Aventures interdites [Ft Sorrow & Arleston]

Quand Anie lui avait suggérer de filer en douce pour aller voir ce qu'il se trouvait au delà des terres Etelkrus, Sorrow avait accepter sans aucune hésitation. Cependant, elle n'avait pas tout à fait prit en considération le fait qu'elles devrait se lever très tôt pour ne pas se faire prendre, déjà qu'elle était dans la ligne de mire d'une grande majorité de la meute qui les considéraient comme des "bâtardes" comme ils disaient.
Bref.
Le chuchotement un peu brusque de sa soeur la réveilla dans un grommellement peu satisfait. La rouge marmonna quelques mots à peine audibles.

"Azyyy... Tu veux pas qu'on remette ça à demain plutôt ?"

Mais Anie n'avait sûrement pas entendu ce que venait de dire Sorrow, cette dernière étant déjà partie. La rouge se leva au pas de course et trottina derrière sa soeur le plus silencieusement possible pour ne pas se faire entendre.

"Eh, attends-moi !" chuchota-t-elle assez fort pour qu'elle l'entende de là où elle était.

Et ce fut le début de l'aventure. Deux petites louves insouciantes qui se baladent tranquillement à l'aube pour visiter le territoire ennemi. Comme si ces louvettes n'étaient pas déjà nées avec des ennuis...
C'est pendant leur cheminement que Sorrow a put se rendre compte de la grandeur du monde. Noroi avait toujours été une exploratrice dans le sang et avait su leur décrire les vastes terres de Punk Wolf de la meilleur des façons, mais c'était encore plus impressionnant de le voir en vrai. Finalement, après avoir slalomé entre tout ces paysages, elles eurent l'occasion de trouver un instant de répis. En effet, la forêt dans laquelle elles se trouvaient se terminait un peu plus loin et il semblerai qu'un cours d'eau soit présent non loin de la porte de sortie. Impatiente, Anie a tout de même prit le temps d'analyser les alentours avant de s'élancer en direction du cours d'eau. Sorrow la suivant de près, un sourire en coin, le cœur battant. Cette aventure était si excitante qu'elle espérait ne jamais voir le bout !

Après s'être désaltérées, les deux louves ont reprit leur chemin jusqu'au arriver à un cours d'eau impossible à contourner. Heureusement, un petit chemin caillouteux leur a permit de traverser plus ou moins facilement. Sorrow manqué de tomber plusieurs fois la tête la première dans l'eau mais elle s'en sortit finalement aussi indemne que sa sœur. Hors d'haleine, elle put alors profiter du goût de la victoire peu de temps après, voyant enfin en face d'elle s'ouvrir les terres Lazulis. Elle sourit, s'avançant de quelques pas pour observer les alentours. Les odeurs étaient toutes si différentes et le paysage ne ressemblait pas du tout à celui des terres Etelrkus. Pas de doute à avoir, elle étaient bien en terres étrangères ! N'est-ce pas palpitant ?
Elle posa ses yeux sur l'immense lac argenté dans lequel se jetait le fleuve.

"C'est cool mais... elle est bizarre cette eau nan ? On dirait du métal... Est-ce que les Lazulis boivent du métal tu crois ?"

Est-ce que elle aussi elle pouvait boire du métal puisqu'elle était à moitié Lazuli ? Est-ce que c'était un genre de... superpouvoir nul ?
Damn...

Arleston

La chaleur est horrible, et le lourd poil rouge sang d'Arleston ne ressemble plus à la magnifique parure qu'il exhibait avant, maintenant, il ressemble à une grosse serpillière moite et poisseuse. Il passe la plupart de son temps la langue pendue, le regard fatigué à guetter tout autour de lui. Il n'a pas revu sa sœur depuis si longtemps, il a passé les dernières lunes dans sa grotte, elle n'est pas aussi fraîche et agréable qu'avant mais elle le conserve de la chaleur. Aujourd'hui, il a décidé de se lever, malgré tout, la faim le tenaille. La famine s'est installé sur les terres et Arleston est sûr et certain que Morrow et Anastasia n'y peuvent rien. Elles avaient organisé des chasses qui n'ont jamais eu lieu à cause de la chaleur, et pendant un moment, il a l'impression qu'il va mourir ici, sous cette chaleur persistante, cette sécheresse meurtrière. Il marche avec lenteur, il a perdu du poids, il est un peu moins gras qu'avant mais ses muscles saillants roulent avec douleur. Il n'est pas fait pour se mouver sous un été ardent comme celui-ci. Le soleil est déjà là, malgré l'aube peu tardive, et la chaleur est plus supportable qu'en plein zénith. Une odeur le titille, une odeur familière mais en même temps inconnue. Il relève la tête, les oreilles dressées sur son crâne, et ses yeux ambrés cherchent autour de lui l'origine de ce parfum. Il s'avance, pistant cette fragrance, et arrive au Vasque de la Lune.

Avant, cette doline était noyée sous un épais lac aux teintes argentées. Il y faisait bon vivre, avec sa luxuriante verdure. Mais aujourd'hui, elle ressemble à un désert miniature. Les arbres ont été brûlés, l'eau s'est évaporé et des tâches rougeâtres qui bougent s'amusent au milieu du fond. Attendez, quoi ? Des tâches rouges et beiges qui bougent ? Arleston cligne des yeux pour mieux voir, une peur l'assaille. Et si la chaleur lui faisait perdre la tête ? Les mirages existent, il le sait, et il a soudainement peur de voir double, ou de voir des choses qui n'existent tout bonnement pas. Il plisse les yeux et s'approche un peu. Deux petites boules de poils se tiennent là, lapant le peu d'eau qu'il reste. Soudainement, il se sent bizarre. Il a l'impression de se voir, lui et sa sœur, jouant dans les nimbes où la Meute s'était installée. Il s'approche encore, et l'odeur Etelkru lui envahit les narines. Il rechigne, et les observe. Il a peut-être l'air d'un pervers pédophile à observer ces deux jeunes louves, mais il est profondément bouleversé. Ce pelage rouge que les deux petites portent, plus ou moins chatoyant, il a l'impression de voir des petites Morrow. Il ouvre la gueule, ne sait quoi dire et pour éviter de passer pour un psychopathe, il décide d'opter pour la tactique de l'intrus.

"Je ne crois pas que vous soyez autorisées d'être sur des terres qui ne sont pas vôtres, mesdemoiselles."

Il les regarde, guettant leurs réactions et quand l'une d'elle lève la tête, un épais foulard noir autour du cou, Arleston n'a plus aucun doute. Ces yeux couleur miel, il les connaît, ce sont les siens. Il ferme les yeux et murmure que c'est impossible, il ne s'est pas accouplé depuis longtemps, ces petites ne peuvent pas être les siennes mais... Il pense à Jolitemps et sa manie de manger les mâles. Peut-être que ces deux gamines sont les survivantes ? Non, elles auraient des teintes vertes. Il réfléchit à s'en brûler le cerveau, le soleil chauffe son poil de sang, et il soupire un instant. Il va attendre, au moins de voir comment elles veulent réagir, mais il tremble légèrement, d'appréhension, d'excitation, il ne le saurait. Ou alors ces petites sont celles de Morrow, mais il ne lui connaît aucune compagne, encore moins compagnon, et... elle lui aurait dit, non ? Si Arleston devenait Arlestonton, Morrow lui aurait annoncé l'heureuse nouvelle ? Il frémit, malgré l'épaisse sueur qui suinte de ses pores, il ouvre la gueule pour haleter, et regarde les petites, curieux. Soit il est père, soit il est tonton, ou alors ces petites sont complètement étrangères à lui et à sa sœur mais des loups au pelage rouge sang, il n'en a jamais croisé.