Amour Lunaire [Varkyrith]

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Olga aimait la Lune et la Lune aimait Olga. Il en est ainsi depuis...Toujours, l'Infini même. Il savait bien qu'autour de lui, des messes basses se faisaient, mais il n'écoutait pas, à quoi bon ? Ils prétendaient tous qu'on ne pouvait pas aimer et être aimé d'une pierre, pourtant ils s'obstinaient tous à croire en quelques dieux, quelques raisons de leur existance sur terre. Olga savait qu'on naît, vit et meurt pour aucune raison. Pour rien. Que tout ce qui est fait et a été fait est le fruit d'un hasard et que même si c'est rassurant de se donner de l'importance en pensant être là pour une bonne raison, en réalité il n'en n'est rien. Les gens supportent mal le néant duquel ils sont fait, c'est pourquoi ils croient en quelque chose "d'autre", de "superieur".

Alors si les autres se paient le luxe d'aduler les divinités, Olga avait pris la liberté d'aimer la Lune, et il les emmerdait.

Ce soir la nuit était claire, tant mieux. Il avait choisi de se rendre en ce lieu précisément pour son atmosphère romantique. Idéal pour un tête à tête avec sa Belle Nocturne. L'ambiance grise saupoudrait d'une touche de mystique ce moment secret qu'il partageait avec Elle. Longtemps il avait songé que l'étrange couleur de ses yeux était due au fait qu'un jour la Lune lui serait peut être tombée dans les yeux. Après tout, il venait bien de l'espace, alors tout était possible. Le nez vers le ciel, un sourire timide s'afficha sur le visage d'ordinaire inexpressif du mâle alien. Il se sentait toujours un peu impressionné, même après tant de temps de vie de couple. Il songea qu'il avait de la chance qu'elle l'ait choisi, c'est pourquoi il l'aimait de tout son cœur et plus encore.

"Bonsoir sweetie, tu es splendide ce soir...."

Il s'allongea au beau milieu de la plaine, ce qui fit s'envoler une nuée de lucioles, et le museau toujours au ciel, continua :

"Je sais, je sais...je ne t'ai pas accordé beaucoup de temps ces derniers jours. Tu noteras que je m'en veux et te demande pardon. Il marqua une pause. "Mais comprends, tout ici est si étrange. Je dois trouver le moyen de retourner de là où je viens..."

Une raffale de vent fit frissonner la plaine.

"Ton humeur est un peu exagérée, Moon chérie ! Je sais bien que tu n'apprécies pas que je sois coincé ici, mais figure toi que moi non plus. Tu pourrais au moins m'épargner ce silence plein de jugement." Il soupira et secoua la tête "Peu importe sweetie, profitons de cette soirée"

Il haussa les épaules, fixant avec le plus pur des amours sa dulcinée. Il espéra que le temps ce soir lui accorderait une pause. Il espéra qu'elle n'aime que lui. Il espéra ne jamais la voir s'éteindre.

Elle était tout simplement sortie de la maison. Encore.
Ne supportant pas sa mère et ses attitudes mondaines, fatiguante, épuisante même pour une aussi petite louve. Elle avait quelques bons mois, et la jeune loue ressemblait de plus en plus à un mec. Avec ses boucles courtes, son corps musclé, carré, à épaisse fourrure, et sa démarche je m'en foutiste, elle avait essuyé plusieurs "salut fiston ça va ?" avec des regards des plus noirs et des commentaires furieux.

Et elle était donc sortie.
Techniquement elle n'avait pas le droit.
Et elle s'en foutait.

Bondissant entre les hautes herbes, ses bouclettes rebondissant sur son front sombre, ses yeux verts brillants dans la nuit, elle cherchait le saule dont papa lui avait parlé. Le saule de Kiro. Bien que la petite avait décidé qu'elle ne prendrait jamais ce glowstick, elle voulait quand même découvrir le lieu. Elle était loin d'être agile et rapide. Rapide, ouais, mais agile non. pas avec cette masse corporelle.
Ce fut alors qu'une colonne de petites lumière apparut dans la nuit, colonne de lucioles, qui tournaient autour d'un loup violet.
Bordel il y avait des loups avec des couleurs étranges ici. Elle se hissa sur la pointes des pattes, pour dicserner autre chose que les oreilles de l'individu ... Mais l'herbe était un peu trop longue pour elle.

Alors elle dévia de sa trajectoire initiale, se rapprochant de l'individu.
Une bourrasque de vent lui emmêla ses cheveux, et elle s'assit, pour les pousser hors de ses yeux, à l'aide de ses petites pattes à griffes roses, avant de relever les oreilles.
L'individu parlait !
Elle était perturbée, et se releva bien haut, le discernant mieux, maintenant qu'elle était plus près.
Mais à qui parlait-il ?

Elle pencha sa petite tête, qui dépassait des longues herbes puis, d'un bond, vint le rejoindre, sautant dans l'herbe qu'il avait appalati, avec tout l'air un jeune loup curieux, bien qu'elle était en fait une fille.
Il sentait pas le solitaire, comme maman-la-p*te, ni le Séide, comme papa.

Elle claqua de sa mâchoire, pour attirer son attention.
"T'es qui ?"

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L'alien était en pleine conversation avec sa belle quand tout à coup quelque chose sauta à ses côtés. Il ne sursauta pas. Olga était rarement surpris. En fait, Olga était d'une neutralité assez extraordinaire. Sans bouger son corps, il fit pivoter sa tête dans un angle plutôt étrange qui nous laissait le droit de se demander si les lois de la physique permettaient une telle contorsion. Mais bon. Il fallait bien qu'il voit ce qui avait osé déranger sa sérénade. C'est un gamin..une gamine ? Bah, il n'en savait que dalle. Il avait du mal à discerner ce qu'ici bas les autres appelaient "féminin" ou "masculin". Il avait assimilé les archétypes, du style "les femelles sont plus petites et ont des traits plus fins" mais il s'y perdait complètement dès lors que les codes du genre étaient un peu plus subtiles. De toute façon, pour le peu d’interaction qu'il avait avec les lupins, il ne se sentait pas handicapé par ce manque de discernement.

Il lui sembla que le petit loup qui avait demandé qui il était. Coutume d'usage chez les terriens que de mettre un nom sur tout et n'importe quoi. Cependant, il appréciait le franc parler des jeunes, qui savaient formuler leurs questions sans trop de fioritures ni faux semblants. La simplicité dans le langage se perd, il en était désolé.

"Olga." Lâcha-t-il le regard mort avant de retourner sa tête vers le ciel

On lui avait posé une question, il y répondait. Autant vous dire maintenant que les relations sociales n'étaient pas son fort. Il n'avait pas pris la peine de retourner la question. Ca ne lui avait pas traversé l'esprit, de même qu'il ne voyait pas l'étrangeté de la situation de rencontrer quelqu'un d'aussi jeune en pleine nuit. Il voulait attendre qu'elle..il ? Parte. C'est vrai, quoi ! Il n'avait pas appelé pour avoir de la compagnie. Et puis ce n'était pas flagrant qu'il était déjà accompagné ?! Mais non, l'enfant ne bougeait pas. Il sentait sa présence derrière lui. Il soupira, se racla la gorge et fit son possible pour se souvenir de la bonne manière pour s'adresser à quelqu'un sur cette planète.

"Tu sais, c'est une conversation privée, tu devrais respecter..hum...l'intimité. Les gens de votre planète trouvent ça important de la respecter, d'ordinaire." Silence. Il regarda la Lune et chuchota à son attention, comme un enfant qui dirait un secret à l'oreille d'un autre "Je crois que ce terrien a un petit retard...quand je te disais qu'ils sont bizarres"

La louvette agita ses oreilles. Il n'allait pas être plus précis que ça ? C'était bizarre quand même, hein, d'habitude les loups étaient plus conviviaux que ça, alors pourquoi celui-ci ne disait absolument rien de plus que son prénom ?
Elle le vit détourner la tête vers le ciel, d'où la lune les observait, et fronça ce qui lui servait de sourcils.
Mais keski faisaiiit ?

Elle était curieuse, et leva la tête avec lui vers le ciel, avant qu'il ne lui adresse la parole.
... Il était en intimité avec qui, au juste ?

...
... Pas la lune, quand même ?
Elle souffla, puis avança d'un pas.

"Pourquoi tu lui parles si elle ne répond pas ?" demanda la jeune louve, en lui lançant un regard concentré, avant d'agiter sa queue.
Son étrange queue d'ailleurs, elle avait un physique particulier, même pour les loups de Punk Wolf. Une trace grise qui ne pouvait être que des os dépassait à un endroit de sa queue, de même que ses côtes, qui étaient à l'extérieur de son corps. On aurait dit que quelqu'un avait joué avec l'emplacement de ses os, et les avait pas remis à la bonne place. Elle le regarda, puis décida qu'elle voulait comprendre.

"Moi c'est Varkyrith. Tu viens d'où ?"

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"Pourquoi tu lui parles si elle ne répond pas ?"

Olga dressa l'oreille. Il détestait lorsque les terriens lui faisaient des remarques sur sa relation avec la Lune. Jamais il ne se permettait de commentaire sur leurs vies amoureuses. En fait, il ne voyait pas pourquoi ça l’intéresserait, mais il supposait que si ça avait été le cas il aurait eu le décence de ne pas se permettre de jugement. C'était l'une des rares situations qui le rendait...mh...bizarre. Ça lui donnait comme un poids sur le cœur, comme une boule dans la gorge. Triste. Peut-être, oui, triste.

"C'est vous qui ne l'entendez pas...vous oreilles ne sont pas assez sensibles. Et la réception est mauvaise ici."

Il lança un regard à sa belle, si loin de lui. Il tourna ses yeux vers la loupiotte qui venait de l'informer de son nom. Elle devait être trop jeune pour comprendre les sentiments tels que l'amour, mais ce n'était pas grave, après tout Olga non plus ne comprenait pas grand chose aux émotions...pourtant, il baissa les yeux et ajouta, presque pour lui "mais c'est vrai que son silence se fait plus présent ces temps-ci..."

Il bailla et consentit à répondre à l'ultime question de l'enfant :

" Je réside chez les Brethens, mais ce n'est que pour un temps. Je viens de là haut" il pointa le ciel du museau "Disons que j'attends que l'on vienne me chercher." Le loup violet tourna la tête vers Val...machin-chose, et, les yeux écarquillés, ajouta "Et toi, qui vient te chercher?"

Sujet: Re: Amour Lunaire [Varkyrith] Sam 04 Mar 2017, 15:19

La jeune louve s'assit, ses yeux verts tout ronds, malgré son évidente envie d'avoir l'air fort et puissante, ses oreilles pointés vers le violet. Curieuse, donc.

Elle l'écouta déballer sa vie avec attention, avant de baisser le oreilles, quand il lui demanda qui viendrait la chercher.
"Personne. " dit elle en fronçant ce qui lui servait de sourcils, son regard se faisant sombre sous ses bouclettes bleu glace.

Elle serra ses grosses pattes contre elle un instant, en regardant ses propres griffes. Il était vrai. Sa maman, elle était pas du genre à venir la chercher, et son papa était avec l'autre maman. Avec ses autres sœurs, et son frères qu'elle n'avait jamais rencontré encore. Elle se sentait un peu seule en ce moment.
Elle lui glissa un regard.
Il avait de la chance, d'avoir des gens qui l'aimait assez pour venir le chercher, même si il était loin. Elle aurait aimé avoir des gens comme ça, elle.

"Je pourrais venir avec toi ?" demanda-elle, en levant ses yeux vers lui, curieuse.

Elle aimerait bien savoir ce qu'il y avait là haut.
Elle ne voulait plus rester ici.

Plus trop non.
Assise sur son fessier, elle étira ses pattes arrières devant elle avant de les laisser se replier, un peu. Elle avait vraiment l'air d'une grosse peluche, comme ça, dans une pose aussi comique, avec son épais pelage sombre.
Elle leva son petit museau vers le ciel, les étoiles brillant dans ses yeux.
"T'as de la famille là haut ?"

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Olga tendit les oreilles à l'interrogation de l'enfant. Venir avec lui ? Non ! Et puis quoi encore ? Puis que diraient ses compagnons de route ? De plus, rien ne dit qu'elle survivrait si elle se trouvait soumise à un autre atmosphère que le sien. Par ailleurs, Olga n'était pas une nounou, il ne savait même pas s'occuper de lui même par moments, alors d'une autre personne vivante, oula non merci ! Danger !

" Non. "

Toute fois, le petit, (ou la petite ? Olga ne s'était pas encore fixé là dessus, mais ne s'en inquiétait pas outre mesure) avait dit qu'il n'avait "Personne", et ce sentiment de solitude, Olga le comprenait. Il savait d'ailleurs que beaucoup de terriens vivaient mal le fait d'être seul, chose qu'il avouait encore ne pas comprendre, puisque lui, ça ne lui pesait pas du tout, au contraire. Il se demandait parfois comment pouvait-on se prétendre à l'aise en société si on n'est pas d'abord à l'aise avec sa propre compagnie. Mah. Les gens sont bizarres, ici, ne cessait-il de se répéter.

En tous les cas, le louveteau avait décidément bien l'intention de rester en l’assassinant de questions. Le loup mauve se résigna: Il y aurait bien une troisième personne à ce rendez-vous. Il jeta un regard à sa lune qui semblait les regarder d'un œil bienveillant...Bon..Alors si Moony était d'accord, Olga devait l'être aussi. De plus, il sentait qu'elle lui repprochait d'avoir lâché à la gamine un "non" aussi sec. Il devait se rattraper. Pas pour le bien du gosse, hein, non, simplement parce que son astre adoré le lui demandait et qu'il ne voulait en aucun cas la contrarier.

" Ils ne sont pas vraiment ma famille. " Il s'arrêta, quelque chose le contrariait toujours quand on lui parlait de famille, pourtant il ignorait de quoi il s'agissait. " Ou peut-être que si. La famille, après tout, c'est les gens qu'on choisit pour s'entourer. C'est ce que je pense. Disons que ce sont des gens comme moi, mes amis. Mais oui ils viennent de là-haut, et moi aussi. " Silence " Je crains de ne pouvoir t'emmener cependant. Trouve toi une famille chez les tiens, vous terriens êtes si doués pour créer toute sorte de liens. " Il espéra que sa Lune était fière de l'effort de sociabilité qu'il venait de faire.

Le vent souffla.

Sujet: Re: Amour Lunaire [Varkyrith] Dim 05 Mar 2017, 18:21

"T'es pas cool." lui indiqua la jeune louve, en fronçant ce qui lui servait de sourcils, vexée.

Il était carrément énervant ouais. Alors elle gonfla sa fourrure, le toisant avec fureur.

"et puis c'est faux ! C'est les Amis qu'on choisit. On peut pas choisir sa famille !" s'écria-elle, le vent, se levant, agitant ses bouclettes couleur glace, alors que deux pépites vertes le fusillaient d'en dessous.
Si les regards pouvaient tuer, Olga serait raide mort.
Elle essayait de trouver solstice dans cet assomption. Après tout, elle n'avait que peu de personnes à qui elle parlait, et quand on lui parlait comme ça, ça ne la surprenait pas. Elle n'aimait pas du tout la façon avec laquelle le méchant morveux couleur lavande-vomi lui adressait la parole, puis tentait de se rattraper.

"J'ai pas besoin d'une famille d'aborr'. Et puis si tes amis sont un peu pas cons, ils te laisseront ici !" se fâcha-elle encore.

Puisque la colère est exponentielle.

"Ehh ... Et puis laisse la lune tranquille. Quand on ne te répond pas, c'est qu'on veux pas de toi. Crois pas que tu peux te rattraper de dire des trucs pas cools et faisant le faillo' parce que CA MARCHE PAS !"

Ça, au moins, elle l'avait vécu. Ça, elle le savait Maman ne lui parlait pas, et sa propre sœur la toisait avec mépris, de temps à autres. C'était pour ça qu'elle voulait partir. Elles ne voulaient évidement pas de Varry, et Varry en avait marre de toujours être regardée de travers. Elle voulait qu'on l'aime bien, au fond. Comme Neït !
Mais ce loup là, ce Olga n'avait évidement pas ce concept.

Elle se fit grande, fâchée, fouettant l'air de sa queue. Décidée à partir.
Elle ne l'aimait pas !

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