Lève les yeux au ciel et change ta vie en aventure | Libre

Cristalline s'était endormie un jour tout à fait normal, aussi normal que pouvait être un jour de sa vie tout du moins. Une journée d'exploration, de conversations, de découvertes timides comme elle avait coutume de faire. Elle s'était assoupie dans une petite grotte chez les Nakhus le soir tombé, les pattes un peu fatiguées, la tête pleine de questions quant à hier, aujourd'hui, demain.

Et puis elle avait rêvé.
Et quel rêve.

Le réveil avait été à la fois doux et brutal, en grande partie parce qu'elle avait l'impression d'avoir vécu une autre vie et pas simplement une nuit. Une vie où elle était elle-même, et en même temps... pas tout à fait. Elle n'avait pas pu rester immobile et état sortie aussitôt dans les rayons du levant, le coeur battant d'une aventure qu'elle n'avait pas vécue mais qui avait pourtant un tel goût de réel. Elle avait contemplé le soleil se lever avec la sensation qu'il se levait pour la première fois. Et que tout était différent quand bien même rien n'avait vraiment changé.

Son regard s'était à de nombreuses reprises baissé sur cette épée, apparue près d'elle. Elle n'avait pas besoin de la saisir pour en savoir le goût, la savoir et la température du métal tant elle était persuadée l'avoir tenue pour s'aventurer dans les ténèbres et les combattre. Mais les rêves n'étaient pas réels. Comment était-ce possible ?

Le soleil avait fini de se lever et une certitude l'avait envahie : elle devait retrouver ce solitaire forgeron et son animal étrange, car lui aussi était avec elle dans ce rêve. Si c'était vraiment plus qu'un songe, il le saurait. Alors elle avait attaché ses longs cheveux, trouvé de quoi protéger et attacher son épée à son côté et s'en était allée vers les Montagnes. Même si elle l'avait croisé chez les Nakhus, il état plus probable qu'elle le retrouve en terre libre. Elle n'avait prévenu personne et avait simplement savouré cette espèce d'assurance qui lui restait de ce drôle de rêve avant qu'elle ne s'échappe.

C'est ainsi qu'elle se retrouva à se diriger vers le sud d'un bon pas par un froid matin d'hiver.