Petit cousin, petit frère [Illidan & Vanitas]

Emilitia

Parfois, Illidan s'éloignait de sa plage, c'était rare mais ça arrivait. Emilitia ne s'inquiétait jamais véritablement, cet oncle lointain avait beau être revenu à la vie, il était loin de ressembler à la Demoiselle Rose et indéniablement, un jour, l'au-delà le rappellerait. Alors si un jour il disparaissait et ne revenait pas, les choses seraient simplement ainsi, ça embêterait la demi louve noire mais elle s'attendait que cet événement se produise.
Un jour, le mâle revint avec un louveteau, ça Emilitia ne s'y était pas attendue et encore moins préparée. Un tout petit loup noir, si frêle et fragile que sa nécrose aurait pu le dévorer s'il n'avait pas été comme elle. Présenté comme un être parfait, il était tout comme elle la moitié d'un démon plus qu'un réceptacle, hybride à la nature infâme dont ce monde se serait sans doute volontiers passé mais qui au yeux de la demi démone se rapprochait tellement d'un tout petit frère plus que d'un cousin éloigné.

Et cet enfant, étrangeté du monde comme elle, élément nouveau dans sa petite vie, Emilitia voulut le gâté. Alors en cette matinée de ciel gris, elle revint après plusieurs jours d'absence, viande grasse en gueule arrachée à une carcasse de baleine qui s'était échoué loin au nord sur les plages Nakhus. Kilomètres parcourus pour le plaisir du petit être sombre, avec l'effort noté d'une viande pas encore trop faisandée bien que l'odeur d'une fraîcheur relative demeurait. La solitaire faisait des efforts sur la qualité des repas rapportés ces derniers temps.

« Père, père, pourquoi t’as des anneaux aux oreilles ? Je peux en avoir aussi ?
– Oui, fils.
– Ça fait pas mal ?
– La douleur n’est pas importante, dans la vie beaucoup de choses font mal. Il faut accepter la douleur, et rien ne te sera impossible.
– Ah...d’accord ?
– Viens, je sors une aiguille. »

« Oh oh père, dis dis tu fais quoi là, c’est quoi ça ?
– Je fais fondre de la cire, et l’enroule dans des bouts de tissu pour en faire des bougies. Il m’en faut beaucoup.
– Oh oué trop bien. Je veux en faire aussi !
– Trouve-moi les bouts de ficelle, et dans ce cas on peut les faire ensemble.
– Chouette !! »

« Père heu, tu...tu fais quoi là ?
– Je remercie les démons qui m'ont aidé lors de ta naissance, en payant un tribu de sang.
– Et...et ça...ça fait pas mal ?
– Je te l’ai déjà dit. La douleur n’est pas importante.
– Ah...oui. Et moi, je dois le faire aussi ?
– Non, c'est ma dette. Quant à toi tu n’as pas besoin de leurs pouvoirs pour l’instant, tu dois déjà maîtriser les tiens. Mais si tu le veux, je peux t’apprendre.
– Ah, d’accord. »

« Hé...père...j’ai, très faim.
– Pas maintenant, Vanitas.
– Mais j’ai vraiment, vraiment faim...Lilitia est pas revenue depuis plusieurs jours et...
– J’ai dit pas maintenant. Je suis occupé. Et je n’ai rien à manger non plus.
– Ah...d’accord... »

Le temps était gris, et le monde manquait cruellement de couleur et de saveur. Surtout de saveur. Vanitas était affamé. Il avait récemment compris que boire de l’eau aidait à calmer son estomac quand il était trop vide, mais aujourd’hui il ne trouvait plus de flaques à laper, et commençait à trouver le temps long. Il n’avait pas peur, non, après tout, il était avec père...il ne pouvait rien lui arriver. Mais, tout de même, la situation devenait inconfortable.

Faisant les cents pas dans la grotte familiale, Illidan avait fini par le chasser dehors pour arrêter de le déconcentrer, et le louveteau grattait machinalement la terre devant l’entrée. Un son le fait cependant tiquer, et il relève ses yeux dorés vers la source, bondissant sur ses pattes en reconnaissant Emilitia.

« LILITIA !!! »

Il se jette devant elle, et s’intéresse immédiatement à ce qu’elle tient entre ses crocs, soit de la chair.

« Manger !! C’est quoi donne donne ! »

Le petit monstre au poil sombre sautille autour d’elle impatiemment, la gueule déjà salivante.

Emilitia

C'est une patte sombre qui vient s'écraser sur le visage de l'enfant pour contenir son excitation, une patte porteuse de la nécrose qui aurait pu brûler la peau fragile de n'importe quel louveteau mais pas celui-ci. Parce que Vanitas avait cette particularité si plaisante d'être fait comme elle, d'être la moitié d'un démon en plus de la moitié d'un loup. La nécrose l'acceptait comme être semblable et l’épargnait de son fléau, comme elle épargnait Drippir. Ce dernier d'ailleurs semblait plutôt ravi de voir un autre démon, même à demi, faire parti de ce nouveau cercle proche, boudant un peu moins et posant quelques questions bien qu'il demeurait à distance raisonnable – l'enfant restait à moitié un loup de bas âge.

« Tututu, pas si vite jeune démon. On dirait que tu n'as pas mangé depuis que je suis partie. Hm, c'est peut être le cas ceci dit. »

Pas facile d'avoir un être de déchéance comme adulte responsable. Emilitia nota qu'il serait sans doute bon d'apprendre à Vanitas à pêcher les crustacés en bord de plage, au moins pour tenter de le maintenir en vie un peu plus longtemps. On avait beau ne plus être Raeders, il fallait croire que la tradition familiale de la pêche aux crabes allait demeurer.

« Il n'empêche qu'il va falloir être méritant. Ce que tu désires, c'est un autre démon qui le possède. »

Sourire sur le visage et petite lueur de défi dans le regard. C'était peut-être un peu injuste, sans doute que des parents plus digne que cet oncle défraîchi et elle, cousine au sang noir, s'en seraient indignés mais leurs enfants n'étaient destiné qu'à devenir des loups normaux terriblement ennuyants. Toi Vanitas, tu deviendras bien plus grand qu'eux.

Tutut ? Comment ça tutut ! Pas de tutut, juste donner à manger. Il a trop faim ! Il essaye d’esquiver la patte qui lui semble géante, en rapport à sa tête encore juvénile, et se tortille hors de son emprise.

« J’le mérite ! Parce que je suis le plus fort des démons ! »

Et c’est père qui le dit d’abord ! Toute son énergie est désormais concentrée à donner des coups d’épaule et de tête dans les pattes de la louve, mais malgré ses petites cornes le résultat n’est pas très concluant. Il est si proche du morceau de viande que l’odeur le fait frémir d’excitation, et sans la moindre retenue il mord la patte d’Emilitia, y plongeant ses petits crocs de lait jusqu’à faire perler le sang. Vanitas n’a pas été élevé dans la délicatesse et l’apprentissage des limites physiques conventionnelles, et la moindre frustration le tournait en petit démon de violence. Père n’arrêtait pas de le dire, la douleur était factuelle, seul le résultat comptait. Et, force était de constater que faire mal aux autres les faisait bien plus souvent réagir que les autres approches.

Grondant et bavant sur la patte d’Emilitia, il est décidé à ne rien lâcher, même s’il suffirait de relativement peu d’efforts pour qu’elle l’envoie à nouveau bouler.

Emilitia

Ce ne sont que des petites dents misérables qui se plantent dans sa patte et pourtant, par force d'acharnement, Vanitas parvient à faire perler ce sang noir qui compose Emilita. La demi louve noire lança son morceau de viande un peu plus loin pour avoir la gueule libre afin de saisir le petit démon, ses crocs blancs contrastant entre leurs pelages sombre respectifs, affichant un rictus presque mauvais.

« Le plus fort des démons ? Je pourrais te dévorer tout entier si je le voulais. »

Elle sert les mâchoires pour lui faire un peu mal, petite vengeance pour avoir ainsi été mordue sans pour autant faire couler le sang elle aussi ou véritablement abîmer l'enfant. Simple inconfort vengeur dans ces jeux un peu violents.

« Mais je mange pas les asticots. »

Elle le lâcha pour aller rapidement récupérer le morceau de viande qu'elle continua à ne pas donner à Vanitas, trottinant la tête haute vers la grotte d'Illidan.

« Très cher oncle, je suis de retour ~ ♪ »

Il n’aime pas du tout la sensation des crocs traversant son poil fin juvénile, comprenant très vite à quel point il était désavantagé. Il s’immobilise, comprenant instinctivement que se débattre pourrait le blesser, et il est absolument furieux de sa situation. Il couine de douleur quand elle resserre ses mâchoires, et quelque part en lui il note d’un jour se venger.

Il frissonne quand elle le lâche, et bondit vers la viande dès lors qu’il retrouve son équilibre, mais c’est peine perdue avec leur différence de taille, elle est bien plus rapide.

« Très cher oncle, je suis de retour ~ ♪ »

Oh non ! Comptait-elle nourrir son père plutôt que lui ? Il n’essaya pas de sauter à nouveau sur Emilitia, il avait bien compris qu’il perdrait à nouveau dans les conditions actuelles.

« Pfff... »

Mais, il savait que son père mangeait peu, s’il attendait patiemment, il pourrait probablement manger avec lui, voir lui voler le tout. Sauf si...elle comptait le garder pour elle. Son estomac se tordit à cette pensée, lui ramenant un peu la nausée, et il se contenta de trottiner silencieusement derrière elle, suivant ses intentions avec toute son attention.

Illidan lui, ignorait leur chamaillerie à l’extérieur, concentré à écouter la voix du démon mineur qu’il avait enchaîné face à lui. C’était une des manières plus communes qu’il avait employée pour en apprendre plus sur eux, en invoquer un, le sceller magiquement, puis lui extorquer des informations jusqu’à sa mort. Malheureusement, nombre d’entre eux étaient formidablement idiots et la plupart de ses expériences restaient infructueuses.

« Rebienvenue, Emilitia. Je suis occupé. »

L’odeur de ce qu’elle porte vient titiller ses narines, et il se rend compte qu’il n’a pas mangé depuis longtemps, ce qui lui fait tourner la tête vers elle.

« Je sens que tu as trouvé ton bonheur, » ajoute-t-il sur un ton neutre.

Emilitia

Elle vient et elle contourne soigneusement le petit cercle d'invocation de son oncle pour venir se frotter affectueusement et un instant contre son corps décharné. Emilitia, malgré son pelage épais, pouvait presque sentir tout les os du vieux loup et sa peau abîmé sur laquelle essayait de repousser un pelage maigre. Ses yeux bleus dérivent vers le démon captif mais ce n'est pas elle qui fera le premier commentaire.

« Il va pas aller loin avec ça... »
« Ne te fais pas aussi prétentieux Drippir. »

Même parmi les démons inférieurs et insignifiants les hiérarchies se jouaient, Emilitia ne répondit qu'amusée par le dédain évident de celui qui l'accompagnait avant que le museau intéressé d'Illidan vienne l'arrêter.

« Bien sûr »

Son sourire se fit large bien que son oncle n'aurait su le voir. Emilitia profita des installations et aménagements que celui-ci avait fait dans sa grotte afin d'entreprendre de découper en deux l'épais morceau de viande et de graisse à l'abri des crocs voleurs de Vanitas qui ne la lâchait pas. Elle laissa une des deux moitiés sur place avant de saisir la seconde qu'elle vint déposer sur le nez de l'enfant.

« Bien, puisque tu es occupé, nous ne te dérangeront pas plus. »

Elle saisit Vanitas par le dos et l'embarqua avec elle dehors.

Le geste d’Emilitia le réchauffe un peu, et il apprécie silencieusement la caresse de son étreinte. Il n’était pas une créature tactile, par ses nombreux stigmates sensibles, mais ceux qui composaient aujourd’hui sa nouvelle « famille » ne le dérangeaient pas. Vanitas venait de toute façon systématiquement se loger entre ses pattes pour dormir, quoi qu’il puisse lui dire.

Le misérable, Drippir, soulève l’évidence : ce démon-là ne lui apporterait probablement pas grand-chose d’autre aujourd’hui. Comme il aimerait l’enchaîner lui à la place…mais il ne souhaite contrarier Emilitia, il s’en retiendrait tant qu’il faudrait.

Il se reconcentre toutefois sur sa tâche une fois sa nièce éloignée, rapprochant à nouveau son visage scarifié de la créature, lui susurrant de nouvelles questions. La créature braille et essaye à tout prix de lui ajouter quelques griffures à son palmarès de cicatrices. Le loup avise alors l’odeur de nourriture qu’il perçoit toujours dans la pièce une fois Emilitia sortie, et se lèche distraitement les babines.

Vanitas lui, s’approche un peu de son père avec fascination. Un démon ! Un pur ! Il ne ressemble absolument pas à un loup. Il est petit, et gigote dans tous les sens, et donne envie au louveteau de le mordre. Cela ramène immédiatement le petit dans sa surveillance aigue de ce que possède Emilitia, et il la suit à nouveau, caché derrière un gros pot d’Illidan dont on ne souhaitait connaître la contenance. La voir découper la nourriture est une torture, et il se retient à grand peine de juste se jeter à nouveau sur elle. C’est alors qu’elle se rapproche de lui, viande en gueule…et le lui pose sur le museau. Il se jette instantanément dessus, et commence à la mâchouiller voracement, toujours fermement accroché au bout de viande lorsqu’elle l’attrape et qu’il décolle du sol. Il bave sur son steak pendouillant de sa gueule, ses petites pattes entourant son butin possessivement.

Emilitia

Emilitia ramena l'enfant dehors, le lâchant dans le sable avec son morceau de viande avant de s'éloigner de quelques mètres pour se trouver une petite place au soleil. Ses pattes avants avancées au maximum, elle s'étira longuement et avec plaisir avant de se coucher pour profiter de quelques instants de tranquillité -au moins le temps que Vanitas finisse son repas. Drippir en profita pour prendre le soleil aussi, venant se poser sur le bout d'une des oreilles d'Emilitia.
La dernière vadrouille de la solitaire n'avait été spécialement particulière mais remonter jusqu'aux plages du Nord demeurait une sacré trotte et même en étant à demi démon, il était bon de laisser se reposer un peu les pattes. Museau face au vent, les mèches balayées par celui-ci, les yeux fermés, la demi louve profita quelques instants de ce moment.

Un rot résonne sur les parois rocheuses environnantes, tandis que le petit monstre se lèche les babines en s’étirant les pattes antérieures. Il est repus, son petit estomac de louveteau rempli à craquer avec la portion offerte par sa tante, et il se sent tellement lourd et rondelet qu’il est pour une fois prompt à rester immobile. Un peu.

Rapidement il s’ennuie, et se rapproche de la louve étalée au soleil, commençant par lui tirer des touffes de fourrure avec ses petits crocs, mais abandonnant rapidement en sentant son estomac le tirer. Finalement il frotte sa tête contre elle, enfouissant son bout de museau carmin dans sa fourrure bleu sombre, inspirant son odeur familière, à la limite de se mettre à ronronner. Il avait beau être régulièrement seul ou malmené par des crocs agacés, il avait repris les habitudes très tactiles d’Emilitia et, même s’il était brutasse sur les bords, il pouvait se montrer étonnamment câlin au quotidien. Pas évident avec ses cornes naissantes, ses coups de boule affectueux pouvaient rapidement se montrer désagréables, mais il y mettait beaucoup de bonne volonté.

« Lilitiaaa, » il piaille paresseusement.

Il se prend subitement de lui escalader le dos, dans une envie de se percher.

« Quand tu dis que je ferai des grandes choses plus tard, ce sera quoi ? Est-ce que je serais le plus grand chef des démons ? » demande-t-il, en pleine grimpette depuis le bas du dos de la louve.

Elle avait tendance à lui glisser ce genre de commentaires à l’occasion, et sa vision pour le moment assez étroite du monde ne lui permettait pas de visualiser le propos.

Emilitia

Emilitia ne réagit pas lorsque Vanitas lui tira les poils, l'ignorant tant qu'il n'arrivait pas à lui faire mal. Elle ouvrit cependant les yeux et pivota un instant son museau vers lui lorsqu'il vient se frotter affectueusement contre son flan. L'arrivée de Vanitas dans son quotidien offrait à nouveau à la demi louve le plaisir des contacts affectifs qui étaient devenus si rare à la mort de sa mère et que Iris, par sa présence limité, ne parvenait pas à combler, d'autant plus que ce n'était pas exactement la même chose. Emilitia vint poser sa tête sur ses pattes avant, fermant à nouveau les yeux, profitant de cet instant de semi calme – dans la mesure où c'était possible avec Vanitas dans les parages.
Elle se laissa également escalader dans y opposer quelconque résistance. Il n'y avait même pas de risque pour l'enfant, bien que Emilitia n'y aurait pas accordé tellement d'importance, Vanitas étant à demi démon également, la nécrose de ses ailes n'aurait aucun effet sur lui.

« Il y a des démons bien plus puissant que tout ce que nous pouvons imaginer dans leur propre monde. Mais dans celui-ci, là où ils le peuvent réellement y poser la patte, nous pouvons y apposer notre marque. »

Il suffisait de devenir suffisamment puissant pour se dresser face à ceux qui s'opposeront à eux.

▬ VANITAS
4 mois

Il l’écoute distraitement, glissant maladroitement sur la fourrure de sa tante, s’étant mis en tête d’aller essayer d’attraper l’une de ses ailes. Leur façon de flotter l’intéresse depuis toujours, mais il est encore trop petit pour les atteindre lorsqu’elle se tient debout.

Mais quelque chose le chagrine dans l’explication d’Emilitia.

« Alors nous...on est pas des démons puissants par rapport aux autres ? »

Elle lui parle de marquer ce monde-ci, mais il a envie d’être Roi partout, lui. Il tend le cou pour essayer d’attraper entre ses crocs la fine membrane insectoïde d’une des ailes de la semi-démone, mais il manque de perdre l’équilibre et se ravise, tendant à la place une patte toutes griffes tendues.

« C’est quoi mettre notre marque ? Les trucs que fait Père ? »

Il essaye de caresser la surface sombre et nébuleuse de l’aile, pour en tâter la texture.

Emilitia

Elle se laisse escalader, désescalader, glisser dessus et son dos chahuté sans y accorder la moindre importance. Un œil s'ouvre cependant lorsque les petites griffes s'enfoncent trop dans sa peau, mais ne vint pas ni terminer, ni encourager, ni faciliter l'activité de Vanitas. Emilitia se contenta simplement de répondre à ses questions.

« Malheureusement, toi comme moi, ne sommes démons qu'à demi, c'est ce qui nous permet de rester rattacher à ce monde malgré l'hérésie de nos existence. Il ne tient qu'à nous cependant, de développer les ombres qui nous habitent. »

De faire grandir le démon intérieur pour écraser cette moitié loup pourtant si appréciable pour permettre quelques batifolages. Emilitia manquait de sérieux, n'embrassait pas les ombres à la hauteur de ce qu'elle devrait, à la hauteur de ce qu'attendait Drippir également.
Elle relève la tête et ses deux yeux bleus à la pupille fendues se posent sur le petit démon noir.

« Notre influence, nos ombres scarifierons ce monde pour qu'il soit nôtre. »

Comme lorsque sa nécrose y laissait des traces.
Parce qu'elle a les yeux posés sur lui, Emilitia peut voir ce que Vanitas essayait de faire depuis tout à l'heure, comprend son objectif lorsqu'il essaye de caresser ses ailes.

« Elles ne sont pas tangibles, ceux sont les particules de nécrose qui sont consumés. »

Comme une flamme pour s'auto réguler.

▬ VANITAS
4 mois

L'explication d'Emilitia ne plaît pas beaucoup au petit monstre.

« Pfeuh ! Demi ou pas, jsuis un vrai démon moi. »

Il n'avait objectivement pas compris ce que lui disait sa tante, mais il n'était en même temps pas très ouvert à l'idée d'être moins que les autres, même si sa nature de démon-loup était la force lui permettant de garder une patte sur PunkWolf.

« Je les bat tous quand même quand je veux. »

Il se faisait rabâcher tous les jours par son père qu'il était son démon le plus parfait, alors il n'entendrait aucun rageux lui sous-entendre une quelconque faiblesse chez lui. Il serait Roi, tout de même. Et les rois étaient parfaits, comme lui, ça tombait bien.
L'enfant aime déjà bien plus le concept de faire de ce monde le leur avec leurs ombres, même s'il ne visualise pas encore très bien le lien entre les deux.

Il arrête d'essayer de toucher les ailes quand elle lui calme encore sa joie, et il se prend subitement à bouder.

« Bah ! Je vais voir Père. »

Il fait une moue des plus enfantines, et se ramasse à moitié en descendant du dos d'Emilitia, se relevant fièrement avant de trottiner vers la grotte comme le louveteau hyperactif qu'il est. Il était beau tiens, le futur Roi.

Emilitia

Le jeune démon se frustre et boude parce que les choses ne sont pas comme il voudrait. Parce qu'il n'était pas le démon le plus puissant, parce qu'il avait une part de loup que l'en empêchait de l'être, parce que les ailes d'Emilitia ne se touchaient pas mais avant tout parce que c'était un sale gosse trop fier à qui on ne disait pas non et qui était au moins pourri gâté par une partie des adultes de son entourage – bien que sans doute pas le principal.
Vanitas s'en va bouder dans la tanière de son père et Emilitia ne s'en préoccupe pas plus que ça. Elle se releva pour s'étirer avant de s'ébrouer afin de remettre son pelage en place bien que la pagaille mise par le jeune démon l'obligea à y passer quelques coups de langue. Au loin, une nuée de mouette se forme et la présence nombreuse de ces oiseaux n'aurait pas laissé indifférentes toutes les créatures, ça ne laissait pas Emilitia indifférente. Alors la solitaire sombre s'en va à nouveau, repart vers cette quête permanente de nourriture, laissant la plage Illidan et Vanitas.