À ceux qui sont pourris — Iberis

La sirène avait fait le déplacement, jusqu’à l’atoll aujourd’hui. Son frère ne pouvait pas passer tous les jours pour voir comment elle allait.
Prétendre que son état était revenu à la normale serait mentir.
Nirvana, les pattes encore dans l’eau chercha la silhouette de son frère du regard, croisant les griffes pour que la créature qui lui servait de compagne ne soit pas avec lui.
Ce n’était pas la journée.
Dans ses cheveux, la prêtresse avait accroché un lys noir, pour l’apporteur à son frère.

C’était elle, la fleur pourrie du bouquet.
Qui avait poussé sa mère à se tuer.

Il l’étreint et doucement elle le repousse. Posant une patte sur le poitrail du loup bleu, le lys noir entre ses griffes. Les yeux pales cherchent le regard de son cadet.
Elle t’a exclu.
Tu as le droit de savoir.

« — Hollyhock est morte. »

La Brume qui se forme autour de ses pattes.
Les crocs se serrent, alors qu’elle reprend la parole.

« — Elle a mis fin à ses jours. »

C’était visiblement plus simple que de me confronter.
Partir, pour me laissé avec cette culpabilité.

Ce n’est pas un abandon.
C’est sa manière à elle de fuir.
Nirvana détourna le museau, les crocs serrés. Cela avait toujours été si facile pour sa mère, de partir affronter les ennemis… jamais pour confronter ses enfants. Jamais pour s’opposer à eux. En réalité, depuis Combien de temps les avait-elle vraiment abandonné ?
En te bannissant toi.
En me laissant me consumer.
Un soupir.
Tu es le seul pour qui elle s’est battu enfant parfait.

« — Les mauvaises herbes ne partent jamais vraiment.
Elles continuent de pourrir. »

Pourriras-tu aussi Iris ? Tout comme nous autres ?
Les griffes s’enfoncent dans le sable. Si elle avait utilisé la brume pour l’empêcher de sortir, pris le contrôle de son esprit… peut-être que Nirvana aurait pu repoussé cet acte.
Peut-être aurais-je pu te faire oublier.
Absolument tout.

« — J’espère que nous nous reverrons vite, petit frère. »

Nirvana avait toujours géré les choses à sa manière.
Elle se retourna, s’apprêtant à reprendre sa nage jusqu’au Castel, avant que les panseurs ne viennent à s’inquiéter.
Ce n'est qu'un au revoir, Iberis.
Plus personne ne te forcera à dire adieu.