Je voudrais déjà être pas moi - Iris

Pomelo

Elle n'avait pas vraiment de but, actuellement. Elle faisait les tâches d'habitude, la chasse surtout, et apporter aux plus vieux du clan leur nourriture. Elle avait l'impression d'être passée d'avoir tous les rêves du monde, toutes les plus belles chances et choses dans la vie, a plus rien. En effet, sa mine n'était plus celle - pleine de joie et de bonne humeur, toujours prête à lâcher une blague hasardeuse - qu'on connaissait au camp. Elle restée fermée, concentrée sur ce qu'elle avait à faire, pendant que dans sa tête et son cœur, elle se remuait pour essayer de trouver une solution. Elle n'avait même pas encore avoué à Sakura qu'elle avait tenté et échoué l'épreuve du dieu Ours.

Elle était allée l'avouer à maman et Helga, cependant. Deux jours, cela lui avait pris, d'aller jusqu'à l'île des Nakhus - c'est là que se trouvait cette bibliothèque dont Nael lui avait parlé - pour aller s'asseoir sur leur tombes et leur parler de sa honte. Elle s'était pas vraiment sentie mieux, après. Certes, elle avait extériorisé ses peines, mais cela ne les avait que rendues plus réelles, alors que elle, elle ne voulait pas y penser.

Aujourd'hui, elle était allée s'allonger près d'une grotte, contre le mur de pierre. C'était la grotte de sa défunte maman. Il n'y avait personne qui l'avait prise, encore, alors elle en profitait pour rester à l'extérieur en silence, allongée par terre.
Le silence n'avait nul réconfort, et ses pensées encore moins.

-Iris-

Il y avait eu beaucoup de morts ces derniers temps, au clan. Beaucoup de pertes à pleurer, beaucoup de visages plus fermés que d'habitude. Iris n'en avait pas souffert, pas vraiment et pourtant, il ne pouvait s'empêcher à la mort de sa vieille mère, qu'il lui semblait se rapprocher bien trop rapidemment. Dans tout ça, il aurait aimé aider, le bouclier, mais comme souvent il ne savait pas vraiment comment faire. Il s'occupait déjà un peu de Myrohino, qui résidait toujours dans sa propre tanière, et il devait avouer que la compagnie lui faisait du bien. Il espérait qu'à son échelle, il pourrait au moins aider, un peu.

Alors, lorsqu'il passe devant Pomelo, la soeur de Nirvana qui venait de perdre sa mère, il s'arrête dans ses traces. Elle était immobile, et lui ne sait pas vraiment comme commencer la conversation et pourtant, il le voulait. Il s'éclaircit la gorge.


Il valait mieux ne pas ignorer le problème. Enfin, c'était plus facile à dire qu'à faire, surtout pour lui qui passait son temps à essayer de cacher ou d'ignorer ses soucis. A commencer par Emilitia, qu'il n'arrivait pas à retrouver ... Il s'assoit devant la louve, un peu gauche.


Et immédiatement, se flagelle mentalement. Ca ne pouvait pas aller bien, qu'espérait-il ? Mais c'était trop tard.

Elle redressa la tête, en entendant la voix de quelqu'un, sortant de ses songes malheureux. C'était Iris, la fill- le fils de Holly, le frère de Nini. Elle tenta un sourire pour être accueillante - mais ne réussit qu'une demi-grimace de joie peu convaincante, avant de laisser ses oreilles retomber sur le côté dans leur position d'origine, et ses babines retomber en moue triste.

Il lui offrit ses condoléances, et elle réussit un sourire un peu meilleur, plus reconnaissant.
"Merci" souffla-elle, regardant par terre, en serrant un peu ses pattes les unes contre les autres.

Il s’assoit en face d'elle et elle agite ses oreilles en relevant la tête. Ah, il l'accompagne dans la solitude, ça lui va - elle aime jamais rester seule trop longtemps.
"Pas tip top ... c'est très bizarre d'avoir mes journées soudain vidés ... je m'occupais d'elles dans chaque moement libre avant ... et maintenant .."

Elle sent sa gorge se serrer.
" ... non"
Elle souffle un peu par le museau. Elle a envie de parler, d'enlever tout ce poids qu'elle a sur le coeur. Elle vérifie d'un petit coup d'oeil, pour voir si Iris serait disposé à l’écouter, ou si il est déjà mal à l'aise.

"... J'ai voulu essayer de passer mon épreuve chez Aka - j'ai pensé que - pffff" elle souffle, l'air agacée d'elle même "- que c'était une solution, mais j'ai échoué là aussi."

Elle tente un petit sourire, une petite blague, autant pour elle que pour faire sourire Iris. Faire sourire les autres, ça la rendait moins triste.
"Sakura va me transformer en chaussettes quand elle apprends ça"
Tout le monde devait savoir qu'elle était son apprentie, elle la suivait partout depuis plusieurs années.

-Iris-

Le sourire n'est pas convainquant, mais Iris salue l'essai. Elle avait l'air de garder au moins un peu espoir, Pomela - après tout, Iris ne l'avait jamais connue complètement négative. Finalement, son entrée en la matière maladroite suffit pour ouvrir la conversation, et Iris prend un air contrit en entendant la douleur de la louve. Il compatissait, en un sens. Si ce n'était que ses journées, qui se trouvaient vidées, alors il pourrait peut-être y remédier, mais quelque chose lui disait que ce ne serait pas pareil. Il se le note néanmoins dans un coin de l'esprit.

Et puis vient le sujet de son épreuve chez Aka : Elle avait échoué. Le rouge fronce un peu les sourcils en entendant la mention de sa mentore. Connaissant Sakura, elle ne serait pas en colère, loin de là. Par contre, l'abandon face à l'épreuve pouvait passer pour de la faiblesse, mais comment en vouloir à la louve qui avait déjà souffert de deux lourdes pertes ? Il prend le temps de formuler sa réponse. Si pour Helga et sa mère, il ne pouvait rien, il était rouge et pouvait, peut-être, l'aiguiller vers un chemin plus lumineux. Il lui sourit.


Il détourne le regard, marchant un peu sur des oeufs. Il ne voulait pas l'accuser, la faire se sentir mal d'être déçue, l'enrager et après toutes ses discussions avec sa famille osait à peine l'encourager. Mais pourtant, elle, comme Myrohino, accordait plus d'importance à la victoire qu'à autre chose.


Il s'éclarcit la gorge, avant de sourire légèrement.

"C'est vrai ?" demanda-elle, ses yeux se relevant, l'air à un peu moins gênée. Si Alexandrine avait réussi malgré avoir raté une première fois, elle pourrait aussi. Alexandrine c'était un peu son exemple dans la vie: elle était super grande, musclée, et super belle aussi. En fait c'était son type de meuf - mais bon elle allait pas dire ça devant Iris.

"Ça me rassure ! J'irais dire à Sakura ce soir, alors." dit-elle, avec un léger sourire.
Peut être que la louve grise serait pas aussi fâchée qu'elle l'imagine dans sa tête. Elle adoucit un peu son imaginaire plus de baston, moins de honte. Elle se secoue un peu, rassemblant un peu son esprit et son humeur. Un sourire apparaît naturellement sur son museau.

Puis elle fait un clin d'oeil à Iris.
"Tu vends vachement bien Aka dis donc, t'es pas aspirant prêtre par hasard ?" demanda-elle en rigolant.
Elle se sentait plus légère maintenant.

-Iris-

Iris hoche la tête pour confirmer ses dire. C’était ce qu’il avait entendu, oui. Cela avait rendu un peu de joie sur le visage de Pomelo, et cela lui fit un peu chaud au coeur. Parfois, il ne suffisait pas de grand chose ; Juste un peu de lumière, à partager plutot qu’à donner ou espérer. Et puis, il était certain de connaitre assez bien Sakura pour pouvoir confirmer à sa disciple qu’un abandon serait puni bien plus sévèrement qu’un échec.

Sa deuxième phrase lui porte le rose aux joues, et son regard se fait plus fuyant. Etait-ce vraiment un role de prêtre que d’essayer d’avoir le plus possible de disciples ? Il n’en était pas certain.


Ses yeux violets se posent de nouveaux dans ceux de Pomelo. Elle était joyeuse malgrés la disparition de sa mère, et pour cela, il devait avouer l’admirer un peu. Elle avait l’air sympathique, dans l’ensemble, et sa proximité avec Nirvana poussait l’apprenti prêtre à vouloir la connaitre mieux, peut-être. Elle était … Une lumière, elle.


Il lui fait un clin d’oeil, un fin sourire sur les babines.

Elle hocha la tête, puis regarda ses pattes. Elle avait envie que ce soit le rouge, sa couleur. Elle pourrait peut être aller voir Kiro, parce que son activité préférée, le parkour, c'était plus de son domaine que celui du dieu Ours... mais elle voulait protéger les autres, elle voulait être celle sur laquelle sa famille, ses amis, son clan pouvait compter. Et pour cela, elle serait Ours.
Elle lui fit un sourire, qui devenait de plus en plus content.
"J'vais essayer de devenir ta camarade disciple, alors."

"Alors toi aussi tu es très, très ami avec le sol, alors !" dit-elle, la bonne humeur se glissant de plus en plus dans son esprit. C'était comme si les murs qu'elle avait érigé pour la garder dehors s'écroulaient doucement.
Puis elle hocha la tête. Ça lui ferait bien plaisir de s'entraîner avec Iris - entre gens bleus !

"Ce serait super sympa ! Si tu veux, on peut commencer dès demain !" proposa-elle, avec des yeux brillants.
Aujourd'hui, elle resterait encore un peu triste. Elle trouverait plus de force demain. Mais déjà, elle pouvait sourire, sans avoir l'impression d'étirer bizarrement ses babines. Son grand sourire joyeux se transforme en quelque chose de plus sérieux, de plus sincère. Un sourire du coeur.

"Merci, Iris."

-Iris-

Iris sourit, encourageant, avant de redresser les oreilles. Il hésite un court instant face à la blague -tout de même, on parlait de la mère morte de Pomelo il y a à peine quelques minutes- mais voit son sourire, et cela le déride. Il rit, hochant la tête, acceptant avec honneteté ses échecs et ses nombreuses défaites. Cela n'était pas grave, il préférait en rire, et avait une certaine fierté à se dire qu'il s'était relevé après chaque défaite. Pomelo avait l'air d'aller en ce sens ; La première fois était toujours la plus difficile, finalement.


Ils avaient rendez-vous..

"Les dents de roc" répète-elle pour signaler son accord, en hochant de la tête avec un sourire.

Elle se redresse un peu, puis regarde autour d'elle. Le monde l'air étrangement moins sombre d'un coup. C'était fou ce que ça faisait une différence, dans la vie, d'avoir des amis. Le monde lui même ne pouvait pas rester gris et triste.

"Je vais aller manger un bout, tu veux venir ?" proposa-elle.

Elle avait l'intention d'aller à la pile de gibier ramenée ce matin par les loups du corps. Lentement, les douleurs et les tristesses reculaient, comme une vague sur le sable. Elle ne se leurrait pas ; ils reviendraient lorsqu’elle retournerait dans l'ancienne tanière familiale, ou lorsqu'elle irait parler avec ses frères et soeurs. Mais pour le moment, Iris était un rayon de soleil dans le noir.


[finito?]

-Iris-

Iris regarde Pomelo se redresser, avoir l’air un peu moins triste de ce qu’il pouvait comprendre de son attitude. La sensation de l’avoir aidée, ne seraitce qu’un peu, s’intensifie, et lorsqu’elle lui propose de venir manger avec elle, il accepte de bon coeur. Peut-être qu’elle ne voulait simplement pas se retrouver seule, et cela il pouvait le comprendre. Alors, il lui emboite le pas pour aller partager un repas avec elle, puis un entrainement.