Now I'm on the outside... [Haku et Némésis solo]

Now I'm on the outside...

Haku et Némésis en solo

J'entendais le vas-et-vient de tous les autres Séides dans le creux aux loups. J'étais toujours dans ma "chambre", prêt depuis trop longtemps, attendant patiemment que Némésis vienne me chercher. Assis face au mur, j'avais fini de faire le tri dans mes affaires. J'avais tout mis dans un sac que je pourrai facilement emmener jusqu'à mon nouveau logement qui se trouvais à l'Erg Ocre. J'y allais souvent et par conséquent, je le considérais presque comme mon vrai chez moi. Maintenant, ça va être mon vrai chez moi pour de bon : je vais vivre et sûrement mourir dans ce terrier sous le sable. Haku du désert va porter pleinement son surnom maintenant.

Au fond, j'avais passé plus de 5 ans chez les Séides. 5 ans et tout s'est toujours plus dégradé. Je ne suis pas sûr d'avoir retenu de leçons importantes durant toutes ces années mis à part que je hais tous le monde. Que je n'aimerais jamais personne et que je ne comptais pas faire d'efforts pour qu'ils m'aiment. Je suis arrivée plein de joie, je repars blasé et plein de mépris. Je ne pense vraiment pas qu'ils me manqueront ça c'est sûr. D'ailleurs, je n'ai dis au revoir à personne. Et de toute façon, je ne leurs manqueraient pas non plus. En deux en trois mouvements je serais remplacé par les gosses de couples heureux et naïfs... Des gamins cons comme des huîtres qui vont toujours plus ruiner l'avenir des Séides...

Toujours face au mur, j'ai vu une lueur orange grandir dans la pièce. J'ai compris qu'il était temps de partir, que Némésis était venue m'annoncer qu'il était l'heure de nous mettre en route.

"Il faut partir Haku. Tu es prêt ?"

J'ai laissé le silence planer pendant un court instant avant de grogner sans me retourner :

"J'arrive..."

La lumière de son Glowstick a alors disparu et j'ai compris qu'elle était partie m'attendre devant le couloir qui menait à ma "chambre". Je suis resté quelques minutes de plus puis, d'un dernier soupir, je me suis levé et en mettant mon sac sur mon dos, j'ai rejoins Némésis. Elle m’attendait, assise juste devant. Lorsque je suis arrivé, elle a hoché la tête puis elle s'est levée, marchant en direction de l'entrée du Creux. Je l'ai suivie sans rien dire.

Traversant la grotte, je sentais le regard de certains Séides se poser sur moi. J'entendais quelques messes basses mais je n'y fis pas attention, je continuais à marcher derrière Némésis, ne regardant que devant moi. A dieu bande d'idiots !
Nous sommes finalement sortis de la grotte et j'ai enfin senti l'air frais de l’extérieur. Je me suis retourné une dernière fois vers celle-ci en lui adressant un bref regard vide avant de reprendre mon chemin aux côtés de Némésis.

Aucun de nous deux ne parlaient durant le chemin. Je marchais un peu en retrait, observant le paysage des terres Séides que je ne reverrais sans doute jamais. Némésis quant à elle, cheminait sûrement, le regard fixe, en direction de la frontière. Elle avait l'air d'effectuer les ordres des alphas sans broncher. C'était une bonne bêta pour ça mais d'un autre côté je la plaignais de servir ces alphas. Elle mérite mieux...

Arrivés à l'étang nacré, elle s'est arrêtée. J'ai alors fais de même, observant l'onde qui bougeait au rythme du vent. Le soleil était bientôt totalement couché et la nuit ne tarderai pas à tomber. C'était le dernier couché de soleil que je voyais depuis les terres Séides.

"Nous ne sommes pas loin des frontières. Je te fais confiance, tu peux y aller."

Elle s'est alors tournée vers moi et, plongeant ses yeux dans les miens, elle a lancé :

"Je... Ne suis pas apte à comprendre ce que tu ressens, mais je respecte ton choix. J'espère que tu t'en sortiras..."

Mais je m'en sortirai, pas de doute là-dessus...
Je l'ai fixée quelques secondes, pensant à ce qu'elle venait de me dire. Au moins, elle ne me disait pas que je prenais une décision de con ou que je ferais mieux de rester, elle respectait mon choix. J'aurai au moins une connaissance parmi les Séides qui aura accepté ma décision.
Toujours les yeux plongés dans les siens, je lui ai dis en guise d'adieu :

"Merci, Némésis..."

Et, sans demander mon reste, j'ai couru. J'ai couru vers ma nouvelle vie. J'ai couru ma vie de solitaire. J'ai couru vers ma liberté !

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