What a mess ♦ Libre !

Il était tard, il faisait déjà nuit. Il faisait déjà frisquet. Mais Both avait voulu sortir. Il avait voulu se promener au clair de Lune, loin des ronflements de ses paires Séides. Loin de l'odeur désagréable de sa soeur : musc de mâle et sueurs. Horrifé des agissements de sa jumelle, mort de jalousie aussi, il avait préférer fuir. S'éloigner d'elle. C'était étrange ce besoin de mettre de la distance entre elle et lui. En temps normal, il aurait frotter son pelage contre elle jusqu'à ce que sa propre odeur de mâle dominant remplace celle de l'autre. Jusqu'à ce qu'elle lui appartienne à nouveau. Loth était à lui. Et si il retrouvait le connard qui l'avait touché, il en ferait de la charpie. Des confettis. De la bouillie. Puis, en noble défendeur et nourricier de ces braves louveteaux à naître, Both donnerait cette pâtée immonde à bouffer aux lardons de Loth. Des futurs cancrelats en devenir. Des futurs machins à écraser et à pourir. Ils n'étaient pas légitimie, ils n'avaient même pas à naître. Enfoiré de sollitaire. Oui, si le Zélote au pelage blanc et cyan mettait la patte sur ce salopard. Il lui ferait la peau.

Le mâle aux yeux couleur d'absinthe jura puis plongea dans l'eau froide. Il voulait rejoindre l'île funèbre. Très vite des fourmis chaotuillèrent se spattes, sa queue, son abdomen. Alors il redoubla de vaillance pour sa traversée, tandis que son souffle se raccourcissait. Ses inspirations étaient deux fois plus amples et pourtant, il avait l'impression de suffiquer dans l'eau salée. Gardant tant bien que mal la tête hors de l'eau pour ne pas mouillé sa truffe et le souvrir de l'iode dégueu de la mer, Both s'épuisait encore plus. Il finit par parvenir sur l'île, la respiration saccadée et le corps tremblants. Les pattes du loup flageolaient. Mais il continua, encore. Le temps serait très bientôt au repos. Ei il ne croyait pas si bien penser. Le loup blanc ne tarda pas à s'aventurer dans le cimetière. Louvoyant entre diverses pierres tombales aux inscriptions inutiles, mièvres ou simplement nominatives. Cela ne le concernait tellement pas. Il ne connaissait personne ici, et puis une fois mort, on est plus là. Donc inutile de continuer à penser à des choses disparus. Oui Both était pragmatique. Et Narcissique.

Parce que tant qu'il était là, et que Loth, n'était pas loin, et surtout, pas en cloque, tout allait bien dans le meilleur des mondes. Happé par son égocentrisme, le cerveau de Both ne réalisa pas immédiatement ce qu'il avait sous les yeux. Et ayant continuer son chemin, il dû faire un demi-tour brusque, et fouiller les tombes avec hâte pour retrouver ce que ses yeux avaient vu plus tôt et que son esprit venait de tilter et d'interprêter. Sur l'une des stèles, relativement neuve, un nom qu'il ne connaissait que trop bien était fraîchement gravé. Le sien. Les sourcils du Zélote se froncèrent et il montra les crocs à ce morceau de pierre funéraire inanimée. Juste en dessous des quatre lettres, sa face était gravée dans la roche. Both aboya. Aussi déconcerté que vexé par cette mauvaise blague. Franchement, qui avait pu avoir cette idée tordu et... LOTH. Ca ne pouvait être qu'elle. Proablement que sa soeur voulait s'amuser un peu à ses dépents. Bien mal lui en prenait, Both se vengerait. Sur les futurs petits tiens ! Ils avait déjà prévu de les exclavagiser, de les réduire à l'état de sous-fifres craintifs et de serpillères. Il ferait pire. Il leur montrerait toute l'horreur qu'ils étaient.

Ses yeux vert prairie se posèrent sur le sol où une gerbe de fleurs trônait fièrement. Loth allait passer un sale quart d'heure. Tous ceux qu'il croiserait d'ailleurs, dans le doute où ce serait eux. Ou... NON ! C'était ce sale gosse hein ? Ce crevard de morveux ? Il allait lui démonter le museau à ce salopiot. Serrant les crocs, il allait s'en retourner pour essayer de suivre une piste olfactive afin de trouver le coupable de cette mauvaise farce qui ne le faisait pas rire. Mais ce qu'il trouva en pointant la truffe au sol, c'était un spectacle bien plus intriguant. Ses pattes semblaient flotter à quelques centimètres du sol, mais ce n'était pas le surprenant, non ! Le pire c'est que son corps entier semblait être translucide. Comme s'il disparaissait petit à petit, ou qu'il était fait de brouillard. C'était vraiment étrange et perturbant. Both en restait comme deux ronds de flancs. Le Zélote ne croyant pas au surnaturel se vit forcé de suspecter que les dieux voulaient se moquer de lui pour ne pas leur être assez dévôt. C'était la meilleure quand même ! On le punissait pour ne pas croire en la puissance des Dieux. Or devant cela, il n'avait plus le choix.

Son esprit devait accepter l'inacceptable. C'était honteux, et il se sentit misérable. C'était incroyable. Doutant encore, Both chercha à vérifier où en étaient ses capacités motrices et oratoires. Il tenta d'aboyer. Mais un son guttural sortit de sa gorge, en résonnant, comme s'ily avait un écho derrière lui. Surpris, il se tût et reprit sa piste là où il en était, au point de départ. Sa truffe ne captant plus aucune odeur, il dû renoncer et voulût tapper dans un caillou par rage et déception. Sauf qu'il traversa le caillou comme si ladite roche n'avait jamais été là. Ou comme si lui même n'était pas vraiment là. Pouvait-on considérer qu'il était dans une autre dimension ? Un même endroit mais différent espace-temps ? Finalement l'idée pouvait être interessante ! Il devait se dépécher de rentrer au campement pour aller hanter Loth et se venger. Se venger de quoi d'ailleurs ? Puisqu'elle n'était pas l'auteure de cette blague miteuse qui n'ne était pas une, du coup. AH SI ! Pour aller l'emmerder et lui faire comprendre qu'elle n'avait pas le droit d'aller chaotuiller les hormones masculines à sa guise et qu'il était le seul mâle de sa vie, qu'elle le veuille ou non.

Un large sourire fendit le museau du mâle qui s'élança vers le rivage, toute fatigue envolée. Traversant avec une déléctation toute particulière les arbres, cailloux et autres obstacles, Both se voyait déjà ne plus jamais avoir à faire d'efforts. L'exultation lui gonflait le torse. Ses oreilles dressées n'émettaient même plus ce bruits caractéristiques des petites crois d'argent tappant contre ses autres anneaux. Enfin du calme, du silence. Il adorait ça. Vraiment. Puis le Zélote au pelage blanc arriva devant l'océan et prêt à bondir, se retint juste au dernier moment, lorsque ses coussinets efleurèrent le sable humide d'écume. Le sel contenu dans l'eau des vagues le brûlèrent comme s'il avait été un démon. Horrifié et blessé, il dû reculer avec frénésie jusqu'à rcouvrer la protection de la forêt. Ses yeux vert pomme n'en croyaient pas ce qu'ils voyaient. La mer le rejetait comme le sel éloignait un mauvais esprit. Il était piégé sur cette maudite île ! Levant un regard inquiet aux cieux devenus gris, Both interpella les Dieux, leur hurlant de lui rendre sa vie normale, et sa soeur. Qu'ils étaient injustes avec lui et que c'était indigne de puissance suprême que de jouer avec un pauvre mortel comme lui.

Un éclair fendit les nuages sombres pour venir se planter devant lui. Puis un second. Puis, au moment où une pluie d'életricité s'abbatit sur lui, Both se réveilla. Allongé sur le dos, la langue dehors, il dormait avec paresse sur une tombe. Encore dans les brumes des bras de Morphée, il leva le museau sur la tombe sur laquelle il pionçait sans remords. Son nom y était gravé. Immédiatement et avec angoisse, il vérifia son corps, sa consistance, sa force, sa présence. Non. Ouf. Il n'était pas un fantôme. Il n'était pas un ectoplasme blanchâtre. Donc il pourrait fuir l'île ! Nu une ni deux, il s'élança du plus vite qu'il pouvait pour rejoindre le campement des Séides, néammoins persuadé qu'il s'agissait là d'un avertissement de ces dieux de pacotille en lesquels il n'avait jamais vraiment cru. Promis, il ferait des efforts. Un peu. Quelques temps. Histoire de leur montrer qu'il était capable de les contenter, de temps en temps. Et puis surtout histoire de garder sa petite vie tranquille. Vite, il voulait retrouver sa jumelle, se serrer contre elle et tampis, il laissait tomber la rancune pour cette fois. Quoi que, non. Un câlin et après, il l'engueulerait. Oui. C'était un bon programme ça !

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