Vers un avenir meilleur [libre]

Lorsque Luna arriva à l'entrée du dédale, ses poumons la brûlaient. Pour que le Géologue n'ait pas à attendre trop longtemps, elle avait couru au maximum que ses pattes pouvait faire. De l'herbe sèche et des broussailles s'étaient coincé de par et d'autre de son pelage, ses plumes étaient en pagaille et la fatigue la faisait laisser traîner le bas de son aile sur le sol. Son souffle était court et ses flancs se baissaient et levaient à toute vitesse tandis que son pelage avait parfois quelques spasmes. La gueule ouverte, elle avait l'impression que la totalité de sa langue sortait à l'air libre tandis qu'une fumée blanche en sortait. L'air frais lui brûlait l'intérieur du corps et bien qu'elle voulait se dépêcher, elle, s'accorda une légère pause devant les statues de l'entrée du labyrinthe, au moins histoire de sentir à nouveau ses pattes. Elle laissa son arrière-train tombé au sol tandis que ses yeux se fermèrent quelques instant alors que sa respiration lui faisait bouger frénétiquement tout le corps. La louve blanche finie par se relever, la langue toujours pendante puis entra entre les murs de pierres.
La trace des Nakhus était maintenant plutôt forte dans le labyrinthe comparé aux premiers jours. Si elle devait à cette heure-ci trouver le dortoir de la meute, elle y arriverait probablement mais Luna n'habitait pas avec eux, parce qu'elle n'avait pas réussi cette épreuve. Alors que les maîtres des lieux auraient continué tout droit, la louve blanche tourna à gauche puis à nouveau à gauche et enfin à droite pour se retrouver dans un cul de sac. Contre le mur poussait une sorte de grosse haie devant laquelle des dalles avaient été retiré du chemin. Un trou avait été creusé grossièrement sous le buisson et un peu en dessous du mur, c'était la tanière de Luna, son abri de fortune qui ne l'abritait de pas grand chose et surtout pas de l'essentiel comme la pluie... ou la solitude.

La louve blanche y passa la tête. Une vieille couverture en tartan avait été posé sur le sol pour un peu de confort mais la saison l'avait rendu complètement boueuse et humide. Un livre emprunté à la bibliothèque et oublié lui aussi avait été complètement détrempé, Luna n'osa pas le toucher pas peur qu'il ne se déchire sous son propre poids comme une tartine laisser trop longtemps dans le chocolat chaud. Il y avait aussi des éléments plus naturels comme des plantes diverses et variées qui pourrissaient dans la boue et des pierres, toute une collection.
Luna depuis sa libération avait tendance à ramasser toute sorte de cailloux, les accumulant, parce que la couleur était jolie ou la forme, parce que c'est ce qu'elle avait fait et recommencer encore et encore pendant un an dans sa prison en plus de dessiner sur les murs. Oh elle avait beaucoup dessiner ça oui mais dans son nouveau logis, elle n'avait pas de mur, juste des pierres. Finalement, Luna ne voulait plus rien n'emmener, il n'y avait rien ici mais elle saisit tout de même un petit caillou strié et coloré, elle l'offrirait au géologue, peut-être que ça lui ferait plaisir même s'il n'avait jamais réagi aux autres pierres de la mine, il devait les connaître par cœur de toute façon.

Ajoutant boue et feuille pour souiller son pelage blanc, Luna quitta son abris, reprenant le chemin inverse mais à une embouchure elle s'arrêta, balayant les divers chemins du regard, humant l'air avec sa pierre dans la gueule. Avant elle devait croiser un autre loup, juste pour informer la meute qu'elle la quittait.