Sale gosse. ♦ libre.

Un éclair fugace de frustration et d'impatience dans les yeux couleur pomme du Zélote blanc trahit son envie de mettre une trampe à ce petit pot de colle ambulant. Mais il n'en fit rien. Both retint un grondement agacé et continua son chemin. Depuis tôt ce matin, à vrai dire, dès son réveil, cette boule de poil aussi désagréable que moche l'attendait sur le pas de la caverne qu'on lui avait attribué avec sa soeur. Ce morveux et son expression de joie candide lorsqu'il s'était levé l'avait immédiatement mit en rogne. Le bon sens avait interdit au fringuant mâle clair de renvoyer le mioche avait une tarte dans le museau. Ceci dit, l'envie de le faire n'était pas loin. Toute la matinée donc, alors qu'il s'adonnait à ses activités phares : c'est à dire en foutre le moins possible en faisant croire qu'il priait les dieux ou les honoraient d'une quelconque façon, l'enfant l'avait suivit, posant milles et une questions sur le pourquoi du comment de ses actes de foi mimé. Evidemment, le mioche n'y voyait que du feu. Et pour évité d'être accusé de ne rien faire d'utile, Both avait dû accepter cette présence incompatible avec son caractère et lui montrer quelques trucs de Zélote. Puisque c'est ce que réclamait le gamin. Cela le forçait donc à s'activer pour de vrai. Et donc trouver un truc à faire qui n'éveille pas les soupçons du lardon.

Le loup blanc et bleu maugréait des réponses dans sa barbe à chaque nouvelle invective de l'enfant. Régulièrement, Both levait les yeux aux cieux, en implorant les dieux de lui foutre la paix, si vraiment ces-dits dieux existaient autrement qu'à travers des bâtonnets lumineux magique. Soit dit en passant, pour rien au monde le Zélote n'aurait abandonné son glowstick, bien le plus précieux après sa propre vie et celle de sa jumelle. Les prunelles absinthe du mâle au pelage immaculé barré de cyan restaient fuyantes. Il refusait de regarder le morveux qui trottinnait derrière lui à peine essouflé par le pas rapide de Both. A ses oreilles, les croix d'argent cliquetaient contre ses petits anneaux. Ce bruit régulier si prêt de ses tympans couplé à la voix geignarde du mioche qui commençait enfin à peiner à suivre lui tapait sur le système... Mais d'une force ! Le Zélote au corps svelte et sculpé tout en courbes effeminée s'arrêta brusquement avant de s'assoir et d'enrouler sa queue autour de ses pattes. Sur son poitrail, le glowstick dont la couleur restait indéfinissable à l'oeil lupin se mit à palpiter doucement, et la lueur oscillante devint plus vive le temps d'un clignement de paupière. A vu de truffe aucun changement. Sauf si que, Both avait troqué son zguegue contre ses ovaires.

Il esperait ainsi gagner en patience et en tendresse pour l'enfant. Après tout, les femelles étaient douées pour ça : s'occuper des lardons et les avoir sur le dos toute la sainte journée. C'était leur travail. Malheureusement, son esprit restant foncièrement celui d'un jeune mâle aussi macho que concupiscent, la sympathie à l'égard du louveteau ne vint pas. Both vida ses poumons bruyamment et se releva d'un bond élégant pour continuer sa rotue jusqu'au Delta. Elle espérait que là-bas, elle pourrait perdre le gamin et le larguer dans la fange avant de rentrer sans remords. La femelle blanche et bleu renonça. On lui en voudrait : d'autres avaient vu le chiard le suivre. Dans un nouveau soupir bruyant, elle signifia au gamin de se taire parce que, un zélote, ça devait penser à contenter souvent les dieux par la prière intérieure et la méditation. Résolus à s'essayer à cette introspection dédiée aux divinités, l'enfant obéit, un temps. Cela permit à Both de l'abandonner là en pensée pour se concentrer sur son programme de l'après-midi. Après être rentré, avec ou sans le gamin, elle devait encore le décider, après avoir fait un brin de toilette pour se rendre impeccablement séduisant et manger un morceau de viande fraîchement chassé, il ne resterait plus qu'à Both à aller dire bonjour à sa chère soeur adorée, avant de la délaisser à ses marmots à garder.

Pour aller trouver une minette à charmer. C'était le passe temps favori du loup blanc à la peau grise. User à foison de son sourire ravageur et de sa position social respectable -on avait toujours une haute estime des Prêtres-, pour aller voler leur virginité aux plus naïves ou bien s'occuper d'éveiller les sens des plus expérimentées. Son corps réclamait avec lascivité le contact d'une étreinte charnelle. Les plaisirs de la chairs n'avaient aucun secret pour le jeune loup qui se plaisait à se prélasser entre les belles paires de fessiers de ces dames. Une fois accomplit son devoir de mâle -après tout, n'était-il pas là pour apprendre à ces femelles à servir leurs homologues masculins ?- il irait retrouver la sérénité d'un temple sacré, afin d'être seul, et donc, de pouvoir mieux se délasser dans un coin calme et pourquoi pas prêt d'un bon feu crépitant. Après tout, avec le froid qui commençait tout doucement à revenir, après un un automne grisonnant et un faux printemps, la chaleur d'un foyer était la plus douce. Après celle dagagée par Loth, évidemment. parce que passé une nuit auprès de sa soeur n'avait pas de prix. Il adorait tout simplement pouvoir se coller contre son flanc la nuit, et surtout s'assurer qu'elle ne découche pas pour rejoindre un quelconque mâle stupide. Oui, Both était terriblement jalouse.

D'ailleurs, il se rendit compte que rester une pauvre et fragile femelle ne lui servait plus à rien. Donc il perdit son utérus aussi vite qu'il avait pu le gagner. La soulagement l'envahit. Pour intriguer les autres et les perdre, il aimait bien se retrouver dans le rôle du sexe faible. Mais rien de plus. Etre un mâle était tellement plus grisant, tellement plus jouissif. Un large sourire étira les babines du loup blanc. Ce qui fit réagir le louveteau.

« Mais en fait, ça sert à quoi un zélote ? »

Ptain. TAAGGLE LARDON.

« A mettre les dieux de bonne humeur. »

Calme. Mioche de merde. Faut pas s'emporter. Après il va aller chialer chez les Maternelles et ça va me retomber sur le museau. Saloperie. Va te noyer dans la boue.

« Mais pour ça, faudrait que tu sois de bonne humeur toi-même non ? »

D'un bloc, Both se retourna pour ignorer avec superbe ce gamin qui réfléchissait trop. De toute façon, le temps était venu pour lui de le laisser s'embourber dans la vase. Les marécages qui entouraient le temple de Mido le Raptor, dieu vert, s'annonçait par une terre soudain plus molle. Le sol meuble fit place à un parterre plus spongieux dans lequel les traces de pas permettraient à n'importe qui de les suivre avec une facilité déconcertante. Très vite une nuée d'insectes vrombissants innondèrent leur espace vital. Le Zélote détestait ces moustiques suceurs de sang qui se plaisait dans les lieux humides et moisis. A vrai dire, Both haïssait tout simplement tout ce qui faisait de cet endroit un marécage. S'il venait là, c'était uniquement pour prier Mido. Enfin, pour le faire croire au gamin. Dire qu'il se foutait dans une situation désagréable à souhait pour prouver le mensonge de sa vie. Enfin bon, au moins, on pourrait pas dire qu'il mettait pas la patte à la pâte dans la meute, hein. Prenant soin de tater le marais pour éviter de s'enfoncer trop dans la bourbe et donc, pour ne pas trop salir son beau poil immaculé -ça ferait moins de travail de nettoyage pour la suite de la journée- il enfançait précautionneusement.

Chose que ne fit pas le lardon. Parce que c'était teeeeellement plus drôle de sauter dans la boue et d'éclabousser autour de lui. Bien vite, le Zélote se retrouva saupoudré de tâche visqueuse brune. Il lança un regard assassin au gamin.

« MAIS T'ES VRAIMENT LE ROI DES CONS AU PAYS DES EMMERDEURS TOI ! »

Le louveteau s'arrêta, effrayé par le cri de rage de l'adulte. Il ouvrit de grands yeux humides. Pitoyable.

« Ptain. Comment je vais rentrer dans le templs maintenant hein ?! Le respect aux dieux necessitent une hygiène correcte pour poser les pattes dans les lieux sacrés. Bouffon. »

Le chiard se mit à pleurer toutes les chaudes larmes de crocodiles de son petit corps poilus en bagayant des excuses minables. Both soupira et l'attrappa par la peau du cou pour traverser le reste du Delta embourbé. Cependant, dès que la terme plus ferme arriva sous leurs coussinets sous la vision d'une espèce d'îlots miraculeux sur lequel était juché la maison du Raptor, il le lâcha au sol sans trop de ménagement. Both fit trois pas avant d'entamer les quelques marches qui le ménerait à la salle principale du temple. L'enfant voulut suivre, mais le Zélote gronda, sourcils froncé.

« Je dois aller prier Mido dans le silence. Et seul. Tu n'es pas encore apte à m'accompagner parce que... »

Tu ne peux ps. je ne veux pas. Tu n'es qu'un morpion désagréable et pleurnichard. Tu crois vraiment que Mido veut de ça dans son antre ?

« Tu... Tu n'as pas de glowstick encore. Et puis les prières sont personnelles. Je dois entrer en communion avec les dieux, pour louer leur puissance et les remercier... Pour... La clémence de la météo, les forêts giboyeuses, tout ça... Sinon ils risquent de se fâcher et de nous enlever tout ça. Tu comprends ? Je reviens vite, ne bouges pas d'un poil. »

Both entreprit d'essayer ses pattes sur une touffe d'herbe avant de s'immiscer dans le bâtiment divin, laissant le mioche seul avec les moustiques. Il longea l'un des murs de la grande pièce principale où se trouvait la fontaine de la divinité verte pour suivre un couloir et arrivé dans une pièce plus sombre. Eclairée uniquement par des torches faibles et le glowstick soudain plus lumineux du mâle. Un autel était dressé avec des couronnes de fleurs et un bol d'eau. Dans un coin, derrière, une petite cascade sortait du mur par un goulot et tombait dans un petit bassin. L'eau était claire, fraîche. Sans hésiter, il alla user de cette eau bénie pour se laver. Aucun scrupule. Sa toilette faite sommairement. Il s'assit, le regard fixé sur les fresques murales. Maintenant, se débarasser du mioche. Il ne pouvait décemment pas le laisser moisir ici. Malheureusement. Il devait donc soit se le farcir encore le chemin du retour, soit espérer trouver un autre adulte Séide rapidos pour le lui fourrer dans les pattes et s'enfuir en courant. Un rire secoua ses épaules. Machiavélique. Il aimait cette idée. Il s'aimait. Fier, Both se releva. Il allait faire ça. Trouver un autre loup dans le coin et lui balancer le môme dans la gueule dans un rire sardonique avant de partir à toute vitesse. Plan parfait.

1809 mots.

Une voix douce et mieilleuse chanta à ses tympans. Bon d'accord, le ton d'invective était moins agréable. Mais le Zélote blanc adorait cette voix. Quittant les murs richement décorés de moult scultures et gravures divines des yeux, il s'auto évalua. Considérant son pelage assez propre et soigné, il se dirigea lentement vers la sortie. Répondre à sa jumelle oui, mais en la laissant mariner. Il n'était pas à ses ordres. Il la dominait. Même s'il aimait à la laisser croire qu'elle avait du galon. Trottinant jusqu'à la sortie avec un sourire satisfait, tout en se jurant qu'il allait finir par arracher ses oreilles pour que les anneaux cesse de cliqueter les uns contre les autres, il se demanda si Loth ne pourrait pas être cet autre adulte à qui il pourrait abandonner le sale gosse. Après tout c'était son rôle d'écoper des lardons baveux et chiards, non ? Les babines de Both se relevèrent encore plus lorsqu'il arriva à la lumière du jour devant le perron du temple.

« Aaah ma très chère et adorable princesse, je suis ravi de te voir. »

Coulant un regard réprobateur au morveux qui pleurnichait encore en reniflant bruyamment, il bondit vers Loth et se frotta contre elle tout en inspirant son odeur rassurante. Juste hisotire devérifier qu'elle n'était pas aller se glisser dans les pattes d'un abruti musclé qui aurait pu l'abîmer. OU silplement froisser son beau poil immaculé. Il vint s'assoir ensuite devant le temple en regardant tour à tour la Maternelle et l'enfant.

« Je vais pouvoir t'abandonner aux bons soins de ma soeur, mon coui... Mon mignon. »

La petit ne partut pas rassurer. Mais Both s'en foutait royalement. Ceci dit, il aurait bien aimer passé un peu de temps avec elle, maintenant qu'ele était là. Mais sans le morveux qui lui tappait sur le système comme les moustiques vrombissant à leurs oreilles. Sourire narquois.