Je suis venu te dire que je m’en vais (ft. Séléné)

« Ouais, je suis au regret
D'te dire que je m'en vais
Ouais, je t'aimais, oui, mais »

Marque divine:

Sa résolution était prise depuis fort longtemps, déjà. Elle en avait parlé avec Astrid, qui l'avait confortée dans sa décision, n'avait abordé la question qu'en surface avec Blizzard, qui avait toutefois tenté de la dissuader de se confronter à cette malédiction, imposée par Yurai.
Combien de temps, était-elle restée prisonnière de cette barrière, ainsi que de celle de l'Aboleth, restant cloîtrée sur Morne Oeil, se privant de ses ambitions, mettant de côté son projet de tartane et sa relation avec Séléné ? Combien d'années, à lui écrire des lettres, à tenter de lui confer ce qu'elle avait sur le cœur, sans jamais réussir ? Combien d'épreuves, combien de décès, avant d'enfin se voir libérer avant, d'enfin, pouvoir reprendre sa vie en pattes ?

Pouvaient-elles encore seulement se considérer comme amantes ?

Susie l'ignorait, mais elle savait pertinemment qu'elle avait besoin de clore ce chapitre de sa vie.
Alors, elle avait nagé pour rejoindre le continent. Alors, elle avait marché jusqu'à la frontière Nakhu, inspiré un grand coup, et puis...
Et puis, s'était écroulée au sol, en larmes.
Et s'était mise à ramper, ruminant ses crimes, se blâmant pour cet événement, maintenant lointain, oubliant tout ce qu'elle avait fait de bon depuis, pour tenter de se racheter.
Mais elle restait fixée sur son objectif, et de désespoir, hurlait un nom à mesure qu'elle traînait son corps lourd sur le sol et que des sanglots s'accrochaient à sa voix.

« SÉLÉNÉÉÉÉÉÉÉ ! »

Codage par Libella

Je suis venu te dire que j'en m'en vais

Dans la Vallée, le temps passe.
Son pelage est totalement blanc, désormais. Elle se mêle aux nuages et porte la vraie couleur de la lune.
Elle profite du vent dans son pelage, la chaleur que dégage son corps de façon permanente désormais l'empêche d'avoir froid. C'est agréable, de ne plus frémir à la moindre bourrasque, et de permettre à ceux étant gelés de se lover contre elle et d'en profiter. Famille, amis comme amants, ou camarades, peuvent le faire.

En pensant à ses amants, et amantes, elle songe à Susie, qu'elle n'a plus vu depuis... Que le temps semble distordu. Un moment aussi que leurs écrits se sont rendus éparses. C'est peut-être, ou peut-être pas un hasard, d'y penser, quand elle entend d'une oreille.
Son nom.
De sa voix à elle.
Elle dresse les oreilles et trotte de son mieux, de sa démarche toujours maladroite même si le temps et les entrainements l'ont rendu moins oscillante et permis de compenser... Et voit sa silhouette, écrasée au sol. Oh, oh non, va-t-elle bien ? Malgré les déceptions du passé, une pointe de pitié la saisit.
Elle s'approche.

"Susie... ?"

Et puis elle voit, cette marque violette sur son épaule, une corneille qui brille. Une marque divine, oh, c'était la punition de Yurai qui est là en plein effet, n'est-ce pas ?

"Oh, Susie nous pouvons essayer de parler à distance, t'infliger ce châtiment n'est pas bon."

Elle espère que la pitié ne s'entend pas trop dans sa voix, elle est surtout mal à l'aise de voir la louve si forte encombrée de lourds sanglots. Mais peut-être qu'elle est venue aussi, pour s'en débarrasser ?
Elle va bien voir- Peut-être la voulait-elle elle pour aller quêter Yurai, ou Aiiro, si elle correspond encore avec Blizzard et a eu vent de ce changement ? Elle ne sait plus trop où elle en sont toutes les deux, elle n'a pas redemandé à son ancienne apprentie désormais amie.

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