Retour aux sources et ressources autour [PV Astrid]

-Liam-

Carambolage.
Voilà ce que le jeune mâle pense, voilà ce qui lui traverse l'esprit lorsque, pris d'une trop grande joie devant les éclats de ciel se reflétant dans ce qu'il pensait être la mer, il s'était élancé en avant, porté par la liesse du retour, et qu'il était tombé dans le sable à peine après un pas de danse. Il avait une impression de déjà-vu, oui, de cette chaude après-midi passée avec papa, et cela lui réchauffe le coeur, les joues, le corps entier ! Le sable est chaud, le ciel est beau, la mer ! Lui lance des appels calme depuis entre les dunes.

Il reste au sol, regard posé devant lui, corps tout entier plongé dans ce sable si doux, touchant et sentant, entier, entièrement et cela lui amène les larmes aux yeux. Peut-être que ce carambolage avait été une oeuvre du ciel, car le voilà si heureux d'être tombé, il se sentait ...
Chez lui.

Après quelques temps, il se tend et soudain, se redresse. L'appel du vent fait voler le sable dans ses poils, hérissant ses vibrisses en le changeant en une sorte de porc-épique-sanglier -un porc-porc ? quelle drôle d'idée- et le voilà qui, sans plus tergiverser ou converser, se précipite vers la mer. La mer ! Le ciel mordoré, toujours, son Amant qui l'avait attendu, éternel. Il jappe, heureux, crie son retour au ciel et à la terre, et se jette sans sommation dans l'eau. Elle est froide, pourtant compare à celle du Plateau, aussi chaude que les flammes de son coeur. Il y plonge, et plonge en même temps dans la béatitude.

Ses retrouvailles avec la nature durent quelques temps, mais son coeur est torturé de solitude plutôt qu'assoiffé d'eau salée. Alors, gorgé d'eau de mer et de cris de mouettes, gavé de vent et de sable comme un enfant après une journée plage, le voilà quireprend avec calme la lente marche vers sa maison. Vers les siens, qu'il savait devoir quitter de nouveau, et cette pensée provoque en lui un feu, une tempête de douceur et de tristesse mêlée à l'excitation des nouveaux lendemains. Il prendrait son envol !
Bientôt.
Mais ce soir, il voulait redevenir louveteau.


Le museau cherche l'entrée de la maison qui n'avait pas changée. L'odeur de feuille et de thé le prend au coeur, lui faisant monter les larmes aux yeux. Y avait-il quelque chose de meilleur que l'odeur du fiyer de l'enfance ? Quelque chose de plus vif et doux, quelque chose de plus émotif, quelque chose apaisant en même temps que réconfortant ? Tout cela le traverse, lui noue le coeur, la gorge, tout, tout !
Pourtant, il balbutie.


Il était rentré à la maison.

-Liam-

Il n'y avait personne. Pourtant, pour Liam qui retrouvait le lieu de son enfance, il y avait quelqu'un. Chaque objet, chaque chose et chaque trace marquait une présence en filigrane, celle de sa mère et de son père, ainsi que parfois celles de ses adelphes. Doucement, il entre alors que l'émotion lui prend la gorge et lui fait monter les larmes aux yeux. Ici, un reste de repas odorant qui lui rappelait la cuisine de père. Là, une fiole emplie d'un liquide étrange, surement destiné aux rituels de mère. Sur les murs, de nombreux dessins sur lesquels il passe une patte émue. Ils étaient définitivement sortis de l'enfance, et cela faisait longtemps que ce mur n'avait pas été alimenté en créations infantines, mais pourtant ils étaient tous encore là.

Il attend longtemps, profitant de sa demeure et de sa paix, alors que le jour baissait. Lorsqu'enfin les bruits et l'odeur à l'entrée lui indiquèrent que quelqu'un arrivait, c'est avec un calme certain qu'il reste assis, simplement lui. Sa mère entre baille la porte et il la voit, entière, comme jamais auparavent. Il lui sourit, bien sur, un feu enflant dans sa poitrine, un soulagement si grand et un bonheur si pur qu'il ne peut l'exprimer.


Un mot, comblant tout son monde.
Il ouvre les pattes pour l'envelopper, l'accueillir contre un coeur brulant et une poitrine ayant épuisé tous ses sanglots d'enfants, prête à devenir celle d'un homme.

-Liam-

D'une tempête, elle devient son monde. Son contact est soudain, puissant, si familier et si surprenant à la fois pour le grand loup au cœur serré de mille émotions différentes, mais les gestes reviennent comme imprimés dans son être entier. Il l'enlace, la serre contre son coeur qu'il sent soudain apaisé, chez lui, au moins pour ce soir avec les siens. Son odeur éveille tous les souvenirs de cette enfance qu'il a quitté il y a si peu de temps, et si seulement quelques semaines le séparaient de sa dernière visite, il lui semble que cela soit déjà des années, des centaines d'années !

Il inspire l'odeur de sa mère pour s'en combler, écoutant ses questions sans y répondre, d'abord. Ses larges pattes se serrent un peu plus fort lorsqu'elle lui dit avoir eu peur pour lui ; Et il n'ose, alors, lui raconter son histoire. Mais il était là, face à eux, bien vivant oui, et le coeur toujours aussi féru de contes alors ! Comment leur oter ce plaisir ... Doucement, ses pattes s'écartent pour la laisser respirer, même s'il aurait aimé tenir sa petite mère contre lui toute sa vie. Ses yeux pétillent, ses dents ne cessent de sourire.


Il les aimait, si fort, beaucoup trop pour son propre bien, mais leur avait fait peur en partant malgré la lettre. Mais n'était-ce pas ce que les adolescents font ? Maintenant, il se sentait adulte, pas totalement mais un peu plus, un peu mieux qu'avant. Il s'asseoit dans la maison, se gorgeant des odeurs et des couleurs, de la présence de sa mère à ses cotés avant de commencer son réçit :


Il s'arrête avant de rire, regard dans le vague.