Astrid rire. De plus, elle avait cette manière de cacher son museau quand cela lui arrivait, qui était parfaitement attendrissante.
Le mâle prit davantage le temps d'observer les nombreuses nageoires d'Astrid, curieux. Mais il n'eut pas le temps de l'interroger davantage : ce n'était pas grave, il y reviendrait plus tard. L'heure était aux compliments et à la reconnaissance, pour lui, cette fois ! Il se trémoussait toujours, l'air fier.

Le loup jaune regagna les couvertures et coussins disposés sur le sable, invitant la Pirate à l'y rejoindre par des jappements joyeux. Il s'y installa confortablement, et attendit que ce fut également le cas de la louve, avant de répondre à ses questions.
- Je suis allé voir Kiro, le Dieu de l'agilité et de la Rapidité, pour devenir son disciple ! Oh, je le connaissais déjà bien ! C'est le Dieu de mon père, et je suis déjà allé lui rendre visite de nombreuses fois ! Son temple se trouve dans la Moère, sous un arbre !
Si Iris entendait tous les "secrets" que l'Etelkru "révélait", il lui aurait tordu le cou.
- Là, je me suis retrouvé face à un fleuve en crue ! Impossible de nager, ni de courir sur la berge : seulement de sauter de plateforme en plateforme, sous la forme de déchets de bois ! Et il y avait une princesse serpent dans un petit bateau, et elle tenait mon glowstick ! Alors, j'ai planifié mon trajet, puis je me suis élancé ! Et j'ai pu sauver le navire, la demoiselle en détresse et la lueur jaune !
Il exhiba sa truffe, fier comme un paon.

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Désiré rit à la question d'Astrid.
- Oh non, pas mort ! Même si je crois que ça plairait à Kiro, de faire croire une telle chose, juste pour se jouer un peu de nous, petits mortels ! Si j'avais échoué, il m'aurait juste refusé sa couleur - je crois. Mon père a été recalé par Aka avant de se tourner vers l'Anaconda !
Son sourire ne le quitte pas, comme il s'approche un peu plus de la femelle.
- Ma truffe brillera jusqu'à la fin de ma vie, oui ! Même si les glowsticks ont tendance à faiblir, un peu, chez les vieillard.
D'un geste du museau, il désigne la pirate.
- Comment ça se passe, chez vous, exactement ? Est-ce que c'est pour ça que tu es différente de d'habitude ? C'est ton pouvoir ?
Il arrivait que leurs Dieux accordent ce genre de choses, aussi, comme c'était le cas pour Désastre, par exemple.

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Désiré écoute Astrid le féciliter, et rire. Il bombe le torse comme il est flatté, se repaît du son délicat de l'amusement de la louve sombre.
Il a envie de l'embrasser, mais s'abstient. Il ne voudrait pas couper la parole de la Pirate ! Non, il se contenterait pour l'instant du flirt et du badinage, tenterait - pourquoi pas - d'être tactile, mais se ferait plus sulfureux une fois le temps de la conversation passé.

Et ses oreilles se pointent vers la femelle, ne manquent aucune information - même si les yeux, eux, divaguent sur les formes de la sirène.
- Oh, je connais tes compétences en soin ! J'ai bien appris mes leçons, tu sais ?
Il lui sourit, taquin. Se risque même à venir passer sa truffe dans le creux du cou de la Raeder.
Son odeur salée - exotique - est agréable. Le mâle se surprend à se demander si son poil goûte aussi le sel.

À la mention du pouvoir, Désiré ose une proposition, sans se faire plus sérieux.
- On pourrait essayer de découvrir notre pouvoir ensemble ?
Il ignore comment faire ça, mais il aimerait passer plus de temps avec sa belle couleur ébène. Roulant sur le dos, il ne la lâche pas du regard pour autant.

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Astrid accepte, semble même l'inciter à le faire de suite, dans cette obscurité où les torches, et leurs lumières respectives, créent une ambiance toute particulière.
L'Etelkru roule vivement sur le côté, déterminé.
- D'accord !
Il se met cette fois face à l'hybride, et se concentre, avant de faire la moue.
- J'espère que Kiro ne m'a pas donné un pouvoir offensif… Je n'aimerai pas te blesser.
Penaud, il met ses oreilles en arrière.

Lancer de dé Pouvoir:

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Dieu qu'elle était mignonne, la Raeder ! Il sembla à Désiré que ses joues et sa poitrines s'enflammaient.
- Je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour ceux que j'aime.
Un rire nerveux face à cette façon peu subtile de révéler à demi ce qu'il pouvait ressentir pour la brune.

Et sa truffe s'illumina effectivement davantage, mais le mâle ne constata aucun changement spectaculaire.
- J'ai l'impression qu'il devrait se passer quelque-chose mais…
Il ne sut comment terminer sa phrase, laissa échapper un rire nerveux, à la place.
- Et… Et toi ?
Parvenait-elle à mobiliser son pouvoir, au-delà de cette apparence qu'elle affichait depuis le début de cette rencontre ?

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"-Tu ressens quoi?"
Cette question eut l'effet d'accentuer le battement de son cœur à ses tempes et la chaleur qui s'était emparée de son corps. L'Etelkru ne put s'empêcher de se rapprocher de la Raeder, son regard trahissant la passion qui l'animait. Il n'avait pas prévu à se déclarer ainsi, mais à vrai dire, il n'avait pas anticipé grand chose quant au déroulé de la soirée. Il était comme ça, Désiré : impulsif et incapable de dissimuler ses sentiments, ce qui lui éclatait parfois à la truffe.
- Oh, Astrid, je ressens énormément de choses : mais bien moins pour Kiro que pour toi. J'adore t'entendre rire, mais pas seulement. Si ta voix est magnifique, tu n'en es pas moins jolie - et ce, quelque soit l'apparence que tu revêts. Tu es pleine de surprise, mais aussi intelligente et sûre de toi. Quand nus sommes ensemble, j'ai envie que le temps s'étire et, à vrai dire...
Il prit enfin la peine de s'arrêter dans sa tirade pour réfléchir, quand, jusque là, il n'avait pas eu à chercher ses mots, exprimant simplement ce qui lui passait par la tête.

- Et bien, j'aimerais que tu fasses partie de ma vie, si tu le veux bien.
Son regard se fit plus sûr, son air plus sérieux.
- Je t'aime, Astrid, et si tu y consentais, j'aimerais que tu me laisses te courtiser.
L'Etelkru ne voulait pas brûler les étapes, ne voulait pas effrayer celle qu'il aurait voulu voir devenir sa petite amie. Toutefois, il avait retenu certaines choses de son précédent échec amoureux, notamment la question adressée par Iris après qu'il se soit déclaré. Il s'était donc efforcé, ici, de se montrer clair sur ses intentions : il ne demandait pas à Astrid de confirmer immédiatement la réciprocité de ses émotions, mais davantage l'opportunité de passer du temps avec elle, et de lui exprimer de toutes les manières auxquelles il pourrait penser à quel point il tenait à elle.

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Astrid parut flattée, puis perplexe. Le cœur de Désiré rata un battement et l'Etelkru déglutit, s'attendant à se voir rejeté une nouvelle fois.
Pourtant, ce ne fut pas tout à fait le cas. Si le disciple de Kiro s'inquiétait pour ses proches, la Raeder semblait nourrir d'autres angoisses.
Le mâle vint se saisir des pattes de la louve brune.
- Astrid…
L'Etelkru prit le temps de réfléchir, pour ne pas donner l'impression à la femelle qu'il la forçait à quoi que ce soit.
- Je pense que ce n'est pas aux autres de décider pour nous. Ce ne serait pas juste. Mais… Toutes ces questions sont légitimes.
Le Corps s'assit, lâchant les pattes d'Astrid. Il répondrait à ses questions, espérant que cela la rassurerait.
- Il est possible que certains membres du clan, même certains de mes proches, désapprouvent. Mais je suis sûr qu'il est possible de minimiser ce risque. Si tu venais à vouloir les rencontrer un jour, ce ne sera qu'après que je leur ai parlé de toi. Car je ne veux pas que tu sois un secret, ni un tabou. Et en même temps, je veux penser à nous, avant de penser à eux.
Il vint se frotter les cheveux.
- Et toi, tu en penses quoi ?
Les Raeders et l'Océan risquaient également de désapprouver, après tout.

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Attentive, rougissante, puis sûre d'elle. Trois facettes d'Astrid que Désiré aimait à voir, tour à tour, mais aussi parfois se croisant. Il lui adressa un sourire bienveillant. Il était déterminé à faire les choses correctement, et était persuadé que rien n'était impossible avec tant de conviction.
La tendresse revint se mêler à la fierté comme elle l'embrassa. Il avait encore des difficultés à réaliser que la belle Raeder veuille bien lui accorder la chance d'être son amant, surtout aux vues de cette conversation, qui s'avérait bien plus solennelle qu'il n'aurait pu l'imaginer.

Face aux propos de la brune, à cette règle explicitée, le mâle vint gratter l'arrière de son crâne. Il revint se lover contre elle avant de lui répondre.
- Je te jure fidélité et sincérité, Astrid. Alors, je vais jouer cartes sur table.
Le loup marqua une courte pause avant de reprendre. Il avait besoin de réfléchir à sa formulation, car Iris lui avait bien fait comprendre qu'il ne devait pas parler de sa transidentité à celles et ceux qui n'étaient pas au courant. Or, son ami et son amante se connaissaient, et Désiré ignorait comment le Bouclier s'était présenté à la Raeder.
- Tu n'es pas la première pour qui j'ai des sentiments amoureux. Mais il n'est pas question de choix, et il ne l'a jamais été : tu es et seras la seule à recevoir ce genre d'attention de ma part.
Le courtisan chercha le regard de sa courtisée, lui adressant un nouveau sourire.
- Aussi, il y a autre chose que j'aimerais que tu saches. J'ai adopté un petit louveteau dont la maman est décédée lors de l'accouchement. Donc, hum… Je suis papa. J'espère que ça ne te dérange pas. Sollos est très important pour moi.

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Astrid ne releva pas la question de son autre amour, ce qui rendit l'Etelkru quelque peu anxieux. Il tenta toutefois de se calmer : s'il se voulait sincère avec elle, il espérait bien que la réciproque serait vraie. Alors, peut-être n'y avait-il rien de plus à dire ? Son amour pour Iris remontait à plusieurs années maintenant, il s'agissait là d'une amourette adolescente, et sans doute la Raeder avait-elle connu la même chose de son côté.

Le sujet de Sollos amenait davantage de réaction, et Désiré retrouva son sourire, ainsi que l'agitation qui lui était propre, sa queue se mettant à s'agiter vivement.
- Très honnêtement, j'aimerais beaucoup que vous vous rencontriez ! Je suis sûre que vous vous adorerez !
Aussi, il était persuadé que ce serait là le premier contact le plus intuitif et le plus évident avec sa famille et sa meute. Son fils avait l'avantage d'avoir été élevé dans ses convictions d'amour et de partage, y compris envers les non-Etelkrus. Il ne pouvait imaginer ce bout de loup laisser certains stéréotypes empoisonner leur rencontre ou leur relation.

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Une nouvelle fois, la conversation divergeait sur un sujet plus sérieux. Entre retrouvailles, bonnes nouvelles, décisions importantes, mais aussi questionnements, appréhensions et autres interrogations, le moment avait tout de même des allures étranges.
Et sur ce coup, le fond comme la forme rendirent le mâle profondément mal à l'aise. Tout signe de gaieté le quitta peu à peu, avant que la stupeur ne prenne entièrement part de lui.
Il ne voulait surtout pas que sa courtisée se fasse de tel idée. Il aurait été complètement incapable de telles choses !
- Non, non, pas du tout ! Je n'aurais jamais fait ça, je...
Le loup s'efforça de ne pas céder à la panique. Il relâcha son étreinte de la brune, au cas où celle-ci aurait voulu rompre le contact. Lui, en tous cas, n'aurait pas voulu se tenir aussi près d'un ou d'une autre s'il s'était senti contraint à avoir des rapports intimes avec lui ou elle.
Il inspira et expira profondément avant de répondre.
- Je suis vraiment désolé de l'apprendre, je n'avais aucune idée...
Désiré observa Astrid, déçu de lui-même. Tout ce qu'il avait exprimé ce soir paraissait particulièrement maladroit aux vues de cette nouvelle information.
- Est-ce que tu regrettes ce qu'il s'est passé ?
Une question sincère et honnête, dans le but de l'aider à faire mieux par la suite.

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