Celui qui connait la poésie ☉ Phantom

La liste était longue, des choses que Phantom ne connaissait pas et qu'il ne voulait pas spécialement connaitre. Il n'avait en rien une âme d'explorateur. Quand il se retrouvait en territoire inconnu, il errait comme une âme en peine, déplorant sa solitude et son incapacité à se débrouiller. Sa logique était bien différentes de celle de la moyenne. Sa place n'était nul part, il n'avait pas réellement de chez-lui, de foyer ou il se sente bien vers lequel retourner. Peut-être en réalité était-il sans arrêt perdu. Seul Spine ne le laissait jamais. Offrant une compagnie étrange mais aussi unique, dont il était le seul à réellement pouvoir bénéficier. L'arrête de poisson spectrale tournait autour de lui avec souplesse alors qu'il avançait une pattes devant l'autres sans réellement suivre de chemin, le nez rivé sur le sol sans qu'il ne le voit se déroulé sous lui.

Son esprit lui, divaguait, perdu dans des pensées sombres et des proses qu'il se récitait à lui-même, seul auditeur de son art. C'est bien la seule chose qu'il avait trouvé pour l'animer. La beauté de la calligraphie et de ses courbes élégantes et la mélodie qu'un poème bien pensé pouvait faire raisonner à ses oreilles. C'est là ce qui peuplait son éternelle solitude.
Il avait suivit les conseils sous-entendu par sa mère, trouver une place autre part. Car de toute évidence il n'était vraiment pas fait pour être un readers. Mais y avait-il seulement un endroit en se monde qui soit fait pour lui. Ou il pourrait se sentir à sa place, accepté et compris ? Il en doutait. Alors ses pas n'avaient aucun but.

Ils les avait ramener vers une plage, vers l'océan. Étais-ce un signe qu'il devait rentrer ? Pour quoi faire ?
Alors il c'était assis sur un rocher surplombant la grève les yeux perdu dans l'étendu salé qu'il détestait tant.
Un bruit le tira de sa contemplation. Par réflexe il se recroquevilla sur lui-même. Certaines habitudes ne se perdent jamais. Ses yeux rose parcourt les environs à la recherche de l'origine du bruit. Et il fini par déceler un mouvement, une fourrure sombre et un regard blanc et brillant.

Un nouvel inconnu, combien y en avait-il sur ce continent ? Certainement bien plus que n'en abritait son île natale, mais cela restait toujours une surprise pour lui de croiser tant de nouvelle tête. Il demeurait méfiant mais ne prenait plus la fuite. En revanche il n'était jamais l'instigateur de l'interaction. Car la solitude lui convenait bien, c'était plus simple, moins douloureuse.

Le nouveau venu aurait pu passer son chemin, l'abandonner dans sa contemplation silencieuse mais à la place ses pas se dirigeaient dans sa direction. Que faire ? Phantom n'aimait pas spécialement interagir avec de nouvelles personnes, c'était trop compliqué... Il ne faisait jamais les choses correctement voir même s'attirait de ennuis sans le vouloir. Lors qu'il ouvrait la boucle son aura et son physique à la fois élégant et inquiétant de voyait fissuré par son ton mal assuré et sa peur.

Il avait pourtant hérité du mieux de ses trois parent et l'adolescence commençait à faire ressortir sa silhouette svelte, ses muscles fin ainsi que ses magnifiques cheveux qu'il n'avait jamais coupé et qu'il entretenait avec le plus grand soin. Seule sa maigreur amenait une ombre au tableau sans quoi Phantom aurait pu être qualifié de séduisant. Rien qui ne suffise cependant à dissimulé le reste, ce qui était gâché par sa nature profonde et ce caractère qui le mettait naturellement à l'écart des autres, loin de valeur du clan qui l'avait vu naitre.

A mesure que l'autre mâle approchait il se redresse, essayant d'afficher une posture plus confiante, feignant l'assurance qu'il n'avait pas. La brise soulevait ses longs cheveux alors que les paroles de l'inconnu gagnait ses oreilles. Il marque un silence, prenant le temps de réfléchir à sa réponse, son regard se tourne incapable de fixer longtemps un autre loup et sa voix fini par se faire entendre, presque inaudible :

-C'est...c'est un bel endroit, calme, parfait pour réfléchir...

Une frontière entre les éléments qui tiraillait son esprit en ce moment. Une ligne entre l'océan et la terre, un point d'équilibre précaire sur lequel il se tenait sans savoir de quel côté il devait finalement se laisser aller. Sa famille, son clan ou alors la quête qui lui permettrait de savoir qui il était au fond de lui. C'était pleins de symbolique finalement. Il sourit à cette idée, l'esprit momentanément détaché de la présence de l'autre loup, avant de poser à nouveau ses yeux rose sur lui.

-Quelle sorte d'inspiration cherches-tu ici ?

Les siens n'était pas du genre à passer des heures à observer et à réfléchir comme il le faisait. Peut-être que ce jeune loup était un peu plus comme lui ? Qu'il pourrait échanger à ce sujet ?
Maintenant qu'il était proche il ne sentait sur lui l'odeur d'aucun clan, les solitaire qu'il avait rencontré jusqu'ici c'était montré plutôt amicaux, ce qui avait pour effet de chasser un peu la crainte qu'il tentait de dissimuler.

Ainsi était-il seulement là pour contempler ? Phantom avait pu avec le temps se rendre compte que la contemplation apportait souvent une forme de sérénité. Elle permettait de relativiser, de remettre les choses en perspective. Ça l'aidait un peu... il pensait. Lui qui avait tant tendance au pessimisme et à la négativité. Dés fois le fait de se tenir seul face à la nature lui permettait d'alléger son coeur de ses tourments.
Au contraire de cet inconnu, la quête de beauté n'était pas sa préoccupation principal quoi qu'il y soit sensible. Peut-être d'ailleurs était-elle un moyen d'apprendre à positiver. Chercher la beauté en toute chose permettait de poser un autres regard sur le monde. Il garderais cela à l'esprit lors de son voyage.
Il était déjà sensible à la beauté du langage, de l'agencement des mots et des tournure de phases. Il avait encore tant à apprendre sur le sujet et il espérait que la bibliothèque des Nakhus l'aiderait dans cette voie car les ouvrages readers faisait bien vite le tour de la question.

L'écriture.

C'est d'ailleurs ce que l'inconnu évoquaient, à sa grande surprise. L'écriture qu'il avait eu tant de mal à apprendre. Souillant par sa maladresse sa fourrure d'encre. Abimant les précieuses plumes qu'il avait pu collecter. Noircissant des centaines de pages de graphies illisibles. Il lui avait fallu de temps et surtout de la patience pour maitriser cet art et obtenir l'agilité d'une belle calligraphie avec ses pattes maladroites. Et pourtant à force de persévérance il y était parvenu. Il n'avait pas encore montré à père le résultat. Réservant cet démonstration à une plus grande occasion. Peut-être devrait-il écrire des courriers à ses proches. Coucher sur les pages les pensées qu'il ne savait exprimer en leur présence. Mettre à nu les émotions qu'il refoulait au fond de son coeur par peur de détériorer d'avantage ce qui l'entourait.
L'agencement savant des mots avait ce pouvoir. Les compétences de certains en ce domaine avait pu l'impressionné et le surprendre, éveillant ainsi son intérêt pour cet autre type de langage qui laissait le temps à l'esprit et aux émotions de poser convenablement les choses. Car lui ne savait le faire sur le vif.
Faisait-il partit de ce qu'il évoquait ? Sans doute pas vraiment mais il s'avança quand même à répondre:

-C'est... une compétence qui peut s'acquérir par l'apprentissage... Je m'y essaye... de temps en temps.

En réalité c'était là sa seule et unique occupation. Une production qu'il gardait jalousement par honte ou par peur du jugement. Même si père lui avait confié son intérêt pour les rimes bien construite. Il doutait que l'équipage y soit sensible lui aussi. Il n'en avait encore jamais réellement parlé à d'autres. Peut-être même étais-ce la première fois. Que lui prenait-il de dévoiler des choses si personnel à son sujet à cet inconnu ?
Son regard n'osait plus se poser sur lui et les battements de son coeur s'emballait un peu dans sa poitrine.

L'attention de Phantom se dirige à nouveau vers les mots de l'inconnu. peut-être avait-il raison. Peut-être que les joute verbale qu'il échangeait avec son cousin Liam ou encore les discussion plus secrète qu'il avait avec papa à ce sujet avaient-elle contribué à nourrir sa créativité littéraire. Il y avait souvent trouvé l'inspiration, parfois le doute quant à ses propre capacité, mais souvent elle lui avaient ouvert de nouvelles voie créative, de nouveau sujets de prose ainsi qu'une forme d'enrichissement pour son vocabulaire déjà abonnement fournit de par ses nombreuses lectures.

Pouvait-il cependant se considérer réellement comme un artiste ? N'était-ce as seulement un jeu, un passe temps ? Même s'il connaissait quelques autres loups attiré par la mélodie du langage, parfois et même souvent ces derniers s'en cachaient, voir en avait un peu honte. Détournant cette passion, la cachant derrière un prétexte tel que la nécessité de connaitre les langues pour déchiffrer les cartes ou les énigmes. Aucun n'avait jamais assumé ouvertement cet intérêt devant lui.
Ou peut-être Liam, mais lui l'avait fait d'une façon bien à lui, aussi curieuse et déroutante que le reste de sa personnalité. pourtant leur joute verbale était bien enrichissante, c'était un exercice auquel le jeune loup gris aimait beaucoup se livrer.
Lui et son cousin étaient de nature bien différentes mais lorsqu'ils partageaient cet exercice alors il devenaient presque complémentaire.

Alors après ce temps de réflexion il approuve la remarque car il lui paraissait réellement juste et sensée, même si lui-même ne 'avait pas réalisé avant cet instant.

L'atmosphère se fait plus détendu et le loup sombre encore à bonne distance s'installe, l'invitant d'un sourire sympathique à se livrer à l'exercice en sa présence. Chose bien intimidante pour Phantom. Après tout ce loup au langage bien tourné était-il sent doute meilleur que lui à cet exercice... Cela le faisait douter, hésiter, visant ses lèvres pour qu'aucun sons ne les franchissent.
Spine profita de cet instant pour s'enrouler autour de lui, cocon rassurant et protecteur alors que son intention se glissait dans son esprit. Comme s'il lui murmurait doucement, vas-y.

Alors Phantom se lance de se voix monocorde et posé comme à chaque fois qu'il récitait. On n'y percevait plus aucune forme d'hésitation ou de tremblement comme s'il devenait subitement un autre, porté par ce qu'il ressentait il se lança :

Se glisse dans ma substance le diable
Doute qui lacère et enserre mes poumons
Apparaissant lors de l'opposition
De mon être et d'autres dissemblables

Eux qui prendraient position sur ma route
Au détour d'une flânerie insondable
Pour au final s'avérer semblable
Et d'un revers balayer mes doutes

Un poème qu'il avait composé sur le vif, de par l'expérience de cette rencontre et des précédentes qui c'était avérées bien différentes de toute les terreurs et les incertitudes que lui soufflait le tentateur au creux de son oreilles. Il devait apprendre à ne plus écouter cette sombre conscience qui voyait le pire dans chaque situation. Mais c'était un travail sur lui qui risquait de nécessiter un cheminement bien long encore.