La cage dorée [Pv.Maisie] | FINI

Maisie

Elle était fatiguée d’avoir couru, ayant ENCORE fait du shopping de plantes et ayant du s’échapper d’un campement de plantes carnivores à une vitesse de sprint qu’elle ne s’était jamais connue avant. Il faisait nuit, et les mines, toujours pleines de malades, s’afféraient moins qu’à l’ordinaire, plus ayant permis une brève pause, de laquelle elle profita pour aller voir le prisonnier. Elle n’avait jamais aimé comment on traitait les solitaires, les brethens, et encore moins les omégas, mais heureusement, celui-ci allait plutôt bien. Elle apportait la nourriture de la soirée, qui comportait d’un jeune lièvre qu’on l’avait envoyé chasser juste avant de rentrer. Elle s’approcha, et l’entendit apostropher le vide. Ohlala, quelle solitude il devait endurer, le pauvre. Elle tourna autour d’une stalagmite, et s’approcha du loup qui était assis dans sa cage, pour seul crime d’être différent. Restant de bout à quelques pas de lui, elle l’observa. De couleurs clairs, il la regardait, comme s’il se disait ‘ouiii de la compagniie’ et elle se décida qu’il ne pouvait être si horrible que ça. Elle avait travaillé avec lui, déjà, et elle se confirmait qu’il n’avait rien de mauvais et violent.

« Bonsoir ! » Lança t’elle, en guise de salut, s’approchant d’un pas décidé, légèrement rebondissant. Soit, elle avait ses chaleurs, mais il était enfermé, alors elle ne craignait rien. Et surtout, il ne craignait rien, malgré l’odeur sucrée délicieuse, plus intense que chez les autres louves qui l’entourait.
Elle vint s’asseoir devant les barres, de l’autre coté du rideau de fer, et pencha la tête.

« Ça va ? Ça doit pas toujours être cool d’être enfermé ici alors que tout le monde peut sortir… » Murmura t’elle.

Elle ne savait pas si elle avait le droit d’entretenir une conversation avec le prisonnier. Mais ce n’était pas comme si elle le laissait sur le territoire, il était enfermé, et au pire, elle dirait qu’elle le questionnait pour savoir s’il savait des choses sur les plantes. Et plus elle s’en voulait. Même si ce n’était pas du tout sa faute qu’ »il était enfermé là. Mais il était surement séparé des personnes qu’il aimait, sans pouvoir les voir, ni savoir si elles allaient bien, ou si les plantes les avaient eu. Elle ne voulait pas qu’il se sente encore plus seul.
Alors elle se décida de rester parler avec lui autant qu’il le voudrait.

« Mais, avec toute cette végétation fofolle, t’es plus en sécurité que la plupart d’entre nous ! » sourit elle, tristement.

« Oh, d’ailleurs ! … » Souffla t’elle, en se rappelant de quelque chose, et en tournant la tête, sortant le lièvre de sa sacoche, et de le lui tendre à travers les barreaux, en y passant son museau blanc, en attendant qu’il le prenne.

Elle agita ses oreilles, contente et souriante, avant d’hausser un sourcil. Pourquoi est-ce qu’il disait un mot hors sujet au milieu de sa phrase ? Elle décida de passer sur l’affaire, et agita doucement la queue. Il avait l’air plutôt heureux d’être avec elle, ce qui lui pinça le cœur. Être avec quelqu’un de joyeux la rendait toujours heureuse, depuis qu’elle avait l’âge de différencier la tristesse de la joie chez les autres.

« Moi ça va, je suis un peu fatiguée … Je fatigue vraiment vite ces temps ci ! » s’exclama t’elle, un peu embêtée. Elle ne pouvait plus courir aussi longtemps qu’avant, et vraiment, ça l’embêtait beaucoup, elle n’avait pas envie de dire à Roy qu’elle commençait à fatiguer lors de ses missions. Elle avait trop peur que ça pouvait être un signe de la maladie. Mais elle ne sentait aucun autre symptôme pourtant, alors elle ne pouvait se décider ce qui n’allait pas.
Elle se sentit désolée qu’on le laisse autant tout seul, voué à sa solitude, mais elle lui tendit tout de même sa proie, et frissonna alors qu’il effleurait son museau, mais moins qu’avant. C’était toujours les chaleurs mais … quelque chose bloquait maintenant, quelque chose de … presque physique. Les hormones étaient là, mais elles se l’emportaient pas.

« De rien ! C’est normal ! » Dit elle en souriant. Cela de venait pas vraiment d’elle, même si c’était elle qui le lui apportait, après tout, mais bon, sa joie lui réchauffait le cœur.

Elle sourit un peu, gênée. Jolie ? Gentille ? Elle rougit, confuse et touchée, cachant un peu son visage derrière ses mèches de neige, qui aurait fondues si elles étaient vraiment des cristaux de glace, sous la chaleur de son visage rougi.

« …merci, Tu es très beau aussi tu sais … » murmura t’elle, en lui jetant un coup d’œil.Son sourire revenant doucement.

Moui, il n’était pas moche du tout, avec ses yeux très clairs, son charmant sourire et de plus, son enthousiasme à l’avoir vue l’avait réellement touchée lorsqu’elle était venue le voir. Elle sentit son cœur s’emporter un peu, c’état si gentil de se savoir appréciée, et ces temps ci, si peu de personnes ne lui accordaient autant d’importance. Elle hocha la tête à sa proposition, ne voulant pas lui en voler, mais elle avait réellement faim.
« Juste une bouchée, s’il te plait, je suis vraiment fatiguée. » Lorsqu’elle en eut reçu le signe, elle passa son museau entre les barres et lui en piqua une petite bouchée, qu’elle grignota, et alors quelque chose bloqua.

Berk ! Ca n’avait pas du tout le goût dont elle se souvenait ! Elle fut prise de nausée, mais avala quand même, ne voulant pas semblant impolie, une grimace lui tiraillant le visage. Qu’est ce qui lui arrivait donc ? Avec la peur de la maladie, aucune autre solution, dont une qui pouvait être évidente ne lui sauta à l’esprit, et elle se contenta de tousser.
« Pardon » s’étouffa t’elle, en toussant, devenant un peu verte, dégoutée.
« Ouuuuuh mais je n’ai jamais détesté le lapin, qu’est ce qu’il m’arrive ? » Murmura t’elle, une fois calmée, en s’appuyant lourdement sur ses pattes avant, et en soufflant.

Elle toussota, s’éclaircissant la gorge. Il sur-réagissait un peu, dites donc. Mais quelque part, au lieu de l’embêter, de l’ennuyer, il la rassurait. Elle n’aurait pas du paniquer comme ça, intérieurement. C’était surement bénin, et les idées du mâle clair escalèrent si dramatiquement que la situation finit par lui devenir un peu comique, l’air calmée, et un peu rassurée, elle secoua a tête, face à ses dernières exclamations.

« Ne t’inquiète pas, je SUIS docteur. Si le lapin était malade je l’aurais vu de suite. Et puis je n’ai pas encore vu de rongeur, mammifère autre qu’un loup étant malade … » ajouta t’elle.
« Alors t’as ma parole, tu ne va pas devenir un légume. C’est juste moi qui doit avoir un problème. »
Mais sa pensée la piqua. Pourquoi dire qu’il deviendrait une plante ? Il ne devenait pas une plante, il serait juste malade et terrassé par la fatigue et la fièvre, d’autant que par la perte de pilosité. Pourquoi pensait-il ça ? Pourtant il avait vu les malades ?
Bref, ce n’était pas le temps de lui apprendre de vocabulaire d’un savant. Il fallait vraiment qu’il se clame. Elle voulut l’apostropher, mais se rendit soudain compte. Elle ne connaissait pas nom nom. Cela allait lui compliquer la tâche, connaître le nom de quelqu’un aidait toujours à lui donner un sentiment de rapprochement, et amorçait la descente.

« Tout va bien, okay, euhm …. Monsieuuuur … ? »
Il la regardait toujours de ce regard étrangement clair, et gloussa un peu, en se rappelant ses paroles.
« Et oui, la vie d’une plante doit être plutôt ennuyante ! » s’amusa t’elle, ses yeux formant des accents circonflexes, de cause de son joyeux rire.

Elle lui sourit franchement, en l’entendant dire. Oh oui, ça n’aurait pas été sympa, de se retrouver du jour au lendemain coincé dans la peau d’une plante, mais la soupe, c’était bien pire ! Berk. Mais tout de même, il « s’inquiétait » pour elle. Elle n’était pas vraiment sure de ce que c’était, mais ça ressemblait à de l’inquiétude. Tout de même, son cerveau cogitait ce qui venait e lui arriver, et cherchait une solution, une maladie, un problème qui aurait pu lui causer ça.

Elle pencha les oreilles en avant, il allait falloir être directe, il n’avait pas saisi le sous entendu « mais comment tu t’appelles ?!? »
« Tant mieux ! Tu t’appelles comment d’ailleurs ? » Demanda-t-elle de son étrange voix mélodieuse, avant de conter :
« Moi c’est Maisie, j’ai 1 an et demi, et je suis Séide et, comme je l’ai dit précédemment, savante ! Mais je suis forgeronne dans mon temps libre ! Et j’ai un poulet de compagnie, Ronaldo ! Mon frère, c’est Roy, celui avec qui tu as travaillé il me semble. Ronaldo, tu as dû le voir, il a peur de presque tout, à part la nourriture ! » dit elle avec un gloussement, avant de continuer :
« Il traîne tout le temps entre les pattes de Roy, le loup tout blanc, si tu ne voit pas qui c’est ! » Elle ne savait vraiment pas pourquoi elle se mettait à se confier comme ça. Peut être parce qu’elle appréciait le loup un peu hyper actif, au dialogue étrange, mais c’était aussi pour aider son cerveau à réfléchit, a trouver la solution à l’énigme du soudain manque d’appétit par rapport à un mets qu’elle avait toujours aimé. Elle était sur que sa mère avait dit un mot au deux sur ce genre de chose, une fois, a propose des louves …
« Et toi donc ? » demanda t’elle, assise, ses doigts pointant vers le plafond de roche.

Puis elle soupira en baissant les oreilles.
« Je ... ne sais pas trop ce que j’ai, j’y réfléchis … je devrais savoir pourtant … J’étais sure que ma mère m’en a dit quelque chose … Ma mère elle est malade, elle a été touchée par une plante, c’est la louve grise aux longs cheveux blancs ondulés. Elle s’appelle Romance. » Dit elle encore, en soupirant. C’était douloureux de se rappeler l’état de sa mère, et que, malgré les efforts, son état ne s’améliorait pas du tout. Cela l’attristait, à vrai dire. Mais bon, elle ne voulait pas perdre cet entrain soudain à parler, bavarde comme elle était, et elle leva de nouveau les yeux vers Tweet, et sourit.

plumes repliés sur le dos. Mais il lui avait aussi rappelé qu’il était prisonnier. L’avait-il fait exprès, pour la faire culpabiliser ? Savait-il son dégoût profond de cette manie d’enfermer les loups différents ? Mais elle raya cette possibilité, quelque chose chez son loup émanait de l’innocence, et elle ne pouvait s’empêcher de lui faire confiance, presque bêtement. C’était bien ces loups las, les plus dangereux. Ceux qi vous font croire qu’ils sont vos amis, mais retournent leur fourrure au dernier moment.
Mais Maisie voyait que du bien en lui, et n’imaginait pas qu’il soit teinté de plus petit mal.

Et il semblait si sincèrement désolé d’apprendre que sa mère n’allait pas bien, et semblait confiant que la louve allait s’en remettre. Un élan de chaleur et de reconnaissance s’empara de la louve étain.

Il se prononça alors sur ses problèmes, d’un air convaincu, et alors que sa pensée s’étalait, Maisie fit une tête surprise, la bouche un peu ouverte, surprise par son avis, un sourcil arqué.
« Euuuuh …. »
Elle pencha la tête, l’air un peu dépassée, et très amusée par son commentaire. D’où il lui disait ça comme ça ? Elle lui sourit en penchant la tête. Il était adorable ! Lui au moins ne faisait pas genre qu’il savait tout et qu’elle était trop jeune pour tout.
« C’est normal … j’ai mes chaleurs … donc je suis capable d’avoir des louveteaux si jamais … enfin bref ! Ca risque pas d’être ça, je n’ai pas de compagnon » lui assura t’elle avec un sourire.
« Et puis ce n’est pas le genre de chose qu’on oublie » ajouta t’elle, avant de sourire de nouveau.

Elle s’allongea en sphinx par terre, agitant le bout de la queue, et s’appuyant contre les barreaux de la cage. Elle se sentait mieux ici, il était si rassurant par rapport aux autres loups, dans son innocence.
« Dit, tu veux faire quoi quand t’es plus grand... ? Quoique, t’es déjà grand ! » S’exclama t’elle, en retournant sa tête vers lui avec un sourire radieux. Elle aimerait bien en savoir plus sur lui, et avec un peu de chaque, quand ils le relâcheraient –ils avaient intérêt de toute façon, il n’avait rien fait de mal- ils pourraient être amis ! Ce serait vachement sympa, et puis en ce moment, avec sa famille éparpillée, elle avait besoin d’amis.

La grise étain agita ses oreilles toutes fines, et cligna des paupières. Différente des femelles avec leurs chaleurs ? Son cerveau semblait se figer lentement, et une douleur lui caressa les tempes, alors que quelque chose de désagréable se formait dans son esprit. Tweet avait raison. On oubliait des choses, et ces derniers temps, elle avait des souvenirs qui lui échappaient, des suites de faits qui perdaient leur logique par rapport à la terre, et a la rotation normale de l’univers. Elle sentait comme une pression dans sa tête, la douleur se faisant comme une sirène d’alarme.
Elle l’ignora, se concentrant sur ce qu’il disait, mais quelques unes de ses paroles lui échappèrent, mais tout de même, il l’entendit parler de quelque chose sur les Brethens, le lui du futur, tout ce qui pouvait arriver.
Tout ce qui pouvait arriver. Et si c’était ça ? C’était comme si ses entrailles étaient devenues liquides, et coulaient d’entre ses côtes pour se répandre lentement sur le sol autour d’elle, lui formant une marée de parfaite désolation, où personne d’autre ne pouvait la rejoindre. Et ce froid, dans le dos, comme la force de la peur qui respirait derrière elle.
« Et toi, qu'aimerais-tu faire plus tard, ne serait-ce que dans cinq minutes ou demain ~ ? »
Elle sursauta presque, tournant vivement un visage marqué de peur vers le loup qui se roulait par terre en tremblant. Ses pupilles étaient rétrécies à l’état de fentes, et elle était sure qu’on devait entendre son cœur marteler à travers le sol. La question lui passa totalement par-dessus la tête, tout ce qu’elle savait, c’était qu’on lui avait adressé la parole, et elle répondit, sa voix tremblante, des larmes lui montant aux yeux, alors que quelque chose de certain lui tirait les entrailles, quelque chose qu’elle aurait du savoir. Maman lui en avait déjà parlé.

« Je … Et si je suis enceinte ? » Demanda t’elle.

La voix mélodieuse était devenue vide, effrayée, et c’était un peur terrible qui s’exprimait par la fine louve grise aux longs cheveux blancs, à au chapeau noir, qui était allongée là, comme un sphinx fait de pierre et d’effroi.

Une question anodine, qui mettait pourtant sa louve dans tous ses états. Twitchell la regarda curieusement, lorsque Maisie tourna vivement la tête en sa direction. Ses yeux s’étaient réduits à l’état de fentes, à la façon d’un chasseur en traque sur sa proie. Elle semblait mal. Stressée, angoissée. Si lui n’était pas un loup bien malin, il savait déchiffrer avec un certain brio. Altruiste, tourné vers autrui, son empathie faisait actuellement naître en lui une désagréable sensation.
Elle n’allait pas très bien, la gentille Maisie.
Elle était blême, ramené à ce que blême pouvait bien être pour un loup. Et ses yeux brillants, menaçant d’en faire couler des larmes.

« Je … Et si je suis enceinte ? »

C’était d’une façon effrayée, acculée face à une vérité qui se dessinait alors devant elle, qu’elle venait de lui avouer ça.
Twitchell se retourna sur le ventre avant de se relever, s’approchant de la grille. Il aurait aimé la retrouver, pour se montrer réconfortant. Mais il était coincé là, dans cette cellule exiguë ne lui permettant pas de faire grand-chose.
Se recouchant à nouveau, il vint passer son museau entre deux barreaux, déposant une brève lèche sur la patte de la louve dans un geste se voulant réconfortant.

« ...Est-ce que ça serait si triste que ça, si c'était le cas ? »

Ça voit s’était faite tendre, douce. Il ne voulait pas la voir triste ! D’une façon tout aussi sincère qu’était sa personne, il reprit.

« Enfin… Nombreuses sont les louves et les loups à vouloir des louveteaux ! Et pleins de femelles ont déjà eux des bébés avant toi, tu trouveras de l’aide auprès d’elles ! Et tu es gentille, en pleine santé, tu auras des enfants sains et beaux ! »

Twitchell lui adressa un doux sourire, remuant en un mouvement lent sa queue. Ses babines se tirerent en un sourire un peu malicieux, reprenant.

« Et puis il y aura bien un enfant pour ressembler un peu au papa, ou un loup capable de te le dire, si c’est ça qui t’inquiète, de ne pas savoir de qui tu peux bien porter les petits ! »

Pas de lui, en tout cas, ça il pouvait bien le lui certifier si elle voulait ! Penchant un peu la tête sur le côté, toujours un sourire sur les babines, il termina en posant ses yeux clairs dans les siens, glissant ses pattes sur les siennes en un contact amical.

« Allez… Sèche tes larmes ! Je suis avec toi ! »

Il aurait voulu lui promettre son soutien futur, le lui promettre, mais sa condition au sein des Seides était précaire. Quand bien même que lorsqu’il serait libéré, il reviendrait sans doute la revoir, Tweet appréciait beaucoup la louve claire après tout.

Maisie le regarda. Elle ne pouvait pas avoir à l’idée qu’elle ne serait pas triste si elle avait un tel enfant. Comment l’expliquerait-elle à ses parents ? A son frère ?
Et à elle-même ?
Il lui lécha la patte, et elle rougit surprise, en le regardant à travers les barreaux. Ces SATANÉS barreaux. Pourquoi y était-il ? Elle aurait tellement voulu le laisser sortir, c’était horrible de maintenir des loups en cage comme de malheureux animaux. Bien qu’ils soient tous des animaux, cela lui semblait si injuste qu’il se retrouve là. Surtout lui. A qui avait-il donc fait de mal ?
Elle le regarda, et baissa les oreilles, triste, avant de sourire un tout petit peu. Gentille et pleine de santé. Il était adorable. Elle se sentit rougir, devant la douce sincérité du mâle, et son calme qui la rassurait un peu. L’idée de l’enfant n’état pas oubliée, évitée, mais là, sujette à la discussion centrale. Mais ne l’effrayait plus.
Mui, il y en aurait peut être un qui lui dirait, ou elle aurait un enfant qui lui ressemblerait, Tweet avait raison, il ne fallait pas paniquer, il fallait rester calme, et laisser les choses arriver. Surfer la vague du monde, puisqu’on ne peut pas toujours la contrôler.
Mais elle était si jeune ! Comment arriverait-elle à gérer une enfant, alors qu’elle-même était toujours une enfant ? Bon, pas vraiment, mais elle pouvait être une grosse gamine parfois ! Elle se sentit de nouveau mal à l’aise, et baissa la tête, avant de sentir ses pattes toucher les siennes. Il était si doux … Personne n’avait jamais été comme ça avec elle.
Personne outre que sa maman et son frère. Mais boooon ce n’était pas pareil. Même Ronaldo n’était pas aussi gentil.

« Allez… Sèche tes larmes ! Je suis avec toi ! »
Elle sourit un peu plus, avec un petit bruit d’amusement de reconnaissance, elle glissa une patte de près des siennes, la levant pour essuyer ses yeux contre son avant-bras, avant de la reposer près de celles du loup clair aux jolis yeux clairs, et de se pencher et de poser sa tête près des griffes du loup.
« Merci Tweet …. » Dit elle, de sa voix, un peu calmée, mais reniflant un peu quand même contre les larmes qui lui montaient à la truffe.
« Mais … comment arriverai-je à être une bonne mère ? Et si ce loup n’est pas avec moi maintenant, est ce qu’il va assumer l’enfant ? Je ne sais pas si je ferais un bon parent … surtout … surtout toute seule … » avoua t’elle.
Elle, elle avait eu un père et une mère qui s’aimaient très fort, d’un amour qui l’avait inspirée pour toutes les choses dans la vie, mais … Elle n’avait personne qu’elle aimait très fort comme ça. Elle aimait bien Tweet, et se sentait incroyablement proche de lui, pour un loup dont elle venait de faire la connaissance, et qui se trouvait dans une prison, mais il n’y avait personne pour elle qui soit … Comme papa était pour maman.
Elle regarda le loup de l’autre coté du rideau de fer, triste.
« J’ai même pas deux ans, je les aurais tout juste quand elle naîtra …. Je ne sais pas comment être maman moi … » ajouta t’elle à son premier aveu, avec cette inquiétude qui brillait dans ses prunelles entourés de doré et de bleu.

A ses paroles, la louve esquissa un petit sourire, ce qui eut pour effet de le faire sourire lui aussi, rassuré qu’il était de voir qu’elle allait un tout petit peu mieux. Ah, il avait réussi sa mission !! Après avoir séchée ses larmes de sa patte, elle vint poser sa tête près de ses pattes. Il aurait aimé venir se coucher près d’elle, pour lui faire un câlin et se montrer plus réconfortant encore. Mais il était enfermé, toujours et encore. A moins qu’il ne demande à Colette de le faire un peu sortir… La louve le remercia alors, et cela le surprit un peu.

« Oh… Mais de rien Maisie, c’est normal ! »

Et puisqu’il était aujourd'hui le conseiller de la louve, celle-ci vint se confier encore à lui, lui parlant de ses craintes, de ses appréhensions quant à son probable avenir maternel. Arriverait-elle à être une bonne mère ? Le mâle assumerait-il l’enfant ? Serait-elle un bon parent, surtout seule ? Elle lui avoua enfin qu’elle aurait juste deux ans lorsqu’elle naîtrait… Elle ? Pas ils naîtront, non, une unique femelle !

« Hi, tu sais que tu attends une fille ?? »

Emballé par cette idée quand bien même il ne faisait pas partie de la famille de la future maman. Cessant de s’agiter derrière ses barreaux, il retrouva un semblant de calme et reprit alors, revenant sur ce que lui avait dit la louve.

« Et puis… Tu ne seras pas seule ! Ta maman, ton papa, ton frère, ils t’aideront tous j’en suis sûr ! Puis tu peux déjà apprendre maintenant à être maman, en te basant sur l’éducation que t’as donné ta propre maman, en demandant conseils aux nourrices de ton clan, en lisant des livres à la bibliothèque ! Tu es une louve intelligente, tu t’en sortiras ! »

Oui ! Twitchell en était persuadé !

« Si tu veux je pourrais même t’accompagner à la bibliothèque, j’adore y aller ! Si je demande à sortir une journée, on me laissera peut-être ! »

Il connaissait bien les rayons de la bibliothèque, aussi se sentait-il à même de l’aider.

Elle jeta son regard bleu et doré à l’entrée de la grotte, vers là où les malades sévissaient, avant de retrouver le regard du loup beige clair et brun aux beaux yeux, et de soupirer.
« Non, je ne sais pas … Mais peut être que c’est une fille … Peut être que c’est une mâle … Peut être même qu’il en aura plusieurs … Oh dieux … T’imagines si il y en a plusieurs ? » Dit-elle soudain, une inquiétude encore plus grande se peignant sur son visage d’ange grisâtre bordé de chevelure de neige. Plusieurs gamins d’un coup ! Quelle responsabilité ! Moins il en aurait, mieux ce serait.

Elle hésita, face à ses déclarations, mais il y avait du sens dans ses paroles, d’une certaine façon. Même si elle n’était pas sa mère, si elle essayait de l’imiter, ses enfants ne pourraient pas être pires qu’elle, ou que son frère non ? Elle l’espérait en tout cas. Elle ne saurait pas faire autrement.

« La … bibliothèque ? » demanda t’elle, surprise par ce qui lui apparaissait comme un changement soudain de sujet.
« Pour quoi y faire ? » Demanda t’elle, en fronçant un peu les sourcils. Que voulait-il donc faire dans la bibliothèque ? Éduquer des enfants ? Accoucher ? C’était un endroit étrange à proposer ainsi. Elle fit un petit sourire, dans le genre du « euh … nope, je n’ai pas compris là ».
Tout de même, c’était gentil de proposer de l’accompagner, bien qu’elle ne comprenne pas trop pourquoi il voulait l’accompagner.
« Mais je veux bien y aller avec toi ! » Ajouta t’elle d’un sourire, ses yeux redevenant doux et calmes, face à l’innocente créature de la cage.

Elle sentit son cœur se serrer, et sans qu’elle puisse trop s’en empêcher, elle demanda de sa voix mélodieuse et douce :
« Si ils te relâchent, on pourra se revoir ? Je n’ai pas envie de te perdre si tu arrives à repartir chez les Brethens … « avoua t’elle en baissant un peu les oreilles. Ce serait vraiment dommage qu’il parte. Soit, elle avait des amis, mais personne de gentil et doux comme lui. Il lui manquerai, certainement, et sans aucune issue à sa tristesse, elle ne saurait quoi faire.
« D’ailleurs, pourquoi les Brethens et les Séides ne peuvent-ils s’entendre, à ton avis ? » demanda t’elle. Elle en revenait à la base du sujet. Pourquoi sont-ils obligés de te mettre dans une cage ? Comment changer cela ? Comment les faire s’entendre ?

Maisie sourit un peu. Bien évidement qu'elle avait joué avec son frère.  Si souvent. Tous les souvenirs lui revinrent et recouvrir entre d'une douce couverture l'inquiétude, telle la neige quant elle recouvre l'herbe de sa blanche douceur. Les souvenirs d'avoir fait la course pour faire des câlins à maman, d'avoir toujours perdu, et d'avoir si souvent boudé son "petit frère jumeau" pour lui piquer la place. Les moments avec Ronaldo le poussin, à courir après la boule de plumes dorées qui malgré sa taille se taillait très vite des environs de son adorée maîtresse. Elle se rappelait des moments passés à jouer à la bagarre avec Roy, à rire, à se pourchasser... et son visage s'éclaircit d'une douce lumière. Ça ne pouvait pas être si terrible de devenir maman. Et puis Tweet avait raison, Roy serait toujours là pour l'aider.

Mais non. Ce serait plus jamais comme avant, pour sur. Elle soupira en baissant un peu les oreilles, mais rien ne restait pareil. Elle avait le choix. Elle pouvait ignorer les enfants qu'elle aurait, les abandonner à la naissance, quelque part, dans l'espoir que quelqu'un s'en occuperait... ou alors elle pouvait regarder la vérité en face. Assumer ses enfants, et les aimer, les chérir.  Son coeur penchait vers la deuxième solution, mais qui lui semblerait un jour trop dure à remplir.
Tout de même elle sourit quand il lui assure qu'ils pourraient se revoir, si un jour il était libéré. Elle avait hâte.

Mais elle rebondit sur ce qu'il venait de dire avant.

"Des noms ! Oh ... mais je peux en imaginer plein ! Dit, si toi tu avais des enfants tu les appellerait comment ?"
Elle posa son museau sur les pattes du loup, toujours légèrement en dehors de la cage, réfléchissant, avant de relever le museau.
"Si j'ai des filles je les appellerai .... Véritiss.... Sianna ... ou Thyara et des fils ... Socraytès ou Pythagore " avoua telle à avec un petit sourire.

Puis elle l'écouta parler des Séides et des Brethens, et fut prise d'un élan d'affection pour ce clan qu'on lui avait appris à haïr. Elle eut soudain l'impression d'être du mauvais côté des terres, son coeur serré.  Un clan ou elle n'aurait pas de maîtres, pas d'Alpha-tyran, et ne verrait aucun loup en cage ? Ça lui semblait tout simplement trop beau pour être vrai... et son clan lui manquait ? De nouveau, elle sentit cet élan d'affection  et de douceur, avant de murmurer tout doucement:
"Je ferais tout ce que je peux pour qu'ils te laissent partir et rentrer chez toi..."
Et son coeur y était.  Elle ne pouvait écouter ce que lui disait son cerveau, le devoir qu'elle avait envers ses alphas, dont l'un était malade lui semblait si petit, comparé au devoir qu'elle avait envers son coeur. Si on lui en donnait l'opportunité, elle relâcherait de suite le jeune Brethen.

Quelque chose ce serra en elle. Ça ferait d'elle une traîtresse.
Et devrait elle fuir son clan ? Alors qu'elle allait avoir un enfant ? Et ce loup, qui lui avait donc donné des enfants ... ou était il ? Comment pourrait-elle le retrouver ? Son être se remplit de questionnements.

Petit à petit, Twitchell sentait la louve se calmer, se faire lumineuse, moins appréhender le fait d’être mère. Oui, ça n’était pas une fatalité ! Un accident, certes, mais pas une fin en soit. Elle s’en sortirait, il en était plus que certain. Trop de paramètres lui était après tout favorable. Elle faisait parti d’un clan, était intelligente et en bonne santé, dans une famille qui lui semblait ouverte et gentille. Le fait de savoir qu’ils se reverraient une fois qu’il se verrait libéré sembla aussi la conforter dans un futur appréciable, au vu de son sourire.

Finalement, la louve n’avait pas besoin de livres, pour trouver des noms, elle en avait plein en tête. Lui demandant au passage comment lui appellerait ses enfants. Mmh. Twitchell secoua la tête à cette question. Mauvaise idée, qu’il ait des enfants, alors non, il n’avait pas de prénoms en tête. Il aurait préféré être stérile que de savoir qu’il pouvait potentiellement engendré une descendance. C’était une injustice : certains loups qui auraient faits les meilleurs parents du monde ne le pouvaient biologiquement, alors que lui, avec sa bêtise, ses tares, son irresponsabilité en aurait été capable.
Twitchell se redressa, les oreilles braquées en avant, reprenant contenance.

“ Sianna et Thyara, c’est des jolies prénoms, j’aime beaucoup ! ”

Simple, à l’écoute agréable. Oui, c’était les prénoms qu'il préférait parmi ceux qu’elle venait de lui citer.
Avec douceur, la louve lui souffla alors qu’elle ferait tout son possible pour qu'ils le libèrent. Twitchell hocha la tête, les yeux plissés, l’air content.

“ Merci, c’est très gentil à toi !! Mais Paprika avait dit que je pourrais sortir dès que quelqu'un de ma famille ou de mon clan viendrait me chercher ! Mais avec Everbloom c’est pas très pratique… Enfin peut-être que si je lui demande de sortir elle me laissera ! ”

Après tout ça faisait déjà longtemps qu’il était ici ! Et Paprika ne semblait pas bien hostile, elle accepterait sans doute de le laisser filer, il avait purgé un sacré temps déjà. Du moins, si on ne lui faisait pas payer le crime commis par son père, quand bien même lui n’était pas au courant de tout ça, et que leur parenté était ignoré par la plupart.
Remuant la queue, Twitchell pencha la tête sur le côté, posant ses yeux clairs sur la louve, la fixant d’un air doux.

“ Dis Maisie, tu me présenteras tes enfants ?? J’aimerais bien les rencontrer, j’aime bien les petits et je m’ennuie souvent quand je suis tout seul ici ! ”

Ainsi ça serait l’occasion de se revoir, de parler, et de lui présenter ses enfants, ça serait vraiment bien ! Twitchell était ravi d’avance.

Elle leva la tête d’un peu, en notant les prénoms qu’il appréciait dans un coin de sa mémoire, son inquiétude fondant comme la neige au soleil. Elle se sentait plus à l’aise, plus calme, plus décidée à affronter le futur qu’elle ne l’avait été auparavant. Elle agita ses fines oreilles, alors qu’il lui expliquait les termes de son emprisonnement. Alors comme cela, Paprika voulait bien que quelqu’un vienne chercher le beige aux cheveux de gris et le laisserait partir ? Mais ça n’avait pas de sens …. Les solitaires ou les Brethens qui passaient sur le territoire étaient de suite enfermés dans les mines, alors un membre de sa famille, venu pour le libérer ne se trouverait-il pas tout simplement dans la cage avoisinante ? Elle allait expliquer son idée au Brethen, mais elle décida que non. Il fallait croire en l’honnêteté de la femelle Alpha, et si elle n’y croyait plus, elle pouvait tout simplement quitter les Séides, et aller chez ces Brethens, si mieux élevés, il semblerait. Elle n’arrivait presque plus à l’appréhender. Elle avait l’impression d’avoir vécu un mensonge. Comment se faisait-il qu’on lui avait toujours dit du mal sur quelque chose qui pourtant, n’avait pas autant de corruption que chez elle ? Elle agita ses oreilles, concernée. Elle devait en savoir plus.

Mais la question du mâle la surprit agréablement, la déviant de ce qu’elle s’apprêtait à lui demander. Est-ce qu’elle lui présentera ses enfants ?

« Bien sur ! » s’exclama t’elle, enjouée.

« Bon peut être pas dès qu’ils seront nées, mais rapidement ensuite ! » S’exclama t’elle avec un doux sourire. C’était certain, si il y avait bien quelqu’un à qui elle présenterai ses enfants …
Il y eut soudain un bruit, comme un cri, vers l’antre où les savants s’occupaient des malades, et la jeune louve blanchâtre leva la tête, surprise. Elle avait oublié qu’elle était dans les mines. Elle se sentait tellement plus … à l’aise.
Elle se détacha du sol, et de son contact avec le loup, les oreilles pointées vers la salle des malades. Elle n’était pas vraiment censée être toujours ici, dans la prison, et se retourna donc vers le beige, l’air désolé, une empreinte de tristesse sur son visage.

« Je crois que je vais devoir y aller … » lui souffla t’elle, déçue. Elle aurait voulu rester encore longtemps. Il n’y avait pas tant de personnes que ça, avec qui elle se sentait aussi bien. Ce n’était pas un loup qu’elle connaissait depuis longtemps, mais c’était un véritable ami.

« Je pourrais revenir te voir ? Avec ou sans gamin ? » Demanda t’elle, avec un petit clin d’œil, un sourire hésitant sur ses babines. Elle ne voulait pas du tout le laisser comme ça... Mais s’il le fallait, elle n’avait pas trop le choix.

Elle lui sourit en retour, franchement désolée de devoir partir. Elle aurait aimé parler plus longtemps. C’était pas très cool de le laisser comme ça, mais elle n’avait jamais vraiment bien laisser un autre loup. Elle lui jeta un petit coup d’œil.

« A bientôt ! » Souffla t’elle, avant de bondir vers la sortie, son corps de jeune louve survolant la pierre qui tapissait la mine, arrivant à la sortie bien trop vite.

Elle jeta un regard d’or et de bleu en arrière, identifiant la seule cage occupée, où gisait l’adorable Brethen. Elle sentit l’air frais s’engouffrer dans ses mèches, alors qu’elle faisait un signe de patte au loup rosé, avant de se retourner, tournant autour du coin, pour tomber sur le spectacle des malades sur leurs paillasses. Un remord lui tirailla les cotes. Elle ne voulait pas être là avec tous ces malades, tous ces loups pas bien, sa mère étendue sur une paillasse, alors qu’elle était incapable de l’aider. Comment ce faisait-il que le monde soit aussi cruel ? Elle ne voulait pas perdre sa maman … Elle.
Et il allait falloir qu’elle parle avec Roy. Il y avait tant de choses qu’il devait savoir. Elle avait besoin de son frère, plus que jamais avant.

Elle voulait se retourner, fuir dans les prisons, retrouver Tweet, le gentil loup avec qui ses responsabilités semblaient tellement loin. Elle baissa la tête, et les oreilles. Mais non, elle devait être fière, elle devait continuer, elle ne pouvait pas pas fuir devant une bataille. Il fallait qu’elle y arrive.
Elle releva la tête, et passa voir sa maman, avant de sortir de la mine, les larmes aux yeux.
Le monde était trop dur avec une aussi jeune louve.