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| Le temps est venu. • SEIDES | |
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Auteur | Message |
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Lyros » Fidel'
» Nombre de messages : 1183 » Age : 26 » Date d'inscription : 01/07/2013 » Personnages : .
LE TÉMOIN
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| Sujet: Re: Le temps est venu. • SEIDES Sam 08 Avr 2017, 19:33 | |
| Il apprécia la sentir se calmer tout contre lui, sa chaleur se mêlant à la sienne via leur fourrure encore épaisse en ce début de printemps. Le brun se fit surprendre par la blanche avec sa léchouille surprise, et il ne put que lui rendre un sourire amusé. Elle allait bien...il soupira. Mais, après un câlin elle continua.
« Reno... Regarde moi... »
Alors, levant ses yeux vers elle, il l'écouta.
Elle...elle était tellement adorable. Reno se sentit mal en l'écoutant, il avait l'impression de ne pas mériter une telle louve, il savait au fond de lui que c'était faux, s'il ne l'avait pas rencontrée, elle aurait probablement vécu plus longtemps, peut-être avec quelqu'un d'autre de mieux. Mais, le mal était fait. Et aujourd'hui il ne s'en voulait plus de l'aimer, car maintenant l'abandonner et la laisser vivre en meilleure compagnie ne l'aurait pas rendue heureuse pour autant. Il regrettait son passé mais il fondait pour son présent, aimant sa compagne d'un amour qu'il n'aurait jamais imaginé ressentir un jour, malgré la merde qu'il ait pu faire, malgré son caractère pourri, malgré ce monde de merde. Puis, elle lui annonça qu'elle le suivrait.
Et subitement, Reno se trouva fortement stupide. Il aimait et soutenait sa famille, mais chaque jour son état s'empirait, et il ne leur serait de toute façon plus d'une grande aide. Alors, peut-être était-il temps de leur dire au-revoir avant de leur claquer entre les pattes, puis finir sa vie simplement avec elle. Ils n'auraient pas été malades et blessés, les choses auraient été radicalement différentes, mais ces derniers temps, il avait l'impression que ce qu'il lui restait de sa vie défilait à toute allure sans qu'il ne puisse profiter des derniers plaisirs qu'il pouvait encore avoir. Cette exode, était-ce le signe qu'il fallait se calmer, et songer à se poser, au risque de ne plus se relever ? Il sourit doucement. Tant qu'il était près d'elle, il pouvait bien ne plus jamais se relever.
Évidemment, que l'idée de quitter Paprika pour toujours lui brisait le cœur. Quitter le camp Séide, tout autant que ses frères, ses neveux ; tout était horriblement, affreusement douloureux. Ça lui donnait envie de hurler son désespoir, sa tristesse et tout ce qu'il possédait de négatif jusqu'à s'en détruire les poumons. Mais, il était avec Maisie, et il ne pouvait se permettre de se laisser pourrir devant ses yeux. Car plus que pleurer il voulait la chérir, l'aimer sans se retenir pour tout ce qu'il leur resterait de temps à vivre.
« Tu es tellement cool. »
Se redressant un peu, il boupa sa truffe contre la sienne.
« Tu sais, je trouve qu'on a donné beaucoup de nous-même, depuis Everbloom. »
Il leva innocemment les museau vers le ciel, baissant à moitié son regard joueur vers elle.
« Ça te dit on leur fait à tous des bisous d'au-revoir, puis on va se poser rien que nous deux avec un cocktail au bord de l'eau ? »
Et il était parfaitement sérieux. Il était temps de laisser tous ces jeunes excités, ces clans, tout, afin de prendre une douce et fatale retraite. |
| | | Liliandr!l » Accro'
» Nombre de messages : 2189 » Age : 25 » Date d'inscription : 01/03/2014
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| Sujet: Re: Le temps est venu. • SEIDES Sam 08 Avr 2017, 20:33 | |
| Elle sourit joyeusement, en l'entendant dire qu'elle était cool, et la douce chaleur, qui n'avait vraiment jamais fui se raviva. Elle était si heureuse de le voir comme ça.
Et soudain, il lui proposa littéralement de tout foutre en l'air pour aller à la plage, pour prendre des vacances. Elle pouffa de rire, amusée, puis hocha la tête.
"Je crois pas qu'on va trop leur manquer. Et puis on embêtera Thyara et Hyozan, a l'occasion, si on a besoin de distraction !" s'amusa-elle avec un petit regard malicieux. Elle avait peut être été une mère dévouée et douce, mais elle aimait bien embêter sa fille aussi. C'était même un petit plaisir. Et puis elle se doutait que embêter Hyozan faisait partie des grands passe-temps de son chéri, de ce qu'elle avait entendu de sa fille. Elle agita ses oreilles et se détacha doucement de lui, avant de se lever en montrant la sortie du museau. Ils quittaient enfin la scène des conflits, pour aller quelque part où ils pourraient être heureux, rien qu'un peu. Qui savait, peut être qu'elle réussirait même à lui faire enfiler un bikini entre temps. Et puis pour le cocktail, pas de problème.
Alors ils prirent le chemin de la sortie, aussi discrètement que possible. Ce qui était largement impossible. Mais qui s'attaquerait à deux loups qui avaient donné leur vie pour sauver la meute, sur les moments où ils décidaient enfin de prendre un peu de repos ? La louve gris étain sourit au brun ses yeux doux. Elle avait si chaud, quand elle était avec lui, qu'elle était heureuse. Chaud au coeur.
... Vraiment chaud au coeur. Elle rougit un peu, et regarda son chéri, son grand chéri brun, avec ses longs cheveux sombres, qui avaient bien poussé depuis quelques temps, son pelage magnifique strié des cicatrices de leur bataille contre Everbloom. Bataille qu'ils avaient gagné, ensemble. Même ce moment où sa vie avait été en danger, elle l'avait préféré aux longs mois, aux longues années séparés du loup qu'elle aimait. Et elle se promit qu'elle ne le laisserai plus jamais. Elle ne voulait plus avoir à affronter la vie sans lui.
Elle se tourna vers les loups en passant, souriant doucement, ses longs cheveux blancs balayés par son mouvement, voletant autour de sa figure grise étain. Elle n'aurait jamais cru qu'elle les quitterai tous comme ça, mais ils savaient tous qu'elle les aimait, qu'elle les aimerait toujours, même si ça décision finale avait été de rejoindre, pour ses derniers jours, le loups qu'elle aimait. On dit que les loups malades partent se réfugier loin, hors de la vue des autres, quand ils savent qu'ils vont mourir.
Maisie était évidement pas de ces loups. Elle avisa sa mère, Romance, entre les loups. Elle ne voulait pas hurler un au revoir, mais elle se doutait que sa mère savait qu'elle ne laisserait pas sa fille seule, et qu'elle ne laisserait pas son copain non plus. Elle n'en aimait pas moins Romance, Karigan, Volstein, Roy, Hikotsu, Amon, Hylda, tous les Séides qu'elle avait soigné ou connu, elle avait juste décidé de partir, de laisser ça derrière elle. De partir avec son copain.
Son coeur battait fort entre ses côtes, à l'idée de tous les laisser derrière, à faire quelque chose d'aussi inhabituel, de changer tant de choses auxquelles elle s'était habituée avec le temps. Son sourire doux se tourna vers Reno, pour se figer. Elle se retourna vers Roy. Roy qu'elle ne voulait pas abandonner. Roy qui était son frère. Roy qui était savant. Roy qui comprendrait.
Son coeur battait de plus en plus fort, comme un oiseau qu'on vient de frapper d'un coup de griffe, qui tente désespérément de s'accrocher à la vie. Elle se retourna vers Reno, aussi vite qu'elle le pouvait, son regard bicolore soudain enduit de peur, mais le monde semblait pas allez vite. Tout tournait lentement. Et les battements de son coeur, qui résonnaient dans ses oreilles.
"R-Reno ..." souffla-elle. Elle tituba, elle tomba et frappa le sol, ses yeux ouverts, son regard bleu et or fixé sur la sortie du camp, son corps soudain mou, sans vie. La brise souffla ses cheveux, qui glissèrent au dessus de son corps gris étain avec grâce, comme pour recouvrir le corps de la louve morte d'une couverture d'argent et de neige, glissant au dessus de sa patte gauche. Patte gauche qui ne luisait plus de la lumière bleue d'un glowstick.
Parce que, ce glowstick, elle l'avait laissé tomber, pour ne plus se sentir meilleure que Reno. Elle l'avait laisse chez Ao, avec un message d'excuses, pour que si ils mourraient, ils soient égaux. Qu'il n'ait plus à la regarder avec jalousie.
Parce qu'elle l'aimait, l'aime, et l'aimerait toujours. |
| | | Ehnala » Coriace
» Nombre de messages : 6395 » Age : 29 » PUF : Nala » Date d'inscription : 24/05/2010 » Personnages : ~
» Feuille de perso' » Points: 5200
| Sujet: Re: Le temps est venu. • SEIDES Lun 10 Avr 2017, 14:22 | |
| Les choses se passèrent vite, et lui demeura à les contempler en silence comme il savait si bien le faire. Son regard de glace, indéchiffrable, s'accrocha à la silhouette de Paprika alors qu'elle parlait de nouveau, proposant un combat qu'elle qualifiait de royal mais qui semblait n'en avoir que le nom. Les yeux du blanc se plissèrent légèrement. Quel honneur y avait-il à combattre une louve plus âgée, affaiblie, sans griffes ? A quoi cela rimerait-il de l'achever d'un coup de crocs dans la jugulaire ou par un souffle de son pouvoir ? Il comprenait sans peine la réaction de la brune - après tout, ce n'était pas vraiment surprenant au vu de son tempérament de feu - qui devait être blessée dans son orgueil. Leemoncello était à blâmer là-dessus, et les mots qui suivirent de Tatsu montrèrent qu'elle le rejoignait sur ce point. Mais dans la situation actuelle, il ne lui souhaitait pas cette humiliation. Même si elle avait le soutien de Reno, il était dans un état pire encore. Le frère et la soeur avaient du courage et de la hargne à revendre, ça c'était bine certain. Mais pour ce qui était du reste, le froid pragmatisme du mâle blanc ne parvenait pas à comprendre ce qu'ils cherchaient. Une mort qu'ils considéreraient comme glorieuse, mais qui ne serait en fait qu'une exécution. Ce serait une bien triste fin. L'espoir de voir Paprika rester dans la tanière des anciens pour les années qu'il lui restait à vivre avait été soufflé dès lors qu'elle avait montré son refus d’obtempérer. Désormais, elle ne pouvait plus que partir sans déshonneur, ou les contraindre à la faire périr sous leurs crocs d'une manière qu'il jugeait inutile et... presque pitoyable. C'aurait été une drôle d'ironie du sort, qu'il ait passé tant de temps à la guérir et qu'il soit finalement celui qui la tuerait. Le destin jouait fourbement avec leurs vies.
Un frisson le parcourut soudain, alors que son regard obliquait sur une autre silhouette qui venait délibérément de se placer parfaitement entre Reno et lui, alors même que le brun affirmait soutenir sa soeur dans ce qui serait un combat ouvert. Maisie. Bon sang Maisie ne t'en mêle pas je t'en prie. Son regard s'assombrit alors qu'il croisait celui de sa soeur et qu'il avait la sensation qu'une griffe le lacérait à l'intérieur. Le temps lui sembla se ralentir alors que la grise le regardait, puis échangeait quelques mots avec le brun. Malgré tout ce qui se passait autour, cette légitimité de leur place que certains loups critiquaient et que d'autres affirmaient au contraire à vive voix, son esprit ne vit plus que ce qui se jouait juste devant lui. Il avait a certitude que s'il devait se jeter sur Reno, il rencontrerait le pelage argenté de sa soeur. Elle le protégerait au prix de sa vie. Aucune expression nouvelle ne naquit sur son visage, et de l'extérieur on pouvait croire qu'il contemplait simplement les mouvements des différents loups devant lui comme les pions d'un violent jeu d'échecs. Mais quelque-chose de bien plus terrible tourbillonnait en son for intérieur. Un magma poisseux de regrets, de frustration, de haine et de larmes acides qui n'avaient jamais été versées. Les secondes lui semblèrent durer une éternité, les battements de son coeur étaient des coups de massue. Il entendit Tatsu, puis Paprika de nouveau. Il cilla.
Alors les mots de la brune firent frémir ses oreilles. Elle partait. Il tourna le regard vers elle alors qu'elle s'adressait à lui. Ses paroles étaient piquantes et sans aucune fioriture qui les aurait rendus plus subtiles. Ce n'était pas le style de Paprika, après tout. Il la jaugea en silence, s'imaginant sans peine la délectation intérieure que devait ressentir Reno à l'ouïe de ses paroles qui tentaient une ultime pique humiliante à son égard. Il ne ressentit pas de haine à son égard, simplement une immense déception. Il ne s'était jamais considéré comme un membre clé de la meute, mais les efforts qu'il avait fait pour elle étaient suffisant pour qu'il juge ne pas mériter cette basses de traitement. Apparemment la colère de Paprika faisait ressortir un mépris caché qu'elle ressentait à son égard - pourquoi vouloir le blesser de cette manière sinon ? Il ne se rappelait pas l'avoir offensée de quelque manière, ou mal servie. Ces derniers mots furent dans son esprit l'ultime déchéance de la brune en tant que son Alpha. Le respect qu'il éprouvait à son égard venait de prendre un sérieux coup de griffe par ce coup de langue acérée. Il redressa imperceptiblement la tête en soutenant son regard alors qu'elle achevait son discours, les prunelles plus froides que jamais. Qu'elle parte alors, puisqu'elle ne les jugeait pas digne de son respect. Puis qu'elle ne le jugeait pas digne de cet honneur.
Elle tourna les talons en clamant une variante contextuelle du "qui m'aime me suive" et sa silhouette brune disparut à l'entrée du camp. Quelques loups lui emboîtèrent le pas, mais le regard de Roy était revenu sur l'échange de regards qui se jouait entre Reno et Maisie, au centre. Si pour la plupart l'escarmouche était terminée, il restait une décision terrible qui n'avait pas encore été prise. Les secondes s'étirèrent aors qu'il s'accrochait à une sorte d'espoir futile. Il voyait leurs babines bouger, leurs visages prendre de ces expressions qu'il haïssait les voir prendre et qui secouaient en lui les cicatrices du passé. Il devinait bien ce qui se jouait là-bas. Reno allait partir avec sa soeur, bien-entendu. Mais il ne désirait pas partir seul. Une dernière fois, il voulait lui arracher sa jumelle qu'il avait si récemment retrouvé, lui mettre un dernier coup de griffes au plus profond du coeur avant de quitter ce monde en ricanant. Par les Sept qu'il le détestait. Ce fut comme au ralenti qu'il vit la louve s'avancer vers le brun et leurs deux silhouettes prendre le chemin de la sortie, sans un regard en arrière et fendant la foule avec une allure légère qui contrastait affreusement avec ce que lui ressentait. Elle avait choisi. Et elle l'avait choisi lui. Il sentit quelque-chose se briser à l'intérieur de son être, peut-être le dernier pilier faiblement reconstruit de ce qu'il avait été bien avant que tous les sombres événements ne secouent le continent et ne mettent en miettes son existence. Alors que Maisie faisait un pas après l'autre vers un horizon qui n'était pas le sien, il sentit ce pilier s'effondrer avec des craquements atroces, quelque-chose qui hurlait au fond de lui. Un mélange de haine et d'une tristesse bien plus profonde que tout ce qu'il avait pu ressentir jusque là. Il restait de marbre, mais son regard le trahissait cette fois-ci. Il donnait l'impression qu'à tout instant, ce masque impassible allait se fissurer et laisser couler des larmes ou se montrer des crocs. Mais il n'en fut rien.
Ne l'avait-il pas toujours su, au fond ? Que si elle devait choisir elle retournerait dans les pattes de son bourreau ? Une partie de lui avait envie de cracher de résignation, tandis qu'une autre ressentait une peine immense face à cette réalité. Il aurait dû le savoir pourtant, la vie ne lui avait pas écrit une belle histoire, oh non. Le destin avait décidé d'arracher un à un ses espoirs et toutes les infimes parts de son innocence. Fallait-il qu'il devienne un monstre pour ne plus souffrir de ce qui se passait autour de lui ? Il inspira en silence, tenant à observer chacun des pas de la grise qui lui tournait le dos. Chacun de ses mouvements jusqu'à ce qu'elle ne disparaisse Que cette image se grave dans son esprit à jamais comme l'amère conclusion de ce qu'il avait eu d'espoirs.
Quand elle se retourna, elle était sans doute déjà trop loin pour distinguer ce qu'on pouvait lire dans les yeux du mâle blanc toujours debout en contre-haut de la scène. Elle n'y aurait sans doute rien reconnu. Rien qu'un désert immense où achevaient de disparaître les ruines de la compassion. Il ne parvint pas à déchiffrer son regard, mais n'espérait même plus y voir quelque-chose comme un air désolé ou une quête d'approbation. Elle avait fait son choix désormais. Elle l'avait repoussé hors de son existence, effaçant tous les derniers moments qu'ils avaient vécu ensemble et par lesquels il avait cru, un trop naïf instant, que leurs derniers mois ensemble seraient semblables aux premiers. Il la toisa avec une froide sévérité alors qu'elle l'observait. Puis elle se retourna vers Reno et soudain, tituba avant de s'écrouler au sol. Et pour la première fois, cette vision ne lui inspira rien. Rien qu'un grand silence.
"Heever, va chercher un Savant et occupez-vous d'elle." Lança-t-il à la petite louve sans hausser le ton, mais il lui semblait que ce n'était pas sa voix qui parlait.
Il inspira longuement, le regard posé sur la silhouette immobile de Maisie, puis se tourna légèrement vers Tatsu. Elle avait bien parlé. Et maintenant, tout était terminé. Ses yeux balayèrent brièvement les loups qui étaient restés - et ils étaient nombreux.
"Votre fidélité à votre meute et à ses traditions vous honore." Lança-t-il de façon à ce que tous l'entendent.
Son ton était dépourvu de chaleur, mais pas de sincérité. Il n'avait rien à perdre désormais. Alors il donnerait tout pour mener les Séides à un avenir meilleur.
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| | | Cro » Héroïque
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Maillon Etelkru Rouge Aka ; 13 ans (30.9.23)
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» Feuille de perso' » Points: 1330
| Sujet: Re: Le temps est venu. • SEIDES Lun 10 Avr 2017, 17:06 | |
| Il fallait donc qu'elle s'en aille. Il fallait donc que sa fierté soit plus grande, plus forte. Heever avait un goût amer sur la langue. Celui d'une enfant qui voit sa mère partir sans un regard en arrière. Celui d'une jeune louve qui sent ce lien pourtant si puissant, s'étirer et claquer violemment dans son coeur. Instinctivement, et sans vraiment y rélféchir, la frèle louve gris clair avait fait quelque pas dans la direction de l'exode avant de s'immobiliser, incertaine. Devait-elle suivre l'exemple maternel qui imposait l'admiration par son sens de l'insoumisson et de sa volonté sans faille ? Devait-elle poser ses pattes dans les traces de celle qui l'avait élevée ? Ou bien alors le respect des lois et des traditions ancestrales que Leemoncello avait imposé à son esprit étaient-ils la bonne réponse ? Les prunelles de givre de l'apprentie Savante se durcirent alors que son museau se plissait de peine. Heever était face à un choix terrible. Celui de partir avec sa mère ou de rester auprès de son géniteur malade... Il semblait à l'adolescente que les miettes d'innocence qu'avait conservé son coeur s'envolait avec le vent qui jouait dans ses longs cheveux cendré. Il avait fallu ça, cette brèche soudaine dans sa famille, pour comprendre que l'enfance était bien loin derrière. Pour comprendre aussi, qu'au fond elle ne comptait pas tant que ça pour Paprika... Ou alors était-ce une mesquine vengeance par rapport à sa prise de position ? Le coeur brisé, la jeune Séide vit sa mère s'en aller, en emportant avec elle les doux souvenirs de leur complicité. Mais Heever en voulait tout autant à son père de n'avoir pas essayé de discuter avec sa compagne -son ex-compagne désormais- de ses projets à court terme, et ce même si la coutume voulait que sa voix soit plus importante. Sans doute les choses auraient-elle pu être différente. Heever leva un regard inquiet vers son mentor au pelage de neige. Roy venait d'être nommé Alpha, et, si la jeune louve suivait bien ses yeux sévères, il vivait une situation similaire : Maisie, la soeur du Savant blanc partait avec Reno, le frère de Paprika et donc, l'oncle d'Heever. La petite louve pâle avait beaucoup d'estime pour Roy, et un peu d'affection aussi, puisqu'il était son mentor. Le voir ainsi subir cette même séparation apporta un certain réconfort à Heever. Bien sûr elle était loin d'être heureuse pour lui, mais du coup, elle se sentait plus proche du loup bien trop souvent inexpressif. La voix de Roy la réveilla de sa torpeur déprimante et donna le coup de fouet nécéessaire à l'apprentie savante pour tirer la conclusion dont elle avait besoin pour supporter cette épreuve. Elle était là pour sa meute, pour la majorité de sa meute, pour tous. Elle allait devenir Guérisseuse bientôt, si Roy considerait que son apprentissage était suffisant. Son rôle désormais serait de soigner et de sauver des vies, si possible. C'est donc pour cela qu'elle devait rester ici. Par pour son père, qui perdait ce statut à l'instar de sa mère, mais pour le loup malade et mourant qu'il était. Pazr principe, elle se devait d'essayer de la soigner, rien de plus. Heever n'avait plus de parent. Heever n'avait plus que sa meilleure amie et soeur de coeur, Noroi. Et... Roy, son noble mentor. Et son clan, évidemment.
« Tout de suite Alpha Roy. »
Ainsi, elle acceptait officiellement le nouveau rang de son mentor. Puis, leste et sans hésitation, la jeune femelle grise avisa Romance. La louve argentée était la mère de Maisie et de Roy. Et même si Heever venait de décider qu'elle n'avait plus de parent et que forcément, elle sentait ue certaine rage gronder en elle, elle devinait que la louve inconsciente apprécierait de voir sa mère à son chevet, lorsqu'elle se réveillerait. D'un bond, elle rejoignit donc la vieille Savante pour lui demander de la rejoindre dans la tanière des soigneurs où elle s'occuperait de ramener Maisie avec l'aide de Nout. La soldate n'en était pas à son premier aller-retour pour aider les malades. Et puis elle ne rechignait jamais, aussi Heever appréciait cette louve hybride. Sans perdre plus de temps Nout et Heever emmenèrent la louve blanche à la gavroche à l'écart, pour soigner cette inquiètante perte de conscience.
Nout revint dès que son paquet fût à destination, pour écouter la suite, qui risquait d'être mouvementée.
* * *
Jagh observa la jeune Noroi, qui avait bien poussé dpeuis la dernière fois qu'il l'avait vu, elle devait avoir commencé son apprentissage sûrement. Il se demanda si elle avait déjà un mentor. Il aurait aimé être mentor. Bien que ce n'était pas réaliste, il n'avait pas de glowstick et encore torp peu d'expérience. Le regard doré du jeune mâle revint vers la foule, pour voir une partie de lam eute se diviser. Paprika s'en allait donc, préférant prendre la poudre d'escampette. Sans grande surprise, toute sa tribu la suivait sans trop broncher. Et dans ces départs soudain, il vit Thyara.
« THYARAAA ! ... » Hurla t-il, le reste restant coincé dans sa gorge.
Le coeur du blanc sembla cesser de battre quelques secondes. Une douleur immense lui lacéra la poitrine alors qu'il voyait son ange s'enfuir avec ceux qui abandonnaient leur patrie. Il aurait dû s'en douter. Il le savait au fond de lui. Il n'avait jamais eu aucune chance face à Hyozan. Il était arrivé comme un cheveux sur la soupe, alors que Thyara était déjà liée au loup caramel. Il n'avait pas osé, clairement, exprimer ce feu dévorant qui l'animait lorsqu'elle posait son regard doux sur lui, il n'avait pas eu assez de courage pour avouer à quel point il vibrait pour elle. Et maintenant, c'était trop tard. Elle disparaissait dans le sillage de son compagnon sans un regard en arrière. Sans un seul oup d'oeil pour lui... Jagh comprit alors que ses espoirs n'étaient que des chimères, parce qu'il n'avait jamais compté aux beaux yeux de Thyara. Malheureux et blessé, il se détourna et partit dans l'autre sens. Si aucune larmes ne venaient humidifié ses yeux, sa mine déconfite suffisait à comprendre les émotions tourbillonnantes dans son esprit tandis qu'il quittait l'assemblée.
* * *
Widar n'en revenait pas du courage de Paprika. Girl powaaa ! Ca c'était une sacrée chef, qui osait défier tout le monde et allait fonder sa propre meute ! De sa petite voix d'enfant, la jeune louve hurla à ceux qui s'en allait. Ouais ils avaient du cran. Et dès qu'elle aurait son glow, qu'elle serait assez grande pour se débrouiller seule, alors elle laisserait parents et fratrie derrière pour rejoindre cette bande de valeureux guerriers. Peut-être. Oui. Elle verrait bien. Même si au fond, même si elle se chamaillait tout le temps avec son frère et ses soeurs, elle les aimait assez pour rester. Oui, elle avait le temps pour réfléchir à ça encore ! Il ne fallait pas se précipiter ! Enn tout cas c'est dans un immense sourire que la brune s'enthousiasmait pour ceux qui s'en allait la tête haute !
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le temps est venu. • SEIDES Lun 10 Avr 2017, 21:10 | |
| Les oreilles de Tatsu frémirent d'indignation.
C'était comme si Paprika ne l'écoutait pas, ce qui n'aurait rien eu de bien étonnant. C'était comme si elle n'avait prêté aucune attention au plaidoyer que Tatsu tentait très difficilement de maintenir, alors qu'en réalité elle ne bouillonnait plus que d'une énergie féroce et dévastatrice, qui lui faisait pétrir imperceptiblement le sol plutôt que de le faire dans la fourrure miteuse et décrépie de la dominante déchue. Elle se retiendrait. Elle ne donnerait pas ce plaisir à Paprika. Elle savait qu'elle jouerait sur son impulsivité et ses difficultés à gérer sa colère devant tout le monde, mais elle ne céderait pas. Sa détermination à lui prouver qu'elle valait mieux qu'elle dépassait de loin sa rage destructrice, qu'elle garda tapie au fond d'elle-même.
Paprika maintenait qu'elle voulait un combat pour la juger. Or, comme Tatsu venait de le lui dire, elle savait déjà parfaitement ce qu'elle valait. Elle l'avait vue se battre, plusieurs fois, à la Mine, contre Everbloom. Elle n'avait absolument pas besoin de ce combat. Ce n'était qu'un prétexte pour avoir l'ombre d'une chance de triompher d'elle - ce qui n'arriverait pas. Elle n'était pas en état de se battre, et certainement pas contre une louve dans la force de l'âge comme l'était la fille de Valka. Aux paroles de l'Alpha, bien que celles-ci la laissèrent dans une frustration et une déception qui ne faisaient que croître, elle ne répliqua que par un soupir tendu. Mais ce qui suivit ne fit rien pour ralentir la chute de Paprika dans l'estime de Tatsu. Celle-ci décréta qu'elle quittait la meute. Pire encore, elle voulait entrainer d'autres loups dans sa dégringolade, qui virait presque au ridicule tant ses actes étaient irréfléchis, insensés, illogiques. Tatsu dû se mordre les joues pour empêcher un large sourire narquois de naître sur son visage. Le pire, c'était que plusieurs loups acceptèrent l'invitation. Sans doute se croyaient-ils meilleurs que les autres. Sans doute leur ambition trop grande les poussaient à essayer de gravir des monts ailleurs, en ignorant que ces cieux n'existaient pas, ou leur étaient fermés à tout jamais. La louve se redressa tout en prenant une inspiration à travers ses narines pincées par la tension. Ceux qui la suivirent ne l'étonnèrent guère, et honnêtement, elle n'allait pas pleurer leur départ.
Au final, tout cela lui rendait bien service. Elle se sentit projetée des lunes en arrière, bien loin de cette scène particulièrement grotesque, où elle devisait sereinement avec Roy. A l'époque, ils ignoraient superbement qu'un jour, ils seraient amenés à monter sur le trône d'un royaume brisé, et qu'ils allaient devoir s'unir pour le reconstruire. Ce jour-là, elle s'était sentie libre, et étrangement comprise. Elle avait senti une connexion difficilement explicable s'établir entre elle et lui, qui n'avait rien à de l'amitié, ou de l'amour. Quelque chose d'autre, qui aujourd'hui, prenait tellement de sens que s'en était presque effrayant. Comme si, malgré tout, chaque décision de sa vie, chaque pas qu'elle avait effectué, chaque obstacle qu'elle avait franchit l'avait menée à ce moment précis. La scission des Séides n'en était qu'un parmi tant d'autres, et il n'allait pas la retenir bien longtemps. Elle sentit son âme vibrer alors que sa mémoire lui envoya l'écho des paroles qu'elle avait eu ce jour-là.
Elle purgera la meute des esprits et corps faibles, et renforcera ceux qui méritent vraiment d'être appelés Séides.
Alors, elle parlait de la maladie qu'Everbloom avait injectée à la nature, et par extension, à tous les êtres vivants qui y vivaient, loups y compris. Aujourd'hui, il s'agissait plutôt de la folie, de l'ignorance et de la stupidité qui s'étaient si profondément ancrés dans les esprits de certains qu'ils en étaient devenus irrécupérables. Elle revînt dans l'instant présent, juste à temps pour voir les ombres des déserteurs s'effacer dans les fourrés. Nulle émotion ne la trahit. Son visage était de glace, son regard à la fois posé et implacable. Elle cilla une fois et se redressa pour faire face à ceux qui étaient restés. Roy prit la parole, et elle acquiesça à ses dires. Un très bref instant, leurs regards se croisèrent, et une fois encore, sans que le moindre mot ne soit échangé, elle sut qu'elle avait tout son soutien et sa confiance, et elle savait aussi que cette conscience était mutuelle. Elle rompit le contact pour balayer l'assemblée du regard et sentit sa ferveur revenir au grand galop.
- Un os brisé se ressoude toujours plus fort qu'il ne l'a jamais été.
Elle marqua un temps de pause, attendant que les éventuels déserteurs retardataires ne se pressent de suivre Paprika, puis posa un regard d'aigle sur la meute.
- Si en vous subsiste encore le doute, la tentation de suivre ceux qui ne sont plus Séides : écoutez cette indécision et partez. La meute ne se nourrit que de cœurs assurés et décidés.
Elle sauta alors du promontoire de pierre pour se mêler aux siens. Sur chacun, elle posa un regard clair et limpide, comme si elle essayait de les sonder jusqu'aux tréfonds de leurs âmes.
- Ceux qui restent, fidèles à leur meute, fidèles aux successeurs de leurs Alphas, aux principes qui un jour, on fait de nous des Séides, ceux-là ressortiront de cette journée plus forts qu'ils ne l'ont jamais été. Les Séides retrouveront ce qui a fait d'eux des loups puissants et respectés. Ils redeviendront la meute ultime de Punk Wolf. J'en fais le serment.
Là-dessus, elle jeta un dernier coup d'oeil à Leemoncello, puis à Roy, et exécuta un très discret signe de la queue pour lui intimer de la suivre. Ils avaient beaucoup à se dire et encore plus à préparer. Ils ne connaitraient pas le repos et la quiétude de sitôt, mais le jeu en valait la chandelle.
Ils avaient une meute à reconstruire.
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| | | Ehnala » Coriace
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| Sujet: Re: Le temps est venu. • SEIDES Jeu 13 Avr 2017, 09:12 | |
| La situation était presque irréelle. Et pour une fois, les paroles et les bruits seuls suffisaient à reconstituer sans trop de peine la scène qui se déroulait dans le Creux aux Loups. Ses deux jeunes enfants près d'elle, Romance était venue assister au rassemblement de la meute à l'appel de Leemoncello. Et soudain, elle s'était retrouvée mère d'un Alpha. La surprise avait dû se lire dans son regard blanchi lorsque son fils Roy avait été nommé pour succéder sur le trône des Séides - non pas qu'elle ne l'en jugeait pas digne, mais elle ne l'avait pas senti venir. Il fallait ire aussi qu'elle s'était renfermée sur elle-même depuis la disparition de son compagnon, même si elle se devait d'être présente pour Volstein et Karigan. Thyara l'avait soutenu dans cette tâche en prenant soin de ses petits oncle et tante, se liant particulièrement d'affection avec Karigan, mais rien ne pouvait vraiment guérir la blessure béant qu'était la disparition d'Arsitote. Malgré le temps qui passait, son absence lui pesait, elle avait l'impression de le reconnaître dans chaque bruit de pas, parfois même dans les parfums aux notes familières de ses enfants. Une fois, elle s'était même éveillée en croyant avoir entendu sa voix. Karigan et Volstein était trop jeunes alors pour comprendre pourquoi elle était si triste, pour concevoir l'idée de la mort. Ils se rappelleraient de leur père, mais sans doute pas assez pour souffrir comme elle souffrait de son départ pour l'autre monde. Personne ne lui avait autant manqué. Elle avait l'impression que sa vie heureuse d'avant s'effilochait lentement.
Elle n'ignorait pas que Maisie les quitterait bientôt, achevée par le poison d'Everbloom. Roy ne lui semblait plus le même depuis qu'elle avait retrouvé la conscience. Ses enfants étaient la chose la plus précieuse qu'elle possédait dans ce monde, et peut-être s'y accrochait-elle avec trop de vigueur et dans une sorte de désespoir. Ils étaient une part d'Aristote encore vivante, même si aucun ne lui ressemblait vraiment. Aucun loup ne l'égalerait jamais à ses yeux, de toute manière. Elle suivit les discussions qui devenaient houleuses, comprenant la rancoeur de paprika que l'on n'avait pas prévenue - c'était une bien mauvaise surprise. Toutefois, les événements prirent une tournure plus dramatique, et lorsqu'elle entendit les mots des loups qui quittaient un à un les Séide,s son coeur se serra. Il y eut celle de Thyara, qui avait l'air sincèrement désolée. Romance lui adressa un signe de tête attristé, alors que Karigan se blottissait contre sa mère. La grise devinait sans peine l'expression de chagrin profond qui devait se peindre sur le visage de sa plus jeune fille, et elle passa une patte le long de son échine pour la réconforter. Puis ce fut Maisie. La Savante était assez proche pour entendre les paroles qu'elle avait échangé avec Reno depuis le début du débat, et elle sentit son coeur se fendre lorsque sa fille promit au brun de l'accompagner. Car il n'y avait aucun doute sur le fait que lui partirait. Contrairement à Thyara, Maisie n'approcha pas, et seul le son de ses pas et des au-revoir discret qu'elle lançait indiquèrent à Romance que sa décision était effectivement prise. La gorge de la grise se serra alors qu'une lueur attristée s'allumait dans son regard. Pourquoi fallait-il que les choses finissent ainsi ? Elle soupira en silence, un soupir presque las.
Puis il y eut une sorte d'agitation soudaine, et la voix d'Heever parvint à ses oreilles en lui indiquant que Maisie était tombée inconsciente et était transportée à l'écart. Une once de panique naquit dans l'esprit de la Savante et elle se redressa d'un bond.
"Volstein, Karigan, rentrez à la grotte." Lança-t-elle à ses cadets. "Je reviens vite."
Elle s'engagea dans le sillage de Heever - qui était visiblement accompagnée de Nout - et entra avec elle dans la petite grotte. Presque aussitôt, les bruits de la foule au-dehors s'estompèrent. Romance s'élança au chevet de sa file, déposée au sol, et posa une patte sur sa gorge, puis sur son thorax. Son sang se glaça. Son coeur ne battait plus. Elle déglutit et aussitôt, posa ses deux pattes à l'endroit où ledit coeur devait se trouver pour appliquer de violentes pressions, tentant de le faire redémarrer. Elle savait que peu de Savants en venaient à utiliser cette pratique - souvent car ils n'en avaient hélas pas le temps ou la possibilité, et pour certains car ils avaient du mal à considérer que leur patient pouvait revenir de ce qu'ils considéraient comme la mort - mais l'énergie du désespoir l'animait. Une larme perlait au coin de ses yeux. Maisie, reviens s'il-te-plaît. Ne pars pas maintenant toi aussi. S'il-te-plaît.
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| | | Lyros » Fidel'
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| Sujet: Re: Le temps est venu. • SEIDES Jeu 13 Avr 2017, 14:29 | |
| Il sourit bêtement en l'entendant rire, se sentant subitement prêt à accepter sa fin, de ne plus être là que pour elle. Embêter Hyozan ? Avec plaisir. Le brun se sentait si heureux d'être sur la même longueur d'onde que sa louve, et la suivit vers la sortie avec une impatience enfantine coincée dans sa poitrine, crevant d'envie de clopiner avec elle loin d'ici.
Puis elle ralentit, fixant les membres aux alentours, puis sa famille, et Reno hocha doucement de la tête pour lui-même. Si elle voulait leur dire au-revoir il l'attendrait sagement, c'était quelque chose qu'il ne pouvait que comprendre. Toutefois elle se contenta de les regarder de loin, tandis qu'il s'ébrouait le pelage. Puis elle tourna son regard doux vers lui, ce à quoi il répondit en remuant la queue d'impatience joueuse, avant qu'elle ne fixe subitement Roy. Ah, lui...même pour lui il comprendrait. Paprika, tout ça. Il allait la pousser à lui faire un coucou quand Maisie le regarda à nouveau, avec un air paniqué cette fois-ci. Reno fronça les yeux, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Était-ce l'idée d'aller voir Roy qui la stressait ainsi ?
« R-Reno... »
Il la regarda tituber avec incompréhension, mais sentit son cœur se figer douloureusement quand elle tomba au sol. Il avait les yeux écarquillés, alors qu'une brise se levant de nulle part souffla doucement sur le camp, faisant glisser ses cheveux si longs autour d'elle, tandis que ses propres mèches brunes s'agitaient devant ses yeux fixes. Le brun se pencha un peu, stupéfait.
« ...Maisie ? »
Avant de se jeter sur elle, la secouant, la couvrant de rapides lèches.
« Maisie ?!! »
Non, c'était impossible, ça ne pouvait pas se passer ainsi. Elle ne pouvait pas...c'était, non, elle allait si bien juste avant, elle avait dû simplement s'évanouir, à cause de la pression ! Ça ne pouvait être que ça, il aurait dû faire plus attention, elle était faible elle aussi à cause de leur maladie, et proposer ce genre de choses, après de tels retournements de situation, elle avait dû se sentir surmenée, évitant de lui dire afin de ne pas l'inquiéter ce genre de conneries...le cœur battant à tout rompre, la respiration saccadée, il avait collé sa poitrine contre elle, la truffe s'enfouissant compulsivement à divers endroits de sa fourrure, ne sachant que faire.
Alors, il se souvint de la dernière personne qu'elle avait vue, et leva brusquement son regard fou vers Roy. Il s'était presque attendu à ce qu'il se soit téléporté près d'eux, dans le but d'au moins voir ce qu'il se passait, mais non, il était toujours sur son rocher, à l'autre bout de l'assemblée. Immobile. Froid. Reno se sentit bouillir de l'intérieur. ...est-ce ta faute ?!
Une présence près d'eux le fit se retourner vivement, et avisant Heever et Nout, il releva les babines, affichant ses crocs jaunis. Nout était proche de Leemon l'abruti, et Heever avait préféré se ranger auprès de ces Alphas en carton plutôt que de celui de Paprika, qui elle, avait commencé par la soutenir en tant qu'héritière. Peut-être étaient-elles savantes mais en l'instant présent elle lui apparaissaient comme des figures hostiles, jusqu'à ce que Romance arrive. Se calmant immédiatement, il observa les deux jeunettes transporter sa blanche loin de lui, et relevant sa grande carcasse brune il ne laissa pas la moindre chance qu'on lui dise de rester à l'écart, suivant fébrilement Romance, dont la présence lui semblait plus rassurante que les autres en l'instant présent. Il ne la connaissait que de très loin, ne lui ayant probablement jamais vraiment adressé la parole, mais elle était la compagne d'Aristote, qui lui avait affirmé l'accepter, et la mère de Maisie. Et à ses yeux, personne n'était plus fiable qu'un parent.
Il les suivit les yeux grands ouverts, le poil hérissé, l'esprit en suspens, se contentant de réagir instinctivement à ce que faisaient les autres. Tout allait bien se passer. Elle s'était évanouie, elle aurait besoin d'un peu de repos, il en était sûr. Persuadé. Il s'en persuadait. Avec tout le désespoir du monde. Quand elles entrèrent dans la grotte, il n'accorda pas la moindre attention à Nout qui sortit, se tassant dans un coin dans le silence le plus total afin de ne pas les gêner. Il ne sortirait pas, non, plutôt crever. Mais il se ferait tout petit s'il le fallait.
Fixant Romance, ses griffes se plantèrent avec anxiété dans le sol quand il vit son museau se tordre dans une expression tout sauf rassurante, fermant les yeux avec force quand elle se mit à lui faire un massage cardiaque. Maisie... |
| | | Liliandr!l » Accro'
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| Sujet: Re: Le temps est venu. • SEIDES Jeu 13 Avr 2017, 19:33 | |
| Elle inspira violemment, tout son corps se contractant d'un coup, ses yeux s'ouvrirent d'un coup, ses prunelles bleues et dorées brillant de nouveau dans la pénombre, et son regard se posa sur sa mère, et des larmes coulèrent sur ses joues. « Maman ! » Elle se releva et vint se cacher contre sa mère son museau enfoui dans le pelage gris de celle-ci, les blessures dans son dos se colorant lentement de vert. Elle ne bougea pas, sanglotant pendant quelques instants, en sentant son cœur battre de nouveau dans sa poitrine. Elle n'aurait jamais du laisser sa mère, elle aurait pas du essayer de partir sans dire au-revoir. Elle était là. Elle se calma un peu, l'odeur de sa maman l'apaisant, puis rouvrit ses yeux, pour regarder sa maman. Peut être qu'elle s'était juste réveillée d'un cauchemar ? Que tout ça n'avait été qu'une rêve.
Mais quelque chose n'était pas normal, son sang circulait de nouveau, mais ses artères, ses veines chauffaient, comme si le liquide qui s'y trouvait la brûlait de l'intérieur. La douleur n'était pas encore là, mais cela n'allait pas tarder. C'était comme si sa crise avait réveillé le poison.
La louve étain aux cheveux raides de neige se détacha de sa mère grise, aux cheveux blancs et bouclés, en sentant quelqu'un d'autre. Elle tourna son museau vers lui, et à sa vue, son visage s'éclaira, et ses yeux brillèrent. « Reno ... » souffla-elle. Doucement, elle tendit son sa truffe vers lui, mais sans bouger. Plus elle bougeait, plus vite le poison progressait à travers son corps. Plus ce serait douloureux. Plus vite elle mourrait. Les larmes perlaient dans son regard. Elle aurait pu le quitter, juste comme ça...
« je … je … » La louve n'était pas savante pour rien, et elle savait que c'était fini.
Elle tendit doucement une patte vers les siennes, pour le toucher, pour le sentir près d'elle. Il se rapprocha enfin, et elle se cacha contre lui, ses yeux humides, tentant de se rassurer, voulant croire qu'elle allait pouvoir partir avec lui, qu'elle allait pouvoir vivre ses derniers jours en paix. Elle voulait aller avec lui aux criques, et prendre ce temps d'être avec lui, le temps de leurs derniers jours. Ils n'avaient jamais vraiment eu de temps ensemble. D'abord, ça avait été les hormones, puis leur enfant non voulu, puis la maladie... Et maintenant, ils n'avaient plus de temps.
Maisie resta un instant encore avec la tête contre Reno, collée contre lui. « Je t'aime, je suis désolée... » murmura-elle, avant de lui donner un doux coup de langue sur le coin de la gueule Puis elle le regarda, leur regards se croisant, et la vérité lui écrasa le coeur. Sa mâchoire inférieures trembla, et elle vint glisser son museau contre celui de son compagnon, en reniflant un peu. Elle le regarda de nouveau, son cœur battant plus doucement, alors qu'elle essayait de rester calme. Elle se retourna et regarda autour d'elle, puis vit Heever.
« He-Heever ? Est ce que tu voudrais bien chercher mon frère ? Est ce que tu pourrais chercher Roy, s'il te plaît ? » demanda-elle, sa voix empreinte d'urgence. Il fallait qu'elle le voit une dernière fois. Elle ne voulait pas le laisser comme ça. Elle ne voulait pas le laisser seul. Mais elle avait atrocement peur qu'il la rejette.
Elle sentait des démangeaisons dans ses pattes arrière, et la douleur commença à monter. Maisie leva son regard d'habitude si doux vers sa mère, et il était dur, en son fond. Triste, mais décidé.
« M...Maman, aurais-tu de l'Acontinum Napellus … Des .. des fleurs d'Acontinum ? O-ou une feuille de l-laurier rose ? » demanda-elle faiblement.
Elle avait décidé. Elle n'allait pas vomir tout son sang, elle n'allait pas hurler de souffrance devant ceux qu'elle aimait durant des heures. Elle allait ralentir son cœur, jusqu'à qu'elle meurt, calmement, doucement, avec eux.
Son regard se posa sur Reno. Elle devait lui dire la vérité, il devait comprendre. Elle l'aimait, elle l'aimait plus qu'elle n'aimait sa propre vie.
« Je … Le poison est revenu. Je … Je vais mourir, et … ça prendra des heures … et ça me fera mal... » Elle ne voulait pas parler trop vite, elle voulait rester vivante jusqu'à que Roy la rejoigne. Elle regarda son chéri, et tout lui revint. Elle se rappela du soir où elle était montée dans la cordillère, pour faire sa chapelle de cristaux. Elle l'avait dit à sa fille, qu'elle existait, cette chapelle, dans un recoin de la cordillère, à l'abri des regards.
« La fleur … La fleur ralentit le cœur, jusqu'à qu'on en meurt. Je suis désolée je … Je voudrais tellement venir avec toi … » Ses yeux se remplirent de larmes, qu'elle chassa, avec sa patte, pour le regarder avec autant de détermination qu'elle pouvait avoir.
« Je ne veux pas que tu me voies souffrir comme ça … » souffla-elle. Ses pattes la brûlaient. C'était si douloureux, qu'elle en ferma les yeux quelques instant, en fermant sa gueule, ses crocs serrés les uns contre les autres. Elle allait mourir. Elle ne voulait pas prendre les feuilles tant que Roy n'était pas là. Elle voulait lui dire au revoir.
Elle tourna son museau vers sa mère, vers Romance, ses yeux brillants de tristesse. Elle n'avait pas assez de mots pour lui dire ce qu'elle était désolée de faire ça. |
| | | Cro » Héroïque
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| Sujet: Re: Le temps est venu. • SEIDES Mer 03 Mai 2017, 16:01 | |
| C'est avec beaucoup de chance -ou un savant mélange de dextérité et d'expérience- que Romance pu rendre un souffle de vie à sa fille. Maisie se releva vers sa génitrice sans faire vraiment attention. Heever retint un grognement désapprobateur. La louve claire venait de faire un arrêt cardiaque et elle bondissait déjà comme si ce n'était pas arrivé. Ce genre de chose n'était pas à prendre à la légère car l'organisme tout entier subissait un choc violent. En même temps qu'elle pleurnichait entre les pattes de Romance, les larges cicatrices sur le dos de Maisie se colorèrent étrangement, passant d'un rose grisâtre à quelque chose de plus chlorophyllien. Heever n'avait jamais vu ça, mais elle comprit grâce aux divers choses qu'elle avait entendues et lues, qu'il s'agissait sûrement d'un reste d’empoissonnement causé par Everbloom. Elle en déduisit qu'il n'y avait pas grand chose à faire pour la louve aux longs cheveux blancs. L'épanchement sentimentale qui inondait la grotte donna la nausée à Heever, qui venait tout juste de remballer toute forme de tendresse au fin fond de son encéphale. Le comportement plaintif et irréfléchi de Maisie l'énervait. Probablement à cause de tout le reste en fait. Maisie n'y était pas réellement pour quelque chose, elle était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Ecoeurée par ce qu'elle avait sous les yeux, la jeune disciple de Roy, devenu Alpha, s'était détournée pour aller écraser des grains de pavots avec un peu de camomille pour apaiser la femelle blanche et lui laisser son intimité. Lorsqu'elle entendit son nom, la petite louve se retourna vivement, les oreilles bien droites, attentives pour être vite déçue. Ah. Elle n'était qu'un pigeon voyageur ? Eh bien Maisie qui s'était si vite relevé après son arrêt cardiaque n'avait qu'à aller elle-même chercher son frère non ? Ou bien son inutile de copain Reno qui restait planter là comme une potiche à ne rien faire d'autre que faire peser le poids de son regard sur les Savants -et notamment elle- qui s'affairaient à préparer de quoi soulager la douleur de la louve mourante. Mais Heever ne dit rien, elle laissa son regard froid passer sur la pleureuse avant de s'en aller. Au fond cela lui permettrait de sortir de ce trou déprimant. De toute façon, visiblement sa présence n'enchantait personne, et de ce qu'elle entendit ensuite Maisie ne voulait plus qu'une seule chose : partir sans souffrir. Heever fronça le museau et rejoignit son mentor très rapidement.
« Roy... Alpha Roy. Maisie te réclame. Elle veut en finir avant que ses douleurs ne soient trop insupportables... Il n'y a rien d'autre à faire. Je suis désolée. »
Heever se rendit compte que son rapport succin pouvait être interpréter d'une manière négative, alors qu’elle s'efforçait juste de rester neutre et vide d'émotion, afin de ne pas être envahie par sa propre terreur de voir ses parents disparaître, et la colère ressentie alors. La jeune femelle gris pâle força un petit sourire en attendant que son mentor ne la suive au chevet de sa soeur mourante.
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| | | Ehnala » Coriace
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| Sujet: Re: Le temps est venu. • SEIDES Mer 10 Mai 2017, 19:23 | |
| [Dernier post pour Roy dans ce topic]Il avait fait quelques pas aux côtés de Tatsu lorsque la voix d'Heever lui fit légèrement tourner la tête. Elle parla rapidement, il la jaugea froidement alors que ses mots résonnaient dans son crâne sans prendre grand sens. Ou du moins sans prendre le sens qu'ils auraient pu avoir, sans réveiller en lui les émotions qui auraient dû l'envahir à cet instant. Non. Il n'y avait plus rien à réveiller, plus que des morceaux brisés qui gisaient dans la poussière de ce qui avaient été ses sentiments. Toutefois, il y avait une part de devoir dans ce qu'on attendait de lui, aussi prit-il la décision de suivre son apprentie. Il adressa un signe de tête à Tatsu pour lui signifier qu'il la rejoindrait ensuite et emboîta le pas à la petite louve grise. Ses mots avaient été limpides et malgré leur délicatesse et le ton désolé, elles en gardaient la même signification : Maisie allait mourir. Maisie était entrain de mourir, et Maisie le réclamait. Et ça ne lui inspirait rien. Pas la moindre sensation, pas la moindre émotion. Tout ce que sigifiait Maisie pour lui était déjà mort, il était mort lorsqu'elle avait décidé de le renier à l'instant où elle était son unique soutien, son unique accroche. A cet instant où il avait enfin su qui de lui ou de Reno elle choisirait si le destin lui imposait ce choix. Bien-sûr qu'il l'avait toujours su. Mais il s'était menti et bercé d'illusions. Maintenant que la vérité avait éclatée, il ne ressentait plus rien à l'idée de se rendre à son chevet, rien que l'impression de faire ce qu'on attendait publiquement de lui mais dont il était complètement détaché. Il ne vit même pas le sourire discret de son apprentie, son regard froid accroché aux contours de la grotte vers laquelle ils avançaient.
Lorsqu'il y pénétra, ce fut comme si une onde glaciale avait envahi la pièce. Rien ne se lisait dans ses yeux, rien ne se lisait dans ses geste qu'une froideur terrible auréolée d'un silence qui paraissait impossible à briser. Son regard glissa sur Romance et Reno sans provoquer la moindre émotion ou la moindre réaction, pour finalement se poser sur sa soeur. Il s'immobilisa à quelques pas d'elle, constatant son état sans que cela ne l'atteigne. Ses blessures se coloraient d'un vert de fort mauvais augure pour sa vie, en effet. Ce jour, il l'avait redouté bien des fois. Tous les jours depuis la convalescence de la grise et leur réconciliation, il s'était levé avec une légère appréhension, avec la crainte terrible de découvrir que ce nouveau jour serait le jour fatidique. Et maintenant qu'ils y étaient, il n'y avait plus rien en lui qui s'attristait, plus rien qui était en colère contre quoi que ce soit. Même la présence de Reno tout près et qui lui jetait des regards assassin ne lui importait pas. Statue de neige au milieu de la pénombre, il laissa filer quelques instants de silence. Comme s'il contemplait ce que son existence était devenue avec un détachement inhumain.
Finalement, lorsque ses babines s'entrouvrirent pour laisser échapper quelques mots d'un ton froid et presque murmuré, ce ne fut que pour laisser s'échapper quelques mots.
"J'y ai cru."
Ce n'était pas un appel désespéré. Ce n'était pas une complainte, un reproche, quelque-chose de dramatique ou de pathétique. Non. Ce n'était qu'un constat. Il avait cru à tant de choses, mis sa foi et son coeur dans tellement de réceptacles que la vie lui avait ensuite violemment jeté au visage qu'il n'y avait plus rien sur ce visage désormais. Il avait aperçu les plantes que sa mère tenait entre ses pattes, certainement à la demande de Maisie. Les derniers instants arrivaient au galop. Et alors que son regard, ce grand désert, était plongé dans celui de sa soeur, le Roy, le véritable Roy, eut un râle d'agonie au fond de lui. Les dernières traces de ce qu'il avait été furent balayées alors qu'il soutenait le regard de la mourante sans broncher, sans que cela ne lui soit de la moindre difficulté. Quelle ironique conclusion cela faisait de ce qu'il avait vécu.
Parce qu'à bien y réfléchir, une chose était évidente. Un épilogue qui découlait de tout ce qui s'était passé ces dernières heures, ces derniers jours, ces derniers mois et ces dernières années. Tout n'avait été qu'une sorte de jeu entre lui et un adversaire bien trop fort. Désormais le match était terminé. Et Everbloom avait gagné. Everbloom avait tué Roy.
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| | | Lyros » Fidel'
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| Sujet: Re: Le temps est venu. • SEIDES Mer 10 Mai 2017, 23:03 | |
| Hélas, les prières ne sauvaient pas le monde.
Maisie lui revenait pour qu'on la lui arrache à nouveau d'entre les pattes. Elle l'appela, il la rejoignit, se blottissant contre la seule qu'il n'eut jamais aimée. Trop fier, trop bête, trop aveugle. Il avait fallu la volonté et la passion impossibles de la blanche, pour le faire voir à travers les mailles de son propre égoïsme.
« Je t'aime, je suis désolée... »
Sa gorge se serra, tandis que son museau se fronça légèrement, malgré la douceur de la léchouille de la louve. Tout était tellement douloureux, il ne voulait pas, il ne voulait juste pas que ça arrive...le brun coinçait son envie de pleurer dans un coin, il ne pouvait exploser devant elle. Elle...il voulait qu'elle parte paisiblement. Il suivit apathiquement son aimée réclamer son frère, et une plante. Un anti-douleur ?
« Je … Le poison est revenu. Je … Je vais mourir, et … ça prendra des heures … et ça me fera mal... »
Son cœur le piquait atrocement.
« La fleur… La fleur ralentit le cœur, jusqu'à qu'on en meurt. Je suis désolée je… Je voudrais tellement venir avec toi… Je ne veux pas que tu me voies souffrir comme ça… »
Alors, elle allait réellement en finir devant ses yeux. Était-ce sa constitution plus légère, qui avait accéléré la rapidité du poison chez elle par rapport à lui, ou l'intensité des blessures qu'elle avait reçues ce jour maudit, il n'en savait rien. Et il n'en saurait rien. Il ne voulait rien en savoir.
« Ne t'excuses plus jamais de rien. »
Profitant de l'absence de Heever, il l'enlaça avec une douceur fatiguée, ignorant les blessures, ignorant son museau déchiré par l'envie de se vider de ses larmes, sentant contre lui son corps faible et tremblant de douleur. Il la câlina, simplement, glissant ses pattes dans les pans de sa fourrure épargnés par ses cicatrices, avant de se redresser, lentement, posant son regard luisant dans le sien. Et de lui faire ce qui pouvait s'approcher le plus d'un baiser en étant un loup, glissant son museau contre le sien, le léchant de son amour mourant.
« Je t'aime, t'inquiète plus pour moi, je resterais là autant que tu voudras. Mon amour éternel. »
Il finit par s'écarter légèrement, se rangeant près de Romance, dont il ne voulait même pas imaginer la souffrance, en tant que parent qui voit son enfant partir avant lui. Heever leur ramena Roy, qu'il fixa platement, n'ayant plus la force de le haïr cordialement comme avant.
J'y ai cru.
Cru en quoi, sa survie ? Nan il était Savant, il savait depuis le début. Alors quoi, qu'elle préférerait son frérounet à son amant ? Mate, t'as pas lu assez de romans. Les frères et sœurs sont précieux, mais n'ont simplement pas la même place du tout que les amours dans leur cœur, et il était le plus à même de le savoir avec Paprika. Quel frère naze, pensa le brun malgré tout le respect qu'il avait pour Maisie. Incapable de se défaire de exclusivité fraternelle auprès de sa sœur, de la laisser être heureuse, d'être heureux lui-même, sans qu'ils ne soient collés l'un à l'autre. Peu importe les conquêtes, les romances, les amours, il serait pourtant resté à jamais dans le cœur de son aimée, avec lui, sans qu'aucun des deux n'en aie eu le choix. Tout comme Paprika et Maisie pour lui.
« Abruti » chuchota-t'il de sa voix usée en tant que dernier mot envers Roy, avec son intemporel sourire narquois.
Reno avait été un amant raté, sur toute la ligne. Intégralement, indéniablement. Mais à ses yeux, il était resté un bon frère. |
| | | Liliandr!l » Accro'
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| Sujet: Re: Le temps est venu. • SEIDES Mer 24 Mai 2017, 19:49 | |
| La louve regarda Reno avec cette émotion douce et tendre qu'elle n'avait jamais sentie en présence de qui que ce soit d'autre. Elle le regarda, alors que le monde devenait flou dur à voir, refusant de se détacher de lui, de laisser le noir le lui prendre, lui aussi.
Elle le sentit la serrer contre lui, elle sentit son pelage, son odeur douce, qui l'avait tant de fois rassurée, même au plus profond des mauvais moments de leurs étrange histoire d'amour. Il était toujours là, d'une façon plus ou moins bienvenue, et maintenant de même. Elle avait cru, tellement de fois, que ses espoirs étaient bêtes, idiots même, et qu'il n'y aurait jamais rien entre eux. Que ce n'était qu'une fantaisie de son cœur. Et pourtant, étrangement, bizarrement, ça avait marché, et elle ne pouvait s'empêcher de ressentir, alors qu'il était si près d'elle, qu'ils avaient tous les deux été faits pour être ainsi, pour être ensemble. Il se glissa contre elle, et leurs museaux s’effleurèrent. La douceur du moment l'arracha enfin à la réalité, alors qu'elle respirait plus doucement, ses yeux à demi-fermés, un tout petit sourire illuminant sa contenance résignée. Quoiqu'il arriverait, ils seraient ensemble, et même si elle ne voulait pas du tout le laisser comme ça .. Il semblait que le choix avait déjà été fait pour elle. Près de lui, elle retrouvait son courage. Près de lui, elle retrouvait son sourire.
Il n'y avait personne d'autre au monde comme ce loup, et elle se sentait infiniment chanceuse de l'avoir à ses côtés.
Et soudain il partit, il disparut. Le contact entre eux fut rompu, la chaleur de son corps la quitta, la douceur de sa présence … Son cœur se serra, et elle chercha autour d'elle la tâche qu'il devait être, l'entendant s'éloigner. Et même si elle regrettait qu'il ne soit plus près d'elle, elle savait qu'il ne l'abandonnait pas. Elle avala ce qui restait de salive sèche dans sa gueule, avec l'impression que s langue c'était transformée en bois, et que sa gorge s’asséchait comme une vieille feuille, tombée de son arbre depuis trop longtemps déjà.
Elle avait l'impression de faner comme une fleur sous le soleil, de vieillir les 10 ans qu'il aurait du rester de sa vie en l'espace de quelques secondes. Elle sentait sa corps devenir de plus en plus rigide, et paradoxalement, du liquide extrêmement chaud, sur son dos. Dans son dos.
Et soudain elle l'entendit. Elle ne remarqua son pas que lorsqu'il s'arrêta, accompagné de celui, plus léger, de Heever, sûrement. Dans le noir, du monde qui mourrait autour d'elle, elle aperçut sa clarté, comme une vieille étoile dont l'éclat demeurait, bien que faible de tenue, dans la nuit des temps. Il était venu.
Elle leva son museau vers Roy, sa tête ayant été sur une lente route vers le sol, avalant les petits bouts de fleur écrasée le plus discrètement possible. Elle était à la fois son propre juge et son bourreau dans la fin de son existence.
Elle tourna son museau vers lui, ne le trouvant plus, alors que, de l'extérieur, les veines de son regard doré et bleu devenaient lentement vertes, colorant son chaleureux regard d'une couleur empoisonnée et visqueuse. …
Roy
Elle avait ouvert la gueule pour le dire, mais aucun bruit n'était sorti, autre qu'un espèce de souffle, comme le vent dans les arbres, très faible et tenu. C'était son frère. Un frère qu'elle connaissait si bien, et pourtant, quelque chose avait changé. Bien qu'elle l'entendait al, qu'elle ne le voyait plus, et le sentait à peine, elle avait un sentiment profond de mal aise, qu'elle n'avait jamais eu avec son frère. Il était là, mais en même temps, elle sentait qu'il n'était pas là. Où était-il donc ?
Lentement, avec quelque chose d'étrangement végétal dans sa vitesse, un sourire étira légèrement ses babines. Ce n'était pas un sourire joyeux, ni un sourire triste, mais le genre de sourire que l'on fait à quelqu'un qu'on aime, alors qu'on va le quitter pour très longtemps. Avec toutefois la certitude qu'on va le revoir, un jour.
Roy. Je te retrouverai. Tu n'auras qu'à appeler, et je serais là.
Il était son frère. Et bien qu'il n'avait jamais réussi à accepter la présence de Reno dans la vie de sa sœur, qu'il n'avait jamais réussi à le pardonner, à voir plus loin que leur conflit, et à comprendre qu'elle l'aimait d'une manière tout à fait différente du loup de neige, il restait son frère. Et elle l'aimait toujours, tout autant qu'elle aimait Reno, seulement pas de la même manière. Il n'avait jamais été question de choisir entre Reno et Roy, finalement. Elle ne les avait jamais laissés, tout les deux. Et elle ne les laisserait jamais.
Lentement, elle sentit que quelque chose se calmait en elle, que quelque chose se ralentissait, comme épuisé par son long combat contre l'inévitable. Elle sentit sa tête tomber vers le sol, lentement, sans qu'elle ne puisse s'opposer à son mouvement, et quelque chose toucha son menton. C'était probablement le sol de la tanière. La louve se sentait étrangement détachée de son corps, comme si c'était pas le sien, qu'il ne lui appartenait pas, qu'il ne lui obéissait pas. C'était finalement comme si on venait de lui enlever les chaînes qui entravaient son esprit, les barres de son corps derrières lesquelles elle avait été cloîtrée, pendant des années, sans même s'en rendre compte. Ce qu'elle avait cru constituer toute sa liberté n'était en fait qu'une prison dont elle se libérait enfin.
Elle étendit ses ailes dans ce nouveau monde de blancheur et de douceur, et pour la première fois, elle s'envola. Loin de laisser tout ceux qu'elle aimait derrière, elle rejoignit le ciel, où elle se posta pour l'éternité, brillant dans l'ombre bleue, pour guider ceux qu'elle aimait, et pour veiller sur eux une fois que la nuit était tombée, de son regard brillant.
***
La louve grise avait lentement laissé son museau tomber jusqu'au sol. Les veines et aortes de tout son corps étaient devenues évidentes, vertes, sous sa peau et son pelage. Dès que sa mère lui avait passé les plantes, alors que Roy rentrait, elle les avait prises et avalées, sans hésitation ni empressement, mais lentement. Puisqu'elle avait accepté. Alors que ses yeux bleus et dorés, striés de vert se fermaient, lentement, une de ses pattes avant s'étendit, comme si elle s'étirait, collée au sol, s'étendant vers sa mère et Reno, comme dans un dernier effort pour les toucher. Pour les rassurer. Pour leur dire qu'elle les aimait.
Elle semblait enfin avoir rendu l'âme, quand un souffle, doux, comme celui du vent sortit de son corps, d'un bruit calme. Elle ne les laissait pas : Elle les attendait, pour courir avec eux dans la mer, quand le temps serait venu. |
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