Compagnie d'insecte {Anthem}

Sujet: Compagnie d'insecte {Anthem} Mer 05 Oct 2016, 21:31

Thyara

Elle était sortie. Elle n’était absolument pas à la maison.
En vérité, elle s’était cachée dans un sac qui appartenait à maman, enfin elle le pensait. Elle l’avait tout simplement trouvé, en fouinant dans les tanières de savants, et s’y était roulée en boule pour dormir, et pour embêter maman. Mais quelqu’un avait pris cette sacoche, l’avait mis sur son dos, et l’avait emportée dedans.
Au début, c’était grave drôle, agitée par les soubresauts, elle s’était amusée en silence, pour ne pas se faire découvrir. Elle doutait fortement que maman serait très contente si elle découvrait qu’elle était partie en escapade dans un sac. Mais out de même, à la fin, c’était barbant, se dit elle, roulé en boule, a frapper le flanc du loup. Alors elle s’endormit, ennuyée, sa petite pelisse brune et beige recouverte de ses petites ailes surdimensionnées.

Le monde était vachement noir ce matin se dit elle, en baillant, cherchant la lumière du jour. Elle regarda autour d’elle, avant de se rappeler. Aaahh le sac ! Mais le sac ne bougeait plus. Elle aperçut soudain comme une lumière, et rampa vers celle-ci, ses cheveux traînant sur son dos, ses ailes, grosses, repliés sur son fin dos. Elle passa le museau, la tête, le cou pour l’ouverture, et le monde sembla fleurir autour d’elle. Et elle ne savait vraiment pas où elle était.
En agitant sa petite queue de brun et de crème, elle s’assit, le tissu lui tombant de ses petites épaulettes. Ouah, quel monde étrange ! Les plantes, ici, n’étaient pas comme l’herbe du creux du loup. C’était des arbres grands grands grands qui montaient, montaient vers le ciel. Ils semblaient bien percer les nuages du ciel bleu, qui fuyaient entre leurs cimes, tellement ils étaient massifs. Sans parler de leurs troncs énormes, ouahhh. Elle se leva, sortant complètement du sac d’épaisse toile, et alla tourner autour. Euh, elle ne pouvait même pas voir le bout de sa queue, quand elle regardait autour. Elle se tapit, cherchant quelque chose des yeux. Peut être qu’ici elle trouverait une proie ! Et elle pourrait la chasser ! Ouhouhouhou ! Elle s’écrasa contre le sol, avant d’entendre quelque chose.
Elle piqua ses petites oreilles, cherchant l’odeur de celui qui faisait du bruit. D’ailleurs, ces odeurs ! Ca ne sentait pas comme au camp, ça ne sentait pas les loups, comme maman, mais ça sentait plein de choses, les feuilles, les plantes, pleins de choses nouvelles.
Mais bon, pour l’instant, il fallait savoir qu’est ce qui faisait du bruit. Elle se leva discrètement. Enfin.
Discrètement.
Elle essaya de ne pas faire trop de bruit sur le sol mousseux, et pour un sol mousseux, dit donc, ce n’était pas du tout un gros coussin. Ici une petite branche, là une vieille feuille. Elle essaya de les éviter, avec soin, concentrée. Si concentrée qu’elle en oubliait d’où elle venait, d’ailleurs, se dit-elle, en regardant derrière elle, cherchant le sac fondateur de son aventure. Mais peu importe, lui plus intéressant n’était pas derrière, il était devant !

Elle avait envie, elle rêvait d’aventure, elle voulait trouver des choses nouvelles ! Mettre la patte là où personne ne l’avait jamais mise avant ! Et en parlant de mettre sa patte là ou personne l’avait mise avant, ca, c’était un gros tas de boue.
« Buuueeeeeeeeeeeeeerk »
Elle recula en agitant la patte. Berk berk, d’où s’était venu tout ça ? Et soudain, le bruit de la proie la rappela à l’ordre. Elle s’allongea par terre, mais pas non plus dans la boue. Elle agita ses oreilles. C’était comme aucun bruit qu’elle n’avait jamais entendu, comme si quelqu’un grignotait quelque chose de gros très rapidement. Mais ça faisait un bruit … qui ne ressemblait pas au bruit que faisait maman en mangeant de la viande. C’était … vraiment bizarre. Elle ne comprenait pas.

Elle se vexa, et se leva, pour regarder autour d’un tronc d’arbre.
Et son regard tomba sur … une bestiole. Une bestiole bizarre. Ce n’était pas un loup. Ce n’était pas une proie non plus. Elle était verte et brune. Et elle bouffait une feuille !
Elle ressemblait à ... un gros truc mou. Elle n’avait réellement jamais vu quoique ce soit comme ça. La bestiole grignotait, son corps formé de plein de cercles accolée bougeant partie par partie. Curieuse, la petite louve pourtant plus grosse que la jeune bête s’en approcha, la reniflant, avant de la toucher d’une patte. Ouaaaah. Elle était rebondissante en plus !
Elle hésita un instant, incertaine, mais c’était vraiment irrésistible, et puis elle n’était pas très forte pour contrecarrer ses envies de raisonnement logique. Surtout à 2 mois. Et puis maman avait bien un poulet qui la suivait partout, non ? Pourquoi elle ne pourrait pas garder ce truc là ?

Mais la chenille géante, descendante de ces insectes qui étaient venus avec les plantes carnivores, ne semblait pas tout à fait d’accord. Alors que la loupine s’approchait d’elle pour la prendre entre ses crocs, elle se redressa sur la partie arrière de son corps, pour regarder la petite louve brune de ses dizaines d’yeux d’insecte, intégrés aux deux globes qui composaient sa tête, ses petites mandibules cliquetant, surprise et apeurée par cette louve qui se jetait sur elle.
Tout comme Thyara, la bestiole était jeune.
Mais la louvette brune s’approcha de nouveau, curieuse, et frotta sa tête contre la chenille verte, joyeuse, à la manière d’un petit chat, apaisant étrangement la créature, qui se laissa tomber sur le cou de la petite.
Pour une créature si douce et molle, son poids, pour un louveteau, était considérable et inattendu, et la brunette s’écrasa par tête.
« Oumpf ! »
Mais, rassemblant ses pattes sous elle, elle réussit à se lever, la chenille enroulée autour de la moitié de son cou, ses longues ailes contrebalançant le poids supplémentaire.
Et maintenant, elle ramenait son nouveau jouet à la maison.
Il était à elle, se dit elle, fière d'elle même.
Elle tira la langue, se concentrant pour marcher sans se casser la figure, en tombant en avant. Elle utilisait ses ailes, légèrement écartés, la chenille s’étant endormie sur elle en l’espace de quelques secondes, une feuille toujours coincée entre ses mandibules.

>pour ceux qui ne visualisent pas la tête d'une chenille<

Sujet: Re: Compagnie d'insecte {Anthem} Lun 10 Oct 2016, 08:33

Ce fut à ce moment précis qu'Anthem revint sur ses pas et tomba nez à nez avec l'étrange chose que formait le mélange d'un tout petit loup ailé et d'une chenille géante. De surprise, il se figea une seconde, les oreilles dressées vers l'avant. Il avait été plus ou moins envoyé pour récupérer la sacoche qu'un des Savants avait laissé au Bois de l'oubli, abandonnée derrière lui alors qu'il galopait pour sauver sa peau d'une armée d'insectes géante et probablement plutôt dangereux qui le poursuivait avec des vrombissements haineux. On ne savait pas trop s'il avait eu le temps de ramasser quoi que ce soit tant ses paroles avaient été confuses dans sa panique, mais les sacoches des Savants étaient assez précieuses pour qu'on prenne le temps d'aller les chercher. Et Anthem n'était pas spécialement effrayé. Il savait que son pouvoir rendait son analyse des situations beaucoup plus simple et qu'il était l'un des loups les plus à même d'échapper aux crocs des plantes si elles tentaient de l'encercler. Il avait donc décidé d'occuper son début de journée à cela. Il avait croisé Maisie en sortant du camp, qui cherchait sa petite louve. C'était la première fois qu'elle disparaissait ainsi et il avait décidé qu'une fois la patte mise sur la sacoche, il ferait une ronde dans les alentours du camp pour la chercher. Vu son gabarit, elle n'aurait de toute façon pas pu aller bien loin.

Eh bien il se trouva qu'il fit main mise et sur la sacoche et sur la petite. Comme quoi le hasard est parfois bien fait. Le vieux loup s'approcha de Thyara d'un pas preste, pensant tout d'abord qu'lele était tout bonnement entrain de se faire agresser. Mais il rejeta rapidement cette hypothèse en voyant son comportement et l'immobilité étrange de la chenille. Chenille qui faisait tout de même plus de deux fois sa taille et qui se transformerait sans doute un quelque-chose de dangereux puisqu'il n'y avait que des insectes dangereux dans cette envahissante jungle. L'anthracite arrivé à sa hauteur et lui jeta un regard en coin. Le but premier était de l'éloigner de cette épaisseur de mousse qui, d'après les Savants, semblait contaminer aussi sûrement que le reste des venins si l'on restait trop longtemps en contact avec elle. Il fallait aussi qu'elle se débarrasse de son nouveau jouet ce qui... ne serait sans doute pas une tâche facile. Mais enfin.

"Que fais-tu ici Thyara ?" Lança-t-il de son timbre grave.

Ah oui, il fallait aussi qu'elle enregistre que sortir du camp toute seule quand on est louveteau n'était pas une bonne chose. Parce que c'était dangereux notamment, et surtout en ce moment. Il remercia le destin qu'elle ne soit pas allée traîner vers le Nasrin ou la Lande des Brumes, où les choses se seraient sans doute nettement moins bien passées. Il baissa la tête pour se trouver à sa hauteur.

"Et qu'est-ce que c'est que ça ?" Demanda-t-il en désignant la chenille du museau.

Il savait bien sûr ce que c'était pas la question était plus profonde qu'elle n'en avait l'air.

Sujet: Re: Compagnie d'insecte {Anthem} Jeu 13 Oct 2016, 20:44

La petite louvette brune leva son museau éclairci sous la mâchoire vers grand papy Anthem, ses yeux bicolores billant de joie. Owui ! Elle allait pouvoir lui montrer son nouveau … truc. Son nouveau truc.
Grand papy Anthem, était comme d’habitude grand et sombre avec ses longs cheveux coiffés d’un côté, tout comme elle, ses yeux bleus passant sur la petite forme brune à ailes qu’elle représentait.

« PAPYYYYY !!»

Elle voulut s’élancer vers lui pour lui faire un câlin, mais se rendit compte presque trop tard du poids qui reposait sur son cou, manquant de tomber en avant de la façon la moins glorieuse qu’une petite louve de 2 mois n’ait jamais connue, mais la gravité l’épargna, et grâce à ses grosses ailes, elle réussit à garder l’équilibre, sa longue chevelure se balançant en avant puis en arrière, au gré de ses mouvements. Tout de même, elle réussit à s’approcher, et agitant les oreilles, l’écouta lui poser sa question, ses oreilles grande ouvertes, tout comme ses yeux fixés sur grand papy. Elle se demandait pourquoi les adultes s’obstinaient à lui demander ce qu’elle faisait. Si elle construisait un château de sable, ça se voyait, alors si elle se baladait avec son nouveau truc, ça devait aussi se voir, non ?
« Je me BAlade ! » s’exclama-t-elle, sa voix donnant un accent bizarre, jeune, avec une voix encore en développement, l’air d’être au sommet de la joie.
Elle allait lui montrer son truc, quand soudain grand papy lui demanda de lui-même ce que c’était. Ahhhhh il avait remarqué ! Elle n’était pas sure de i il le verrait, mais il était bien observateur !
Son sourire de jeune enfant innocente s’agrandit, sa bouche un peu ouverte, inspirant bien pour fournir une explication pleine d’oxygène.

« Ça, c’est mon trrruc ! » dit elle avec certitude, releva son poitrail, fière.

« Je l’ai capturée, et elle est à moi maintenant » lui avoua t’elle, en jetant un coup d’œil à la grosse masse verte qui s’était mise à ronfler sur son épaule, son corps se soulevant lentement, pour redescendre ensuite d’un coup à chaque respiration. Thyara s’en serait fiché, mais le bruit que faisait son soi-disant otage n’était pas très glorieux, et ne donnait pas du tout l’impression qu’elle voulait donner à papy Anthem.
Elle fronça donc ce qui lui servait de sourcils, et donna sans remords un coup d’aile brune dans la bestiole, qui se réveilla avec un couinement, pour se redresser un petit peu, regardant Anthem un instant, sans grande force, avant de se re-enrouler autour du cou de la petite brune, cachant son équivalent d’un visage dans les poils épais du cou de la petite loupie.
« T’as vu ! Je vais l’appeler … Euuuh »
Elle hésita.
Zut, comment allait-elle l’appeler ?

Sujet: Re: Compagnie d'insecte {Anthem} Mer 02 Nov 2016, 19:27

La réponse que lui donna la petite sur son ton innocent en aurait fait fondre plus d'un, et on aurait pu croire en connaissant un peu l'histoire qu'Anthem aurait été génétiquement programmé pour que les petites choses de ce genre le fassent fondre. Or, hélas ou non, ce n'était pas vraiment le cas. Oh, il n'éprouvait aucun dégoût pour les enfants et se réjouissait au fond de lui même d'avoir vécu assez longtemps pour pouvoir rencontrer ce petit bout de louve. Lorsqu'il la voyait batifoler dans le camp où que les images du jour de sa naissance lui revenaient, il sentait peser sur ses épaules le poids de toutes les années qu'il traînait derrière lui. Trois générations, tel était l'écart qui se creusait entre eux. C'était comme si le crépuscule et l'aube se croisaient et faisaient connaissance, l'un dans les dernières minutes de son existence et l'autre dans ses tous premiers rayons de lumière. Il amorça un mouvement pour rattraper une potentielle chute de la petite, mais se ravisa rapidement lorsqu'il la vit retrouver seule son équilibre avec force mouvements de pattes, tête, ailes et tout cela qui se mélangeait en un tourbillon de blanc et de brun.

"Il n'est pas très sage de se promener toute seule en ce moment, tu dois le savoir." La réprimanda-t-il doucement. "Ta Maman est très inquiète et elle te cherche partout."

Puis elle lui montra la chose qu'elle avait recueillie, semblait-il. Adoptée même, semblait un terme plus adapté. Il jeta un regard circonspect à la chenille. Elle ne présentait ni poils, ni pics, ni crocs, ni quoi que ce soit qui serait dangereux. Et alors qu'il allait ouvrir les babines pour lancer quelque-chose sur la dangerosité des bestioles de type insectoïde qui peuplaient le continent actuellement - et semblaient même s'être mises à se reproduire, de mieux en mieux - lorsqu'un bruissement attira son attention. Les extrémités vertes d'une liane venaient de surgir sournoisement de derrière un tronc d'arbre tout proche, rampant et se tortillant en répugnants mouvements autour du tronc qui verdissait lentement de mousse. Anthem rabattit les oreilles et, d'un geste de la patte, ramena la petite vers lui, le regard fixé sur les pousses qui ondulaient. Leur mouvement était presque hypnotisant. Et soudain, une masse colorée surgit de derrière le tronc, lui arrachant un sursaut. Un réflexe salvateur le fit se jeter en arrière, entraînant Thyara avec lui, et échapper de justesse aux crocs luisants d'une plante carnivore à la mâchoire violacée. Dégoulinante de bave, elle s'agita devant eux, tendant au maximum sa tige noueuse pour tenter de les atteindre.

A cet instant précis, le soucis de la chenille était clairement passé en second plan et il fallait absolument qu'ils s'éloignent de là au plus vite. Sans hésiter, l'anthracite attrapa la petite et sa passagère par la peau du coup et la jeta sur son dos, entre ses épaules. Ses vieux os firent un peu la grimace, mais il leur répondit d'aller gentiment voir ailleurs s'il y était et fit volte -face, bondissant pour échapper aux lianes qui avaient atteint le sol et tentaient d'attraper l'une de ses pattes. Il traversa une bonne partie des bois, empruntant des chemins qu'il ne connaissiat que peu - les habituels ayant été en grande partie contaminés - mais finit par déboucher à la lisière de la forêt, sur un terrain rocailleux que les plantes n'avaient pas encore réussi à soumettre. Le souffle court, il s'arrêta et tourna la tête vers la petite louve entre ses épaules.

"Ca va ? Elle ne t'a pas fait de mal ?" S'enquit-il aussitôt.

Au même instant, une autre pensée lui vint, en filigrane, malicieuse.
La damnée sacoche. Il avait oublié la damnée sacoche.

Sujet: Re: Compagnie d'insecte {Anthem} Dim 13 Nov 2016, 16:06

Elle baissa les oreilles devant la réprimande, levant ses grands yeux, mélange de tournesol et de ciel vers son arrière grand papy qui siégeait au dessus d’elle. Elle avait très bien qu’elle n’était pas censée sortir, surtout en s’aventurant jusqu’à là. Elle ouvrit sa petite gueule pour s’expliquer, quand soudain elle se fit rabattre contre grand papy, sans explication rationnelle.
« Papyyy… Uh ? » Elle venait de voir les petites pousses de plantes, et se retourna, de son confinement contre la patte de papy, pour les regarder avec curiosité. Sa chenille se pencha pour attraper le reste d’un repas, puis s’enroula autour du cou de sa maîtresse en grignotant, l’entourant bien de son corps rebondi. Et soudain, la plante se jeta en avant, et papy la tira en arrière, à sa plus grande surprise.

Elle contempla un instant les mâchoires qui ne devraient pas orner une plante, avec curiosité, voulant voir ça de plus près, quand soudain, elle fut balancée en l’air, et atterrit plus ou moins glorieusement sur les épaules d’Anthem. Elle s’agrippa, secouée, alors qu’ils traversaient la forêt à une vitesse toute folle pour une aussi petite louve. Elle se prit à apprécier la hauteur et la vitesse, tout en restant collé contre le dos de papy. Soudain il ralentit, et elle releva sa petite tête brune d’un geste rapide, sa bouille curieuse se pointant au dessus de l’épaule de l’anthracite, cherchant une autre plante à dents. Mais malheureusement, ils avaient débouché sur un terrain bien moins cool, plein de cailloux.

Ce fut alors que papy se retourna vers elle, pour lui demander si ça allait.

« Ouais ! C’était quoi ça ? » Demanda t’elle toute curieuse, en agitant les oreilles, se retournant sur le dos de papy, et se haussant sur la pointe de ses petites pattes pour essayer de voir si il n’y en avait pas dans la forêt, encore. Elle se retourna, avec un grand sourire, la gueule un poil ouverte, sa grosse chenille toujours autour du cou, entrain de grignoter quelque chose de verdâtre qui sentait les herbes médicinales.

La politesse semblait rappeler la fillette à l’ordre, comme si sa maman venait de la réprimander.
« Et toi Papy ? »

Sujet: Re: Compagnie d'insecte {Anthem} Dim 20 Nov 2016, 11:20

Fort heureusement, la petite n'avait rien. Et même, avec ce détachement par rapport au danger si caractéristique à l'enfance - même si Anthem ne l'aurait jamais cru, il avait fini par acquérir un semblant d'expérience avec les enfants au vu de la troupe qu'il avait eue à élever -, elle avait même l'air d'être étrangère à toute peur qu'aurait pu déclencher la vue d'un végétal si gros avec des dents et qui cherchait visiblement à se mettre deux loups sous la dent. Fascinante jeunesse. Curieuse, elle lui demanda même de quoi il s'agissait. Ce devait être quelque-chose, d'être née au milieu d'Everbloom, avec ce décors de jungle infernale et de plantes géante en guise de normalité. S'ils devaient un jour se débarrasser de cette horreur, Thyara comme Aora découvriraient un autre monde, celui qui se cachait sous les épaisseurs de plantes et les vols d'insectes. Car au fond, il n'était peut-être pas si étonnant qu'elle aie adopté la chenille comme si cela était parfaitement normal, puisque pour elle, rencontrer une chenille géante au milieu de plantes géantes n'avait rien d'extraordinaire.

"Une plante géante, et qui voulait te dévorer." Répondit le loup en balayant une dernière fois les bois du regard - certes, ils n'avaient pas encore croisé de telle espèce mais il était impossible de rayer la possibilité que certaines plantes puissent se déplacer tant ce qui se passait était biologiquement absurde. Savait-on jamais.

Après tout, les loups se changeaient bien en plantes. En tout cas, c'était les derniers bruits qui étaient montés de la Mine ces jours-ci. La maladie n'était plus nommée ainsi, mais plutôt mutation. Les Savants semblaient de rien pouvoir faire de plus pour tous ceux qui avaient été contaminés et l'on commençait à parler de les mettre en cage car ils semblaient de moins en moins conscients de qui ils étaient. Son regard se posa si Thyara et il se demanda si Maisie lui avait parlé de Romance, de la maladie. La petite lui avait sans doute déjà posé les questions que l'on pose à ses parents, qui est ta maman ? Qui est ton Papa ? Ceci dit, peut-être que le fait de ne pas avoir de père officiellement déclaré avait freiné la petite dans ce genre d'interrogations. Oh, il ne doutait pas qu'un jour elle saurait - pour lui, cela crevait les yeux, mais son pouvoir aidait -, elle le découvrirait par elle-même si personne ne le lui avait dit avant. Mais en attendant, il se doutait bien que la louve grise ne devait pas être très bavarde à ce sujet. Il l'avait croisée plusieurs fois dans le camp. Le jour de la naissance de Thyara avait créé une sorte de lien entre eux, comme s'ils partageaient un secret. Et c'était le cas. Un secret bien lourd à porter pour sa petite-fille.

La voix de la petite louve, qui lui demanda si lui allait bien, le tira de ces brèves réflexions.

"Ne 'inquiète pas pour moi." Répondit-il. "Tout va bien."

Il la gratifia de l'un des rares sourires qui se dessinaient sur son visage, puis se mit se mit en marche, longeant la lisière de la forêt, avec l'intention non cachée de ramener sa passagère au Ceux aux Loups. Il inclina légèrement la tête pour la voir et lança :

"Personne ne t'a dit que certaines plantes étaient très dangereuses ?"

Il eut un bref regard à la chenille, toujours bien présente dans la scène et qui semblait parfaitement pacifique.

Sujet: Re: Compagnie d'insecte {Anthem} Dim 20 Nov 2016, 14:23

La jeune brune regarda son papy avec un petit air concentré, tiraillant son visage enfantin. Puis soudain, une idée sembla lui venir, en entendant la grand anthracite parler de plantes dévoratrices, et sa bouille s’illumina sous l’effet de la compréhension.
« C’était ça Everbloom ? » demanda t’elle de sa voix toute douce et mignonne, en piquant ses oreilles en avant.
« Je pensais que ce serait … plus gros… »
Il y avait comme une certaine déception dans la voix fluette. Elle avait entendu sa maman lui parler d’Everbloom, de ne pas sortir parce qu’il y avait des plantes dangereuses pas loin. Bon, elle n’y avait pas vraiment fait attention, maiiis elle l’avait entendue. Tout de même, sa maman lui avait parlé d’une masse infâme, et elle avait imaginé les plantes plus grosses, plus effrayantes. Alors une plante de cette taille là, ça ne l’impressionnait pas tant que ça.

Mais papy la tira de sa rêverie, en lui accordant qu’il allait bien, avec un sourire qu’elle lui retourna en dix fois plus brillant, et tout de suite. Elle avait de petits crocs très pointus pour son âge, comme un vestige, encore, de son père aux dents de requin. Elle était réellement un petit portrait féminisé de son père, par instants, et le seul fait qu’elle n’était pas tombée nez à nez avec son père expliquait qu’elle demande toujours à n’importe quel loup s’il n’était pas son géniteur. Elle leva des yeux bicolores, relique de sa maman vers le grand, en l’entendant lui demander si on ne lui avait pas parlé des plantes.
Euuuuh…
Elle esquissa un petit sourire gêné, du genre de ‘héhéhéhé-merde’, en agitant un peu les oreilles.
« Moui … Maiiis … » elle laissa la voix s’estomper, parce que la suite était évidente, mais aussi parce qu’elle venait de se rendre compte de la direction qu’il prenait. Il rentraient à la maison.
« On rentre ?! Déjà ?!? » S’exclama t’elle avec surprise et déception, avant de se laisser retomber sur le dos de sa papy, son museau dans la fourrure sombre du grand mâle, en faisant la moue.
« Mais j’étais à peine sortie ! »

Elle se plaignait, telle n’importe quelle enfant que sa mère obligeait à toujours à rester, calmement, gentiment dans la tanière des savants, et qui lui faisait toujours des discours sur le ‘il ne faut pas sortir parce que blahblahblah …’. La petite agita le bout de sa queue, triste, alors que sa grosse chenille lui tombait sur le museau.
« Agh boucheuuuh » essaya t’elle d’articuler, en la poussant de ses petites pattes.
Elle avait oublié que sa chenille avait un corps très … rond. Et donc, en poussant la bestiole, celle-ci, roula et tomba du dos du grand noir avec le petit couinement surpris de quelqu’un qui dormait en mangeant, et vient de se réveiller à cause d’une modification soudaine de l’altitude de son lit.
Thyara réagit au quart de tour et attrapa la bestiole et refermant ses petits crocs sur la seule chose qui dépassait encore lors de la chute, qui s’avéra être une sacoche brune verdâtre que la chenille grignotait depuis tout à l’heure.

El sentit les emmerdes venir, et s’écria, sans lâcher la sacoche qui retenait la chenille de toucher le sol :
«Dècholey ! »

Sujet: Re: Compagnie d'insecte {Anthem} Mer 23 Nov 2016, 18:40

La petite louve sembla presque déçue par ce qu'elle avait vu d'Everbloom. Il ne lui répondit pas - de toute façon l'enchaînement avec les phrases suivantes était bien trop rapide pour qu'il ne puisse même émettre l'idée de le faire - mais la vision de la Passe Ventue remplie d'une jungle épaisse et bruissante lui vint soudain à l'esprit. La plupart des Séides n'avaient pas vu les lieux les plus infestés par ledit Everbloom et le considéraient certainement bien moins dangereux qu'il ne l'était en réalité. Et encore, lui-même ne l'avait vu qu'au début de sa croissance. Y aller maintenant serait certainement du suicide. Il imaginait sans peine la jungle qui avait grossi, voire grimpé le long du canyon pour se répandre partout ailleurs. Des rumeurs circulaient comme quoi une expédition serait menée là-bas afin de fouiner à la recherche d'une Plante Mère qui, une fois détruite,permettrait d'éradiquer enfin toute cette infection de leur territoire. Dans l'hypothèse où l'on parviendrait à arriver jusqu'à la Passe sans se faire dévorer, descendre dans le canyon sous la même condition et tomber par une sorte de miracle sur le coeur de la plante. Cette expédition semblait bien utopique à l'anthracite - mais enfin, pourquoi pas. Après tout.

Elle prit sans surprise un air gêné lorsqu'il évoqua le fait qu'effectivement, on lui avait certainement déjà dit qu'en les temps qui couraient aller faire une promenade de santé dans un endroit fourni en végétaux n'était clairement pas la meilleure idée qui soit. Mais avant que la discussion n'aie pu continuer dans ce sens, il se passa une série d'actions complètement inattendues et si rapides que le Soldat ne put que constater ce qui se passait. Il sentit la petite se tasser dans le creux de ses épaule,s probablement dans le but d'une bouderie, puis ça roula, bougea et vacilla sur son échine, et lorsqu'il s'arrêta en tournant la tête, il eut la vision de Thyara qui s'accrochait tant bien que mal à son dos, tenant entre ses crocs la poignée de la sacoche - le lecteur oubliera qu'il s'agissait d'une grande sacoche et supposera que la bouche de la chenille pouvait la cacher - qui elle même soutenait la grosse chenille.
Allons bon.
Il attrapa un côté de la sacoche et rétablit l'équilibre de tout ce petit monde, posant avec plus ou moins de bonne volonté la chenille de nouveau sur son dos. Décidément, la situation avait de moins en moins de sens.

"Je vois que toi et ton amie avez retrouvé la sacoche que l'on m'a demandé d'aller chercher. Bravo, tu seras sans doute félicitée au clan."

Autant rendre la rentrée plus sympathique, cette option devait sans doute donner une bien plus grande envie d'aller remettre les pattes au Creux aux Loups.

"Puis-je te confier une mission ?" Demanda-t-il en posant son regard bicolore sur la petite silhouette qui se trouvait sur son dos.

La petite louve fut replacée sur le dos de papy, là où elle n'était pas un danger publique ambulant, et se vit restituer une chenille horrifiée, qui de l'extérieur, n'avait pas changé du tout, puisque c'était une chenille. La jeunotte laissa la bestiole se cacher en boule contre elle en grognant d'une façon aiguë, en crissant ses mandibules. Sympathique animal.
En tout cas, la petit louve n'avait pas du tout fait attention à la bestiole qui avait du avoir la sacoche dans la bouche depuis le début -en espérant que le lecteur à bien noté que c'est physiquement impossible et que cette chenille est une utopie de la nature- et se sentit incroyablement soulagée que son papy ne soit pas fâché.

Elle ne révéla pas que c'était dans cette sacoche qu'elle avait échappé au règne parental. Qui savait, une bonne cachette cacherait peut être deux fois ? Et en tout cas sa petite bouille s'illumina lorsque papy lui annonça qu'elle serait félicité au clan, ses petites oreilles se piquant en avant, ses yeux brillants de mille feux. Elle était sur le point de s'exclamer, folle de joie, quand son petit ange-d'épaule qui ressemblait fortement à sa maman lui souffla que elle n'avait rien fait, et qu'elle était surement la cause de la perte en premier lieu. Les anges-d'épaule sont parfois très perspicaces.
De ce fait elle baissa un peu ses oreilles, un regard d'excuse la prenant :
"Ils devraient plutôt te féliciter toi ! Tu m'as trouvé, alors que je m'étais cachée dans le sac pour sortir !" lui dit elle.

Son visage se décomposa.

OHNON ! Elle venait d'avouer son stratagème ! Sa gueule un peu ouverte, ses yeux plein de choc, elle tenta de se rattraper :
"En fait non, j'étais pas sortie, je me suis ... euh ..."
Vite, vite une excuse, une excuse ... Elle regarda frénétiquement autour d'elle, cherchant l'inspiration divine, son ange d'épaule fuyant à toute vitesse devant le drame de la situation. Son regard tomba sur le sac.
"... Perdue ! Dans le sac !"

Elle craignait déjà la réprobation papitienne, mais papy avait enchaîné sur autre chose, sur une mission. Rien que l'idée rendit l'éclat aux yeux de la petite fillette brune aux longs cheveux de blanc, qui pointa de suite ses oreilles en avant.
"Owuiowui ! C'est quoi ?!" demanda t'elle, joyeuse, son air se faisant tout attentif.

Sans qu'il ne s'y attende, sa tentative de tourner la situation au plus positif entraîna l'aveu de la petite sur la manière dont elle avait réussi à s'échapper du camp. Il se fit la réflexion que le guérisseur à qui il devait ramener la sacoche ne devait décidément pas être très débrouillard, puisqu'en plus d'avoir abandonné son butin au milieu d'Everbloom, il ne s'était pas du tout rendu compte qu'il y avait transporté un autre loup. Certes, la petite n'était pas bien lourde, mais devait quand même avoir ajouté un peu de poids à une sacoche qui était supposée être vide. Enfin. Ce n'était pas le sujet principal de ses préoccupations à l'heure actuelle. Prenant soudain consciente de ce qu'elle avait laissé échappé, Thyara bredouilla une explication encore plus tordue que ne l'était déjà la réalité, fort heureusement arrêtée par sa proposition de Mission.

Le grand loup se remit en marche - pas trop vite cette fois-ci, pour éviter toute secousse qui entraînerait une autre scène absurde du genre de celle qu'ils venaient de vivre. La petite s'était bien éloignée du camp, ils avaient encore un peu de temps avant d'y parvenir, surtout à un pas aussi mesuré.

"Tout d'abord, il faudra rapporter cette sacoche à ta Maman, elle saura à qui la rendre." Commença-t-il - parce que même si cela voulait aussi dire essuyer une petite soufflante de la part de Maisie, qui devait la chercher en panique au campement, il fallait quand même rapporter ce satané sac. "Ensuite, j'aimerais que tu me rendes un service."

Après avoir soigneusement vérifié qu'il ne risquait pas de trébucher sur quoi que ce soit durant les pas suivants, il inclina al tête pour croiser le regard de sa passagère - et de son étrange animal de compagnie - et lança :

"Tu vois, Aora est toute seule au camp et elle n'a pas le droit de s'en éloigner. Pense-tu que tu pourrais lui montrer la Tanière des Fleurs ? Elle adorerait ça, mais c'est un peu étroit pour moi."

La Tanière des fleurs était le surnom donné par les louveteaux à une toute petite grotte parmi les multiples qui trouaient le Creux aux Loups. Elle avait la particularité d'avoir une petite ouverture au plafond, qui laissait entrer suffisamment de lumière pour que le mélange d'humidité, de température douce et de cette lueur discrète fasse naître tous les ans un tapis de petites fleurs violacées. La plupart des adultes étaient trop grands pour entrer dans l'étroit boyau qui y menait, mais cela ne posait aucun problème pour les louveteaux. Et c'est dire s'ils étaient fascinés par cet endroit. Aora, qui affectionnait les fleurs, serait sans doute émerveillée, et Thyara se sentirait sans doute responsable et "grande soeur" d'avoir à effectuer cette tâche.

"Tu penses pouvoir remplir cette mission ?"

Elle baissa les oreilles en entendant ce qu’elle supposait être sa mission. Rendre le sac a maman.
Oups.
Gnyeeeuh, elle allait se faire hurler dessus, non seulement, elle était sortie sans permission, mais elle était allée plutôt loin, et elle ramenait une bestiole la maison. Bien qu’elle ne comprenne pas les subtilités des raisons pour lesquelles papy n’avait pas trop apprécié la présence de la chenille, elle avait bien compris que ce n’était pas tout à fait normal. Et maman n’allait donc peut être pas être très contente. Ahwnn. A chaque fois qu’elle sortait elle se faisait hurler dessus quand elle rentrait à la maison.
Mais ce n’était pas tout, et ses oreilles se rendressèrent à la proposition de son papy. Aora ! Awui, elle voyait qui s’était ! La louvette blanche de dorée ! Elle savait qu’elles étaient de la même famille, mais elle ne captait pas vraiment comment elles étaient reliées. Ce n’était pas sa sœur. Mais bon, elle la sentait un peu comme ça, parce qu’elles avaient le même âge ! Et puis elle aurait bien aimé avoir une sœur.
Lorsqu’il fit mention de la Tanière des fleurs, elle sourit un peu. Elle comprenait qu’on puisse aimer les fleurs, mais bon, ce n’était pas son domaine de prédilection, ces fleurs. A part si elles étaient jolies, et il y en avait, de jolies, dans la tanière des fleurs ! Elle avait parfois du mal à en sortir, avec ses ailettes, mais ça lui arrivait de s’y faufiler.
Elle sourit à papy, toute contente, et lui fit un câlin, de sus son dos, passant ses pattes avant autour du cou gris anthracite, ses petits yeux formant des accents circonflexes.

« Oui Papy ! Merciiiii ! Je lui montrerais tout de suite quand on sera rentrés ! » s’exclama t’elle, en rouvrant ses grands grands jolis yeux bicolores pour regarder son arrière grand père adoré. C’était super comme mission ! Et puis elle pourrait passer du temps avec Aora ! Ce serait tout simplement parfait ! Son regard en brillait de joie.
Puis quelque chose sembla la perturber, quelque chose à quoi elle n’avait pas réfléchi avant.
« Pourquoi tu … tu ne rentres pas avec moi ? » demanda-t-elle, inquiète, la lumière dans ses yeux vacillant.
Sinon, il ne lui aurait pas demandé de rendre la sacoche toute seule, non ? L’inquiétude vola son regard, elle n’avait pas envie que papy se fasse manger par une plante, bien que papy soit grand et fort, elle ne voulait pas qu’il la laisse toute seule. Ehhhh elle était grande et forte aussi, mais elle se sentirait moins grande et forte une fois par terre.

Il constata avec soulagement que l'idée d'aller jouer un peu les grandes soeurs auprès d'Aora, qui avait quelques semaines de moins qu'elle, n'était pas pour lui déplaire. Anthem avait toujours été bien trop terre à terre et attaché au réel pour distinguer la poésie dans la beauté des choses, et l'unique fois où il s'était rendu à la tanière des fleurs avec ses camarades de jeux, il n'y avait pas eu dans son regard bicolore les mêmes lumières que dans celles de ses camarades. Cependant, l'endroit était intéressant même de son point de vue, et il avait trouvé fascinant la manière dont les fleurs avaient pu se développer ici par un parfait concours de circonstances biologiques. Et surtout, il avait parfaitement compris les tenants et aboutissants, le pourquoi du comment les fleurs s'étaient retrouvées ici et pas ailleurs. Quelques nids d'oiseaux se trouvaient dans les hauteurs, où poussaient de pareils tapis fleuris. Ils en avaient sans doute laissé tomber quelques graines en survolant la zone, et la tanière aux fleurs était née. Il avait un souvenir plutôt positif de cet endroit - pas féerique comme le autres loups, mais sympathique et fascinant.

La petite se blottit contre son cou dans une étreinte qui lui arracha un léger sourire. Il fallait croire qu'à force d'élever des enfants, il avait fini par apprécier leur compagnie, leur curiosité et leur affection débordante. Ou peut-être que l'âge le rendait plus réceptifs à ces marques que tout autre loup aurait trouvé touchant. Et finalement, était-ce plus mal ainsi ? Puis soudain, Thyara se redressa sur son cou et du'n ton inquiet, lui demanda... pourquoi il ne venait pas. Il y avait visiblement quiproquo sur la marchandise, car au contraire, il avait bien l'intention de l'accompagner jusqu'au Creux aux Loups afin de s'assurer qu'elle n'aille pas mettre les pattes dans un fourré avec une dentition un peu trop fournie.

"Je te raccompagne ne t'en fais pas." Lui répondit-il aussitôt d'une voix qui se voulait rassurante.

Il rejoua rapidement la discussion, son glowstick timidement illuminé, et ne mit pas longtemps à comprendre qu'elle avait sans doute cru qu'il lui demandait de rentrer seule à cause de l'affaire du sac. Ou même tout simplement à cause des choses qu'il lui avait demandées, et qui sous entendaient qu'il ne serait pas au camp pour le faire. Comme pour appuyer ses paroles, il accéléra légèrement le pas, prenant une foulée ample et à peu près confortable pour tout ce qui se trouvait sur son dos.

"Je dois aller voir notre Alpha afin de prendre mon tour de garde à la Mine demain." Expliqua-t-il, jugeant qu'elle comprendrait sans doute la globalité et voulant écarter son incompréhension."Je m'y rendrais aussitôt que nous serons arrivés, c'est pour cela que tu dois rendre à Maisie la sacoche toi-même."

Il tourna légèrement la tête vers elle, de nouveau, et ajouta d'un ton plus léger :

"Et l'on peut sans doute dire que c'est toi qui l'a... retrouvée, n'est-ce pas ?"

"D'accord papy !"
Elle se raplatit contre le dos de son arrière grand père, son museau dans la fourrure anthracite du grand vieux loup qui la portait, un petit sourire heureux aux babines. Si il était là tout irait bien. Et puis elle ne doutait pas qu'il serait toujours là. Ses petits yeux bicolores brillèrent de joie. C'était souvent papy qui la retrouvait lors de ses escapades, et c'était toujours cool de le revoir venir la chercher. Elle n'était jamais réellement perdue tant qu'il était là avec elle. Elle le laissa la porter un long moment ses foulées ne la bousculant pas lui ayant permis de se relever un peu, les yeux joyeux, à regarder les petites graines qui volaient sur le veut, autour d'eux, les regarder flotter.
Elle voulait voler comme ça, elle aussi. Elle ouvrit un peu les ailes, sur le dos de papy, et ferma les yeux, s'imaginant voler à côté du grand loup. Comme ça, elle aurait enfin son museau à la même hauteur que le sien !
Haha ! Quelle victoire !

Soudain, il lui expliqua pourquoi il devait lui déléguer cette tâche. C'était pour aller voir Leem... Leem .. Leem. L'Alpha !
"Oh .. d'accord ! Je le donnerai à maman alors ... "
Elle baissa un peu les oreilles, voyant déjà sa mère arriver sur un grand chariot de fureur tirée par des plantes carnivores. Huhu, elle était dans le caca. Mais elle devait aider papy ! Après tout, il lui avait montré les plantes carnivores ! Et puis il l'avait sauvé d'une chute presque-pas-mortelle de son dos, il y avait quelques instants. Une telle dette devait être repayée !

Déterminée, les yeux brillants, elle allait lui dire qu'elle le ferait sans faillir, avant qu'il lui proposes qu'elle dise que c'était elle qui l'avait trouvée.

AH NON !!

C'était pas vrai ça ! Pas vrai du tout !
Thyara, petite loupiotte brune à longues ailes se renfrogna, fronçant ses sourcils et agitant beaucoup la tête, dans un mouvement négatif.
"Non ! C'est toi qui m'as trouvé ! Et tu as aussi trouvé la sacoche !" s'exclama t'elle, mécontente qu'il puisse proposer qu'elle prenne sa gloire pour elle.
"C'est toi qui l'as trouvée !" lui rappela t'elle encore, au cas où il avait oublié avant de lever le museau, en apercevant le camp. Maman !

Elle se ramassa sur elle même, alors que l'entrée du camp se profilait, et bondit du dos de papy. Elle toucha le sol et roula sur elle même, attérissant, assise, pattes écartées et un peu sonnée, mais bien par terre.
Flop.
Sa chenille la rejoint.
Oh il fallait qu'elle montre Chichi à maman ! Elle attrapa la sacoche avec l'aide de papy, la posant sur son propre dos, et laissant sa chenille grimper dessus, avant de filer vers la tanière de sa maman ...

Elle ralentit, en baissant ses oreilles. Maman allait être fâchée. Elle en était sure. Elle se retourna, ouvrant la bouche pour dire au revoir ...
"Au revoir pap ...."

Mais elle finit par retourner voir son arrière grand père en courant, pour lui faire un gros câlin à la patte ... - bon a quatre pattes elle le pouvait pas faire de câlin beaucoup plus haut- puis de lui donner un coup de langue sur le museau, qu'il avait baissé.
"A demain papy ! Je t'aime !" s'exclama t'elle, en frottant sa tête contre son épaule, debout sur ses pattes arrières, en guise de salut.
Flop.
Elle se retourna, et replaça sa chenille, qui avait glissé de son dos avant de prendre la route de la tanière de la savante Maisie, un peu inquiète, mais heureuse. Elle avait son papy. Elle avait sa chenille.

Maisie-la-furie se profila à l'entrée de sa tanière, grande, l’œil plein d'inquiétude et de revanche.
"Eeeeeehehehehe ... Coucou Maman ?"

-fini pour moi ^^ maybe on arrête ici, c'est plus vraiment d'actualité ?-

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