Celui qui connait la magie noire ☉ Asavaros [FAST]

S A J D A ▴ Cinq mois

Les journées sont parfois longues.
Ce sont toujours les mêmes personnes, qui gravitent autour de moi. Des visages que je connais sans aborder, similaire à ces arbres dans le paysage : là, sans que je n'accorde à l'un plus d'importance qu'à un autre.
Certains, pourtant, mériterait un peu plus de considération.

Pour l'instant, je ne les importune pas.

Le savoir de certain m'est accessible par d'autres, ou directement dans les livres mis à notre disposition. En inabondance. Nour m'a évoqué l'existence d'une bibliothèque qui contiendraient des milliers de grimoires. Je la verrais dès ma première année révolue : pour cette décision, je me veux résolu.
Je me satisfais pour l'instant de partager, avec beaucoup, quelques notions communes, qu'étaient celles des démons et de leur langue.
Il est rapide d'apprendre, quand tous dispose et use de cet acquis.

D'autres notions, elles, sont encore en acquisition.

J'ai vu évoqué chez Asavaros, dans l'arbre de ses compétences, celle de la magie noire.
Asavaros pourrait être comme un frère. J'ai été élevé en partie par sa mère. Surtout, par la similarité de nos teintes et la façon dont se traçait nos marquages, nous aurions pu nous confondre au travers de ce lien.

Il n'en restait pas moins que pour lui, je ne devais être qu'équivalent à ce que les autres pouvaient être pour moi.
Un arbre dans le paysage.

Il est plutôt silencieux,
Je parle peu.

D'une griffe j'ai ouvert l'estomac d'une grenouille attrapée, pour en étirer les entrailles.

La page du grimoire portait sur la divination.

J'essaie d'attirer son attention.

Asaravos

Il le haït, lui et sa sœur. Peut-être lui un peu plus parce qu’il est plus jeune et qu’il semble loin d’être idiot, sa sœur avec son côté un peu plus pimbêche attirait bien plus l’attention de Neisseria. Il les haït parce qu’ils accaparent l’attention de sa mère qui n’est pas la leur, cette mère qu’il ne peut voir que lors du cours temps de sa présence en ce monde et qui n’est pas toujours présente. Maintenant, elle peut parfois être occupée par eux, par lui surtout. Ça horripile Asaravos. Certains parleraient de jalousie, le jeune mâle lui dirait que la faute vient plus d’eux que de lui, avec leur présence de petits parasites qui s’est faite soudaine, à cause d’une promesse apparemment faites à une personne précieuse pourtant jamais rencontrée. Paraîtrait qu’ils étaient cousins, bon ok il fallait bien admettre qu’Asaravos ressemblait peut être un peu, potentiellement, si on regarde bien, à l’autre petit Morpion.

Il trifouille une grenouille morte, ça enrage un Asaravos qui a encore du vider trois bocaux ce matin. Les amphibiens étaient si fragiles, ils ne tenaient jamais quand les insectes s’adaptaient plus facilement, sauf que les insectes ça fallait bien cinq minutes. Les fées étaient plus amusantes, plus intelligentes, il avait tout le loisir de voir leurs petits visages pitoyables se décomposer au fur et à mesure des jours et de leurs désespoir. Elles s’exécutaient bien plus également quand on secouait leur bocal.

Bref, le jeune mâle sent ces petits yeux clairs se poser sur lui à intervalles plus ou moins régulières, comme si le petit parasite attendait quelque chose de lui. Il pouvait pas aller faire chier le Témoin? Ils avaient presque le même âge… à un an prêt. Dans sa bonne grâce, Asaravos s’approcha tout de même, le regard haut et méprisant, profitant de sa pour l’instant, plus grande taille pour exprimer tout son mépris et sa supériorité.

« Je te vois me regarder de travers, qu’est-ce que tu veux le cancrelat ? »

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Et je l'attire, son attention.
Sans doute plus forte que je ne l'aurais souhaité. A bien le considérer, je m'y serais peut-être prit différemment. Mes yeux bleus sur mon visage sombre ressortaient bien trop pour être discret ; bien que de discrétion, je n'avais pas songé à avoir.
Mes yeux sur d'autres n'avaient jamais dérangés quiconque.
Lui,
Ça provoque une certaine hostilité à mon égard.

L'utilité du masque d'Emilitia prend tout son sens.

Ne pas laisser entrapercevoir où l'on pose ses yeux est un atout qui se révèle. Même les lunettes noires d'Aconit, peuvent avoir cet avantage.

Quand il s'approche, avec un double de ma taille qui me fait me coucher, instinct de préservation qui me veut éviter de chercher ennuis auprès de ceux plus forts que moi,

Et à cet âge, tous sont plus forts que moi

je redresse vers lui mon regard de travers qui, il me semblait, était pourtant bien aligné.

« Je te trouvais intéressant. C'est tout. »

L'honnêteté évite certains ennuies.
La flatterie peut me sauver.

Asaravos

Ah la réponse, le museau d’Asaravos se tord et ses sourcils se froncent.
Humrph grumf urf
Ok, bien jouer Morpion.
Peut-être se laissait il facilement avoir part la flatterie mais c’est qu’il n’en recevais pas tant, juste parfois un peu de Neisseria et que l’autre petite vermine l’avait tout de même prit un peu par surprise.
Asaravos grommèle en réponse, fait le tour du petit atelier pour aller s’intéresser au grimoire. De la divination… ce n’était pas le genre de truc que maîtrisait Asaravos mais avec les consigne du grimoire, ça ne devrait pas être bien compliqué. Alors il relève ses quatre yeux vers la grenouille, juge et sévère, et les petites pattes faiblardes du petit cloporte.

« Faut y aller plus franchement si tu veux l’ouvrir. T’as mis un truc pour attacher les pattes? Ça sera plus pratique et le corps restera tendu. »

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La flatterie peut me sauver se transforma en fait avéré. Il y eut un changement flagrant, dans les yeux d'Asavaros, trahissant à quel point cette simple phrase avait provoqué chez lui la modification de son comportement à mon égard. Il avait perdu en hostilité ; sans pour autant devenir aussi sympathique que pouvait l'être Aconit.
Au moins, je l'ai obtenu
Son attention.

Il tourne autour de mon maladroit ouvrage, porte un regard à la page du grimoire.

Je n'ai pas pensé, à attacher les pattes.
La plaie causée par ma griffe a laissée débordée les entrailles, où l'on pourrait lire l'avenir selon le livre, mais elle n'est pas franche pour autant. C'est plus un trou qu'une belle ligne droite.
Il relève ces erreurs, parfait mon apprentissage.

« De petits morceaux de bois feront l'affaire ? »

Je gratte la terre du bout de ma patte, pour en sortir quelques morceaux calcinés, qu'il est aisé de couper pour les rendre piquants. De là, je pourrais essayer de les planter dans les pattes humides de la grenouille, plaquant son dos au sol et dévoilant à mes yeux, plus qu'au monde, son ventre.

« Tu dois en disséquer beaucoup, pour savoir si bien faire. »

Asaravos

« Etant donné qu'il n'y a que ça, ça fera l'affaire. »

La forêt brûlée ne permettait pas de faire la fine bouche et Asaravos s'était lui même contenter plus d'une fois de simples morceau de bois à la place d'aiguille comme dans les livres. Ça rendait la tâche plus grossière, il fallait forcer un peu, l’épaisseur de l'écharde avait tendant à écraser en même temps que planter mais il n'y avait aucun but ici hormis ludique éventuellement.

« Après tu coupes au centre et tu reviens sur les cotés, tu écartes bien la peau et t'auras accès à ce que tu veux. Hésites pas à sortir un peu tout les organes aussi si tu veux voir quelque chose »

Asaravos en profite pour feuilleter un peu le grimoire, retient la page du morpion bien ne montra sous aucun signe cette attention, continuant à jauger d'un œil sur quatre en biais le travail de ce dernier. Il fronce le museau, laisse échapper sa frustration à sa remarque.

« Elles sont trop stupides pour rester en vie, alors faut bien qu'elle servent à quelque chose. »

Cela continuait à l'agacer de ne pas réussir à les conserver au delà de quelques jours dans ses bocaux.

S A J D A ▴ Cinq mois

Mon museau s'abaisse, dans un hochement de tête léger, pour signifier que j'avais bien écouté le conseil donné. Je m'appliqua donc, dès lors, à planter les échardes épaisses dans les pattes de la grenouille, écartant chaque membre de son tronc pour les souder au sol. En effet, le résultat est quelque peu grossier : la chair éclate un peu autour du bois, par la pression que j’exerça dessus, et tend à s'écraser contre les épines et la poussière qui s'étend sous nos pattes.
Soit.
Au moins tient-elle en place.

Dans ma silencieuse application, je sépare la peau de la chair, la plantant sur les côtés, laissant les organes bien plus apparent.
Ils luisent sous la lumière blafarde de la sylve brûlée, et j'étire un peu plus ceux que j'ai déjà sorti jusqu'à en voir la jonction avec le reste du corps. Tout est lié, attaché, les organes forment entre eux comme les branches d'un arbre généalogique, dont le coeur serait le grand patriarche.

Lui observe le grimoire.
Je repose les morceaux de bois qu'il me reste en patte, pour signifier que ma tâche est achevée en observant mon travail, et poursuit sur les fées.

« Et tu leur as découvert des vertus ? »

Il s'agissait d'être aux propriétés magiques, comme beaucoup d'animaux de la sylve. Comme la sylve elle-même.

Asaravos

Son museau se plie, se tord, ses sourcils se froncent alors qu'Asaravos s'énerve un peu plus. Parce que le petit insecte parle ses fées évidemment et qu'elle l'agace au plus au point avec leur petit visage malicieux lorsqu'elles sont libre, avec leur magie farceuse qu'il voudrait anéantir au creux de ses pattes. Ce n'est évidemment pas du tout parce qu'il n'a pas de vrais réponses à donner à la question qui est posé et que dans son agacement, il vient de relire trois fois la même phrase sans réussir à la comprendre.

« Leur magie permet d'avoir de meilleures composantes évidemment mais j'en sais pas plus. »

Puisqu'il avait été un enfant puis un adolescent, Asaravos ne s'était pas encore véritablement lancé dans l'analyse de ses expérimentation. Il savait que les fées dépérissaient plus vite dans les bocaux et parce qu'elles étaient plus intelligentes que les grenouilles, étaient plus facile à plonger un un véritable désespoir.

« Mais si tu veux je peux te montrer un truc marrant. »

Il ne connaissait pas leurs vertus mais savait à quel point c'était amusant de les secouer jusqu'à ce que leurs lumières s'éteignent, à quel point elles étaient expressives lorsqu'on leur arrachait les ailes une à une, le regard horrifié de celles prisonnières qui ne peuvent que regarder impuissantes.

S A J D A ▴ Cinq mois

Il n'a pas encore de réponses à m'apporter, mais la façon dont son visage trahit son agacement m'indiqua que, sans doute, il se renseignerait sur ce sujet. Pour obtenir cette connaissance, tout aussi intéressé par le savoir que je pouvais l'être.
Et moi aussi, il n'était pas impossible que je me renseigne.
Chaque question posée pouvait trouver sa réponse, dans les livres ou auprès d'autrui, et celle-ci ne se retrouva qu'en suspend, non oubliée.

J'hoche mon museau, en signe que j'ai bien entendu ce qu'il me transmet malgré tout.
Leur magie permet d'obtenir de meilleures composantes.
Et à défaut d'une connaissance supplémentaire,
C'est l'enfant qui s'éveille, à la mention d'un truc marrant.

Mes oreilles se redressent, et mes pupilles s'arrondissent de curiosité.

« Je veux bien. »

Avec les fées, ou bien la grenouille éviscérée ?
Qu'importe.
Il y a dans le regard de mon ainé quelque chose d'intriguant.

Asaravos

Sadja accepte et un rictus mauvais s'élargit sur les babines d'Asaravos.
Ils allaient pouvoir s'amuser un peu, lui surtout. Si le misérable petit puceron était une âme sensible, il y avait des chances à ce que sa nuit soit agitée et il n'y aurait que Nour pour en pâtir. Il n'y avait cependant pas trop d'espoir à avoir, l'insecte grandissait ici, chez eux, élevé par leur mère, il serait surtout intéressant de voir jusqu'où il était près à aller.

« Ok, alors bouge pas Morpion, j'vais chercher ce qu'il faut. »

Lorsque Asaravos revient, c'est avec deux petits bocaux contenant chacun une fée, l'une encore vive quand l'autre ne brillait plus faiblement au fond de son bocal. Le mâle bleu secoua un peu cette dernière pour la réveiller sans aucune pitié pour son état de grand affaiblissement.

« Apprends que l'avantage qu'ont ces petites vermines misérables sur les grenouilles, c'est qu'elles, elles comprennent ce qu'il se passe. C'est à dire qu'elles savent que lorsqu'on les secoue, on ne s'arrêtera pas avant de les avoir tuer. Que si on bouche les trous sur le couvercle de leur bocal, c'est pour les voir doucement s'asphyxier.
Elles ont aussi conscience lorsqu'on torture une de leur semblable. »

Asaravos fit glisser le pot de la fée affaiblie vers l'enfant, plaçant le second face à lui.

[Avec asar ça vire facile dans le pas ouf, hésites surtout pas à la dire si ça va trop loin et que tu veux pas le jouer, qu'on fasse une ellipse ou autre hein! Te force surtout pas! ]

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« Très bien. »

Je ne bouge pas, l'observant avec curiosité aller chercher je ne savais trop quoi. Quelque chose allant avec cette conversation, c'est évident. Asaravos n'était point comme Neisseria, a passer sans constance d'un sujet à un autre. Il disposait d'une cognition similaire à la mienne, propre aux âmes intelligentes.
Un sadisme explicitement visible en supplément.
C'est avec deux bocaux contenant des fées, qu'il me revient. Il tient à me montrer la torture qu'il leur inflige, sans état d'âme ni pitié.
De pitié, je n'en ai point non plus.
Nous mangeons bien des rats, plus gros que ces fées. Leur sensibilité plus accrue et leur intelligence émotionnelle ne suffisait à faire d'elles une espèce semblable à nous les loups.
Aurais-je, quoi qu'il en soit, témoigné de pitié pour un loup ?
Je n'ai pas encore eu l'opportunité de me tester sur ce sujet. Si ma Lumière et Emilitia ne cultivaient que peu mon empathie, elles ne me poussaient non plus à une agressivité gratuite.
Elles me laissaient vivres comme je l'entendais, l'une, comme l'autre.

Et Asaravos m'apportait une expérience qu'elles ne m'auraient guère fait faire.

Ses propos bien entendus, j'y réponds sans que ma voix ne faiblisse. Et puisqu'il a poussé vers moi le pot contenant la fée affaiblie, je pose sur le couvercle troué ma patte pour en obstruer toute ouverture.

« Et donc elle sait qu'après celle-ci, se sera à son tort de pâtir de sa condition. »

Petite fée peut observer sa consœur s'éteindre doucement.

« Leur magie ne leur sert donc à rien, dans ce genre de situation. Ni elle, ni leur intelligence, ne leur offre une possibilité de s'échapper du pot. »

Je me penche pour l'observer, sans relâcher la pression de ma patte. Je ne la retirerais qu'après le dernier battement d'aile, la dernière lueur.
Je pouvais disposer d'une certaine place, auprès d'Asaravos.
Et il me semblait nécessaire, dans le milieu si réduit que représentait cet endroit, de me faire bien voir.

Qu'importe, ce que cela m’amènerait à faire.
Ce n'était qu'une fée, et le flanc de ma Lumière m'apporterait le meilleur des sommeils.

[ Oh t'inquiète, j'ai bien joué Jolitemps, à partir de là rien ne me révulse gnééé

]

Asaravos

Sadja n'a pas beaucoup d'imagination, se contentant de reproduire une situation qu'Asaravos avait décrite plus tôt. Tant pis, mais au moins s'exécutait il sans réticence aucune. Et lui, Asaravos, avide de voir de ses propres yeux les expressions désespérées et horrifiées de ces petites vermines volantes de la forêt, approche le deuxième bocal autant que son visage, son rictus s'agrandissant au fur et à mesure de son plaisir.

« L'asphyxie est une mort lente mais douce. Quand l'air vient à manquer, la victime finit par s'endormir et meurt dans l'inconscience. »

Le mâle bleuté se releva quand le dernier mouvement de vie quitta la fée affaiblit, jouant avec le bocal de la seconde du bout d'une griffe distraite pour la faire trébucher à l'intérieur tandis qu'il releva ses yeux sur le petit insecte. Il était... plus prometteur qu'escompter, peut-être était-ce la raison véritable du pourquoi il avait l'attention de sa mère. Nour l'avait aussi, moins mais suffisamment pour le mettre hors de lui.

« Puisque c'est ce que tu sembles préférer ce qui dure un peu plus dans le temps, on va faire autre chose en rapport. Bouges pas. »

Asaravos s'en va avec le bocal de la fée encore en vie, revient après l'avoir rempli d'eau de la mare de Nei, suffisamment pour que la fée n'est pas pied tout en lui laissant de quoi respirer.

« Dans ces situations, elles ne peuvent effectivement rien, elles sont trop petites, trop faibles pour se sortir elles même de leur bocal, elles ne peuvent qu'attendre leurs supplices ou de se laisser mourir ne pas avoir à les subir, c'est de la résignation.
Il paraît que la noyade est la pire des morts, l'instinct fera tout pour y échapper. »

Asaravos fit glisser le bocal vers Sadja.

« Elle sait qu'elle ne peut que mourir, mais elle essaye encore de lutter. Observes se confronter l'instinct et la résignation, ça t'occuperas. »

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