Le mini loup ~ft Kyonshï

Both

Il marchait entre les cages des prisonniers. Pour une fois que c’était bien un « il ». C’est tellement mieux que de se balader comme femelle, bien que il pouvait toujours choquer les solitaires, en se ramenant le jour suivant en étant une louve. Chez les Séides, cela avait tendance à ne plus trop fonctionner, mais il pouvait toujours essayer, pour les embêter.
Il s’assit dans un coin. Ces temps ci, avec toutes les plantes, personne ne faisait trop attention à lui, s’en était presque vexant. Bien que personne ne savait qu’il était vexé. Et tant mieux, ils pouvaient tous continuer à hasarder des théories sur sa pensée, il restait incernable. Comme d’habitude en fait.

Il bailla en enroulant sa queue de neige autour de ses pattes. Dans la lumière qui venait de l’agitation des savants l’éclairait, dans l’ombre, figure blanche contre les pierres sombres de la caverne. Il aurait bien aimé qu’on fasse un peu plus attention à lui quand même, un peu, ce n’était pas très drôle d’être énigmatique, quand il n’y a personne à mettre dans le doute.
Il agita ses oreilles, en regardant les ombres des loups savants s’agiter sur le mur de l’autre côté, courir d’un côté, marcher d’un autre, se pencher, et en somme faire un tas de trucs, alors que lui restait assis dans son coin. Ahlala, l’injustice du monde, il y en a qui travaillent, alors que les autres ne font absolument rien du tout.

Il tourna la tête.

Hawn, il avait du embêter quelqu’un à ne rien faire, voilà qu’on le rejoignait. L’arrivant venait de vers les savants, et portait définitivement l’odeur des Séides, donc ce n’était pas du tout un prisonnier qu’il pourrait gentiment enfermer dans une cage. Zut, ça l’aurait bien amusé pourtant.
Mais il ne connaissait pas l’odeur personnelle de ce loup. Curieux, sans trop vouloir l’avouer, il agita les oreilles, en cherchant des yeux la source de l’odeur. Mais rien ne semblait approcher. Rien qui n’ait la taille d’un loup en tout cas. Il fronçait ce qui lui servait de sourcils.
Ah, mais voilà qui expliquait des choses, ce n’était pas vraiment un loup, c’était un mini-loup.

Kyonshï n'avait grandit que dans les mines abandonnés, ou plutôt vécu vu son très jeune âge. Sa mère, Yona, ne voulait pas la laisse sortir de cet endroit lugubre ainsi que son frère, Tezca. La petite louve n'avait donc que comme occupation que de regarder les grands courir dans tout les sens pour soigner les malades. Elle ne comprenait pas très bien à ce qui se passait. Après tout, la fillette était née au plus mauvais moment. Une attaque de plantes apparemment.

Mais... C'était quoi une plante? Et le soleil? Et la nuit? Tout ces mots étaient étrangers aux oreilles de Kyonshï. Toutefois elle ne posa pas la question à sa mère adorée qui faisait tout pour la protéger. Ce n'était pas de sa faute si elle était née faible avec pour seule force ses pattes arrières et sa volonté. Et à cause de cela, Kyonshï la petite louve n'avait pas le droit de jouer avec Hyozen ou Tezca, déjà que ce dernier le mordait tout le temps.

Le louveteau tenta alors de s'approcher des malades, sûrement qu'ils accepteront puisqu'ils sont devenus faible. Mais à peine s'était-elle approcher de Némésis - la bêta qui était extrêmement gentille - qu'on la poussa. Kyonshï glapit avant qu'on lui dise.

Va-t-en c'est pas un endroit pour toi!

Tête baissée, l'enfant vaincu s'en alla loin dans les mines. Elle voulait toutefois éviter la prison du cinglé qui gueulait sans cesse car il lui faisait peur avec cette bête toute violette et ailée. Après tout, Kyonshï était encore très jeune et ne comprenait pas tout à la vie. Bondissant et se traînant de ses pattes arrières elle ne vit pas qu'elle rentra dans un mur tout mou et chaud. Sans parler des poils qu'elle se prit dans la gueule. La louvette tomba à la renverse, se frappa le museau et ne put retenir que des gémissements.

AIEUUUH! J'AI MAL!

Dit-elle en se tenant le museau de ses fragiles pattes.

Both

Le mini loup s’avéra être particulièrement nul, et vint le percuter, alors qu’il le regarder s’approcher, sur qu’au dernier moment la boule comprendrait qu’elle était partie pour une collision. Mais elle était encore plus bête qu’i pensait. Est-ce que les louveteaux naissaient avec des cerveaux ? Humm, c’était quand même affligeant, se dit-il, en la voyant se cogner contre lui … et se re-cogner par terre. Boule-de-poils- s’exclama alors d’une voix très aigue qu’elle avait mal. Oui, sans blague, vu la galipette que tu viens de faire ! Et puis c’était une petite fille, ça en expliquait, ça, des choses.
Il la regarda un instant, et allait très gentiment la pousser loin de lui, ou la mettre dans une cage, comme son projet initial, un sourire amusé lui tirant déjà les coins de la gueule vers le haut, quand une idée le percuta.

Si il y avait une aussi petite loupiote ici, c’est que la mère ne devait pas être loin, voir le père. Voir la mère et la sœur de la cousine de sa grande tante. Ce qui ferait pas mal de femelles enragés à gérer d’un coup. Il aurait bien accusé le solitaire, mais celui-ci, de dans sa cage, ne pouvait pas trop enfermer une loupiotte dans une cage avoisinante.
Et avec une exaspération presque palpable, il regarda de l’autre côté, ignorant la petite, mais la redressant quand même d’une patte, dans le genre « oké chuis gentil maintenant va pas chercher ta grande tante la rageuse, qui qu’elle soit ».
Il finit quand même par la regarder, parce qu’il était curieux de savoir quelle erreur de la nature lui était rentré dedans. Elle était … très petite. Bordel, il avait vraiment été aussi … menu, à cet âge là ? Bon, il est vrai, il ne faisait pas trop attention à la jeunesse, de ces jours cis, mais quand même. Il enleva sa patte et la nettoya contre son autre membre antérieur, d’une façon nonchalante, puis se décida qu’il fallait bien dire quelque chose.

« Tu ne va pas mourir, t’inquiète » grommela t’il de la voix la moins désagréable que l’on ait jamais vu. Bon, il avait fait son effort, c’était à elle maintenant, à part si elle ne voulait pas parler. Et dans se cas là, grande tante ou pas grande tante, ce serait plus amusant de la mettre dans la cage avec le solitaire fou, quoique, elle était si petite qu’elle pourrait peut être se glisser entre les barreaux. Alors il la regarda, attendant qu’elle dise quelque chose, et que, pour l’amour des dieux, ce soit intéressant.

La petite enfant pleurait de son pauvre nez qui s'était bien éclaté sur le sol caillouteux de la grotte. Elle en était sûre, elle allait se faire amputer du museau maintenant à cause de la collision qui venait juste de se produire. Bien que cela n'était pas si fort, c'était assez pour mettre Kyonshï au tapis. Elle sentit qu'on la souleva et remit sur patte.

Tu ne va pas mourir, t’inquiète

Dit l'espèce de mur poilu et mou. Kyonshï ne prit pas le temps de lever la tête, elle avait toujours mal au museau. Et au crâne aussi. Elle continuait juste à gémir de douleurs. Pourquoi s'était toujours elle qui se prenait tout dans la gueule au fait? Pourquoi n'était-elle pas comme son frère Tezca?

Me...merci... Murmura-t-elle à la patte qui l'avait aider.

Détournant la tête pour voir dans quoi elle avait foncé, elle découvrit un tas de poils blancs. Des pattes. L'obscurité n'aidait pas mais en relevant un peu la tête elle pue voir un crâne bien massif, des yeux énormes la toisant. Elle glapit, faisant un bond gigantesque pour son âge, qui pouvait bien atteindre le un mètre. Kyonshï pourrait même participer aux jeux olympiques dans la section saut en hauteur - si ça existerait sur PW aussi -

UN... UN MON... MON... MONSTRE!Hurla-t-elle d'une voix aigüe

Elle tenta de chercher du regard sa mère, son oncle, n'importe qui qu'elle connaissait. Il fallait dire que l'espèce de gros mur blanc à tête de lupin était très impressionnant comparé à la taille riquiqui de Kyonshï qui n'était habituée qu'à voir des loups aplatis sur le sol.

Elle le remerciait. Eh bien tant mieux, ce n’était pas comme si il allait recommencer !
Il regretta d’avoir pensé ça.
Il le regretta vraiment, puisqu’elle hurla comme une folle enragée, de sa voix insupportablement aigüe. Et elle n’hurla pas n’importe quoi, non non non, c’était quasiment un appel à la grande tante, ce qu’elle lui fit là. Il hésita un instant à fuir, même si ce n’était pas une très noble cause, pour sa fuite, mais une louve énervée, bien qu’étant quand même une louve, il n’avait pas très envie de vivre ça. Et de toute façon c’était une mine, elle finirait bien par le trouver quand il essaierait de sortir.
« Non non noooon pas du tout … » souffla t’il d’une voix aussi douce que possible, et s’aplatissant sur le sol à son niveau, pour qu’elle le voit bien comme loup gentil gentil, et qu’elle arrête de le prendre pour un monstre. Ce qui était quand même vexant. Il n’était pas moche du tout, merci, mioche. Mais il pouvait bien se dire que, haute come trois pommes, dans lesquelles quelqu’un aurait généreusement croqué, elle ne pouvait pas bien l’assimiler à quelque chose de lupin de sa hauteur. Horrible enfant, quand même.

Mais il fallait l’apaiser, il ne voulait pas trop qu’elle s’énerve de nouveau. C’était totalement idiot, mais tout de même, il préférait ça à une femelle en furie. Donc il lui sourit gentiment.
« Ca va ? Comment tu t’appelles ? »
Bon, comme ça au moins il saurait le nom de la loupiotte dont il aimerait bien faire un coussin.

Le monstre blanc sursauta quand le petite Kyonshï se mit à aboyer de terreur. Tellement que celui-ci semblait troublait avant de s'aplatir sur le sol et murmurant à la louvette;

Non non noooon pas du tout …

Sa voix était devenue douce qui apaisa directement l'enfant, bien qu'on pouvait entendre à plusieurs kilomètres le pauvre et fragile coeur battant de la fille de Yona et Khal. Le monstre semblait d'un coup moins effrayant, même plutôt classe pour un monstre affreux et poilu qui se prenait pour un mur et voulait croquer l'enfant. C'était un grand loup blanc, avec de grosses pattes mais il semblait être un bisounours.

Ca va ? Comment tu t’appelles ?

Disait la peluche géante couchée à la hauteur de Kynoshï qui ne pouvait ouvrir que de très gros yeux étonnés. Un petit espace de temps s'installa entre les deux, puis, sortie de sa torpeur, la louvette sauta sur le pelage du géant en enfourant sa tête dans les poils puis secoua et tenant de ses petites pattes le mur blanc.

PELUCHE! GROOOOSSE PELUCHE GEANTE!

Disa la fillette comme si elle venait de trouver le saint-grâal de l'univers tout entier. Voilà même qu'elle décida de ne plus lâcher le géant blanc et monta sur son dos tout en frotillant sa joue contre le magnifique poil neigeux.

Kyonshï s'est trouvé un ami-peluche!

Dit-elle se sa voix toute fluette. Elle avait hâte de présenter le mur blanc géant à sa mère et son oncle.

Il se faisait agiter partout comme un sac à patates, par une gamine enragée. De plus il commençait à avoir une paupière, la gauche, qui bougeait toute seule, comme un tic nerveux, lié à l’horreur de ce qui se produisait. Non seulement la petite ne c’était pas calmée, comme devrait le faire n’importe quel être lupin décent, mais elle s’était surexcitée en hurlant qu’il était une peluche. Une peluche, bon dieux ! Mais vraiment, pourquoi les loups faisaient-ils des enfants ? Quel projet masochiste était derrière tout ça ? Se demanda-t-il alors que le monde devenait un peu flou.

C’était vraiment la pire chose au monde, ces gamins, et si n’allait pas se ruiner sa réputation en se laissant victimiser par une gamine peluchophile, alors là non. Tant pis pour les femelles en furie, il était pas une peluche.
Cette petite ordure croyait vraiment qu’il se laisserait faire comme ça ? Eh bien non, il se releva, et secoua la tête, s’attendant à la voir se ramasser une deuxième fois, hurler de douleur et chouiner comme la bonne à rien qu’elle était. Sauf que ça ne fonctionna pas.

Mais alors pas du tout.

Par il ne savait quel miracle, elle s’était accrochée à lui, et se retrouvait dans sa pilosité du cou, juste au dessus de ses omoplates, son nez dans la pelisse touffue, douce et bleue claire de son cou. Il baissa les oreilles, sentant un soudain vide dans ses intestins. Elle allait encore avoir peur et crier, il en était sur.

L’horreur qui se peint sur le visage du blanc fut du … jamais vu. D’où elle était la petite ne pouvait voir la tête que tirait le blanc, mais elle ressemblait à une interprétation plutôt inspirée de l’apocalypse. Il était ‘tout doux’.
Il se dit qu’il fallait rester calme, gentiment la poser dans une cage, et la laisser là pour toute l’éternité, pour qu’elle pourrisse et qu’elle meurt, avec un peu de chance. Mais il savait que dès qu’elle piaulerait, ce serait fini, et qu’il reviendrait, sans dignité, pour la réconforter.

Relations familiales féminines de m*rde. Et en plus, elle lui bavait dans le cou avec un enjaillement bien prononcé.

QUEL LOUP SAIN D’ESPRIT DÉSIRAIT AVOIR DES ENFANTS COMME CA ?

Bordel !

Il ne ménagea pas, il fallait être direct, il fallait en finir, sinon lui aussi allait se laisser aller dans cette bienheureuse vénération des enfants, pour éviter qu’ils ne vous procurent douleur et torture pas tous les moyens donnés aux petits loups par les dieux. Il marcha doucement, la petite ayant enfin abandonné les papouilles, et se tenant droite sur lui à présent. Meilleurs amis. Ah.
Hahahahahanon.
« Mais oui ! Ils sont où tes parents ? » Demanda t’il, dans un effort de direct-sans-détour-de-toute façon-je-ne-t’aime-pas. Mais en même temps, il allait devoir retrouver les parents comme ça. Ils allaient le croire très heureux d’avoir cette gamine sur le dos. Et bon dieux, si ils lui demandaient d’être baby-sitter ?!
Non, ça n’irait pas ! Ca n’irait pas du tout.

« Tu a quel âge ? Elle s’appelle comment ta maman ?» demanda t’il.
Pourquoi ? Tout simplement, si elle parlait, elle ne faisait pas des papouilles, et donc il n’aurait pas le cou plein de bave.