Dur comme la glace [PV Priam]

Faisait drôlement froid dans le nord, mais… mais gros avantage, c’est qu’il n’y avait aucun droit pour les monstres où se cacher. Priam pouvait tout voir. Aucun buisson, aucun arbre, ni forme ou ombre bizarre. Simplement de la neige et de la glace. Bon après, c’était avec Violette qu’il partait en expédition… autrement dit que ce n’était pas le plus rassurant.
Mistigri était solidement attaché à la cape pour ne pas être emporté par le froid.
Par quoi commencer ?

« — … un petit abri ? Là où on pourra dormir au chaud et manger un peu ? »

… c’était pas mal non ?

Leur avancée laissait des p’tites traces dans la neige. Priam s’arrêtait parfois pour les regarder. Les pattes de Mistigri se levaient pour attraper quelques flocons. Un endroit est pointé, près de rochers. La licorne se mit au niveau de son Oncle.

« — On peut… on peut se mettre derrière eux, pour se protéger du vent et creuser dans la neige pour se mettre à l’abri ? »

Ça lui semblait être ce qu’il y avait de plus logique à faire. Il attend la validation de son Oncle.
Après tout, il n’était qu’apprenti.

Priam se gratta la joue, observant la neige où ils allaient creuser un moment. Seraient-ils au choix au moins là-dessous ? L’adolescent espérait ne pas se tromper. Dans tous les cas, ils seraient au moins protégé du vent. Imitant son Oncle, il entreprit de creuser, tassant un peu la neige fasse au vent pour protéger l’entrée.
Tout les deux sont grands, c’était un détail à prendre en compte.
Parfois, il s’arrête, s’assurant que Mistigri est toujours bien accroché avec le vent. Petit à petit, l’abri prenait forme.

Priam trouvait cet endroit bizarre, voulait juste rapidement se mettre à l’abri dans leur petite cachette de fortune. À la question, il sort son museau de la neige, le pose sur son Oncle. Mistigri en profite pour se secoué afin de retirer la neige collée.

« — … c’est ma mè-… Prudence… elle me l’a donné en me confiant à maman… »

Le seul cadeau qu’elle lui ai fait, probablement le plus précieux.
Si Prudence n’avait de toute évidence, pas voulu s’occuper d’un gamin, au moins Priam avait-il eu quelque chose de sa part… Un peu gêné, il reprend ses travaux, voulant avant tout se mettre à l’abri du froid et du vent.

Priam se secoua, se sentant un peu moins à découvert dans cet abri de fortune. Ce n’était pas aussi confortable que l’antre de sa famille, rempli de cousins et couvertures… mais pour une nuit ou quelques jours cela ferait l’affaire. Du moins il espère.
Maintenant qu’ils sont à labri du vent, il laisse Mistigri sur le sol pour qu’il puisse se dégourdir les pattes.

« — … c’est mon meilleur ami… on est inséparables… il m’aide quand j’ai peur ou… quand je panique… »

Peut-être que son Oncle super fort aurait du mal à comprendre cela. Priam ne lui en voudrait pas. À la question, un sourire navré étira ses babines, alors qu’il vint se gratter la joue nerveusement.

« — … non… enfin dans un four oui… mais il y a plus d’équipements… »

C’est moins dangereux.
Plus adapté à la cuisson des madeleines.

Oui. Mistigri lui portait une aide inestimable. Son Oncle lui tendit du matériel pour s’occuper du feu. Priam observa la paille et les pierres. Y’a du bois aussi. Hésitant, le cornu tape les deux pierres entre elles, au-dessus de la paille. C’est ce qui brûlerait le plus facilement nom ? Il espérait juste qu’un petit insecte ne soit pas caché dedans… concentrée, il frotta les deux cailloux, quelques étincelles qui apparurent, mais ne prirent pas sur la paille.
Il essaya encore.
Un peu de fumée qui se dégagea des herbes sèches. Si c’était comme un feu pour la cuisson des sablés… il souffla pour faire prendre la petite flammèches avant de disposer des branches le plus petites possibles. Ça devait prendre un peu avant, avant de mettre du plus gros bois.
Ah… ils devaient faire quelque chose demain… sortir de ce petit cocon…
Un bonhomme de neige ?
Le museau enfoui dans Mistigri, il réfléchit pas. Toute cette neige…

« — … on pourrait… observer les animaux de la banquise… voir si tout va bien ? »

Avec la tempête, peut-être que certains s’étaient perdus ?
Priam se doute que ce n’est probablement pas la réponse attendue par son Oncle.

Pourquoi rigole-t-il son Oncle ? Les oreilles de Priam se couchent sur son crâne, alors qu’il cache son museau dans Mistigri, sentant ses yeux le picoter. C’était pas gentil d’aider les animaux de la banquise ?
Notre survie.
Ils étaient pas en période de crise non plus… si ?

« — … d’accord… »

Pour faire plaisir à son oncle. À l’accolade, Priam se rapproche un peu du feu tenant toujours Mistigri contre lui. Ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux l’humidité pour une peluche. Chercher de quoi manger… Y’avait-il quelques plantes sur la banquise… des baies ? La Licorne fronça les sourcils.

« — … je ne veux pas chasser. Ni prendre à manger aux animaux… doit déjà pas y’en avoir beaucoup… »

Ne pas manger… un jour ou deux, cela ne les tueraient pas. Priam était prêt à faire ce sacrifice, pour que les autres ne souffrent pas.

« — … mais boire on peut… y’a beaucoup d’eau… »

C’est rassasiant aussi l’eau non ?

Le feu le réchauffe un peu. Mistigri aussi est plus sec maintenant est beaucoup moins rigide à cause du froid. La Licorne enfouit son museau dans le petit corps pelucheux, se roulant en boule pour se protéger au mieux du froid. La queue du cornue remue doucement quand son oncle propose d’allé voir les animaux demain.
Une activité qui à ses yeux comportait bien peu de risques.

« — D’accord Oncle Violette. »

Un timide sourire qui vient étirer les babines du jeune loup. Essayant de se concentrer sur le feu à ses cotés pour oublier le froid, le Nakhus se laisse progressivement gagné par le sommeil, épuisé par les événements de la journée.
Demain serait un autre jour.