Histoires du passé - Lucie

Salazar

Mère, disparue. Frère, disparu. Père, devenu presque inexistant dans son coeur. Soeurs, sans relation particulière avec.
Godric disparu, Salazar était seul. Seul contre tous. Si Saqqarah et Solelio le respectaient, ce n'était pas le cas de tous, malheureusement. Personne ne respectait son sang, personne ne respectait son titre. Agacé par la situation, il s'était rendu seul aux falaises. Il avait besoin de se poser, d'évacuer sa rage, et de rentrer la tête vidée. 


L'air frais, quelques rayons de soleil sur son pelage, peu de choses qui pourtant faisaient un bien fou au chevalier. Il se mit à faire les cent pas au bord du vide, crachant des paroles incompréhensibles pour quiconque n'était pas dans sa tête. Un jour il les écraserait tous. Un jour, il serait à la tête de ce territoire, et de bien plus encore. 
Un jour, plus personne ne lui manquera de respect. 
Et les dieux alors ? Allaient-ils le laisser faire ? 
Les dieux s'en moquaient bien des actions des mortels tant qu'ils n'étaient pas directement concernés. Ils s'amusaient des conflits et des guerres, les mortels étaient avant tout une forme de distraction pour eux. Alors ils ne s'opposeraient pas à lui. Peut-être allait-il même gagner le soutien de tous, mais cela restait un idéal, alors il n'y songeait pas. Une meute fondée sur le mérite et les titres, les traîtres punis par une peine de mort à la hauteur de leur crime. Une meute sans crainte menée par le meilleur des meneurs. 
Lui. 

Et tandis qu'il évacuait cette rage, quelque chose de différent se fit ressentir. Le mâle s'arrêta net, relevant la tête, les oreilles dressées. Il n'y avait aucun Etelkrus dans le coin, et encore moins de solitaires. 
Ses yeux cherchèrent une quelconque présence autour de lui mais il ne vit rien. En fait si, il vit quelque chose, à quelques pas de lui. Une forme d'abord floue, sans réelle forme, qui s'affinait peu à peu. 
Alors qu'il cherchait à découvrir son identité, ses yeux s'écarquillèrent quelques secondes sous la surprise. Il fit une révérence à cette nouvelle présence.

« Mère.

Je ne pensais jamais avoir l'honneur de vous rencontrer. »

Un léger sourire se dessina sur ses babines.
Bien qu'il ne l'ait jamais vue, il le savait, au fond de lui.

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