Brume du matin ~ ft. Légion

Sujet: Brume du matin ~ ft. Légion Dim 11 Sep 2016, 15:22

Maisie

Il faisait jour, et pourtant, on ne voyait presque rien, même avec la lumière douce du matin qui se levait, tout paraissait flou autour d’elle. La brume masquait absolument tout, à peine qu’elle discernait une rangée pierres tombales, la brume l’engouffrait. Heureusement que son sens de la direction est perfectionné jusqu’à qu’elle ne craigne pas de se perdre dans ce lieu, lui donnant le réconfort de savoir que même sans le soleil elle saurait sortir. On l’avait de nouveau envoyé pour chercher des plantes, et des sels, des minéraux, pour les blessures, les maux causés par les plantes, mais aussi pour ces patients de tous les jours. Elle avait été loin, loin dans les terres, évitant soigneusement les zones infestées de plantes, et revenait, avec sur le dos sa sacoche brune verdie par le nombre de fois où elle avait trainé dans un buisson imbibé de chlorophylle, pendant que la jeune louve blanche et grise scrutait un caillou, une pierre qu’elle avait trouvé, en se demandant à combien elle fondrait, ce qu’elle pourrait en faire. Elle faisait toujours ça, jeune forgeronne disposée à être une savante, mais alors elle se rendait compte qu’elle était en retard, et attrappait la besace de pierres et de feuilles de diverses plantes, fuyant vers le clan avec son gros poulet de compagnie entrain de courir comiquement derrière elle.

La sacoche était pleine de choses, des pierres, qui ressemblaient plus où moins à des sels que lui avait demandé son frère, plus réfléchi, et meilleur savant qu’elle, des pierres qui comportaient à l’évidence de l’or, plus ou moins bien cachés sous les sels. Des feuilles de diverses plantes, des baies, des racines dépassaient de ses sacs, qu’elle couvrait de ses ailes par temps de pluie, pour ne pas abîmer sa cargaison. Ses ailes là, petites, grises et blanches, ne pouvaient servir à autre chose.

Elle reniflait derrière une grosse pierre, puis arracha délicatement des orties. Pleines de fer, ces plantes redonneraient une bonne teneur en hémoglobine aux patients les plus affaiblis. Elle le posa dans son sac, en jetant un coup d’œil à Ronaldo le coq, qui la regardait, silencieux, assis sur un gros bloc de granite. C’était surprenant ça, il n’était pas souvent silencieux, ce petit être 'plumu'. Puis elle virevolta, et repartit en trottinant dans l’autre direction, cherchant de nouveau, ses longs cheveux blancs volant dans son dos, les marques sur ses pattes, ainsi que son glowstick intégré à son bracelet illuminant des noms, gravés dans la pierre, qu’elle ne connaissait pas. Elle ne savait pas pourquoi, par respect pour les morts, ou les histoires qu’elle avait entendues sur ce lieu, elle restait aussi silencieuse et discrète, puisqu’elle ne croyait absolument pas aux fantômes, ni aux esprits. Quand on était mort, on était mort. Pfiiiut. Plus rien.

COCORICOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

Elle sursauta, et se retourna, adressant un regard des plus noirs, pour de si inhabituellement prunelles bleu claires et dorés à Ronaldo qui… n’était plus là. Elle entendit un bruissement derrière elle, qui ne ressemblait pas du tout à des plumes, et se figea.
Soit, elle ne croyait pas aux esprits.
Soit, elle n’en avait pas peur.
Alors cette peur ne pouvait venir que d’une raison.

Il y avait quelqu'un de bien matériel derrière elle.
Ou du moins elle l’espérait, sinon sa théorie sur les esprits, elle pouvait la mettre à la poubelle.

Son échine se hérissa, alors qu’elle se demandait si elle le verrait, avec toute cette brume. Sans qu’elle s’en rende compte, le sel dans sa sacoche commença a grimper sur son dos, formant lentement des cristaux, alourdissant encore plus les sacs déjà lourds pour une si jeune louve.
Elle sentit discrètement l’air, mais en la totale absence de vent, elle ne put rien discerner. Bon, s’en était assez, ça se trouvait, elle se faisait peur pour rien. Les morts ne devenaient pas matériaux, se dit-elle.

Et elle se retourna.
Une grande figure se dessinait, indistincte, dans le brouillard.

Elle souffla, bon elle ne voyait rien d’ici, et elle n’allait pas s’enfuir, quand même.
Elle s’approcha, bravant sa peur, alors qu’une brise souffla entre les blocs gravés des noms des morts, faisant comme un hurlement. Le loup était plutôt grand, et d’une couleur brune-grise, dans la lumière du matin, plus elle s’approchait, moins elle avait peur. Elle pouvait se battre contre quelqu’un de matériel, quoi qu’il arrive, même si elle ne préférait pas. Elle était petit être une jeune femelle forte, mais elle n’avait que peu de muscles, et elle portait de très lourds sacs, et ne pourrait pas s’enfuir. De plus, on ne l’avait pas élevée comme guerrière, mais comme savante, une louve qui devait, en somme, aider tout le monde.
Bon, parfois c’était grave chia*t, mais c’était son travail.

Elle s’approcha du loup, rassurée, en voyant que, bien qu’il fût étrange, il n’était pas dégoulinant de chair arrachée et pourrie. Elle avait raison, les morts ne vivaient pas. Et ENCORE MOINS les esprits. Alors elle sourit, ses yeux brillants de gaieté, de joie à voir un loup comme elle.
Elle leva ses prunelles vers les siennes, et quelque chose la surprit.

Il avait des yeux complètement noirs. Son curiosité s’éveilla comme une flamme ! Comment ça fonctionnait ? Il n’avait pas d’iris ? Où est ce qu’elle était transparente ? Elle pencha la tête en le regardant, son sourire devenant de plus en plus franc, elle n’avait jamais vu un loup comme lui, et pourtant elle en voyait des loups étranges. Mais c’était son regard, qui se dotait de respect et de curiosité à l’égard du grand loup, qui passait sur le loup. Avant qu’elle se rende compte qu’elle était peut être pas trop polie, là, actuellement.
« Oh ! Excusez-moi ! Bonjour ! Vous allez bien ? » demanda t’elle.

Sujet: Re: Brume du matin ~ ft. Légion Mer 19 Oct 2016, 17:09

[ Bon, comme annoncé, déso pour le retard ^^ ]

Il y avait dans l'air comme une odeur fumée. Quelque chose de difficilement descriptible mais qui ne lui était pas désagréable. Une légère similitude avec les relents qui émanaient des torches qu'on suspendait aux murs, à l'intérieur de son volcan natal.
Non pas qu'il ait été très regardant sur l'ambiance olfactive des lieux qu'il visitait. Il y avait bien des fragrances qui lui déplaisaient plus que d'autres, mais ce genre de fioriture, on lui avait très tôt appris à n'y prêter aucune attention. Il était un Soldat, et plus important encore il était une Machine : on n'attendait pas de lui qu'il se plaigne de l'allure des lieux qu'il traversait.
Allure plutôt déroutante, il fallait le reconnaître. Quand on avait passé toute sa vie ou presque à rôder dans des boyaux de roche, six pieds sous terre, chaque pas à l'air libre était une petite aventure. Aventure plutôt déroutante elle aussi, ou en tout cas assez exténuante au départ. On se sentait visible. Vulnérable. L'ennemi pouvait venir de toutes parts.
Les endroits exigus étaient plus reposants, en somme.
Mais qui était-il pour songer à ce genre de chose. Il avait une mission, et c'était bien tout ce qui comptait.

Remonter la trace de Justice n'avait pas été une mince affaire, ce dernier ayant pris soin de rendre la tâche extrêmement difficile, et ce en dépit de la blessure qu'il lui avait infligé lors de sa fuite. Les cours d'eau avaient été nombreux, mais Légion était tenace — il n'y avait certainement pas plus tenace que lui. A présent il en était sûr : sa cible se trouvait quelque part sur ces terres. Plus tôt il le trouverait, plus tôt il rentrerait. Sa tâche s'achèverait ainsi, et du reste, ce qu'il adviendrait de Justice ne le concernait pas. Lui se contentait d'exécuter les ordres, point barre.

A ses côtés, les stèles défilaient en silence, sans qu'il ne comprenne réellement leur utilité. On n'honorait pas vraiment les morts chez lui. On tombait généralement au combat ou on était exécuté par le Clan. Les restes des premiers étaient laissés à pourrir sur place, quant aux autres ils rejoignaient les morts de cause naturelle dans les fosses communes. L'individu ne comptait pas. La Meute prévalait.
Il lisait des noms et il lisait des dates, mais ça s'arrêtait là. Mystère.
En attendant il n'avait pas croisé âme qui vive depuis son arrivée quelques jours plus tôt. Si no excluait ces plantes qui semblaient tout envahir, bien sûr. Sans être de la région il ne pouvait s'empêcher d'avoir le sentiment qu'il y avait là quelque chose de malsain. Mais peut-être n'était-ce là qu'un aléas climatique, quelque chose qui revenait chaque automne, et rongeait la terre jusqu'à la moelle.
Il avait faim. Voilà un moment qu'il n'avait pas eu l'occasion de se sustenter et l'absence totale de gibier alentours ne l'aidait guère. Une vague odeur de putréfaction émanant de ce lieu, il avait eu l'espoir d'y débusquer au moins une charogne. Jusqu'à réaliser que toutes les potentielles charognes étaient sous terre, juste à côté des pierres où étaient gravés des noms. Chose qui l'avait laissé perplexe. Jusqu'à ce que l'odeur de quelque volaille ne vienne lui chatouiller les narines. Volaille qu'il pistait désormais, et qui semblait également être pistée par une autre louve, puisque l'odeur de l'une était indissociable de celle de l'autre. Volait une proie ne lui faisait pas peur. Le problème était que s'il souhaitait retrouver Justice, il risquait d'avoir besoin de l'aide des locaux. S'en mettre une à dos d'entrée de jeu n'était pas optimal en terme de stratégie.
Mais il avait quand même sacrément faim. Ca ne lui rendait pas les idées claires.

Un cri étrange lui fit dresser l'oreille, et après un instant de réflexion, il accéléra le pas, courbant l'échine dans l'espoir d'être moins visible au milieu de cette purée de pois. Encore quelques mètres et la silhouette de la femelle qu'il avait repérée se découpait plus loin. Légion s'arrêta, aux aguets. Cette dernière se rapprochait et il attendit. Lorsque ses formes se dessinèrent enfin plus nettement, il constata que l'oiseau dont il espérait faire son repas la suivait comme son ombre. Et que ce n'était pas qu'une simple louve : elle avait des ailes. Fait incongru certes mais il ne se laissa pas démonter. Ce n'était pas son genre. Mais c'était bien la première fois qu'il voyait un loup ailé. Ne restait plus qu'à savoir si sur le plan intellectuel elle se situait également au niveau des volatiles : si tel était le cas, il pouvait probablement la considérer comme une proie, et son problème d'estomac vide serait réglé pour un petit moment.
L'autre s'approchait, les babines étrangement tirées. Un sourire. Probablement.

— Oh ! Excusez-moi ! Bonjour ! Vous allez bien ?

... ça tombait à l'eau pour le repas. C'était visiblement bien une louve. Avec des ailes en plus. Tant pis.
Allait-il bien ? Question qui fâche. Il n'y répondait jamais, même si on ne la lui avait que très rarement posée : le seul à s'être jamais enquis de son état était Dimitri. Il avait toujours éludé. Faute de réponse. Sans être un génie du rapport social il savait néanmoins qu'il était toujours préférable de renvoyer la balle dans ces moments-là.

— Et vous ?

Ses yeux se posèrent sur l'étrange oiseau coloré aux côtés de la fille. Peut-être faisait-elle de l'élevage. Peut-être était-il destiné à être mangé plus tard.

Sujet: Re: Brume du matin ~ ft. Légion Ven 28 Oct 2016, 16:00

Elle le regarda avec curiosité, faisant un peu la moue. Ah, il ne voulait pas répondre ! Pourquoi donc ? L’avait-elle vexé, et le regardant si longuement, avant de prendre la parole ? Zut, elle n’avait vraiment pas fait exprès… Elle pouvait vraiment être maladroite, elle parfois. Elle se rappelait bien de fois où elle parlait avec d’autres jeunes, et qu’elle avait parlé sans tact d’un événement, d’une chose, et qu’alors elle avait blessé un jeune. Ou deux. Elle ne savait plus.
Mais le regard blessé, la tristesse, la rancune, ça, elle s’en souvenait. Elle détestait voir ce regard de tristesse, et surtout, savoir qu’elle en était responsable, que c’était sa faute, et seulement la sienne, si un autre loup se sentait mal. Et puis ce loup là, avec ses yeux si particuliers, ne donnait aucun indice à la raison pour laquelle il ne voulait pas répondre à sa question. Gnnnnn.

Mais peut être ce loup était-il juste une de ses personnes qui ne répondent pas aux questions, et dans ce cas, elle devrait se réjouir qu’il lui avait demandé comment elle allait, elle ? C’était possible, il avait de ses airs de personne renfermée … Mais il ne fallait surtout pas le juger sur son physique ! Encore une impolitesse qu’elle pourrait infliger.
Ou alors, il avait déjà oublié ce qu’elle venait de lui poser comme question, et dans ce cas, il avait un cas d’Alzheimer avancé ? Elle espérait que non ! Ce serait vachement triste de parler toute seule, comme à un mur. Tout de même elle cligna des paupières, acceptant la question. Elle hésita a lui répondre ‘et vous ? ‘ , pour bien l’empêtrer, et lui montrer ce en impolitesse, elle avait gagné une couronne, et lui un sceptre, mais elle changea d’avis au dernier instant :
« On a vu mieux, on a vu pire … »

Ahah ! C’était une réponse, sans être une réponse, mais quand même, elle avait suffisamment de couronnes comme ça.

« … mais actuellement ça va, merci ! »
Alors qu’elle finissait sa phrase, elle se rendit compte que le regard du grand loup avait dévié, et s’était posé sur quelque chose à peine derrière elle, vers le bas. Elle haussa un sourcil, suivit son regard, et tomba sur Ronaldo. Un Ronaldo avec des plumes enflées, et un gros regard noir, qui pencha la tête, en la regarda, et conta un « Côôôôôôt » inquiet, changeant la position de sa tête toutes les quelques secondes, évidement inquiet. Il semblait essayer de sa cacher derrière l’une des pattes arrières animés de la lumière bleue de se marquages fluorescents, mais vu sa taille, il n’y avait que sa tête qui soit cachée. Le reste du gros oiseau dépassait des deux côtés de sa patte.

« Lui c’est Ronaldo ! » dit elle avec un sourire.

« Et c’est un couard » ajouta t’elle avec un petit rire, en levant sa patte arrière, provoquant une immobilisation, puis un déplacement qui se voulait discret du poulet, qui essayait de se cacher derrière l’autre patte.

« Aller sort de là, on va pas te manger ! »
Mais une pensée la frappa. Elle ne connaissait pas ce loup, ne l’avait jamais vu avant. Il ne sentait pas le Séide, ni qui que ce soit qu’elle n’ait déjà connu, et il devait donc être un inconnu. Donc il devait venir d’autres terres de Punk Wolf, non ? Et puisque l’odeur des terres n’était pas encore bien imprégnée sur lui, il devait être nouveau ici, peut être qu’il venait d’arriver, et venait d’achever un long voyage ? Était-il fatigué ? Non … il ne le semblait pas, nota t’elle, son regard retrouvant le loup grisé. Mais peut être avait-il faim ? Cela expliquerait ce regard prolongé qu’il offrait à son poulet un peu bête, qui n'était pas si intéressant que ça, en règle générale.
« Vous avez faim … ? » Demanda t’elle soudain, voulant tester sa théorie. Et puis il lui semblait qu’il lui restait sa nourriture de midi dans son sac, qu’elle avait chassé ce matin, peut être qu’il pourrait en faire meilleure utilisation qu’elle ?

Sujet: Re: Brume du matin ~ ft. Légion Ven 11 Nov 2016, 17:53

— On a vu mieux, on a vu pire... mais actuellement ça va, merci !

Il acquiesça en silence. Une réponse somme toute sensée.
Derrière elle l'oiseau s'agitait, l'observant d'un mauvais oeil. Il avait l'habitude. Depuis qu'il était né, ses congénères s'étaient toujours comportés ainsi vis-à-vis de lui, à trois exceptions près. Ce genre de regard, qu'il vienne d'un loup ou de quelque autre animal, il n'y prêtait même plus attention. Il s'était depuis bien longtemps fait à l'idée de devoir le subir.
La femelle avait l'air bien moins mal à l'aise que lui. Ca aurait probablement dû le réconforter.
Elle était probablement d'un naturel enjoué. Peut-être un peu naïf, pour se montrer d'emblée si amicale avec un parfait inconnu. A moins qu'il ne se soit agi d'un subterfuge.
Il n'en avait pas l'impression.

— Lui, c'est Ronaldo ! lança-t-elle en désignant la volaille qui continuait de gigoter derrière elle. Ajoutant qu'il s'agissait d'un couard. Pourtant le coq n'avait pas fui. Allez sors de là, on va pas te manger !

... c'était effectivement bien mort pour le repas.
Chose qu'il avait sentie venir : on donnait rarement un nom à un animal qu'on souhaitait manger par la suite, à moins d'être particulièrement sadique peut-être.

— Vous avez faim … ?

Le regard de Légion quitta l'animal aux couleurs chatoyantes pour revenir vers la femelle. Elle le dévisageait d'un air innocent mais étant quelqu'un de méfiant, il hésita à répondre. Il ne parlait que rarement de son état, jugeant que ce genre d'information manquait cruellement de pertinence, et risquait surtout de le mettre en danger dans l'optique où son interlocuteur aurait pu être hostile. Même si la blanche avait l'air de bonne foi, il ne savait rien des habitants de la région. Se laisser berner par l'apparence somme toute remarquablement innocente d'une femelle aurait été une erreur de débutant.
Mais oui, il avait faim.
Mais pourtant, il n'était pas prioritaire. Il avait une mission. Il n'y avait que la mission qui comptait. Il devait garder ça à l'esprit.
Il était la mission.

— Auriez-vous croisé un loup à l'apparence similaire à la mienne ? Il présente certainement une importante cicatrice à la patte et a le même collier que moi, fit-il en levant légèrement son propre antérieur droit pour illustrer ses propos.

Avec un peu de chance elle aurait effectivement vu Justice. Chose qui lui faciliterait grandement la tâche.
Malheureusement pour lui, Dame Providence n'avait jamais semblé l'apprécier.

Sujet: Re: Brume du matin ~ ft. Légion Dim 13 Nov 2016, 15:11

Il ne répondit pas. ENCORE. Mais bordel qu’est ce qu’il avait les questions ? Elle hésitait à ne pas lui répondre, le regarder fixement, dans le style du : Je t’ai posé une questioooon bordeeeel réponds moiiiiii. Mais ce n’était pas trop poli. Bien qu’il lui ait à présent laissé une belle marge pour faire n’importe quoi, mais bon. Autant répondre à sa question.
Elle ne put s’empêcher tout de même de soupirer. Cette conversation ne lui plaisait pas du tout. On ne pouvait pas donner donner donner sans recevoir. Et d’ailleurs oui, c’était vrai, pourquoi devrait-elle lui répondre, si lui ne répondait pas.

« Écoute je veux bien te dire ce que tu veux, mais les informations ça s’échange. Je ne suis pas obligée de donner donner donner sans que toi tu ne répondes à aucune de mes questions. » Lui indiqua t’elle, dans un reflet de ses pensés.

Mais une pensée la frôla. Peut être avait-il peur d’elle, et s’attendait t’il à que cette offre de nourriture soit truqué. Qu’elle veuille l’empoisonner ou quelque chose ? Ohlala, elle allait vraiment trop loin, dans son petit cerveau.

« Et puis si je te demande si t’as faim c’est parce que j’ai de la nourriture dont je n’ai pas besoin. Donc c’est pour toi. Pas pour t’embêter, ou t’empoisonner, ou je ne sais pas quoi. Je ne te connais même pas ! » Dit-elle.

Autant faire l’effort de clarifier le point.

Tout de même, elle se trouvait un peu vilaine, de refuser à quelqu’un des informations dont il avait surement besoin. Peut être que la seule raison pour laquelle il n’avait pas accepté de répondre était qu’il devait absolument trouver cet individu, et qu’il n’avait que peu de temps.
Elle baissa d’un millimètre les oreilles, un air coupable la prenant. Shit. Mais elle était bien trop têtue, alors elle releva son regard sur le loup, non sans avoir bien regardé son collier, et assimilé laquelle des pattes du loup avait une cicatrice. Avant de relever son regard décidé et têtu vers le grand gris, se focalisant sur ses yeux noirs dont elle ne pouvait discerner la prunelle. Elle espérait qu’il comprendrait qu’elle ne ressentait aucune méchanceté, qu’elle ne cherchait pas à l’embêter, et se sentait un peu mal l’aise à retenir ce qu’elle savait. Dieux, faites qu’il soit gentil et qu’il me réponde pour une fois.

Sujet: Re: Brume du matin ~ ft. Légion Sam 26 Nov 2016, 18:33

Il avait toujours manqué de tact, et il le savait pertinemment. Légion était et avait toujours été extrêmement handicapé lorsqu'il s'agissait d'échanger autre chose que des coups avec les autres. Voilà qu'une fois de plus ses lacunes lui revenaient à la gueule.
L'Autre était décidément un mystère.

Il accueillit son emportement avec ce stoïcisme qui lui était propre. Sans tressaillir ni papillonner des yeux ; tout au plus ses oreilles remuèrent un peu lorsqu'elle haussa la voix. Impossible de déterminer si elle avait pu le voir ou non. Sa mauvaise compréhension des autres le pénalisait une fois de plus : difficile pour lui de décoder le langage corporel, et donc de déceler un indice dans son comportement. Il aurait fait un piètre profiler.
Il lui faudrait travailler ça à l'avenir.

— Excusez-moi, déclara-t-il sobrement lorsqu'elle en eut terminé.

Un point l'intriguait cependant : pourquoi donc aurait-elle été disposée à offrir ainsi sa nourriture à un sombre inconnu, et ce pendant ce qui ressemblait fortement à une période de pénurie ? A moins que la situation actuelle ait été banale et que les locaux soient particulièrement aptes à survivre dans un environnement submergé par une végétation infernale ?

— Ne devriez-vous pas plutôt rapporter cette nourriture à votre clan ?

Il supposait qu'elle en avait un au vu de l'odeur particulière qui imbibait son pelage. A moins qu'elle ne l'ait quitté il y a peu.
Voilà qu'il recommençait à poser des questions. Ca ne risquait pas de débloquer la situation.

— Cela fait effectivement quelques jours que je n'ai rien mangé. On dirait que les proies fuient la végétation.

Pas que les proies, songea-t-il pour lui-même. Il avait lui-même eu affaire à une plante étonnamment agressive, dont il avait eu bien du mal à se défaire.

Sujet: Re: Brume du matin ~ ft. Légion Dim 27 Nov 2016, 18:29

La blanche agita les oreilles, en regardant le grand et sourit. Ahah, il s'excusait ! Ce n'était pas un sourire hautain, moqueur, mais vraiment ravi, et elle agita les oreilles, ses yeux bicolores brillants. Devant sa demande, elle prit la parole :
"Je y a différentes rôles, dans mon clan, les chasseurs rapportent la nourriture au clan, mais ce que je chasse est pour mon usage personnel, il me semble que j'ai donc je droit d'en faire ce que bon me semble !" lui dit-elle, avant de retourner son cou vers l'arrière.

Elle attrapa dans le sac le lièvre, qui sentait un peu le sel, et le retira dans sa place dans son sac, au centre des cristaux de sel qu'elle avait à rapporter encore. Le lièvre entre les crocs, elle s'approcha d'un pas, pour le poser devant les pattes du grand gris aux yeux d'ombre, sans la moindre inquiétude. En vérité, ce n'était pas qu'elle fut bête, mais bien qu'elle ne sentait pas d''animosité envers elle ... Ni envers quoique ce soit en fait. C'était comme si il était vide de sentiments, rien ne se montrait sur le visage du grand, c'était bien étrange.

"... Et moi j'ai choisi de vous le donner. De toute façon, je trouverai de quoi me nourrir plus tard, au besoin. Je sais où aller." lui assura t'elle de sa douce voix chantante.

Puis elle pencha la tête, en écoutant la suite de son explication, ravie qu'il en dise un peu plus, que le minimum nécessaire à sa survie politico-sociale.
"C'est vrai, Everbloom les fait fuir, mais un peu plus loin, dans les terres Séides, il ont tendance à se cacher dans la forêt. Ça peut en faire des proies plutôt faciles" avoua t'elle avec un sourire.
"Mais vous n'êtes pas d'ici, non ? Everbloom, c'est une croissance sauvage, vous l'aurez peut être déjà rencontrée ? Elle est très toxique, alors il faut l'éviter le maximum ... Une fois qu'on est infecté ..., elle soupira, en repensant à sa mère.
" Ça va de mal en pire"

Il était vrai, elle ne le connaissait pas, mais elle ne souhaitait à personne de se faire infecter. De finir comme sa chère maman, semblait être un souhait terrible à dédier à quelqu'un. Elle agita donc la queue.
"Je m'appelle Maisie, et vous ?"

Il n'y avait pas de mal à lui dire son prénom, de toute façon, avec ses étranges petites ailes, elle était facile à reconnaître, avec ou sans nom. Elle pencha alors la tête, pour attendre qu'il mange, l'air très clair du 'tu n'en saura plus que après avoir mangé mon vieux', un léger sourire aux babines.

Ca se tenait, en un sens. Le rôle de chacun était également très codifié et réglementé là d'où il venait : chaque classe savait ce qu'elle avait à faire et s'y cantonnait. S'écarter du droit chemin tracé par la meute aurait été courir au pire ; cependant il n'y avait jamais eu à sa connaissance qui que ce soit pour s'y risquer ou même avoir l'idée de le faire. Hormis Justice bien sûr.
La raison de sa présence ici.
En l'occurrence, le pire, c'était lui, Légion.
Certains se seraient probablement targués d'un tel statut : quand bien même il n'était pas encore officiellement promu chef des armées, il était déjà le fléau qu'on envoyait s'abattre sur les traitres et les opposants. L'homme de main de confiance, celui qui faisait son boulot et le faisait bien. Celui qu'on engageait lorsqu'on voulait un travail bien fait. Son handicap émotionnel l'empêchait cependant d'en tirer la moindre gloire. A la différence de l'antisocial narcissique, Légion ne s'estimait pas vraiment. Il était programmé pour être une machine, il était un outil. Une arme à la lame bien affûtée qui savait cependant rester à la place qu'on avait fait sienne.
La petite différence entre les siens et le peuple auquel appartenait cette louve, c'était que dans sa meute natale, un soldat n'irait jamais chasser sur son temps libre comme cette non-chasseuse semblait le faire. Il aurait fait le soldat, rien de plus. Ce qui justifiait d'ailleurs la médiocrité de nombre de ses futurs officiers en ce qui concernait la traque des proies. Leurs fantassins portaient très bien leur nom : ils étaient grands, larges et puissants, mais malheureusement bien lents et très peu portés sur la discrétion. L'avantage était que les guerriers étaient généralement prioritaires et avaient donc accès aux proies ramenées par les chasseurs les premiers. Ce qui justifiait leur aspect imposant puisqu'ils étaient bien engraissés.
Légion, lui, était plus polyvalent, puisqu'il devait être capable de tout faire. Faute de quoi il aurait probablement été incapable d'arriver jusqu'ici.

Quoi qu'il en soit il peinait à comprendre les raisons qui pouvaient pousser cette louve à chasser ce qu'on pouvait attraper pour elle, alors qu'elle avait probablement d'autres tâches à accomplir. Surtout si c'était pour donner sa proie durement attrapée à un inconnu.
Décidément, il n'était pas fait pour le libre arbitre. Sa place à lui était bien chez lui, sous la montagne, à suivre les ordres de Démos. Il ne voyait pas comment il aurait pu en être autrement.

— ... Et moi j'ai choisi de vous le donner. De toute façon, je trouverai de quoi me nourrir plus tard, au besoin. Je sais où aller.

Les quelques bribes de cartilage et de peau qu'il restait des oreilles de Légion pointèrent un peu plus en avant à l'ouïe de ses mots. Il y avait ainsi des terres abritant des proies quelque part. Certaines n'avaient pas pu traverser la mer, sans doute. Avec un peu de chance il aurait moyen de découvrir où elles étaient.

— C'est vrai, Everbloom les fait fuir, mais un peu plus loin, dans les terres Séides, il ont tendance à se cacher dans la forêt. Ça peut en faire des proies plutôt faciles.

Ne restait plus qu'à découvrir où étaient ces fameuses terres Séides.
Il écouta avec intérêt ce que lui dit la femelle par la suite, au sujet de ces plantes qui semblaient tout dévorer sur leur passage. Et cette histoire d'infection potentielle, qui semblait, à en juger par la manière qu'avait son visage de s'obscurcir en prononçant ses derniers mots, avoir touché quelqu'un qui lui était proche. Un parent peut-être.
Il lui faudrait redoubler d'attention à l'avenir.

— Je m'appelle Maisie, et vous ?

A son tour de parler, visiblement.
Légion n'avait jamais été quelqu'un de loquace. Son incapacité à comprendre les émotions d'autrui le rendait extrêmement méfiant vis-à-vis des mots eux-mêmes : mener une conversation était à ses yeux bien plus épuisant de livrer un combat, tant il se sentait nager en eaux troubles. Les autres s'intéressaient à lui — et il n'aimait pas ça – et attendaient de lui qu'il s'intéresse à eux — chose qu'il avait du mal à simuler puisqu'il estimait que toutes les informations dont il ait pu avoir besoin à leur sujet, il pouvait les obtenir en se contentant de les observer. Chaque tentative était pour lui un échec. C'était d'ailleurs pour ça qu'il n'avait jamais eu la moindre chance de s'intégrer au groupe formé par les autres louveteaux alors qu'il en était lui-même un. La seule personne à ne jamais lui en avoir tenu rigueur et à l'avoir même encouragé malgré sa réticence était Dimitri. Mais ses tentatives de percer l'épaisse carapace que Légion avait érigée tout autour de lui, il les avait payées de sa vie. Piètre récompense pour quelques mots volés.

— ... je suis Légion, fit-il après quelques secondes d'hésitation.

Il finit par baisser le nez vers le lièvre qu'elle avait déposé à ses pattes et le renifla, plissant les yeux lorsque l'odeur de sel vint lui picoter les narines. Après quelques instants d'attente supplémentaire, ses babines se retroussèrent, dévoilant les implants argentés qui masquaient ses canines, et il mordit à pleines dents dans le cou de l'animal, savourant en silence la sensation de la chair qui se disloquait sous ses dents et du sang qui s'écoulait dans sa gueule. C'est à ce moment qu'il réalisa à quel point il était affamé.
Mais il ne pouvait se laisser aller pour autant. Son objectif premier était l'obtention d'informations. Ses intérêts propres passaient après.
Il avala deux bouchées de viande supplémentaire avant de se redresser, se pourléchant les babines.

— Savez-vous comment l'infection se transmet, exactement ? demanda-t-il en repensant à sa dernière rencontre avec ce qu'ils appelaient Everbloom.

Ne manquerait plus qu'il ait été infecté et ne le sache même pas.

Légion. On avait donné un tel nom à un seul loup ? C'était étrange ... mais les prénoms, ici étaient des plus farfelus, des plus étranges.Autrement, comparé à des gens qui c'était nommés après un instrument de musique et une fruit, c'était un bien plus joli prénom. Elle se leva avec un sourire et agita ses oreilles.
"C'est sympa comme prénom !" dit-elle.

Et puis elle disait toute la vérité qu'elle pensait. Mieux ainsi.
Elle avait cru discerner un mouvement du loup, comme un soudain intérêt, alors qu'elle avait parlé d'un lieu où l'on pouvait trouver des proies. Elle n'était pas sure, mais elle pensait. Son idée s’intensifia lorsqu'il s'attaqua à l'animal qu'elle venait de lui passer, et que la faim se discerna enfin dans sa façon d'engloutir le malheureux animal. Elle en trouverait un plus tard, et puis qu pire, elle irait au camp. Mais quelque chose la perturbait, si en effet il voulait se nourrir, et il s'aventurait sur les terres Séides, il se ferait attaquer, ou renvoyé ailleurs violemment, et bien qu'il avait l'air plus que compétent, il n'était pas d'ici, il devait y avoir des choses qu'il ne savait pas. En tout cas, il lui posa alors une question sur Everbloom, sur la transmission de la maladie, ce qui la fit de nouveau soupirer.
"Ha, bonne question ça. En fait nous ne sommes pas surs ... Mais c'est pas aérien, donc tu peux continuer de respirer .... Pfff, sinon on serait tous foutus ..." soupira t'elle encore.
Puis elle leva les oreilles.
"En fait, je dirais que c'est le pus, le pus vert surtout. Donc dans le cas d'une attaque, on si tu veux faire une promenade en 'territoire occupé' ce serait mieux de mettre des bandages sur tes pattes. Parce que c'est dur de s'en sortir sans se battre, et c'est dur de se battre sans mettre des coups de griffe dedans, et donc sans faire jaillir le pus ... le mieux serait de l'éviter. Catégoriquement."

Elle agita le bout de sa queue, avant de lui transmettre ses pensées sur le fait d'aller trouver de la nourriture dans les terres Séides, après tout, elle ne lui avait pas dit qu'il n'en avait pas le droit.
"Euhm, mais pour la forêt en terres Séides ... "
Elle considéra, puis décida de lui dire, il ne pourrait pas alors dire qu'il n'avait pas été averti :
"Les terres Séides sont interdites aux solitaires, comme toi. Et nous avons l'ordre de nous débarrasser des intrus. Bien que je préfère les raccompagner à la frontière, il y en a qui prennent ça à un sens plus ... littéral. "
Moui, il y en avait, effectivement, qui cherchaient à résoudre le problème de la manière la plus définitive qu'il soit. Par la mort de l’intrus. Elle trouvait cela parfaitement idiot. Et si le loup n'était tout simplement pas au courant du fait qu'il n'avait pas le droit au passage ? Pfff. Voilà ce qui arrivait quand on avait des Alpha disciples d'Aka. On avait des baka à la tête d'une meute.

"Et bien que t'as l'air plus que compétent, les loups Séides ne se battent pas seulement physiquement. Nombreux ont des pouvoirs. Il y a des loups qui peuvent se transformer en dragons par exemple ... Et ceux là il ne faut pas les chercher !" s'amusa t'elle avec un petit rire.
Elle s'étira, avant de rigoler et ajouter :
"Donc la seule façon de pouvoir aller chasse là bas c'est de se faire accompagner par un Séide bien connu, respecté ... Il y en a peu qui permettent ce genre de voyage à ce genre de fins. Alors évite d' essayer d'aller chasser là bas." avoua t'elle

— C'est sympa comme prénom !

Si Légion n'avait été si doué — et si bien entraîné – pour dissimuler les quelques bribes d'émotions qu'il était capable de ressentir, il aurait probablement affiché une mine des plus perplexes. Ce n'était clairement pas le genre de réflexion à laquelle il s'attendait vis-à-vis du nom qui lui avait été affecté à la naissance, et pour être honnête il ne s'attendait tout simplement pas à la moindre remarque à ce propos. Chez lui, le nom en disaient long sur celui qui le portait. Assignés par le chef de meute, induits par le don de vision qu'il était seul à posséder, ils étaient un moyen rapide et efficace de deviner quel rang occupait l'autre.
Le sien était clairement militaire.
Sa rencontre avec Dimitri lui avait appris que ce fonctionnement était propre à son clan, ou en tout cas qu'ailleurs, les pratiques pouvaient être plus libres. Cela semblait être le cas ici, à moins que Maisie n'ait eu quelque signification dans un dialecte local.
Mais que répondre ? Épineux problème qui se posait à lui. Légion était avare en remerciements de manière générale : merci était à ses yeux un mot qui ne s'accordait qu'en cas de gratitude. Et la gratitude, il ne savait pas ce que c'était.
Il avait cru pouvoir effleurer le concept du bout des doigts lorsque Dimitri lui avait fait entrevoir la possibilité d'une existence différente de celle à laquelle on le destinait. Une existence libre de contraintes et de sang. Plus que tout, une existence délivrée du regard des autres. Mais Dimitri était mort sous ses crocs et c'était là l'expérience la plus dévastatrice qu'il ait jamais vécue — la seule véritable expérience dévastatrice de sa courte vie, à vrai dire. Lui qui n'avait jamais ressenti grand chose jusqu'alors s'était alors trouvé rongé par un mal auquel il ne pouvait associer aucun mot. La possibilité de toute gratitude avait alors fait place à quelque chose d'effroyable, et le concept s'était éloigné de son esprit pour de bon.
Remercier était alors hors de propos. Aurait-il dû dire merci ?
Y avait-il quoi que ce soit à répondre ? Devait-il répondre, tout simplement ? Pourquoi lui était-il toujours si difficile de s'exprimer alors que cela semblait être un jeu d'enfant pour les autres ?
Il n'eut heureusement pas à être tiraillé très longtemps par l'incertitude puisque Maisie se chargea d'embrayer sur la réponse à sa question. Pas de spores à respirer visiblement mais une probable sève toxique. Lorsqu'elle parla de coups de griffes, les yeux de Légion se baissèrent sur ses propres pattes, dont les ongles étaient dissimulés sous des implants d'argents. En ce qui le concernait, et même si contrairement à beaucoup de guerriers de son clan il utilisait également beaucoup ses crocs pour combattre, il était effectivement difficile de ne pas y mettre les pattes.
Il était sur le point de demander s'ils avaient connaissance d'un moyen de se débarrasser de cet Everbloom lorsqu'elle revint sur ses propos précédents, lui confirmant par ailleurs plus ou moins que les Séides étaient la meute du coin. Ou au moins l'une d'entre elles, il était là depuis trop peu de temps pour le savoir.

Combattre ne lui faisait pas peur, pas plus que la mort. Perdre la vie au combat aurait été le plus grand des honneurs pour un guerrier, et perdre la vie tout court aurait certainement été d'un grand soulagement. Il n'aurait plus eu à se soucier de broutilles, à se battre pour qu'elles ne lui occupent pas tout l'esprit. Le lavage de cerveau n'avait pas été totalement efficace chez lui. Il continuait de s'interroger.
Sa curiosité fut de nouveau éveillée lorsqu'elle fit état de loups possédant des pouvoirs. Qu'entendait-elle par là ? La seule personne dotée de capacités mystiques qu'il ait jamais connue était leur dirigeant, dont le don était soit-disant offert par quelque puissance divine. Celle-là même qu'ils servaient et à laquelle ils consacraient leur existence, celle-là même au nom de laquelle ils pillaient et assassinaient encore et toujours plus sous couvert d'une revendiquée purification. Y en avaient-ils d'autres comme lui ? Servaient-ils le même Dieu ? N'étaient-ils pas seuls ?
Il en avait oublié la faim et le lièvre qui gisait à ses pieds.

— D'où vous viennent ces pouvoirs ?, articula-t-il en se faisant violence pour ne pas la bombarder des mille et une questions qui fusaient désormais dans son esprit.

Y en avait-il beaucoup, des Doués ? En était-elle une elle-même ?

Elle sourit joyeusement, radiante dans cet endroit si lugubre, ses jolis yeux pétillant de vie. Elle n'aimait presque rien de mieux que partageait ce qu'elle savait avec les autres, surtout si elle pouvait les aider. Elle avait déjà vu beaucoup de loups nouveaux écarquiller leurs yeux en apprenant des pouvoirs des loups, et l'existence des dieux. Elle émit donc un petit rire amusé, devinant qu'il devait être curieux. A part si il ne l'était pas. Il était quand même très haut placé, dans l'échelle de l'étrangeté.

"Les pouvoirs ? Ils viennent des dieux ! Ces dieux, ils sont réels, vraiment, j'en ai vue une, on peut aller devenir un de leurs disciples ! Et en échange, si on réussit à passer leur défi, on peut porter un glowstick qui les représente, et ils nous donnent un pouvoir en échange de notre loyauté !" elle le laissa digérer l'information. Fille d'Archiviste, elle avait eu le droit à toute la culture générale dont elle avait besoin, et même quelques kilos en plus.

"Il y a plusieurs dieux qui peuvent proposer des épreuves! Pour tout te dire il y en à 7 , chacun représente un trait de caractère particulier ! Ils sont les suivants :"
La louve étain aux cheveux blancs et au chapeau noir et or s'assit par terre.
"Il y a Moiro, ou la Tigresse."
Elle dessina le signe de la déesse sur le sol, avec une griffe.
"Elle donne un glowstick rose, et représente le charme et la grâce."
Elle continua, dessinant le sigle de chaque dieu après l'avoir nommé :
"Aka, le Grizzly, qui valorise la force et l'endurance, donne un glow rouge. Mido, le Raptor, évalue l'intelligence et la vivacité d'esprit, et donne un glowstick vert. Kiro, l'Anaconda, est le dieu pour les loups agiles et rapides, avec un glowstick jaune. Dairo, quant à elle, est une déesse de la ruse, son nom l’indique puisqu'on on l'appelle aussi la Renarde. Elle donne un glowstick orangé. Il y aussi Yurai, déesse de la sagesse, nommée la Corneille, violette." lui indiqua t'elle, avant de mettre en avant sa patte antérieure gauche, sur laquelle brillait son bracelet, qui comportait comme joyeux central un cristal brillant d'un bleu fluorescent.

"Et finalement il y a la déesse dont je suis disciple, Ao, la Dragonne, qui prend les loups mentalement forts et déterminés, qui délivre un glowstick bleu."

Elle sourit, ses oreilles pointés en avant, ravie qu'il montre un peu d’intérêt pour ce qu'elle disait. C'était si sympa de se sentir écoutée. En ce moment, pour l'écouter, elle n'avait que Ronaldo, et il n'écoutait pas beaucoup. Celui ci, d'ailleurs s'était posé sur son dos, en un haut particulièrement sportif, pour ce poulet qui préférait dormir. Mais maintenant qu'elle était assise, il était délogé, et était venu se planquer entre les pattes avant de sa maîtresse-qui-le-nourrissait, masse de plumes avec l’œil mauvais. Il avait bien vu comment le petit lapin y était passé, et n'avait pas du tout le désir de la suite dans sa quête des entrailles du loup-chelou.

"Un glowstick, ça peut être n’importe quoi ! Un collier, une chaîne, un piercing, même un tatouage ! Mais ça brille de la couleur du dieu."
Maisie releva les yeux vers le loup, s'étant attardée sur son animal de compagnie tout-choupi.
"Je peux t'en raconter plus si tu veux, sur les pouvoirs qu'on peux avoir, les règles ..."

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