Sujet: A bright sun is a dying sun [Feat. Uriah] Mar 14 Juin 2016, 20:41
Le soleil brillait fort. Quelque chose en la puissance de cette lumière, quasi divine, d'une luminescence accrue par la venue de la saison des fleurs, te semblait prémonitoire de plus sombres desseins. Peut-être était-ce cette impression de calme avant la tempête, cette beauté surnaturelle qui rappelle le dernier midi d'une âme mourante. Il en est d'une loi de la nature; Tout ce qui naît grandit, atteint son apogée dans une brillance pleine de force et de lumière, puis s'éteint, rendant son dernier souffle comme le premier vent hivernal soufflant sur les feuilles d'automne et les branches nues des arbres endormis. Ce jour aurait pu être un jour comme les autres. Tu aurais pu te lever dans l'aurore comme à ton habitude, sans ne rien remarquer de particulier. L'air sec et agréablement chaud t'aurais paru idéal, tu aurais autant apprécié la sensation de la terre fraîche sur tes coussinets brûlés par les plus nombreux jours de chaleur. Tu aurais vaqué à tes occupations, sans ne te préoccuper de rien.
Mais aujourd’hui, c'était différent. Aujourd'hui, il te semblait que cet œil d'un blanc trop pur qui luisait tout là-haut dans les cieux n'était plus bienveillant. Il surveillait les mortels avec une attention d'une froideur glaciale, malgré sa prétention à réchauffer terre et vivants en cette journée beaucoup trop brillante. Il surveillait... Comme le prédateur affalé dans l'herbe, son orbite paresseux suspendu dans le ciel entre un ou deux petits nuages vaporeux, il te semblait qu'il n'attendait qu'une chose; prendre la vie de l'un de ses protégés, l'âme s’effilochant entre ses gigantesques griffes invisibles. Oh, toi, Soleil, père de toute vie sur nos terres, aujourd'hui, tu lui semblait de bien mauvais augure, tel un éternel oiseau de malheur planant dans les ailes du monde.
Cela faisait longtemps que tu n'avais pas parlé à ton paternel. C'était bien pour cela que tu venait ici n'est-ce pas ? Discuter ? Pourtant, quelque chose dans la démarche autrefois si gracieuse d'Uriah clochait. Presque invisible si l'on oubliait les poils blancs qui commençaient à faire grisonner son visage et parsemer de neige ses cheveux de jais, la vieillesse glissait doucement ses longs doigts dans les engrenages de l'éclaireur, et tu l'avais remarqué. Quelque chose dans son souffle plus rauque qu'autrefois te disait qu'il n'était plus aussi en forme que tu aurais bien voulu le croire. Il venait pour discuter, il t'avais dit. Une petite balade père-fille, rien de plus normal.
Mais quelque chose dans son regard, quelque chose qui vibrait dans tout son être, te disait qu'il s'agissait plutôt d'adieux. Un frisson d'angoisse glissa entre tes vertèbres.
Laissant tes prunelles d'or courir sur les murs du Palais qui se dressait, gigantesque merveille des Dieux, devant ton corps frêle, tu fût soudain prise de vertige. Baissant la tête, tu chercha un coin à l'ombre pour t'asseoir et attendre ton père, et les mauvaises nouvelles que tu te doutais qu'il apporterais avec lui. Respirant à fond, tu t'interdis de faiblir d'une quelconque façon.
Il le fallait.
Dee » Habitué'
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Sujet: Re: A bright sun is a dying sun [Feat. Uriah] Lun 25 Juil 2016, 05:15
J'ai compris que le vide s'était emparé de moi lorsque je criais et que ça ne résonnait qu'à l'intérieur de moi. J'ai compris que la fin était bien plus près que je ne l'aurais voulu lorsque mes larmes -toujours acides-, ne se cachait plus dans le fond de mon coeur. Et ça fait tellement mal, ma fleur. Ça fait tellement mal lorsqu'elles sont si proches de moi, lorsque je vois leurs regards apeuré. Aurais-je encore échouer, même d'être père ? Ça fait aussi mal lorsqu'elles sont loin de moi et que je ne peux pas leur partager mon regard si emprunt d'amour pour ce qu'elles sont en train de devenir. «Knowingly or unknowingly they have caused your heart more pain than anyone else ever has.» Pourrait-je leurs en vouloir de me porter ce regard remplis de colère ? Moi qui est tout laisser de côté, aveugler par mon devoir de bien faire pour la meute, de bien faire pour cette famille qui je croyait bien plus grande...Je suppose que j'ai eu les yeux plus grands que la pense car aujourd'hui, je suis bien ici tout seul. Avec le seul regret déchirant des larmes d'Azura qui teintait encore le pelage de mon cou. Craquant à chaque pas qui me rapprochait d'autre larmes. Où ceux-ci se poserait-elle, ma fleur ? Teinteront-il mon vieux coeur des pires regrets qu'un père puisse ressentir alors que la vieillesse l'affaiblie chaque jours ?
Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, j'ai le sentiment que toute ma vie dépend de cet instant précis ? Lexia, me promettra tu de prendre soin de ta soeur ? Elle est si fragile, elle ressemble tellement à ta mère. Je m'inquiète tant pour elle. J'ai peur. Cette angoisse perpétuel qui me suis depuis que la maladie s'est installé, je l'entends rire derrière mon épaule, je la vois se faufiler lorsque la nuit se mets à éteindre les lueurs du jour. Je la sens douloureusement me faire des crocs en jambes lorsque mes pattes fatiguées tentent de se reposer.
Ma fleur, leur dira tu, dans leurs rêves, que nous quatre ça ne s'est pas aussi bien terminé que je le voulais et que je voudrais qu'elle sache que je ne reviendrai jamais sur ce que je leur est promis la toute première fois que j'ai observer leurs petits nez. Elles ont été celles que j'ai aimé le plus fort, ça ne changera pas; et personne ne pourra les aimer aussi fort que je l'ai fait.
Me voilà bientôt prêt à faire le grand saut et je ne mentirai pas si tu me demande si j'ai peur. Oui Je suis effrayé. Petrifié. Et l'idée de vous laisser seules derrière moi lorsque je partirai est bien plus douloureux encore que ma peur de partir du côté où vous ne pourrai pas me suivre. Rien que je connaisse déjà me fait sentir de cette façon. Rien que je n'ai jamais vu m'a donné envie de rester. Je ralentis, Lexia. Je tombe. J'entends la maison qui m'appel.
*
Lorsque je serai là, comme ta soeur. Si tu veux pleurer, je serai enfin là pour essayer tes yeux et en peu de temps, tout ira mieux. Et si tu crois que je vais vous quitter, il vous faut mieux me connaître que ça, sweetpie. Pense tu sérieusement que je vous laisserai ici bas tout seul ? Vous êtes celles dont j’aurai toujours besoin pour croire que le bonheur pur existe même si, pendant les dernières années, je ne vous est que frôler. Je sera toujours là. Papa sera toujours là.
La rudesse est dernière nous, laissez moi vous prendre contre moi, laisser moi réconforter tous ces mauvais rêves qui ont boulversé vos nuits. Laisser moi rattraper ce temps perdu et surtout, ne m’oubliez pas.
*
L’esprit embrouillé, il me sembla avoir manquer une longue partie de cette marche. Était-je déjà rendu ? Le palais. Immense, si petit j’étais aux travers de ces vestiges qui portaient en eux tellement d’histoire, tellement de souvenir…En terme de souvenir, je ne pense même pas pouvoir en égaler un carrelage. L’apaisement de l’endroit me fit presque oublier l’engourdissement qui me picotait le corps tout entier. Mon siècle lumineux s’achèvera bientôt et vous serai ici pour m’accompagner ? Aka, qu’en sera t-il de toi ? Reviendra tu chercher ce que tu a accepter de me prêter ? C’est ton bien, je te le rendrai, avec plaisir, mais pas tout de suite. Il faut attendre encore un peu. Attends un peu et je partirai avec toi.
Au loin, entre deux colonnes, elle se tenait là. Ces yeux étaient tout aussi effrayé que ceux de sa soeur et reflétait directement en moi, ce que j’avais toujours eu peur de ressentir. Les larmes aux bords des yeux, je m’arrêtai un instant. Levant mon vieux menton grisonnant je la regardai me raconter, comme un coeur frémissant, la route qu’elle avait tenter de prendre jusqu’ici mais qui bien entendu s’effacera. Le pavé sous mes pattes chanta en résonnant alors que mes vieilles pattes tremblait sur celui-ci.