Celui venu d'Ailleurs [ft Sajda]

Maintenant qu’elles étaient en âge de circuler comme bon leur semble, Azra décide donc de visiter les wagons. Selon les dires de son Père Majestueux, ils changent et ne sont jamais les mêmes.
C’est avec cette avidité de voir de leurs propres yeux qu’elles s'aventurent dans le premier wagon à la température chaude et sèche. Ici l’herbe était rouge et non verte comme elles ont pû le voir dans certains livres, pourtant cela ne les intéresse pas alors s’en détourne.

Quand elles regardaient autour d’elles, ce lieu avait tout l’air d’être une savane.
Au loin, nombreux sont les herbivores et autres créatures dont elles ignorent l'existence. Du moins pour l’instant.
C’est donc de pas prudent qu’elles s'avancent en ces terres inconnues.
Inspire quand le vent chaud caresse le pelage court et adapter à la chaleur. Les prunelles flamboyantes sont captives de tout, dans une analyse silencieuse.

Toujours continue d’avancer, avant de constater qu’elles semblent rétrécir….
Ah.
Quand le regard s’abaisse légèrement, constate qu’elles s'enfoncent dans ce qui serait du sable mouvant. Ainsi opèrent-elles pour sortir de là, pas sans mal malheureusement, mais s’en sortent tout de même après plusieurs minutes à se débattre.
Heureusement que ce n'était que le physique qui était épuisé et non l’esprit. En tout cas, voilà qu’elles se dépoussièrent et reprennent la marche comme si de rien n'était.

Elles continuent leur exploration sans but réel. Regardent les divers animaux qui traversent cette plaine rougeoyante, quand un bruit sourd se loge dans leurs oreilles.
Leur regard trouve cible, sur une silhouette qui leur est inconnue. Elles s'approchent pour mieux voir, et il semblerait qu’il s'agisse de l’un de leurs pairs.
Ce dernier semble avoir trouvé la route de cet éboulement de terrain, se prenant poussière et roche. Toute âme charitable viendrait à son secours, mais ce ne fut pas leur cas. Au contraire regardent ses fleurs jaunes qui, par leur foi, allait bien avec cette couleur rouge proéminent.

S’en détourne quelque peu, pour poser de nouveau le regard sur l'étrange loup bleuté et de brun clair, aux prunelles glaciales.
Comment allait-il se débrouiller ? C’est une question qui trouvera rapidement sa réponse.

Alors elle observe en silence.

Celui venu d’Ailleurs se donne les moyens pour s’extirper des roches qui le retiennent prisonnier. Et toujours, la louve ailée le fixe sans mot dire.
Sa queue fine se balance tranquillement parmi les hautes herbes rougeâtres, quand les regards se croisent pour la première fois sans pour autant émettre la moindre réaction. Ils se regardent en miroir.
Et puis….
Puis vient cette odeur nauséabonde qui emplit les narines si délicates. Se couvre la truffe d’une de ses serres, plisse des yeux tout en fixant l’inconnu.
Il avait, visiblement cet art que d’attirer la poisse sur son âme. Des rochers, puis maintenant ça.

Répugnant.

Et voilà qu’elles fuient.
S'éloignent aussi rapidement que possible de cet endroit, mais aussi de l’odeur qui prend plus d’espace à chaque seconde. Quand elles finissent par voir la porte donnant accès à un autre wagon, elles s’y engouffrent sans ménagement.


Inspire.
Expire.

Voilà un endroit qui fait meilleure mine.
L’air est de nouveau pur et non souillée par l’unique présence de ce loup. Enfin, maintenant, le lac dans cet espace attire leur attention. S’en approche sans crainte, voyant les couleurs passer de l’argent au bleu azuré et dans la contemplation un bruit de battement d’aile fait redresser les oreilles.
Ah.
Un hibou.
Elles savent reconnaître car l’une des sœurs en est un.

Bon.
Maintenant il s’agirait de savoir quoi faire présentement.