Le Lendemain, un nouveau jour (PV-Edessa)

L’insouciance de la jeunesse. Ce besoin irrépressible d’expérimenter les choses par sois même en faisant fit de tous les avertissements et mise en garde que pourrait nous faire les autres. Mélissandre est clairement de celle à se casser le dents en ignorant ces conseils avisés. Mais que voulez-vous, elle est curieuse, impulsive et téméraire. Rien ne l’effraie. Certains iraient même jusqu’à dire que son instinct de survie est émoussé. Impossible de compter le nombre de fois il est est rentré à la tanière familial blessé ou dans des situations grotesques à cause de sa désobéissance. Elle avait une attirance incontrôlable pour l’interdit. Il suffisait de lui dire de ne pas faire quelque chose pour qu’a tous les coups, elle y fonce tout droit. Peut-être le sort avait-il voulu lui donner une leçon. Il faut dire que jusque-là elle s’en était sortit étonnamment bien malgré ses nombreuses frasques dangereuses. Des piqûres d’abeilles, des échardes dans les pattes, des piques d’hérisson dans la truffe, des bosses, des bleus, mais rien jusque là qui avait mis en danger sa vie.  

La plus grande interdiction qu’on lui avait donnée était de ne pas se baigner dans l’océan. Elle était encore trop petite, trop jeune pour être en mesure de nager en toute sécurité dans cet élément capricieux. La petite marre derrière la tanière était bien plus sécurisante. Pourtant la petite louve faisait preuve d’un entêtement farouche. Une étendu d’eau avec des vagues semblait tellement plus amusante que cette petite flaque boueuse. Elle était irrésistiblement attirée par elle. Plusieurs fois déjà, elle avait été rappelé à l’ordre par ses parents, alors que petite à petit en jouant avec l’écume, elle s’engageait plus avant dans les eau sombre. Elle avait même été punis pour ça, mais pourtant elle ne pouvait s’empêcher d’y retourner, encore, encore et encore.
Elle voulait pouvoir chasser les poissons comme le faisait sa mère et regarder les récifs coralliens brillant de mille couleurs et remplis de vie. Ramasser des coquillages et jouer dans les rouleaux des vagues. En plus elle nageait déjà très bien, alors elle ne comprenait absolument pas pourquoi ses parents lui interdisait d’y aller. Elle était bien assez forte, elle ne les croyait pas. De toute façon les adultes mentaient tout le temps. Elle, elle savait, l’océan c’était chez elle, d’ailleurs son habileté était bien meilleur dans l’eau que sur terre alors de quoi avaient-ils peur tous ? C’est ça, ils étaient lâche. Ses parents tout comme ses frères et sœurs. Elle en avait marre de les écouter.

Une fois encore elle avait profité que sa mère soit parti chasser tandis que son père contait une histoire à la marmaille. Une histoire de pirate comme il en avait le secret. Avec des aventures, des duels et des trésors. Tout pour nourrir l’imagination fertile de la petite louve et la pousser encore plus dans ses velléité de découverte.
Plongé dans son récit son père ne l’avait pas vu subtilement s’éclipser du groupe. Il était un excellent conteur, plongé corps et âme dans son histoire comme s’il la vivait elle même. D’ailleurs Mélissandre c’était plusieurs fois demandé s’il ne les avait pas réellement vécu par le passé. Son père avait tout de même une apparence particulière pour un loup qui soit disant était un littéraire calme a la petite vie tranquille. D’ou provenait ses cicatrices si c’était réellement le cas ?
Ce jour là, elle avait donc rampé hors de la tanière avec la plus grand discrétion. Une fois dehors elle c’était redressé toute guillerette et fière d’elle c’était mise à galoper en direction de la plage un large sourire aux lèvres. Enfin elle allait pouvoir faire ce qu’elle voulait sans qu’un adulte ne vienne la réprimander. Elle commença par courir sur la plage bondissant, dérapant, roulant, creusant dans la sable. Personne pour lui dire qu’elle allait se salir.
Elle s’approcha ensuite de l’eau galopant devant les vagues pour que la marrée ne l’attrape pas, comme si elle devait échapper à un monstre qui tentait de la mordre. Personne pour lui dire qu’elle risquait de trébucher et de tomber. Puis elle se mit à patauger dans l’eau éclaboussant partout autour d’elle. Personne pour lui dire qu’elle était énervante à envoyer de l’eau sur tout le monde. Elle trouva une jolie algue verte et s’en fit une perruque. Personne pour lui dire que c’était sal et mal odorant. Enfin elle était libre de faire ce qu’elle voulait ! Plus encore même. L’eau l’appelait elle voulait nager, sentir sa  fraicheur à travers ses poils, son goût salé sur sa langue. Elle voulait la sentir passer dans ses branchies et lui donner l’oxygène nécessaire à sa survie sous-marine. Elle voulait dépendre d’elle, vivre à travers elle, se fondre en elle.

Elle engagea un patte puis l’autre, laissant petit à petit le niveau monter le long de son corps, le regard plongé dans l’abime infini que formait maintenant le ciel sombre et la mer insondable. Elle était comme libéré d’un poids, libéré de l’attraction terrestre et de tout ce qui la retenait en cette terre. Elle s’enfonçait un peu plus à chaque pas comme si elle pénétrait dans un nouveau monde.
La terre disparus sous ses pattes et l’eau la submergea. Il lui fallut quelques seconds pour habituer sa respiration à user de ses branchie et non plus de sa truffe. Sa grande nageoire dorsale c’était naturellement déployé tandis que sa queue et ses pates c’étaient mises automatiquement à battre, poussant le liquide avec énergie pour lui permettre d’avancer.
Un nouveau monde.
Peut-être était-ce d’ailleurs le cas.
Après tout l’océan n’était pas régit par les même règles  que la vie terrestre. La luminosité et la temporalité y étaient différentes en tous points, tout comme la chaine alimentaire. Tous les organismes vivants qui s’y trouvaient ne pouvait vivre qu’ici. Tout y était tellement plus silencieux et mystérieux. En ce lieu, elle était comme un oiseau qui planait dans un ciel dégagé. C’était indescriptible tant elle se sentait à sa place. A cet instant elle se félicita d’avoir désobéis, c’était pour ça, elle comprenait maintenant. Aussi jeune puisse-t-elle être Mélissandre le sentait au plus profond de son être, la mer était son foyer.

Son regard parcourra les alentours. Il y avait tant de chose à voir, tant de richesse et de couleurs. Elle piqua pour se rapprocher du fond et découvrit des centaines de coquillages plus magnifique les uns que les autres. Des dizaines de poissons l’entouraient, se fouillant avec agilité entre ses pattes. La jeune louve n’avait encore jamais été aussi heureuse. Elle nagea un peu plus loin, se laissant porter par un léger courant qui l’emportait sur la droite parmi d’autres poissons. Elle s’amusa à en prendre en chasse, tentant de leurs croquer la queue. Mais ils faisaient preuve de bien plus de vivacité qu’elle. Pourtant elle s’en riait, ne réalisant pas que le courant accélérait et que la plupart des poissons avaient déjà changé de direction.
L’océan se faisait de plus en plus brusque et Mélissandre se retrouvait maintenant chahuté de droite à gauche tiré vers le large avec force sans que ses battements de pattes énergiques ne puisse rien y changer. Elle ne s’inquiétait pas pourtant. La mer finierait bien par se calmer. Et puis elle respirait sous l’eau, que pouvait-il bien lui arriver ? L’océan était son foyer et tout comme pour sa famille, un foyer ne pouvait lui faire du mal. Elle se laissa donc faire, se contentant d’essayer de se maintenir droite malgré les quelques tourbillons qui manquait de lui mettre la tête à l’envers.
Chose que la petite louve ignorait, c’était que ces courants la tirait tout droit vers de hauts récifs sur lesquels les vagues venait se fracasser avec violence à quelque encablure de la terre. Elle l’ignorait mais commençait à le sentir maintenant. Il était impossible pour elle de savoir ou était le haut et le bas. L’océan la faisait follement tournoyer dans une danse effréné ou il était le seul meneur. La louve redoublait d’effort mais elle n’avait plus aucune prise sur l’eau. C’était comme se débattre entre les serres d’un aigle qui t’emporte dans le ciel. Oui ça aussi ça lui été arrivé une fois. Mais là encore elle s’en été sortit. Ses parents l’avaient sauvé.
Pourtant là, elle avait cette boule à l’estomac, cette peur qui commençait franchement à la gagner.
Ses pattes commençait à la brûler, tous ses petits muscles tendu sous l’effort lui hurlait d’arrêter tant il était douloureux. Le souffle court, l’oxygène de l’océan ne lui semblait plus suffisant. Il fallait qu’elle remonte, elle avait besoin d’air, de sortir de cette masse étouffante qui s’apprêtait à la dévorer toute entière. Il n’y avait plus aucun poissons, plus le moindre signe de vie. Seulement cette créature difforme et dangereuse qui jouait avec elle comme un marionnettiste avec sa marionnette. Elle ne contrôlait plus rien, tout autour n’était qu’obscurité de laquelle semblait sortir de multiples mains se disputant son corps. Tirant, poussant, attrapant, retournant la petite louve comme une meute affamé cherchant à en obtenir la meilleur part. La peur, la vrai peur, gagnait cette fois Mélissandre. Puis le regret. Ses parents l’avaient pourtant prévenue. Et comme à son habitude elle n’en avait fait qu‘a sa tête et cette fois elle risquait de réellement le en faire les frais.  Allait-elle mourir ici. Dévorée par cette mère qu’elle avait toujours admirée ? Elle suffoquait bien trop paniqué pour respirer convenablement. Il n’y avait aucune solution. Dans sa tête elle hurlait le nom de ses parents comme un ultime appel, comme si ils allaient apparaître par magie pour la secourir comme à chaque fois. Mais rien, aucune réponse, seul le bruit du mouvement de l’eau et du fracas du vent à sa surface.
Pourtant elle ne pouvait pas se résoudre à abandonner, pas sans se battre. Elle rassembla ses dernière gouttes de courage et se remis à agiter les pattes, redoublant d’efforts malgré la douleur, mue par une volonté tenace de vivre.
Est-ce l’adrénaline ou une chance inouïs, impossible à savoir mais Mélissandre se retrouva de nouveau à la surface, remplissant ses poumons d’air elle regarda autour chahuté par des vague cinq fois plus grosse qu’elle.
Le ciel sombre de tout à l’heure s’était visiblement mué en orage gonflant l’océan comme si une créature immense tentait de s’en extirper pour chasser à nouveau Méli et en faire son repas. De hautes silhouettes sombres aux arrêtes écorchées jaillissait de l’eau, se détachant du ciel noir à chaque éclair. Ils surplombaient la louve de toute leurs hauteur. La pluie battante, raide et cinglante semblait elle aussi vouloir la repousser dans l’abyme tournoyant.  Voilà qui suffisait à chasser la petite étincelle d’espoir qu’avait eux la louve. Ici elle n’avait aucune chance, elle était à la merci du dieux océan et de ses caprice. Elle ignorait même dans quelle direction se trouvait la terre, par ou était ses parents, sa famille. Elle avait envie de se rouler en boule entre les pattes de son papa comme si tout cela n’avait été qu’un mauvais rêve. Sentir sa chaleur réconfortante et son odeur de pin mélangé à celle iodée de la mer. Elle aurait bien mieux fait de rester écouter son histoire. Elle aurait pu entendre sa voix douce la bercer jusqu’à s’endormir paisiblement en sécurité. Au lieu de ça elle se retrouvait seule dans l’immensité de l’océan prêt à l’engloutir et à la faire disparaître à jamais.

La petite louve était à bout de force elle se laissait secoué par la vague d’un coup transporté à plusieurs mètre de hauteur avant de retomber engouffré sous l’écume. Elle buvait de plus en plus la tasse, son cœur battait dans ses tempes tandis que l’adrénaline quittait son corps épuisé. Une vague plus grosse que les autre l’attrapa pour la projeter à toute vitesse vers l’une des silhouette noire. Le choc fut instantané, définitif, plongeant la louve l’abyme de sa conscience tendit que son corps sombrait dans les flots sombres. Comme si ils l’avaient enfin relâché, qu’ils c’étaient lassé de jouer avec elle. Elle tombait sans fin comme si cet océan n’avait pas de fond, comme si les ténèbres n’avait pas de fin. Elle était seul dans le silence et le vide.

Elle perdit conscience.

Le fracas des vagues.
Le crissement du sable.
Des bruits de pas.
Un coup.
Et un autre.

Mélissandre reprenait peu à peu corps dans la réalité. Sa bouche était sèche, ses voies respiratoire la brûlait à chaque bouffée d’air et tout son corps la faisait souffrir. Sans parler de sa tête, d’ailleurs elle ne parvenait pas à ouvrir son œil droit. Elle était étendu sur le sable et toute cette douleur prouvait qu’elle était bien en vie. Elle toussa ce qui chassa la mouette qui était entrain de lui picorer le dos.

Elle articula d’une voix rauque à la fois comme une protestation face au volatile que comme un moyen de ce le confirmer à elle-même :


Sa tête la lançait et elle fit une grimace. Elle essaya de la redresser un peu pour regarder autour d’elle. Du sable, des dunes de sable à perte de vue. Elle ne savait pas ou elle se trouvait. Connaissait-elle cet endroit ? Probablement pas. Elle ne ressentait pas se sentiment familier rassurant ici. Et puis qu’est ce qui était sensé lui être familier ? Que faisait-elle ici ?
Elle laissa retomber sa tête, tentant de se concentrer. Des flash, de l’eau, des vagues, un sentiment de peur, puis l’obscurité. Elle ne se rappelait pas elle ne se rappelais de rien.
C’était comme si on avait effacé une partie de son cerveau pour ne laisser de nouveau qu’un abimes de silence, sans souvenir, dans joie, sans tristesse, ni espoir. Qui était-elle. Pourquoi était-elle seul ici ? La petite louve était perdu totalement déboussolé. Pourtant elle savait une chose. Une chose que lui dictait son instinct. Elle devait bouger, sans quoi les charognards allaient revenir et se faire un plaisir de la dévorer vivante. D’ailleurs la mer elle aussi était prête à l’attraper, la marée de nouveau montante commençait à lui lécher les pattes arrière. Elle tenta à nouveau de se redresse mais fût prise de vertige. Elle porta sa pattes à sa tête et sentit la texture poisseuse du sang que son œil fonctionnel confirma en voyant sa patte teinté d’un rouge sombre et granuleux. Au moins ça avait l’air d’avoir séché.

Elle regroupa ses pattes sous sont ventre et poussa du mieux qu’elle pouvait pour se relever chancelante elle fit plusieurs pas de côté, manquant de tomber à nouveau avant de se stabiliser les pattes tremblantes. Restant immobile ainsi pendant quelques minute, jaugeant de sa force elle fini par se mettre en marche doucement, précautionneusement, les pattes trainantes et la tête base. Sa queue laissait dans son sillage une trace particulière, fine et ininterrompu, comme celle d’un serpent géant. Elle marchait comme un automate sachant que si elle s’arrêtait elle risquait de tomber. Mais là n’était pas son plus gros problème, non. Ce qui la tourmentait était son absence de souvenirs ce vide immense. Elle savait qu’elle venait de quelque part, elle avait se sentiment que d’autre l’attendait voir même s’inquiétaient pour elle. Mais elle était incapable de sa rappeler d’avantage. Qui était sa famille, ou avait-elle grandit. En se concentrant elle percevait des flashs. L’air d’une chanson, un timbre de voix doux qui lui parle, des rires d’enfants. Elle voit aussi l’océan. Son regard se tourna à nouveau vers l’étendue d’eau. Celle-ci ne ressemblait en rien au souvenir qu’elle en avait. Elle apercevait des îles au loin, la mer était plus calme, et sa couleur différente.

L’eau toucha à nouveau ses pattes, elle paniqua et s’éloigna tant bien que mal en trébuchant. C’était sa faute, la faute de la mer, c’était certain. Elle avait essayé de lui faire du mal. Qu’avait-elle fait au dieux de l’océans pour qu’ils s’en prennent à elle. Et d’ailleurs comment savait-elle qu’il existait des dieux de l’océan ? Une douleur lancinante lui vrilla de nouveau de crâne. C’était trop dure de réfléchir, d’essayer de se rappeler. La mer lui avait tout prit. Qu’allait-elle faire maintenant ? Elle l’ignorait, elle n’avait nul part ou aller. La faim et sa soif tiraillaient ses entrailles. Elle se rappelait encore du goût de la nourriture chaude, alors qu’elle aussi était au chaud contre de la fourrure douce. Ici trempé et balayé avec les herbes pas la brise, elle était frigorifié. Son œil fonctionnel avait du mal à rester ouvert tant elle se prenait de sable dans la figure. Sa gorge était tellement sèche qu’elle ne pouvait probablement plus parler. A quoi ça rimait, ou allait elle ainsi ? Cette plage ne finissait-elle jamais ? De toute façon sans famille la petite louve n’avait aucune chance, elle mourrait de ses blessures ou de la faim. Peut-être étais-ce mieux ainsi. Elle avait le sentiment d’être perdu dans un nouveau monde. Quelque chose au fond d’elle lui disait qu’elle ne pourrait jamais retrouver sa vie d’avant. Elle avait fait un choix et ses conséquences étaient dure. Peut-être trop dure pour une aussi jeune petite. Pourtant elles étaient bien là. Restait à savoir si elle arriveraient à vivre avec et à aller de l’avant. Elle n’était pas du genre à abandonner. Mais son corps avait des limites, elle n’était ni invincible ni, immortel, bien au contraire. Il fallait qu’elle retrouve la mémoire. Sans ça sa vie n’aurait de toute façon aucun sens. Mais comment retrouver ses souvenirs ? Devrait-elle se confronter à nouveau à l’océan afin qu’il les lui rende ? Devrait-elle se décharger de la culpabilité inexplicable qu’elle ressentait et faire amande honorable ? Pour ce second point elle allait d’abord devoir connaître ses tord et se réconcilier avec elle-même.
Elle se coucha dans le sable, épuisée, incapable d’aller plus loin et ferma les yeux. Elle était si fatiguée.

Sur une plage lointaine, peut-être même dans un autres monde, se tenait un loup, le regard perdu dans l’immensité de l’océan. Les yeux brillant, il pleurait la perte de sa fille. Il avait manqué de vigilance et cette fois le résultat était là. Plus aucune traces de sa petite Méli. Pourtant quelque part au fond de lui il sentait qu’elle était toujours en vie. Il espérait seulement qu’elle était en sécurité là ou elle se trouvait et que peut-être un jour, il pourrait la revoir.

Défis rp: 3056 Mots

-Edessa-

Ce nouveau jour était bien triste. L'orage était passé sur leur île, ravissant la sorcière qui habitait encore les lieux. Edessa avait appris à les détester, ces orages grondants où se mêlaient bien trop souvent le rire d'Ann. Cependant, leur départ voulait dire débris et autres trésors rejetés sur la plage, et la frisée avait pris pour habitude de se balader sur leurs plages et lagons pour y trouver des choses intéressantes à glaner. Aujourd'hui, elle avait trouvé un collier, des coquillages et quelques poissons encore frais ramenés par l'Océan. Elle était plutôt satisfaite.

Jusqu'à ce que son regard accroche une petite masse sombre échouée. En se rapprochant, elle sent son coeur se serrer. C'était le cadavre d'une enfant, probablement morte d'avoir joué trop proche de la mer. Une tristesse étrange la prend, à elle qui pourtant ne laissait pas grand-chose l'atteindre. Elle avait essayé à présent par deux fois de tomber enceinte durant ses chaleurs, et même si le sort lui avait donné une fille, elle n'avait jamais connu la joie de porter. Voir un si petit corps échoué lui ravivait cette tristesse, et ...

Attend.

Elle avait bougé.

Son pas s'accélère, dévorant la distance qu'il restait entre elle et l'enfant. Elle pose un museau sur sa poitrine, et le sent. Son souffle. Instinctivement, elle se met à lécher sa petite poitrine pour la réveiller, la réchauffer.

La petite louve avait sombré dans un semi conscience. Qu'était la réalité et qu'était le fruit de son esprit embrumé. Elle l'ignorait, tous était flou et se mélangeait, mais dans ce chaos elle ressentit tout de même un peu de chaleur. Une chaleur bienvenue, réconfortante, qui lui faisait du bien. Elle se laissa bercer par cette chaleur, se confortant à l'intérieur. Instinctivement elle se roula en boule comme pour chercher à la conserver, enroulant sa queue autour d'elle en un geste d'auto-protection.
Elle reprenait un peu corps avec la réalité mais cette reprise de conscience était accompagné par la douleur qui lui fit lâcher un gémissement. Elle ouvra à moitié son oeil valide, celui qui n'était pas collé par le sang coagulé et discerna une silhouette grande et impressionnante, penché au dessus d'elle.
C'est d'elle que venait la chaleur. Est-ce que c'était quelqu'un qui lui voulais du bien ? Ou alors était elle venue l'achever et faire du reste de son corps son repas ?  

La petite n'avait aucun moyen de la savoir ni même la force de s'en inquiéter. Elle se laissait juste porter par cette sensation agréable sans chercher plus loin.
A se stade son sort lui importait peu, elle était exténué d'avoir tant luté pour sa survie.
Survie qui tenait clairement du miracle au vu de son jeune âge. Pour elle qui n'était même pas encore sevré cette aventure aurait pu finir bien plus funestement. Mais peut-être finalement les dieux lui avait-il offert une seconde chance après l'avoir malmené de la sorte. peut-être regrettaient-ils leurs geste bien trop dure et lui avaient-ils envoyé quelqu'un pour réparer leurs tores.

-Edessa-

La petite louve était définitivement vivante. Quand Edessa vient à son contact, elle se recroqueville sur elle-même en gémissant, d'une voix à fendre le coeur de la mère qu'elle était. Elle ne réfléchit pas plus longtemps : avec toute la douceur dont elle était capable, la louve se saisit de sa peau pour la soulever. D'un pas allant, essayant de minimiser les secousses, elle la porte jusqu'à sa tanière. Antre humide, le fond de la tanière où se posait une natte tressée en osier était tout de même sèche. Une multitude de pots, trésors, métaux, boulets était posés en vrac autour, complétant un tableau grotesque mais chaleureux.

Edessa vient s'y loger comme un oiseau dans son nid, roulés en rond, et pose la petite louve contre son ventre. Les gestes sont doux, instinctifs : même si elle n'avait jamais porté, ils étaient inscrits dans son génome, faciles et agréables. Son regard se perd un peu le long des boucles de poil, et son coeur est étreint d'une drôle de peur. Et si elle ne survivait pas ? Elle la lèche encore pour la sécher, ôter le sel et le froid de son corps, le coeur battant.

Melissandre avait sentit que quelqu'un la déplaçait, c'était douloureux malgré les grandes précautions d'Edessa et elle ne pu s'empêcher de gémir doucement mais une fois immobilisé elle se retrouva enveloppé de chaleur et de douceur. Petite à petit ses tremblement cessèrent, sa fourrure mêlant sable, sel et sang retrouve sa propreté et elle fini par s'endormir réellement bercé par ces sensations agréable.

La petite louve ne montra aucun signe d'activité pendant une longue période. Elle avait cruellement besoin de repos et c'est seulement au bout de plusieurs heures qu'elle commença à s'agiter un peu, ouvrant à demi les yeux pour tenter de comprendre ou elle se trouvait. La plaie sur sa tête était propre mais toujours douloureuse son corps en revanche allait mieux, en dehors de quelques courbature le repos lui avait fait grand bien.

Elle se lova un peu plus près du ventre chaud contre lequel elle était, cherchant instinctivement un tétons qu'elle se mit à sucer sans qu'il ne puisse lui donner la moindre goutte du lait chaud et réconfortant qu'elle y trouvais d'habitude. Elle connaissait ces sensations, au delà de son instinct elle avait le sentiment de les avoir déjà connu. Mais elle n'en avait aucun souvenir. Voyant qu'elle ne pourrait pas y trouver le nourriture tant souhaité elle se recroquevilla sur elle même pattes sur la tête pour préserver au maximum la chaleur qui l'entourait. Elle ne voulait pas bouger elle se sentait bien mais l'odeur de la louve lui était inconnu, l'atmosphère de l'endroit également. Elle ne savait pas trop quoi en penser, peut-être avait-elle un peu peur.
Elle était pleinement réveillé mais n'osait pas lever la tête pour voir contre qui elle se trouvait.

-Edessa-

L'enfant vient s'accrocher à ses mamelles vides, et Edessa la laisse faire sans rien dire. Elle dormait à moitié, se reposait, séchait. D'une patte, elle lui caresse la tête avec tendresse. Au bout d'un certain temps, sa respiration change un peu, et elle bouge un peu. La frisée sourit, sans bouger. Elle s'était réveillée. Elle pose son museau mouillé dans son cou avant de lui chuchoter :


La voix est douce, maternelle.

La petite louve sentit la caresse, puis la voix rassurante qui lui donna assez d'assurance pour oser lever les yeux timidement. Il découvrit une louve qui la regardait avec bienveillance. Elle ne l'avait jamais vu et la timidité lui fit baisser à nouveau le regard. Que devait-elle faire ? Elle ignorait même ou elle se trouvait et ce qui c'était passé. La dernière fois qu'elle avait ouvert les yeux elle était sur une plage inconnu. Maintenant elle était dans une sorte de grotte avec tout pleins d'objets bizarre tout autour. Elle se recroquevilla un peu sur elle même intimidé, le coeur battant. Elle n'arrivait pas à se souvenir de quoi que soit d'autre sans éveiller la douleur à sa tête. Son regard se leva une seconde fois vers la louve par curiosité mais se remis à fixé ses pattes dans la foulé. Cette inconnu l'observait elle aussi et elle ignorait comment se comporter.

Après plusieurs secondes elle parvint tout de même à articuler:



Puis cacha de nouveau son museau dans ses pattes.

-Edessa-

Une petite voix fluette lui répond, et le coeur d'Edessa se serre d'une affection sans borne. Son sourire s'agrandit encore, et elle se sent fondre d'affection lorsque l'enfant se cache dans ses pattes. Il était timide, son cadeau de l'Océan, mais quoi de plus normal lorsqu'on manquait de mourir et que l'on se retrouvait dans des pattes inconnues ? Douce, Edessa ne veut pas la brusquer. Alors, elle écarte un peu sa tête sans bouger son corps, et l'informe :


Une fois remise d'aplomb, il faudra bien les trouver. Et déjà, la louve frisée sent son coeur se serre un peu. Elle s'empêchait de trop s'attacher, mais c'était difficile avec un petit corps tout contre elle. Il fallait croire qu'elle avait l'instinct maternel, et regrettait d'autant plus de n'avoir pu porter Dysis.

Sa petite ressortit timidement sa tête de sa patte. Elle se rappelait de ça. L'océan avait été méchant avec elle, il lui avait fait peur et lui avait fait mal. Il l'avait transporté dans un endroit qu'elle ne connaissait pas. Elle frissonna en se rappelant son réveil sur la plage et à quel point elle se sentait mal. Maintenant elle allait un peu mieux et ça semblait être grâce à la gentille louve alors elle voulait pouvoir lui répondre, pouvoir l'aider à comprendre mais elle-même ne savait pas, elle ne savait plus rien.
Ses parents ? Qui pouvait être ses parents ? Elle essaya de se concentrer pour se souvenir, plissant les yeux mais rien ne revenait et cette action éveilla la douleurs dans sa tête, lui arrachant une grimace et un couinement.

Elle releva ses grands yeux triste vers la louve en disant tout bas comme si c'était une bêtise de pas savoir répondre:


Elle se tenait les oreilles baissé tassé sur elle-même comme si elle allait se faire gronder.

-Edessa-

Deux grands yeux se lèvent vers Edessa, et une petite voix pipette qu'elle avait oublié, sur un ton à faire sérrer le coeur de la mère. Elle passe une patte douce dans ses cheveux en bataille, encore rigides à cause du sel, et lui fait un sourire rassurant.


Elle touche d'une griffe les petites tâches blanches sur la joue de la louvette, qui lui faisait penser à des petites perles sur son pelage sombre. Qu'elle était belle ! Elle espérait que sa mémoire lui reviendrait, mais chaque chose en son temps.

Mélissandre adorait les coquillages. Elle s'en souvenait, elle les avait toujours trouvé jolie, comme un trésor de l'océan qu'il rejetait sur la plage. D'ailleurs elle était certaine que au fond de l'eau il devait y en avoir d'encore plus beau. En revanche elle n'avait aucune idée de ce qu'était une perle. Elle répondit timidement


Le contact de la louve chaud et rassurant lui faisait du bien. Elle se sentait en sécurité et se détendait un peu. Même si de nombreuse question se bousculaient dans sa tête, elle était d'un coup beaucoup plus captivé par cette nouvelle chose qu'elle ignorait.

-Edessa-

Les yeux de la louve frisée suivent le regard incertain de la jeune louve, et elle se dit que peut-être, elle devrait la laisser respirer. Mais la louvette se serrait contre elle, encore frigorifiée par son passage par l'Océan, et Edessa ne pouvait pas la laisser se décoller de sa peau sans sentir son cœur se fendiller.

Ses oreilles se redressent légèrement lorsqu'elle évoque les perles, et doucement, ses pattes viennent détacher ses bijoux de perle de ses cheveux. Elle les tend alors à la jeune louve, les présentant devant elle en l'encourageant à les toucher du museau.


Ses yeux brillent. Elle avait bien envie de l'appeler petite perle, après ça. Elle sourit.

Mélissandre la regardait faire, prendre un object accroché dans sa chevelure pour lui tendre. Et les yeux de la petite louve s'écarquillèrent. Dans la patte de la louve se trouvait pleins de petite boule blanche aux reflets brillant comme du lait. Elle approcha doucement la truffe pour les sentir. Elles avaient une légère odeur iodé.
C'était les trésors des coquillage ? Ainsi il y avait des choses encore plus jolie que ces dernier à trouver ?
Ses yeux brillait alors qu'elle ne pouvait quitter des yeux les bijoux


Cette fois elle tendit une petite patte pour les toucher. Elles était lisse et froide, douce, encore plus douce qu'un galet polis par l'océan.
Ses yeux se relevèrent vers Edessa lorsqu'elle entendit la seconde phrase. Elle demanda:


On ne lui avait encore jamais dis ça, du moins, elle n'en avait pas le souvenir. Les trésors étaient des choses tellement magnifique et précieuse. Jamais elle n'aurait pu se considérer comme tel. Elle était même un peu interloqué. était-elle si précieuse au yeux de cette louve ?
Elle affichait une mine de réflexion intense pour essayer de comprendre ce que ça voulait réellement dire.

-Edessa-

Le regard d'Edessa pétille d'affection, et elle sent son coeur fondre une nouvelle fois devant la mine de sa petite perle qui réfléchissait fort à la signification du mot trésor. Elle n'avait eu que très peu l'occasion de profiter de l'âge junévile de Dysis et de son frère, et voir les petits yeux, la frimousse mignonne et fatiguée de l'enfant lui donnait l'impression d'être emplie de nuages et de soleil. Edessa est patiente, et lui répond pour guider ses réflexions, réalisant en un éclair à quel point elle pouvait ressembler à Séléné en ce moment -la seule véritable mère que la pirate avait pu voir à l'oeuvre et qu'elle respectait.


Elle sourit, toute heureuse et étrangement émue de prononcer ces mots. L'enfant avait un effet aussi étrange que fascinant sur elle, comme ce qu'elle avait ressentit face à Dysis et Priam, amplifié par dix. Non pas qu'elle n'aimait pas les deux autres enfants ! Mais plutôt, celle-ci avait besoin d'elle pour vivre, survivre, et Edessa s'en sentait responsable. Elle chasse ces pensées là, qui venaient encore trop tôt. A tout moment, les véritable parents de la petite perle viendraient la chercher. Elle lui tend la perle.

La petite tête de la louve s'illumina d'un sourire encore plus grand. Elle était un trésor, le trésor d'Edessa. Ses paroles étaient si douce et réconfortantes à ses oreilles. Elle apaisait son coeur et ses craintes et d'un coup le souvenir de son accident lui semblait bien loin.
Lorsque la louve lui tendit la perle elle l'attrapa maladroitement être ses gros pattes de louvette, elle était douce et froide et la petite la serra contre elle. Ses grands yeux tournés à nouveau vers la louve elle dit tout bas:


Elle ne l'avait encore jamais appelé ainsi, c'était venue tout seul car elle se sentait en sécurité, comme une réminiscence de sa mémoire le mot avait franchi ses lèvres.
Elle bailla et se roula a nouveau boule autour de la petite perle comme pour la protéger. C'était maintenant la chose la plus précieuse qu'elle possédait. Ainsi avec son nouveau trésor, les parole rassurantes et la chaleur d'Edessa, elle s'endormit d'un sommeil calme et réparateur. Les semaines suivantes serraient difficile mais la douceur de l'amour de la louve rendrait l'épreuve plus simple à endurer. Et la perle avec l'odeur d'Edessa serait comme un gage de sa présence à chaque heure qui passerait.

-Edessa-

La louvette se fend d'un sourire à charmer Aboleth, et ses dernières paroles finissent par conquérir totalement le coeur d'Edessa. Elle ne dit rien, mais sent sa poitrine se serre d'une impression à la fois douce et brûlante, d'un amour étrange et instinctif. Elle voulait devenir sa mère, et ses barrière qu'elle mettait tant bien que mal pour se protéger si sa petite perle finissait par retrouver ses véritables parents ne tenaient plus grand chose face à ses grands yeux et à sa frimousse.

Sans rien dire, elle la laisse s'endormir en la réchauffant, réalisant à peine que peut-être, elle était devenu maman de nouveau ce jour là.