Ombre Nocturne | Ezhekiel

Sujet: Ombre Nocturne | Ezhekiel Ven 24 Mar 2017, 18:42

Yona aimait la nuit, l'obscurité immense que lui prodiguer ce moment. À cette heure, elle peut enfin se sentir normal, pas de lumière intense pour qu'elle se rende compte qu'à ses pattes, aucune forme noire se dessine. Comme si l'éclairage la traverser pour atterrir sur le sol. À la place, un peu plus loin se formait une masse obscure, debout qui la suivait sans se plaindre. Ce qui était autrefois son ombre. Avant son glowstick. La soldate se souvenait encore très bien quand Kiro lui avait offert son glowstick, l'image au sol s'était peu à peu effacer pour qu'un être se fasse à côté d'elle. Yona n'avait pas très bien compris à ce moment jusqu'à ce qu'elle comprenne que son ombre était devenu un "camarade", une arme. En activant elle traversait les obstacles, devenant une fumée et pouvait changer sa place avec l'autre. Il changeait de forme quand elle le souhaitait et durcissait à volonté. Mais elle n'avait pas le droit d'en abuser.

La louve noire marchait tranquillement près de l'etang nacré. Elle fixait son reflet, au moins quelque chose qui ne s'était pas barré en courant après l'épreuve. La seule humanité -ça ce dit chez les loups? - qui restait en Yona. La belle se coucha après avoir fait le tour deux trois fois de l'eau qui illuminait le pelage de la louve. Posant sa patte sur la surface de l'eau, elle soupira, repensant alors que c'était à cette endroit qu'elle avait revu son beau chevalier.

Khal, où es-tu? Notre fille a bien grandi et qu'est ce qu'elle te ressemble...

Soupira-t-elle doucement. Khal était plus âgé qu'elle. Ancien brethen mais qui lui avait sauvé la vie contre les precursors. C'était à ce moment que Yona avait du respect envers son sauveur, ils s'étaient vu quelques fois et un amour avait grandit entre eux. Malheureusement, celui-ci était parti. Laissant Yona grosse, mais mieux ne vallait-il pas qu'il le sache. De toute façon la soldate était heureuse de sa vie.

Sujet: Re: Ombre Nocturne | Ezhekiel Dim 26 Mar 2017, 18:11

Ombres nocturnes

Un sourire. Une trace fugace sur mon visage, révélant un instant ma canine. Peut-être devrai-je plutôt qualifier ceci de « rictus » plutôt que de « sourire ». Après réflexion peu importait n’est-ce pas ? Qui hormis moi pouvait bien prendre le temps d’analyser ce genre de détail futile ? L’impassibilité qui me caractérisait habituellement repris le dessus au fur et à mesure que mes pensées se frayaient leur voie dans ma caboche malmenée. Ramenant mon attention sur la petite masse qui gesticulait entre mes pattes, je repoussais au loin ma séance de méditation.
Que devrai-je en faire ? L’achever et mettre un terme à la terreur qui l’habitait, ou bien profiter encore quelques instants du contrôle que cette situation me procurait ? A vrai dire si on prenait le temps de considérer que ce lièvre était bien maigre en plus de dégager des ondes de peur pure, que j’avais faim et que je commençais à être irrité de le voir gesticuler… La logique voudrait que je l’achève sur le champ. Seulement, vous ai-je déjà dit que je n’étais pas tout à fait stable psychologiquement ? Me voilà donc depuis tout à l’heure, immobile et fixant les yeux exorbités de l’animal de mon regard glacial.

Rassasié après m’être enfin décidé, je m’étirais gracieusement et me mis à avancer en direction du lac. La soif avait remplacé la fringale qui m’avait étreint l’estomac. La nuit m’accompagnait, silencieuse et fraîche. Me sentant à l’aise dans cette ambiance je me mouvais à pas feutrés, ombre tangible dans cet océan de nuances sombres. Apercevant la surface irisée par la lumière du ciel et des lucioles, je me mis à trottiner avec entrain. L’air frais emplissait mes poumons, je me sentais revivre après les évènements récents qui nous avaient tous ébranlés.
J’avançais dans l’eau pure jusqu’à ce que le bas de mes pattes fatiguées soit immergé, avant de me mettre à laper le liquide. Ce ne fut qu’une fois la tête baissée et la langue pendante que je me rendis compte d’une présence. Je me figeais instantanément, laissant ma nuque basse. Mon regard accrocha une masse couchée là, juste en face de moi. Comment avais-je pu ne pas m’en rendre compte avant ? Mettons cela sur le compte de mon cerveau harassé… En examinant mieux, je me rendis compte qu’il s’agissait en prime d’une femelle. Merveilleux.

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Yona était plongée dans ses pensées, un sourire niais sur son visage, fixant sans voir son reflet dans l'étang. Ce fût quelques minutes après que la soldate se sentit observer. Elle releva la tête, les sens en alerte.
La louve noire put voir dans l'obscurité un autre loup qui semblait plus jeune d'après le regard qu'il posait sur elle.
Un frisson monta dans la nuque de Yona, elle ne savait pas quoi penser de lui. Un ennemi? Pourtant l'odeur était la même qu'elle portait mais le fait qu'il l'observe ainsi la déranger comme pas possible, ses pattes picottaient et quelques gouttes de sueur venaient s'aventurer sur son front. Elle était paralysée devant ce loup qu'elle avait du mal à discerner.

Elle secoua la tête afin de se sortir de la tropeur, pourquoi avait-elle peur de quelqu'un plus jeune qu'elle? Yona avait combattu les precursors alors qu'elle était adolescente sans parler d'everbloom. Elle se retourna vers son ombre-fumée qui avait aussi remarquer l'inconnu. L'ombre se leva, contourna l'étang dans un silence, seule une fumée se laissait voir dans les fourrées pour se retrouver près du loup noir. Yona ferma les yeux, imiter par son ombre et par une simple concentration et d'expérience, la soldate s'imagina à la place de l'ombre, sautant sur l'ennemi. Rouvrant les yeux, elle s'était téléportée à la place de son ombre qui se retrouva cette fois devant le mâle. Sauf que celui-ci n'eut apparemment pas le temps de bouger que Yona se retrouva sur lui, le plaquant au sol, crocs dehors avant de grogner.

Pourquoi tu me regardes ainsi, tu cherches la guerre?

GOmennn pour le temps de réponse :x

Ombres nocturnes

Je ne compris pas vraiment ce qu’il m’arrive. Je m’étais arrêté pour fixer la louve posée là, puis elle s’était levée et… Me voilà les quatre pattes en l’air, sa gueule juste au-dessus de la mienne. La menace sous-jacente dans sa tirade ne manqua pas de résonner dans ma caboche abîmée. Et je devais admettre que cette situation ne me rappelait que trop bien l’aura de domination que mon géniteur m’imposait par le passé. Ça ne me plaisait pas, mais alors pas du tout. Sans compter qu’il s’agissait d’une femelle, ces êtres fragiles et qui se cassaient si facilement.
Avant de lui répondre, je fis claquer ma mâchoire juste devant son poitrail au niveau de l’emplacement de son organe vital. Puis l’instant d’après je la fixais intensément mes iris doré menaçants devant luire dans la lumière de la lune. Puis je me fondis.

Je laissais mon corps s’enfoncer dans le sol, en quelques secondes, créant cette tâche visqueuse à peine discernable dans l’eau du lac. L’inconnue n’était pas la seule à avoir quelques tours de passe-passe sous son pelage. Sans compter que le temps était à mon avantage, avec la nuit les ombres étaient nombreuses et m’offraient de précieuses seconde supplémentaire sous ma forme intangible. Juste de quoi à me mouvoir jusqu’à un rocher en bord de lac. Sur ce promontoire improvisé je laisser la magie faire son œuvre et repris ma forme originelle. J’étais assez éloigné pour qu’elle ne puisse profiter de ce laps de temps de transformation pour m’attaquer.
Et ce fut en grondant que je lui répondis enfin.

« En voilà bien des manières pour une pauvre femelle. Et la guerre dis-tu ? Qui de nous deux a la bave aux babines ? »

Je fouettais l’air de ma queue et me mis à gigoter. Un mélange de colère, d’excitation et … oui il me semble qu’il y avait un soupçon de peur aussi, une nervosité rarement présente face à une femelle. Ça me plaisait. Ce n’était pas habituel mais j’avais été pris au dépourvu par le comportement agressif de l’autre lupin. Sans compter qu’elle avait du muscle sur la carcasse, j’avais eu le temps de m’en rendre compte quand je m’étais fait renverser tel un louveteau nouveau-né. Je la fixais intensément avant d’enchaîner.

« La guerre intra-clan est stupide. Et à moins que tu ne sois vraiment suicidaire je ne vois pas l’intérêt que j’aurai à mettre fin à tes jours. Bien qu’il semble qu’une petite remise en place ne te ferait pas de mal impudente. »

Bon j’admets, je passais peut-être pour un gros machiste de première catégorie en disant cela. Cependant il n’en restait pas moins vrai que son comportement démontrait soit un déficit mental, soit un véritable problème sentimental. Et l’un comme l’autre me répugnait. Ce n’était qu’une femelle. Faible. Même si elle faisait la forte, elle était … Comme elle.
Je restais sur mon rocher, prêt à réagir cette fois en cas de comportement impulsif de sa part.

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