Retour aux sources [David]

Il n'était pas revenu ici depuis longtemps. En fait, à bien y réfléchir, pas depuis son épreuve de glowstick ce qui remontait à bien longtemps. Il imaginait retrouvé son petit tube de vert rempli d'un liquide qui ne luisait plus lui aussi depuis une éternité probablement, plus depuis qu'il l'avait laissé sur place. Ça le ferait bien rire de le retrouver, cet objet qui scellait autrefois la vie de tout les jeunes séides, envoyant ceux qui revenaient sans au rang d'oméga. Ah, quelle tête de con il avait été à l'époque, cherchant la provocation pour briser la perfection du train train quotidien. Il n'était même pas revenu pour Mido, n'étant pas très très croyant, il ne s'était pas senti obligé de se rendre au temple du dieu vert. Et là aujourd'hui, vieux loup cherchant un peu de fraîcheur, il s'était enfoncé dans cette humide forêt pleine de moustiques qui lui piquaient sa vieille peau, il se dirigeait d'un pas mou vers ce temple qui logeait dans ces marécages simplement parce qu'il ne savait pas vraiment où aller et non pour se repentir d'une foi trop absente.
Etait-il la raison pour laquelle ses deux premiers enfants avaient contrarié un dieu ? Parce qu'il ne leur avait pas donné suffisamment d'éducation religieuse ? Les mauvaises diront bien qu'il ne leur avait pas donné suffisamment d'éducation tout court et pourtant, sa fille était alpha et son fils conseiller alors ça ne voulait rien dire. Il avait bien un fils qui était devenu zélote, brisant la théorie sur la foi mise au dernier plan.

La zone empêcha Zeno de plus se perdre dans ses pensées comme il avait coutume de faire. Petit à petit il réapprenait à haïr tout ces marécages, comprenant pourquoi tout le monde s'en plaignait. La chaleur avait certes assécher les couches supérieurs des marais mais il suffisait de glisser des troncs couchés recouvert de terre rendue poussières pour faire craqueler la croute au dessus des flaques, laissant ainsi s'échapper une eau noire et visqueuse aux odeurs de décomposition. Pour les eaux plus profondes, il fallait surveiller les lentilles d'eau. Zeno avait patte et ayant moyennement envie de jouer les équilibristes, il ne s'était pas embêté et avait décidé de faire trempette, ce qui le rafraîchirait au passage. La sensation d'être frôler par une queue écailleuse lui fit comprendre son erreur. Il sortit donc rapidement de l'eau, grimpant sur les palétuviers à proximité, relevant la queue à l'instant où un crocodile allait refermer sa gueule dessus. En réalité, la mare complètement était pleine de reptile et s'il voulait rentrer entier, il allait devoir sauter de perchoir en perchoir. Ah lala, c'était plus de son âge toutes ces conneries.