- Citation :
- En un minimum de 500 mots, Kitty devra se rendre aux marais aux lianes un jour de pluie. Elle tombera alors sur une jeune louve qui est prise au piège dans le sol marécageux. Des crocodiles ont repéré la situation et comptent bien en profiter pour casser la croûte. Kitty tentera alors de lui venir en aide avec l'aide de Doudou.
Il y avait chez Kitty, presque comme un instinct surnaturel. Elle se demandait des fois si cela faisait partie de son pouvoir, rien n'était moins sûr. Mais ce matin là, l'idée d'aller chez les Etelkrus était apparue dans son esprit. Elle croyait en un lien de ce qui pouvait n'être ni un pouvoir inné ou peut-être simplement ses tripes qui lui soufflaient des idées étranges, dur comme fer. C'est pour cela qu'elle avait suivit cette idée peut-être un peu saugrenue, qui semblait "venir de nul part", même si pour elle ce n'était sûrement pas cela. Kitty ne pensait jamais que c'était dû au hasard, ces pensées.
Quand elle avait pris la route, elle avait presque décidé sur le pouce de ne pas passer par les montagnes, non plus. En partant des terres Nakhus, si on partait au-delà du dédale et qu'on longeait le rivage, on pouvait ainsi esquiver les reliefs escarpés des Monts Celestes. Et même sans savoir, se faisant confiance, c'est ce chemin que l'adepte avait emprunté.
Et pourtant, c'était diablement idiot. Car Kitty avait une bonne vue, une très bonne vue, et ce jour là pourtant elle avait bien repéré les nuages sombres qui habitaient le ciel. Mais il y avait ce quelque chose, cette petite intuition, qui l'avait malgré tout poussé à passer par là.
Et elle ne pouvait l'ignorer. Quand la pluie s'était abattue sur elle avant que le terrain ne commence à changer, elle avait baissé le museau. C'était presque comme une défaite en avance, ces gouttes d'eaux qui transformaient déjà en gadoue la terre gorgée des neiges précédentes en partie fondues. Et quand ses pattes se posèrent dans le Marais aux lianes, tout n'était plus qu'étendue humide et froide. Un enfer poisseux qui gelait les pattes et le corps, prenait le nez et qui dissuadait mêmes les voyageurs aguerris d'y pénétrer. Qui donnait envie de fuir à toute vitesse, et de retrouver des congénères pour se tenir chaud au fond d'une tanière.
Mais pas elle.Péniblement, elle continua d'avancer dans l'ombre des arbres entrelacés, des fougères grasses qui grattaient son corps frêle, arrivée par le mauvais endroit, loin de ces passages où il était plus facile de circuler. Il y avait cette ambiance pesante, menaçante dans cette végétation dense où tout se mélangeait et ne laissait pas passer que peu de luminosité. Les gouttes dégringolaient malgré tout, après avoir tapé dans la cimes des arbres, et ricoché contre les troncs. Kitty endurait, ne se décourageant pas, les oreilles baissées et les yeux un peu plus sombres de malaise. Elle n'aimait pas cette situation.
Mais la réponse à cette détermination arriva enfin, tel une délivrance. -
Elle n'était pas seule.
Dans cette masse de plantes aux diverses il y avait une autre âme, une autre jeune femelle aux teintes ocres, fort belle. Elle avait les cheveux courts et une aile unique qui trônait depuis son dos. Une louve qu'elle n'avait jamais vu auparavant.
Mais qu'importait ? Car la situation qui se déroulait sous ses yeux était des plus préoccupante.
Elle le savait, elle avait bien fait de venir et d'écouter ces "envies" fantasques que son cœur lui soufflait quelques fois. Il était impossible de discerner sa réelle couleur de pelage, car la boue de la cuvette s'entremêlait au pelage de cette parfaite inconnue. À tel point qu'on ne reconnaissait même presque plus un loup, tant tout se confondait entre plantes, terre et sa pose légèrement désarticulée.
Elle voulut s'approcher, pous venir aider, d'une liane peut-être, cette pauvre âme à se sortir de là, visiblement trop épuisée pour à nouveau bouger et se dépêtrer de ce piège gadoueux.
Mais le regard avisé de la jeune adepte trouva d'autres silhouettes. Et son sang ne fit qu'un tour en les voyant.
Des sauriens. Plutôt, des crocodiles, qui eux aussi avaient repéré la pauvre dame au regard hautement fatigué. Un repas facile qu'il suffirait de glaner une fois que la proie se serait étouffée dans l'eau terreuse.
Ni une, ni deux, face à la détresse de quelqu'un, Kitty fit appel aux grand moyens.
· Doudou !A peine le nom fut-il prononcé que la lumière de son glowstick s'illumina bien plus fort.
D'une barrière lumineuse, le grand familier se matérialisa dans le marais. S'extirpant de ce genre de portail à la couleur violacée, la grande créature pleine de poil dévoila sa masse et sa hauteur face aux spectateurs de la scène. Pendant que Kitty galopait droit vers la femelle, elle ordonna à la créature qui l'observait, perdu.
· A ta droite, attaque !Et à la droite de Doudou ? Les crocos.
Ne se faisant pas prier, comme si tout cela n'était qu'un immense jeu, le yéti croisé loup croisé ours croisé... bref, le famlier de Ki' se jeta avec joie dans l'eau, touchant le fond avec ses pattes aux griffes effrayantes. Les gerbes d'eau volèrent quand il se déplaça, bougeant la masse du liquide avec grand ampleur au vu de sa circonférence corporelle. Les prédateurs, eux, comprirent ce qui leur arrivait sur la trogne et firent immédiatement demi-tour.
La dissuasion par l'offensive était efficace. Au grand damn pourtant du familier qui lui, aurait bien aimé pouvoir en attraper un, visiblement...
Bien trop lent, était-il.Kitty, elle, près de la femelle à l'allure et à la robe indiscernable, essaya de venir rassurer.
· Vous en faites pas, ça va aller je vais vous sortir de là !Elle joua des pattes, essayant de comprendre comment la pauvre s'était emmêlée là-dedans.
Sans vraiment réussir.
C'était un fouillis de lianes et de poil sans nom, et le marron égal et puant n'aidait en
rien à y voir quoi que ce soit. La femelle aux yeux roses se retrouva vite frustrée devant la tâche. Chaque seconde comptait où sinon la pauvre allait finir vu les liens qui enserraient une patte, sans sang pour l'alimenter. C'était donc urgent. Et Kitty ne savait que peu gérer l'urgence, pour l'instant. Elle chercha à mordre les lianes, les ronger, les griffer avec véhémence, pour libérer la prisonnière.
Mais rien y faisait.
Alors elle compta à nouveau sur sa bestiole à poil longs.
· Doudou, par ici ! vociféra t-elle, l'appelant avec tout l'entrain et l'attrait qu'elle pouvait y mettre.
Heureusement, son monstre de compagnie l'écoutait, quelques fois.
Il revint vers elle, prenant le temps qu'il lui fallait néanmoins. Doudou n'était pas rapide, sinon il aurait attrapé les crocodiles.
· Là, tiens, prends les lianes et tire, fort.Elle lui tendit comme elle put ce qui retenait la victime, et avec la plus grande délicatesse -à sa mesure encore une fois-, Dou' chercha à obéir et à s'en saisir dans sa mâchoire aux crocs bien plus énormes que ceux d'un loup. Un mouvement de tête brusque et il emporta lianes, victime innommée et Kitty, dans un de ses cris.
Cependant, les lianes lâchèrent, se brisant dans un bruit sec, libérant enfin la demoiselle qui était auparavant enchevêtrée dans les liens noueux. Donc la pauvre louve chuta avec le familier et la Nakhu, droit dans l'eau du marécage. Déjà un peu plus claire et moins faite de boue que là où elle était restée coincée.
Elle fut enfin libérée.
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Peu de temps après, Doudou les avaient sorties toutes les deux hors de l'eau.
Détrempés, tous autant qu'ils étaient, il y avait néanmoins une bonne nouvelle : L'autre jeune femelle était saine et sauve ! Pas mécontente de son résultat du jour, Kitty pouvait enfin respirer un peu. Il ne restait plus que cette foutu liane autour de sa patte. Ce qui serait plus simple à débarrasser après, puis-ce que ça ne menaçait plus la circulation ainsi. Kitty se laissa une fenêtre d'action pour remercier son monstre chéri, qui eu le droit à un immense câlin et attentions de sa maîtresse pour le récompenser.
Et il s'en était retourna finalement dans son petit monde à lui.
Kitty, ultimement, se retourna vers la jeune fraîchement sauvée, lui accordant à nouveau son attention.