Aro - Hyozan - Tiens qui es-tu ?

Le pelage au vent, il sentait la brise glacée lui mordre la peau sous son épaisse couverture de poils. Les yeux plissés, quelques poussières neigeuses venaient se loger sur son poil et sa chevelure. Son plumage était d’ailleurs parcouru de quelques traces de poudreuse blanche. Dans le blizzard il n’y voyait pas plus loin qu’à quelques mètres, et il n’était pas sur qu’avancer serait une bonne idée. Il lança un coup d’œil derrière lui, sa corneille avait disparu. Elle était probablement restée là où le soleil brillait encore, ce qu’il comprenait sans le moindre mal. Pourquoi était-il allé se perdre ici lui d’abord ? Face à cet océan de glace qu’il détailla du regard, il se trouva bien petit et bien chétif. Cet océan était probablement profond, et sous cette glace tout était figée dans le temps et peut être mort, mais pourtant pas oublié. Car quand on marchait sur cette glace épaisse de plusieurs mètres, parfois la poudreuse fuyait et laisser apparaitre des monstres marins eux aussi figés. C’étaient des créatures immenses que le loup n’espérait pas connaitre vivantes…

Se décidant finalement à avancer sur cette terre froide, le loup inclina la tête pour faire rempart au vent. Il ne savait pas trop ce qu’il cherchait, ni pourquoi il était venu là. Il y était arrivé par la force des choses. Il n’avait pas vraiment suivit le chemin de la Grève Gelée. En fait, il avait surtout suivit le croassement des corbeaux et des corneilles. Et s’étaient ces cris lugubres qui l’avait mené ici où tout était froid. Au bout de quelques mètres, il sentit le vent se calmer et se redressa. Il lança un regard au dessus de lui. Le temps était un peu plus calme de ce côté-là, il y avait moins de vent également. Il lança un regard dans son dos. Ses traces de pas avant déjà disparu dans la neige et le froid. Comme quoi elles n’avaient été que de frêles illusions que le temps avait effacé. Il souffla longuement en secouant la tête. Il n’y avait pas que ces traces de pas qui étaient une illusion. Mais ça il se gardait bien de le penser.

Il secoua son épais pelage brun et s’arrêta là où la lumière était la plus présente. Il y voyait clair et sentait des odeurs toutes différentes lui chatouiller le museau. Il éternua d’ailleurs quand de la neige fraîche se glissa dans son petit museau. Il inclina la tête et passa sa patte sur son bout du nez avant de relever la tête. Tient… Il entendait des pas. Peut être que la couche neigeuse absorbait les sons, cela n’empêchait pas au lupin de les entendre. Il agita les oreilles et leva la tête, avec ces sons, une odeur. Une odeur plus ou moins connue. Mais de toute façon, il était entré dans la meute depuis une quinzaine de jours à peine, et connaissait vraiment peut de monde. Mais il espérait qu’il rencontrerait vite ses autres camarades.

Ça y est, mon œil brillait désormais des couleurs de la Dragonne. J'avais attendu ce temps tellement longtemps, j'avais l'impression qu'une éternité ne définissait pas assez à quel point j'avais attendu. Pourtant cette éternité ne représentait qu'un an et en un an, il s'en est passé des choses. Je n'étais plus un enfant maintenant, j'étais un soldat. Je n'étais plus aussi petit et frêle que le Hyōzan que Haku avait déposé cette nuit là devant le Creux aux loups Séide. Non, maintenant je commençais à avoir une poussée de croissance, je rattrapais les autres loups de mon âge en taille, ma voix était plus grave, j'étais enfin adulte !
Un long ruban accompagnait désormais les mouvement de ma queue. Il avait apparu lorsque j'ai eu un an. J'avais remarqué durant mes tout premiers jours de vie que ma maman en avait plusieurs, je pense que leur nombre augmente en même temps que notre âge. Je ne sais pas pourquoi je me souvenais de ça en particulier...

J'étais vraiment déterminé à donner le meilleur de moi-même. Et comme j'étais un peu casse-cou, je m'étais improvisé une petite expédition à la Grève Gelée juste pour le plaisir de faire le fifou. Je me prenais un peu pour un bonhomme à me jeter comme ça en pleine tempête de neige d'autant plus que je suis né dans le désert et que donc, ce climat n'était pas vraiment idéal pour moi. Mais si je veux devenir un grand guerrier, je dois savoir affronter n'importe quoi, même le blizzard ! Et puis, mon père m'a nommé Hyōzan, ce qui signifie "Iceberg" dans une langue étrangère. Et quand on s'appelle "Iceberg" et qu'on supporte pas le froid... Mouais c'est ça ! Ça le fait pas !
Mes pattes s'enfonçaient profond dans la neige et je ne voyais pas très loin. A chaque fois que je posais une patte au sol, celle-ci s'entourait de cristal qui disparaissait dès que je la décollait du sol. Cette particularité est apparue dès que j'ai eu mon Glowstick. Je pense que je peux aussi être capable de maîtriser ce cristal mais je n'ai pas encore réussi...

Évoluant lentement dans la neige, mon oeil valide unique plissé pour éviter aux flocons de rentrer en contact avec ces derniers, j'ai aperçu non loin une tâche brune et grise. Le vent soufflait fort mais je me suis quand même approché, curieux. J'ai déceler l'odeur Séide parmi celle de la glace et de la neige sur l’océan gelé : il n'était pas une menace. J'ai donc fais quelques pas de plus pour enfin apercevoir le loup inconnu. Il avait de grandes ailes grises, presque noires. On aurait dit des ailes de corbeaux...
Je l'ai abordé en lançant :


Derrière lui, j'apercevais comme un trou dans le sol. Une grotte de glace souterraine ? Énorme !! Il faut aller voir ! En plus je ne dirais pas non si c'est pour m’abriter de la tempête.
J'ai commencé à cheminer vers ce trou tout en lançant au loup ailé :

"Viens ! Allons nous abriter là dedans ! On sera mieux quand même, non ?"

Assit dans le blizzard, il avait entendu les pas s’approcher et avait finalement tourné la tête de trois quarts. Il avait détaillé le loup avec désintérêt. C’était un loup plus jeune que lui qui avait un pelage brun clair et blanc ainsi que des excroissances de cristal sur le corps. Original et très inhabituel, Aro détailla l’individu avant d’entendre sa remarque. Il agita alors les oreilles en fixant le jeune loup. Puis il détourna la tête et observa l’étendu glacé couverte par la tempête de neige.

« Je suis venu sans trop y réfléchir en fait » observa-t-il calmement.

C’était souvent comme ça avec lui. La preuve il avait réussi à se faire coincé par l’eau quelques semaines plus tôt quand il était arrivé aux Criques du Soleil a force de cheminement. Le ton ironique du jeune loup avait amusé le grand mâle qui avait étiré un petit sourire. Puis il avait écouté sa remarque et lancé un regard à la grotte qu’il n’avait même pas vue en venant. Il se tourna alors tranquillement et se leva avant de secouer son épais pelage et son plumage. Puis il parti à la suit du mâle et remarqua que les traces du jeune était beaucoup moins profondes que les siennes. Conclusions ce jeune adulte était bien moins lourds que lui. Aro le détailla alors du regard, assez grand, musclé comme il le faut, les oreilles droites démontrant de la confiance. Le jeune loup semblait sur de lui et prêt à beaucoup pour prouver sa valeur.

Quand il entra dans la grotte, Aro lança un petit coup d’œil à l’extérieur avant d’entendre un croassement et de voir une silhouette se découper dans le blizzard. La silhouette volante lui fonça dessus et il se baissa pour l’esquiver avant que l’oiseau ne se pose en catastrophe. Il se retourna vers sa corneille et s’assit calmement avant de ramener l’oiseau entre ses pattes et d’enlever le givre qui avait prit possession des plumes de la noiraude. Il releva alors la tête vers le jeune mâle en se rappelant de sa présence et pencha la tête.

« Sinon, comment as-tu eus l’idée ingénieuse de venir ici alors qu’il vente ? » demanda-t-il curieux et amusé.

Alors qu’il attendait la réponse du jeune loup, il se remit à son travail qui consistait à enlever la glace sur les ailes de l’oiseau. Puis il se rappela des bonnes manières et releva les yeux vers le loup qui l’avait guidé jusque dans cette grotte.

« Oh fait, je m’appelle Aro, et toi ? » questionna-t-il.

Comme pour les deux fois précédente le loup avait une voix grave distante et dénué de toutes émotions. Un peu distant car il ne connaissait pas l’individu, il se méfiait de lui-même s’il savait qu’ils étaient de la même meute. Pour lui la meute ne voulait rien dire. N’importe qui pouvait être mauvais et manipulateur, même dans une meute. De plus Aro était un grand pacifiste qui détestait se prendre le chou avec qui que ce soit car sa faisait ressortir quelque chose de lui qu’il ne supporte pas. Alors pour éviter tout problèmes, il prenait ses distances au début et vérifiait tranquillement si le loup en face était quelqu’un qui pourrait lui faire du mal ou non.

[Finalement, Hyōzan n'a pas encore obtenu son Glowstick donc on oublie tous les passages où je parle de son Glow et de son pouvoir Au passage désolée du gros retard ;w;]

Le bruit violent du vent s'arrêta dès que j'ai posé une patte dans la grotte. L’intérieur était totalement recouvert de glace et quelques stalagmites jonchaient le sol. Je regardais cet endroit avec fascination comme un louveteau qui venait de découvrir la glace. J'ai avancé doucement en regardant à droite et à gauche, admirant l'habitat. Ça serait excellent comme repère secret ça ! Je pourrais l'amenager et en faire un QG personnel !
Enfin bon, pour l'instant cette grotte de glace n'était pas si personnel puisque le loup brun était venu s'y abriter avec moi. Lorsque je me suis retourné pour lui faire face, il tenait entre ses pattes un oiseau au plumage sombre recouvert de givre qu'il enlevait de mouvements délicats. J'ai tourné la tête, étonné par ce spectacle inhabituel. Ce loup doit avoir un lien particulier avec les oiseaux...

Alors que j'observais mon camarade s'occuper de son corbeau, celui-ci m'a lancé :

« Sinon, comment as-tu eus l’idée ingénieuse de venir ici alors qu’il vente ? »

Laissant échappé un rire léger, j'allais répondre quand il a continué :

« Oh fait, je m’appelle Aro, et toi ? »

Aro, l'ami des corbeaux, héhé.
Ce loup avait un ton mystérieux que je trouvais amusant. Il avait déjà l'air plus posé que moi, loup hyperactif que je suis. C'est d'ailleurs pour ça que je me retrouvais en pleine tempête de neige, par goût de l'aventure. J'adorais me lancer dans des expéditions folles en ce moment, trop frustré qu'on m'ait empêché de sortir du Creux aux Loups lorsque j'étais plus petit. D'abord à cause du danger d'Everbloom et des plantes carnivores géantes mais aussi à cause de ma cécité partielle. J'ai heureusement réussi à la dompter aujourd'hui et je suis désormais parfaitement capable de faire tout ce que je veux aussi bien que n'importe quel loup sans handicap ! Et je suis sûr que je sais le faire mieux encore !!

"Mon nom est Hyōzan, j'ai plus que jamais le goût de l'aventure et du risque et c'est pour ça que je me retrouve ici en pleine tempête de neige volontairement, haha !"

Après un petit fou rire, j'ai observé curieusement l'oiseau de Aro une fois de plus. M'approchant un peu tout en reniflant en sa direction avec de grand yeux rond, j'ai ensuite posé la question qui me trottait dans la tête depuis son entrée dans la grotte :

"Tu as un don pour communiquer avec les oiseaux ?"

C'est peut-être un don inné comme certains ont. Peut-être qu'il a des gènes de corbeaux, cela expliquerait ces ailes de jais géantes.

Plongé dans son travail minutieux de vérifier que sa corneille à trois yeux ne s'état pas cassée une aile. Et aussi patient pour lui retirer la glace qui c'était logée entre ses plumes. Le mâle écouta les paroles du jeune loup et releva les yeux vers lui avant d'agiter doucement les oreilles en penchant un peu la tête. Donc ce petit là était un petit fou qui par à l'aventure dans un endroit gêlé ? Bah il a pas froid aux yeux le môme. Enfin, Aro se souvenait que son frère et lui avait été un peu pareil quand ils étaient plus jeune. Il étira un petit sourire.

"Je vois jeune aventurier. J'espère juste que tu fais gaffe à ta vie" observa-t-il amusé. "Néanmoins, je suis enchanté de te connaître Hyozan. Tu changes des vieux grisonnants désagréables..." souligna-t-il.

Il avait beau être majeur, il était tout de même relativement jeune. Il espérait d'ailleurs qu'il ne deviendrait jamais un vieux râleur comme il avait pu en croiser. Dieu que c'était nul et ennuyant de vieillir. Il n'en avait pas du tout envie, et pourtant il savait qu'il vieillissait lentement comme tout le monde. C'était pas agréable d'y penser, mais c'était comme ça et pas autrement. Il espérait néanmoins qu'il n'allait pas mourir dans un corps incapable de bouger et douloureux dans tout les os.

Puis il vit le mâle s'approcher de sa corneille et observa la réaction de sa camarde qui avait ouvert le bec et reculer la tête, faisant comprendre à Hyozan qu'elle ne voulait pas qu'il s'approche. Quand Aro eut terminé de la nettoyer, il constata qu'elle était gêlée et humide. Il la prit dans une patte et la posa sur son dos. L'oiseau referma ses ailles et se fit sa place dans l'épais pelage du mâle brun aux ailes noires nuits.

"Non, je ne communique pas avec eux, je prend possession d'eux et je place certains de mes souvenirs en eux" répondit-il simplement.

Il lança un regard furtif dans son dos. La neige continuer de tomber et le blizzard ne semblait pas décider à partir. Ils étaient donc coincé ici pour quelques heures. Il secoua la tête et passa près du jeune loup pour se coucher contre une paroi rocheuse. Il releva néanmoins la tête vers le jeune mâle. Toujours intéressé par sa présence et prêt à continuer leur échange. Il cherchait juste à s'éloigner de l'entrer de froid pour être sur que ses propres ailes ne gêles pas, sinon il risquait d'être très mal barré.

"Je vois jeune aventurier. J'espère juste que tu fais gaffe à ta vie. Néanmoins, je suis enchanté de te connaître Hyozan. Tu changes des vieux grisonnants désagréables..."

Il est vrai qu'avec une pareille soif d'exploration, on avait tendance à ne pas se méfier. Mais je ne me faisais pas de soucis à ce propos. Je me savais assez fort pour affronter les dangers de la vie et je le serais encore plus une fois que j'aurais enfin obtenue mon Glowstick, mon précieux Glowstick. Celui-ci me permettra de montrer à tout le monde que je suis vraiment capable et je serais alors prêt à effacer les traces sombres que mon père a laissée pour faire briller l'image de notre famille à la place !
J'ai accueilli le compliments d'un sourire rayonnant, comme à mon habitude.

Lorsque je me suis approché de cet étrange oiseau, celui-ci s'est crispé comme si il ne voulait pas que je m'approche. Je me suis alors stoppé, préférant observer la petite corneille de loin plutôt que de me faire pincer la truffe par son petit bec noir pointu.
La mâle brun m'a alors expliqué :

"Non, je ne communique pas avec eux, je prend possession d'eux et je place certains de mes souvenirs en eux"

... Hein hein.
J'étais pas vraiment sûr d'avoir bien compris mais j'ai quand même hoché la tête comme si c'était clair pour moi. Dans tous les cas ce loup vivait une relation particulière avec ces oiseaux, c'était l'essentiel à comprendre. Ça doit tout de même être passionnant, j'aimerais avoir un lien aussi particulier avec des oiseaux ou tout autre animal. On ne doit jamais s'ennuyer quand on a un ami à plume avec soit.
En parlant de plumes, Aro avait quand même des ailes gigantesques ! Est-ce qu'il pouvait voler avec ? Ça doit être excellent de voler !

"Et sinon, avec tes ailes tu peux voler ?"

La question était sorti de ma bouche comme ça. C'était génial d'avoir une particularité aussi cool. Moi, certes, j'avais mes cristaux mais bon, à part pour faire joli ils ne me servaient pas à grand chose. Du moins je ne leur ai pas trouvé une grande utilité jusqu'à présent.

Il avait vu le sourire rayonnant du jeune loup, et avait très bien comprit que le plus jeune c'était sentit peut être un peu flatté. Au yeux d'Aro ce loup ne devait pas être bien vieux, cela se voyait par son absence de Glowstick et sa fougue un peu irréfléchi qui l'avait conduite jusqu'ici. Néanmoins ce petit semblait social et plein d'un caractère qui l'emmènerait surement loin, alors le grand mâle ne fit aucune remarque.

Assit au bord de l'entrée, son regard semblait posé sur l'horizon neigeuse où le brouillard et la tempête continuaient de faire rage. Mais du coin de son regard vif, Aro avait regarder Hyozan faire comme s'il avait comprit son explication. Mais le grand brun avait parfaitement conscience que le jeune n'avait rien compris à ce qu'il lui avait dit. Cela n'était pas grave, mais la réaction de Hyozan était amusante. Elle lui donnait quelque chose de fier, de trop fier pour qu'il repose la question et puisse comprendre ce qui c'est mélangé dans sa tête.

Ramenant sa queue contre ses pattes et poussa un soupir légé, quand la question du jeune parvint à ses oreilles, il les plaqua sur son crâne. Il détestait ses grandes ailes inutiles qui ne servaient à rien d'autres qu'à lui faire mal dans tout le corps. C'était injuste, pourquoi ne pouvait il pas voler alors qu'il avait ce qu'il faut ? Ses ailes étaient trop lourde et trop grandes pour qu'il puisse s'envoler et caresser lui même le ciel. Finalement il tourna la tête vers le jeune mâle et pointa ses oreilles vers lui.

"Non, je ne vole pas. Mes ailes sont trop lourdes pour que je puisse voler" avoua-t-il.

Puis il retourna la tête et se coucha en sphinx, les oreilles pointées en avant, son regard observant la poudreuses dessiner des formes éphémères qui disparaissaient aussi vite qu'elles se formaient. Puis il pencha une oreille avant de relever la tête et de la tourner de trois quart vers Hyozan.

"Tu as de la famille ici ? Je veux dire, parmi les Séides ?" demanda-t-il

Il était curieux, et puis il n'aimait pas vraiment ce silence qui cherchait à s'installer. Il le trouvait pesant et désagréable, alors il cherchait à le briser ou a le combler par une discussion qui n'a sans doute aucun intérêt réel.

La tempête faisait toujours rage dehors et on entendait le vent fendre l'air dans un bruit aigu. On ne voyait plus rien à l'exterieur, seulement les flocons fous qui passaient à une vitesse folle devant nos yeux et certains qui se permettaient même de rentrer dans la grotte. On a eu de la chance d'avoir trouvé un abri aussi facilement, avec une tempête pareille c'est limite dangereux de rester dehors. Il faut dire que, d'après ce qu'on m'avait raconté, la Grève Gelée était un endroit constamment enneigé à n'importe quel moment de l'année. Même l'été, la neige était toujours présente; mais ça devait déjà être plus supportable de venir ici en été qu'en hiver. On a été un peu fou de venir ici du coup mais bon, moi j'assume d'être fou, haha !

"Non, je ne vole pas. Mes ailes sont trop lourdes pour que je puisse voler"

Oh, quel dommage. Ça devait être vraiment frustrant d'avoir des ailes mais de ne pas pouvoir s'en servir... Je pense que c'est encore pire que de ne pas en avoir, m'enfin bon c'est la vie...
Lorsque Aro s'est allongé sur le sol, conscient qu'on en avait pour un petit moment, je me suis assis et j'ai enroulé ma queue autour de mes pattes. Je suis resté dans cette posture, fixant l’extérieur dans le silence. Je détestais resté sans rien faire comme ça mais on avait pas vraiment le choix...
Finalement, le loup ailé m'a posé une question quelque peu inattendue :

"Tu as de la famille ici ? Je veux dire, parmi les Séides ?"

De la famille...
Haha si je pouvais déjà avoir de la famille... Dommage qu'ils soient tous mort dans des conditions atroces. M'enfin, je suis pas du genre à me morfondre là-dessus heureusement ! J’honore mon père plus que tout et ma mère je ne l'ai malheureusement pas beaucoup connue mais d'après les souvenirs que j'ai d'elle, c'était une louve douce et patiente. Je me souviens de ses longs cheveux lavandes, je me souviens qu'ils étaient si beaux... C'est le détail qui m'a le plus marqué chez elle.

"Mon père s'appelait Haku et était chasseur Séide. Il a cependant quitté la meute bien avant ma naissance."

J'ai marqué une pause avant d'ajouter :

"Il est mort, tout comme ma mère d'ailleurs."

Couché sur le flanc dans la même position depuis un bon gros quart d'heure, je sentis le vent s'engouffrer dans la caverne et jouer avec nos pelage. Les flocons se glissèrent sous mes plumes et les humidifières ce qui me mit très vite ma à l'aise. L'eau entre les plumes c'est franchement insupportable, ça alourdit les plumes, ça démange et en plus ça finit toujours par sentir mauvais. Mais bon, j'avais finit par m'y faire avec le temps, si bien que je ne m'en plaignait plus. Du coin de l'oeil j'avais vu Hyozan se mettre dans son coin et entourer sa queue à ses pattes. Il semblait figé comme une Statue et c'était franchement amusant et troublant quand on le voyait quelques temps plus tôt quand il avait fais le fou en venant ici.

Il agita les oreilles en entendant sa voix et releva la tête pour le regarder. En l'écoutant il baissa rapidement les oreilles. Pauvre gosse, il n'avait donc plus personne ici ? Voilà qui n'était pas cool du tout. Il se redressa, faisant reculer ses pattes pour que son dos se redresse. Il avait les oreilles à l'horizontal et l'air doucement triste.

"Excuse moi, je n'aurais sans doute pas dû poser la question"

Il chercha rapidement à changer de sujet avant de remarque que la température commençait à chuter. Il espéra alors silencieusement que la nuit n'était pas en train de tomber. Si ça arrivait cela risquait d'être réellement problématique car ils allaient devoir rester coincer ici jusqu'au lendemain matin. Sauf que si la température continuait de chuter alors les choses risquaient de se corcer. Si les choses allaient en décadences il chercherait surement à sortir d'ici avec le jeune loup. Les nuits d'hiver était froide, mais avec le blizzard ça n'était pas mieux. Il souffla longuement et ramena son épaisse queue contre son corps avant d'observer le jeune loup.

"Sinon, tu as pas une idée d'occupation ? ça va devenir long si on est coincé là pour plusieurs heures..."

Il n'avait pas vraiment d'idée de ce qu'il pouvait faire. Il n'était plus dans la fougue de la jeunesse. Et souvent il avait la tête rempli de choses étranges quand il se retrouvait seul dans le silence. Alors il espérait que Hyozan qui était plus jeune avait une idée de se qu'ils pouvaient faire pour s'occuper et faire passer le temps et le froid par la même occasion.

Je l'avais écouté avec toute l'attention du monde et j'avais hoché la tête. Soit, chacun son point de vue. Moi je considére que notre passé est essentiel pour construire notre avenir. Mais ce n'est là que mon avis. C'est d'ailleurs bien pour cela que j'ai une fonction qui ne demande pas de combattre, et ça me convient très bien. Alors que je m'étais remis à réfléchir, je vis du mouvement dans mon dos. Tournant alors la tête de trois quart j'observais le môme faire son exploration quand finalement il colla sa langue contre la glace. Grosse quiche va... Enfin, il faut bien faire ses propres expériences. J'avoue avoir fait pareille... Au milieu d'un lac... Dans le blizzard... Enfin, n'empêche, le voir comme ça était asse amusant en somme, et au bout de quelques minutes je ne pus retenir un rire doucement amusé.

Mais quand il commença à paniqué je repris mon sérieux et me suis relevé. Secouant mon pelage et mon plumage pour en faire fuir l'eau. Je me suis approché du jeune loup vers le centre de la pièce. Je l'ai alors regardé s'excité et l'idée qu'il se blesse ou que sa langue finisse totalement brulée me traversa l'esprit. S'il l'arrâchait du pique il risquait d'avoir drôlement mal pendant quelques jours.

"Arrête de t'excité tu vas te faire mal" remarquais-je.

Je me rappelais alors de la technique de Fwan quand j'avais fais la même expérience. Avant de rencontré la noire je n'avais jamais vue la neige, j'avais donc fais l'expérience bien tard dans ma vie de jeune loup. Mais je me souvenait très bien de ce qu'elle avait fait. Je me retournais, de dos à lui je lui lançais un regard de trois quart.

"Bon tu auras quelques poils dans la bouche mais se sera toujours mieux que la langue brulée à froid" observais-je

J'enroulais alors mon épaisse queue autour de pique. Les pointes de mes poils caressant sa langue désormais presque séche. Le froid me fit couler un frisson dans tout le corps. Mais au bout d'une trentaine de seconde le stalactite commença à se réchauffait et l'eau qui glissa sous le pelage de ma queue coula entre la langue du loup et le glace, ce qui lui permit de décoller sa pauvre langue.

"ça va mieux ?" demandais-je

Je déroulais alors ma queue du pique et la secouais pour faire partir l'eau glacée et cette sensation de froid fortement désagréable.