Trésor de Yurai | Eogan

Sujet: Trésor de Yurai | Eogan Sam 13 Jan 2018, 22:01

Angelica

La jeune louve pirate était arrivée à 7 mois, et du haut de sa taille d’adolescente, elle toisait le monde avec orgueil mais curiosité, parce qu’il faut toujours avoir l’air fier, quand on est pirate, mais quand on connait pas quelque chose, c’est toujours trop intéressant pour l’ignorer froidement.
Ou alors, c’était ainsi que son fil de pensée l’avait conduit en plein milieu des terres Nakhus. C’était pas dur, pour elle, de se balader comme ça, puisque, grâce à un don des dieux, elle pouvait voler sur quelques mètres d’altitude, ce qui lui permettait de voir le monde de haut, et de ne jamais se perdre vraiment. Alors elle avait vu un lac, et elle avait décidé que, entre un lac et la mer, il n’y avait pas tant de différence que ça -bon, l’eau avait meilleur goût, c’était vrai, mais les deux ressemblaient à des grosses flaques dans lesquelles un dieu aurait uriné un peu trop longtemps, d’où la couleur un peu verte-. Bien que, le dieu avait du plus kiffer la mer parce que lac avait l’air épargné par la vessie divine. L’eau presque translucide avait tellement intéressé la petite louve de la mer qu’elle y avait couru, pour passer la tête par-dessus les roseaux pour regarder avec intense surprise la tête brune à longs cheveux blancs et bouclés qui la regardait d’un air tout aussi étonné.

Il ne faut pas croire qu’elle ne s’était jamais vue avant. Non, elle avait observé son reflet jauni et brillant dans l’or de trésor de Pontos, et elle avait également vu sa bouille dans les petites flaques d’eau de roche qui se trouvaient sur les côtes lorsque la marée était basse, mais elle ne s’étais jamais vue aussi clairement. Elle n’avait jamais vu discerner avec autant de clarté la couleur de ses yeux, qui était améthyste, comme les pierres incrustées dans son front et ses pattes avant.
La jeune louve replia donc ses ailes et se regarda d’air un critique pendant quelques secondes.
Ouaip. Elle était bonne, même pour ses propres standards élevés. Elle agita ses oreilles, puis se redressa, et commença à faire le tour de l’étendue d’eau, son regard violet posé sur le centre du lac. Il y avait un peu de brume à quelques mètres du bord, pas elle croyait discerner une île. Et qui disait île cachée par la brume disait trésor. Ouuuuuuuuh elle aimerait trop aller voir si c’était vraiment le cas !

Et soudain, elle n’était plus seule.
Elle se retourna, cherchant autour d’elle d’où venait cette pression du regard d’autrui qu’elle avait été entraînée à ressentir.

« Qui est là ? » demanda-elle avec curiosité, le museau fièrement relevé.
Elle avait besoin d’aide pour aller sur cette île à trésor, et elle se garda donc de prononcer des propos trop injurieux, au cas où quelqu’un serait là pour l’aider dans sa quête d’or et de trucs brillants qui servent à rien.

Sujet: Re: Trésor de Yurai | Eogan Mer 17 Jan 2018, 01:02

EOGAN

Le jeune loup gris trottine en dodelinant de la tête, suivant une mélodie audible de lui seul. De petits sifflements s’échappent de sa gorge, sans que l’on ne puisse y trouver un tempo régulier. Dans sa bulle, il garde son regard rivé sur la petite tâche qui se dandine avec hâte devant lui. Aaah Bertille. Si téméraire et ingrate envers celui qui passait son temps à la protéger. Eogan ne trouvait grâce aux yeux de sa belle, malgré les efforts incommensurables qu’il insufflait au quotidien pour s’assurer le bonheur de sa gallinacée préférée. Sa rencontre avec le poussin commençait déjà à dater, les mois rattrapant les deux jeunes âmes pour lier leur passé respectifs, mais également l’avenir que les terres de Punk-Wolf leur réservaient. Tout était écrit, tout était destiné.

Leur périple du jour les avait conduits à s’enfoncer dans la vallée des murmures. Ses pattes clapotent dans la boue bordant le ruisseau glacé par la fraicheur de l’hiver. Il est sale, la crasse s’infiltrant et s’attachant dans les replis de ses poils fins. Mais dans son esprit aux cheminements particuliers, cela n’avait pas assez d’importance pour le pousser à s’écarter dans les plaines herbeuses qui entouraient le large filet d’eau. Seule importe la vision probablement biaisée qu’il porte sur l’oiseau qui avançait et lui donnait par la même occasion une raison de sortir de sa zone de confort. Aaah Bertille. Encore et toujours nous en revenons à toi.

Mais trêve de bavardage, car il ralentit et l’attire dans ses pattes. Non loin du jeune loup perturbé, une autre âme est apparue. Une inconnue, sortie de nulle part ou peut-être de son imagination tout simplement. Il la dévisage en silence, perdu dans les méandres de ses réflexions confuses et perturbantes.
Il ne sait pas trop s’il doit l’aborder, cette jeune à la silhouette flatteuse à l’attitude qui lui semble hautaine. Son regard ne lui plait pas, et sa complice de toujours lâche un caquètement sonore qu’il identifie sans mal comme étant associé à une irritation naissante. Il la prend d’une patte et dépose sa poulette de toujours au sommet de son crâne.
Il se rappelle alors ce que sa mère lui a inculqué, en des termes qu’elle nommait politesse et règles de bienséance. Le gris agrippe alors son regard à celui de l’inconnue et sait qu’il se doit de lui répondre. Il souffle et laisse sa voix monotone se répandre entre eux.

« Le froid des hauteurs fait fuir les murmures des défunts. La Corneille dort je pense, mais Bertille nous surveille et nous guide alors tout va bien. »

Il ne cligne pas des paupières, tel une statue perturbée et incomprise de ses pairs. Certains diront qu’il est bizarre, d’autres le qualifieront de déluré. Mais lui sait. Il sait qu’il ne doit pas les écouter. Il sait qu’il doit se fier à ce que les petites voix lui murmurent quand il se repose. Son destin est tracé, les autres eux ne le savent pas. Mais tout est là, à l’orée de leur subconscient. Lui le sait. Mais la nouvelle venue est-elle capable de percevoir ce que le commun des mortels n’arrive pas à comprendre ? Elle avait l’air de ne pas respirer le même air que lui, un air moins instructif. Mais il est gentil, ses sœurs lui ont dit. Alors il attend, patiemment, que la jeune louve qui se tient devant lui prouve qu’elle mérite qu’il lui dédie du temps. Mais ça il en doute. Les livres sont intéressants. Mais les femelles sont étrangement inaccessibles à son esprit. Il s’égare, une fois de plus ses pensées se bousculent. Il se sent mieux, il est dans sa bulle. Elle le dérange peut-être un peu, mais pas assez pour qu’il se détourne. Eogan est gentil vous savez, sa famille le dit.

Sujet: Re: Trésor de Yurai | Eogan Mer 17 Jan 2018, 11:19

Angelica

Il fallait que ce soit son jour, parce qu’elle avait l’air d’être tombé sur le plus chelou des Punk Wolfiens. Quoique, ils étaient tous très bizarres, quand on y réfléchissait un peu. La louve brune aux yeux violets regarda l’énergumène pendant quelques instants intrigués. C’était un mâle, probablement du même âge qu’elle, son regard bleu était perçant, et il portait sur sa tête un oiseau. Elle douta un instant qu’il soit vivant, avant qu’il ne penche la tête avec un bruit tout à fait vivant.
Bon. Est-ce que c’était esthétique, où est ce que le loup cultivait la gentillesse envers ses proies ? D’après sa maman, sa grand-mère maternelle avait élevé un coq, alors peut être que ce n’était pas si inhabituel que ça. En tout cas, chez les Raeder, on n’avait pas ce concept d’animal de compagnie.

Elle l’écouta déclamer avec tout autant de surprise par rapport à son état, avant d’giter les oreilles. Elle savait que c’était Yurai, la corneille, tout le monde parlait d’elle comme ça, mais qui était Bertille ?
Elle pencha la tête, perturbée un instant, puis montra la bestiole emplumée du museau.
« C’est elle, Berrrtille ? » demanda-elle.

Puis elle secoua la tête. Elle n’était pas ici pour jouer à la causette avec un fou à poulette cheloue, mais surtout pour chopper du trésor.
« Dis, tu saurrrais pas aller sur l’île au trrrésorr, là bas ? » demanda-elle, son accent espagnol tombé du ciel la faisant légèrement rouler les ‘r’ en regardant l’île avec attention. Maintenant qu’elle y réfléchissait, c’était évident qu’elle contenait un trésor. Sinon, pourquoi avoir laissé un tas de terre au milieu de l’eau, si ce n’était pas pour cacher quelque chose ?

[disouley c'est pas très long je savais pas quoi dire d'autre ;D;]

Sujet: Re: Trésor de Yurai | Eogan Mer 17 Jan 2018, 17:54

EOGAN

Il la regarde, tentant de ne pas pencher la tête pour laisser sa douce et tendre garder son équilibre. Mais ce n’est pas l’envie qui lui manque, car qui sait, peut-être parviendrait-il à mieux appréhender l’étrange femelle. Mais il s’en empêche, se met à trépigner. Son regard sur lui le dérange, pourquoi a-t-elle besoin de le dévisager. Pire, pourquoi semble-t-elle observer sa gallinacée ? Il sent la sueur commencer à germer sous le bandeau qui retient sa crinière de jais. Son sous-poil tend à s’hérisser, cherchant à exprimer ce que sa gueule ne laisse sortir. Que la jeune brune se méfie, qu’elle cesse de regarder avec intérêt Bertille. Qu’elle cesse de l’interroger du regard. Son corps se met à tressaillir, mais sa tête reste fixe. C’est alors qu’elle demande, et que la matière grise d’Eogan percute qu’il y a cette possibilité. Celle-là même que l’on appelle curiosité.
Il la laisse enchaîner, continuant à garder le silence pesant de l’être qui ne sait communiquer. Il détourne son regard, suivant la direction indiquée par la jeune tempête qui l’a accosté. Le jeune loup remarque le lac, et la brume qui l’enveloppe d’une aura perturbante. L’endroit lui plait, le calme et l’atmosphère l’apaise, son corps se calme et les tremblements disparaissent. Il souhaite y revenir, une nouvelle bulle à explorer et à s’approprier. C’est à ce moment-là qu’il se décide à s’essayer à cet exercice difficile qu’est la communication. Sa voix résonne dans le lieu de repos, et des guetteurs de la corneille s’envolent dans un bruissement d’ailes.

« Bertille est Bertille. Bertille est gentille, mais c’est une femelle alors elle est colérique. Toi aussi tu es irritée et tu te laisses emporter par moment ? Parce que tu es une femelle ? »

Son discours est décousu, suivre la logique de ses neurones est complexe. Et pourtant il fait des efforts, il s’applique à former des mots avec cette bouche peu habituée à s’activer pour autre chose que se délecter de la chaire des carcasses fumantes. Il décide de continuer, d’entrer dans un dialogue avec l’inconnue, mais se sent perturbé. Alors il tâtonne, il s’essaie.

« Ta voix est bizarre. Mais le temps est changeant, alors c’est peut-être normal. La terre est humide et imbibée des larmes de joie et de tristesse de Mère Nature. Alors il faut que nous prenions le risque pour découvrir l’objet de ta convoitise. Plongeons, pataugeons belle inconnue, et explorons ce que les Dieux dissimulent à nos regards aveugles. »

Il s’avance vers le petit lac et plisse ses yeux noirs et bleus. Mais le secret est bien gardé, il ne perçoit que le gris de la brume qui enveloppe l’îlot central. La brunette a éveillé sa curiosité. Il veut découvrir ce nouvel espace, alors il s’enfonce pas à pas. Il n’a plus pied et se met à patauger, tout en s’assurant de conserver un port altier pour que dame Bertille reste au sec. Il ne regarde pas si elle le suit, mais il avance dans ce froid glacé de l’eau hivernale. Quelques mètres seulement, puis ses mouvements ralentissent, il s’engourdit. Alors il fait demi-tour et rejoins la miss sur la berge. Il la regarde, surpris par cette expérience. Il claque sa mâchoire par accoup, en réponse à son pelage mouillé et froid laissant un filet de voix sortir de ses cordes vocales.

« Bb… Bon, il sem-semblerait qu’onnn ne puisse p-paas y alleeer de ce-cette manièère. Il do-doit y avoiiir un autre pa-paassage plus loinnn. »

Il se demande s’il n’y a pas un petit pont quelque part de l’autre côté, dissimulé par la brume. Le petit loup attend en grelottant, que l’inconnue du jour daigne lui proposer une solution. Après tout pour que son intérêt se soit porté ainsi sur l’île dissimulée c’est qu’elle devait réfléchir depuis un moment. Son cerveau de femelle aurait peut-être l’illumination associée à leur sixième sens. Mais elle était jeune, au moins autant que lui. Alors il doutait. Mais son intérêt avait été aiguisé, alors sa queue fouettait l’air, trahissant son agitation interne. Il voulait trouver le précieux trésor de la Corneille prune.

Sujet: Re: Trésor de Yurai | Eogan Sam 20 Jan 2018, 11:37

Angelica

Effectivement, la bestiole emplumée, c’était Bertille. Et Bertille était une fille. Bon, ça elle aurait pu le deviner, mais finalement, peut être que s’il avait un goût de prénom bizarre, Bertille aurait pu être un mâle. Tout de même, il fit une généralisation qui lui plut moyennement, et elle fit la moue en le regardant, vexée par cette approximation de son sexe, avant de relever un peu le museau.

« Non, c’est parce que je suis pirate » dit-elle.
Un pirate c’était parfois irrité et ça aimait la baston, les mâles autant que les femelles, et les femelles n’étaient pas que des rageuses, comme le mâle sous-entendait. Elle n’aimait pas les mâles, ils étaient faibles et cupides, et cherchaient à oublier leur pauvre condition en insultant et en rabaissant les femelles grâce à leurs tas de muscles et leur odeur testostérones étouffante. Mais ça ne fonctionnait que dans leur petite tête cloisonnée. Les femelles étaient tellement plus fortes que les muscles et les hormones.
Enfin, lui ne semblait avoir ni l’un ni l’autre, mais seulement la prétention. Elle agita ses oreilles, alors qu’il recommençait à parler, puis sourit. Il l’avait appelé ‘belle inconnue’. Ca lui plaisait pas mal, qu’il la nomme ainsi, mais pas question qu’il le sache, alors elle reprit son expression boudeuse et supérieure.
C’est alors qu’elle se rendit compte de la fin de la phrase, mais également du fait que le mâle était non seulement dénué de muscles et de testostérone, mais également d’intelligence. Si la solution était aussi simple, elle l’aurait fait de base !

« Eh fait pas ça tu vas avoir … »
Mais il plongea, et partit vers l’île, et pendant un instant, la jeune louve brune se dit qu’il était quand même endurant et courageux de faire ça, et une pointe d’admiration fit surface.
Puis la pointe d’admiration se noya, parce que le mâle venait de se retourner, et rejoindre le bord, l’air tout à fait frigorifié, et il ressort de l’eau avec les mâchoires qui claquent, l’air trempé et surpris.
Angelica le regarde avec ‘blasitude’, une nouvelle expression qu’elle à inventé, ou elle le regarde, un sourcil froncé, un sourcil haussé, la moue peignant sa gueule vers le bas d’un côté, et en ligne horizontale sur le reste de son museau. De toute évidence c’était Bertille qui comprenait le plus de cervelle ici.
Elle se sentait un peu responsable quand même, et souffla, levant une grande aile pour plonger son museau dans sa besace, et en sortir le drap qu’elle allait utiliser pour dormir dans les montagnes, lorsqu’elle partirait à la recherche des dragons de neige. De toute évidence, il allait falloir le sécher bientôt.
La gueule pleine, elle s’avança vers le loup et balança sa couverture sur son dos. Meh, il en valait clairement pas la peine, mais elle avait besoin d’aide, alors elle allait paraître sympa, et puis ça passerait crème. Sans compter que même chez les pirates, on ne forçait pas les autres à nager dans l’eau glacée.

Elle regarda le tissu gris, épais, issu de laine et de petites fleurs blanches et toutes douces que sa maman, Thyara, avait rapportés d’un de ses périples pour faire à tous ses enfants des couvertures au cas où les nuits se faisaient très fraîches, puis se retourna vers l’île.
Fallait pas perdre vue de ses objectifs dans la vie : Devenir riche, et dormir sur son argent.

C’était de bons objectifs.

Elle agita ses oreilles. Elle aurait pu essayer de voler jusqu’à la bas, mais elle ne maitrisait pas encore l’art du planage et de l’atterrissage, et elle ne voulait pas se casser la figure 10mètres trop loin dans l’eau gelée. Alors il fallait trouver une autre solution !

Elle agita ses oreilles.
« T’as raison ! On va chercher un pont ! » dit-elle en balayant le sol de sa queue de princesse des poneys, avant de commencer à marcher autour du bord du lac, vers l’île.
Elle jeta un coup d’œil au mâle, se demandant d’où il venait quand même, elle ne l’avait jamais vu avant, probablement parce qu’elle n’était jamais allée aussi loin de la maison avant.

« T’t’appelles comment ? » demanda-elle, levant un peu le museau pour montrer qu’elle ne demandait pas ça par intérêt, mais plutôt par politesse, malgré la curiosité qui la démangeait de l’intérieur.

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