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LE TÉMOIN 4 ans et 8 mois, loup Solitaire Pas de Glowstick
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VANITAS 5 ans et 8 mois, loup Solitaire Pas de Glowstick
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REO 8 ans et 8 mois, Épée Ételkru Glowstick Orange
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Sujet: Illidan ▬ Wrath [Solo] Jeu 11 Jan 2018, 21:56
Betrayer... In truth, it was I who was betrayed. Still, I am hunted. Still, I am hated. Now, my blind eyes see what others cannot : that sometimes the hand of fate must be forced ! Now go forth... unleash the tides of Doom... Upon all those...who would oppose us. - Illidan Stormrage
La vie pouvait être une pute quand elle s’y mettait, et y’avait vraiment moyen de se sentir se faire démunir de tout en un claquement de doigts. Ça semblait toujours n’arriver qu’aux autres, de se faire enculer au moment le moins opportun, c’était pour les histoires autour d’un verre ou les recueils de VDM. Mais là, honnêtement Illidan se sentait d’y prétendre sans la moindre hésitation, ayant cru atteindre un véritable tournant de sa vie avant de se prendre le croche-patte le plus magistral de son existence. Con d’être aveugle hein, on voyait jamais venir ce genre de coups.
Il n’allait pas se laisser abattre pour autant, c’était pas dans les mœurs familiaux, mais y’avait pas mieux pour cultiver son sel que de le foutre coincé pour le restant de sa vie sur une île, ça, il en ferait du champ de sel.
La première nuit après le bronx de Pontos n’avait pas été facile. Tous brutalement emportés sur une île nouvelle, sans repères ni provisions, ils avaient dû improviser patte dans la patte afin de trouver un repas et un abri pour dormir. Finalement le lendemain Illidan avait constaté que la formidable grotte léguée par ce fils de crabe périmé était toujours là, et que tant qu’à faire il proposerait de la conserver comme QG, c’était un lieu connu comme un autre. Cependant le premier problème réellement embêtant fut que…les membres les plus âgés de la meute se virent à moitié transformer par semblerait-il un side-effect de la malédiction de Pontos. En fallait-il vraiment autant ? Est-ce que ça allait en plus leur arriver à tous au fur et à mesure ? Mais voyant que les autres avaient eu envie d’oublier les récents évènements en allant explorer, fouiller de fond en comble cette île à la con, Illidan avait souhaité essayer un message de meute pour la première fois, il en fallait bien une, avant d’aller disparaître à son tour. Mais il n’était pas encore suffisamment confident avec ce nouveau rôle pour se lancer dans un discours aussi enflammé que ceux de Paprika, il savait qu’en ce jour les autres étaient encore souvent plutôt autour d’elle que de lui, question d’habitude, ce qu’il comprenait sans problème puisqu’il le faisait aussi. Elle avait cette éternelle aura de confiance autour d’elle, il essayait de s’en inspirer mais pour le moment les dernières nouvelles l’accablaient un peu trop pour qu’il ne se sente totalement de l’imiter à fond tout de suite. Falsifiant un air sérieux et sûr de lui, Illidan avait fini par lâcher pour tous :
« Je propose que puisqu’on a toujours nos dortoirs, on reste positionnés ici, aussi bizarre que le fait que cette grotte soit toujours là, au moins on la connaît bien. Après, je suppose qu’on peut tous se lâcher et aller voir jusqu’où s’étend ce formidable cadeau de ce vieux crabe moche ? Faudrait juste repérer ce qu’on peut manger ici et faire un garde-manger, puisqu’apparemment il est prévu qu’on reste ici un petit moment. »
Puis, en s’en allant en-dehors, il avait marmonné entre ses crocs :
« Et si vous voulez tout mon amour, crucifiez le moindre crabe sur lequel vous tombez. »
Depuis, il traînait seul sur une des côtes, imprimant machinalement ces nouveaux endroits dans sa mémoire comme il en avait eu l’habitude autrefois sur le continent. Mais le simple fait d’y penser lui donna le vertige. Il ne savait pas encore vraiment ce qu’avait voulu dire Pontos en leur grondant qu’ils ne pourraient plus quitter l’île, mais pour lui, peu importait au fond puisqu’il ne pouvait nager avec son handicap, mais une autre phrase résonnait aussi dans sa tête. “Jamais personne d’autre qu’un dieu ne pourra vous en délivrer.“ Encore les dieux. Toujours les dieux. A jamais ces conneries infâmes de déités seraient impliquées dans leur vie, éternels compromis, eonesques mensonges. Il lui semblait qu’il serait impossible pour eux de fuir la magie, elle les rattraperait toujours au dernier moment pour leur foutre une gifle, c’était terrifiant. Le brun n’avait jamais autant voulu tuer un dieu, les déchiqueter pour écouter leur corps se vider peu à peu de toute énergie. Que ça soit les dieux de couleur, ou les divinités jusqu’alors inconnues comme Pontos, toutes n’apportaient finalement que le mal, la misère. Pourtant, il leur avait semblé au début que le gros crabe n’était qu’un être puissant, un roi, pas un être magique au point d’être capable de les maudire sur toutes les générations à suivre…plus jamais il ne serait capable d’accorder sa confiance à quelqu’un ne faisant pas partie de la meute. Ils étaient les seuls qui ne mentaient jamais, ne piégeaient jamais. Du moins pas à ceux leur appartenant.
Dire qu’ils s’étaient donnés à Pontos avec grâce, quel trou du cul décidément.
Dardant subitement son regard voilé mais empli de colère vers la mer hargneuse s’écrasant sur les rocs en contrebas, il sentit le feu de la haine s’embraser au fond de lui. Il se sentait faible, incapable face aux puissances de ce monde, crevait d’envie de devenir quelqu’un capable de protéger sa famille et son clan de toutes les merdes qui leur arrivaient. Si seulement il existait un moyen de faire disparaître la magie à jamais, ou de remplacer ces déités par d’autres plus compétentes, à la limite ! Il regrettait de tout son être de ne pas avoir eu le temps d’aller dans un temple essayer d’invoquer l’un des dieux pour lui foutre un pain dans la tronche. Mais non, il était aveugle, inutile, banal, faible. Pourquoi Paprika l’avait-elle nommé Capitaine, il ne le comprenait pas, elle l’avait décrit comme possédant "volonté et ruse" mais il voulait plus, ça ne lui semblait pas assez, ça ne lui semblerait jamais assez.
« Dieux foireux, vous êtes tous aussi malsains les uns que les autres, » hurla-t’il dans un élan de folie. « Vous n’avez rien de divinités bienfaitrices, vous n’êtes que vermines parmi les autres, à vivre de chantage, céder au sentiment de toute puissance. »
Il ne lui importait pas pour le moins du monde que strictement personne ne puisse l’entendre, ça l'arrangeait même de fait, dans l’instant présent il avait juste besoin de se débarrasser de ses ressentiments. Et puis maintenant qu’ils étaient sur une île, il risquait pas d’y avoir beaucoup de voisins à emmerder pendant leur feuilleton.
« J’avais pourtant entendu des histoires d’auparavant, quand vous accordiez votre puissance aux plus méritants, plutôt que vous composer un cheptel de fervents privés. Quand vous ne vous mêliez pas des histoires des mortels, que vous respectiez la condition de ceux qui ne naissent pas comme vous ! » crachait-il avec rage, « Vos meutes factices, vos rebellions de gosses de merde face à Cronos, votre soi-disant amour de vos suivants, mensonges ! Je suis aveugle, mais pas sourd. J’ai entendu les histoires des familles déchirées par vos dernières meutes, faire choisir entre sa famille et sa foi ? Entre son sang et le pouvoir de vos tubes magiques ?? »
Sa voix rauque se déchirait un peu plus à chaque phrase, entre l’inhabitude de ses cordes vocales à produire un tel volume et ses sentiments brisés et incandescents.
« Et toi Pontos, n’avais-tu rien de mieux à faire que maudire des loups incapables de contrer la magie ? J’ai remporté ton putain de coffre avec mes saloperies de yeux aveugles, ma meute a fait son possible pour remplir tes missions, et toi tu nous enfermes ici, traître. Nous avons été trahis de tous les sens, par tous, que ça soit par le passé ou encore dans ce présent, mais je jure que jusqu’à ma mort, je vous maudirais tous autant que vous êtes à mon tour. Votre parole est surnaturelle, la mienne n’est que vent, mais ça ne m’empêchera pas d’essayer de briser la preuve de promesse du moindre de vos enfants de mes propres crocs chaque fois que j’en aurais l'occasion. Je vous haïssais, je vous hais, et vous haïrais toujours. »
S’arrachant violemment quelques plumes en guise de serment, il les cracha dans le vide avec dégoût, avant de s’en retourner vers l’intérieur de l’île, désormais définitivement prêt à tout pour protéger les Raeders d'autres couilles futures. Les lieux fermés ne sont généralement pas propices à la l'entretien de la santé mentale, et une telle île maudite ne permettant que peu d’espoir, il n’en faudrait finalement que peu pour un esprit déjà un peu fêlé de base pour rapidement craquer. Sûrement était-ce là le commencement de la lente décadence d’Illidan, voué à devenir entièrement fou sur une île pirate. Ah, les aléas de la vie.