Pourquoi les roses meurent-elles si vite ? [LIBRE]

EZHEKIEL
10 PVS

Je venais d'être prévenu par un des miens de la situation soudaine à l'île aux roses. Le choc, l'incompréhension et une pointe d'appréhension m'ont alors enserré la gorge dans un étau, rendant ma respiration difficile. Que faire ? Mon instinct primal hurlait à la mort des deux félins qui étaient apparus de la même manière que le cervidé chez les Nakhus. Et pourtant mon dédain et mon rejet des Lazulis me susurrait de les laisser dans leur galère, de laisser leurs rangs s'effriter. Après tout ils ne méritaient pas mieux, surtout après les actes de Morrow ces derniers mois. Je claque alors de la mâchoire, mitigé entre la hargne et l'impatience. A
Et puis quel était le problème avec les Dieux ? Kiro, si seulement tu pouvais m'expliquer à quoi tes congénères s'amusaient, ça pourrait être bien car nous sommes les seuls épargnés pour le moment... Et quelque chose titille mon âme en m'incitant à penser que ce les Etelkrus risquent de ne pas être épargnés.

Alors je bombe le torse, jette ma tête en arrière et appel. Un hurlement de rassemblement, de guerre et de colère. Car peut importe les terres sur lesquels ils apparaissent, il est hors de question que ces démons issus des jeux des Dieux gagnent. La partie entame son second round, et les Etelkrus comptent bien passer à l'action. Par la force d'Aka, l'agilité de Kiro et la ruse de Dairo, nous prouverons à tous combien mettre la meute en colère est une mauvaise idée.
L'excitation m'envahit, un sourire carnassier retrousse mes babines et mes yeux s'illuminent à nouveau de cette soif vicieuse et profondément ancrée en moi.

J'envoie plusieurs canidés relayer le message, convier tous ceux qui le souhaitent à venir répandre la violence en des terres qui ne sont pas nôtres. Puis je bande mes muscles et m'élance, vidant ma matière grise de tout ce qui m'encombrait l'esprit. La course me galvanise, ravive l'énergie que la vieillesse m'ôte peu à peu, tandis que j'approche de mon objectif.

[dé]

Si mes yeux enregistrent la présence de plusieurs loups, je ne ralentis pas pour autant, masse noire hirsute au regard d'autrui. Un des félins est dans ma ligne de mire de dos, je prends appuis et bondis. Ma mâchoire claque pour laisser mes crocs s'enfoncer dans la chaire musclée de la bête, tandis que mon corps heurte le sien. Le goût métallique de l'hémoglobine fouette mes synapses et un grondement sourd s'élève de mes entrailles. Si bon. Mais le puma mâle s'agite, se débat et finit par me faire lâcher prise. Mais le mal est fait, le sang suinte de sa nouvelle blessure et l'amour du sang a décimé mon intelligence.
Je reste au plus près, pris dans l'action du combat.


L'ours noir alpha répondit présent, aussi surprenant que cela puisse paraître aux yeux de tous. L'amertume d'Ezhekiel pour les Lazulis fut dépassée par la lutte contre les animaux divins. Nouvel acte dans cette pièce de théâtre infinie.

Anianka n'avait pas mis longtemps avant d'arriver au temple de la tigresse, les feulements l'avaient tiré de son sommeil et son devoir de prêtresse avait fait le reste.
Elle arriva juste à temps pour entendre le discours de sa mère, qu'elle salua d'un bref signe de tête. Deux pumas se tenaient là, siégeant sur la fontaine de Moiro comme s'il s'agissait de leur butin.
Son glowstick brillait d'un éclat particulièrement fort en ces lieux, tout comme les yeux de deux créatures qui se défendaient. Leur intrusion était un mystère pour tout le monde, comment avaient-ils pénétré le temple alors que des gardes avaient été posté ? Si Anie avait été alpha, elle aurait puni les gardes d'une sévère punition pour leur manque de vigilance.  Mais heureusement, elle ne l'était pas.

Elle jeta un regard sur Quartz qui avait pris un coup sous sa forme squelettique. Quelque chose avait changé dans son comportement, il semblait se préoccuper davantage de sa meute en se mettant en danger de la sorte. Seul un regard et elle comprit qu'il n'avait pas eu autant peur depuis des années. Elle afficha un mince sourire et lui fit un petit clin d'oeil, il s'en remettrait. Sorrow était présente aussi, un peu en retrait. Se déciderait-elle à se battre elle aussi ? Oh, nerveuse comme elle était, il n'y avait aucune chance qu'elle reste longtemps immobile. Et puis.. C'était l'occasion pour les filles de Morrow de faire leurs preuves au sein de la meute, de montrer leur dévotion.

D'un bond, elle se lança dans un des groupes qui se formait, celui contre le pumas mâle. Placée sur le côté, elle s'apprêtait à sauter sur son flanc lorsque l'animal bondit sur son alpha. Anastasia était restée à l'écart pour éviter de gêner, mais c'était probablement un signe de faiblesse pour les créatures et le mâle en profita. Anie bondit jusqu'à eux et sauta sur l'arrière-train de l'animal pour laissé le temps à sa chef de s'éloigner.

[Lancé de dé]

C'était probablement la chose à ne pas faire. Vif et puissant, la bête l'éjecta de son dos et lui gifla l'épaule de ses griffes acérées. Anie retomba sur le côté et un couinement lui échappa de la gorge. Lorsqu'elle releva sa tête du sol, elle sentit la blessure lui piquer la peau comme de l'acide. Du sang ressortait de la plaie, ce n'était pas très joli à voir.
Soudain, une masse noir apparut de nul part, ses foulées rapides et ses grondements résonnèrent jusqu'aux oreilles de la prêtresse. Elle ne prit pas le temps d'examiner la situation qu'elle sauta sur la bête pour lui infliger d'affreuses blessures. Anie reconnut son effluve. Une odeur forte, dominante et masculine. C'était son ancien Alpha, Ezhekiel. Elle plissa les yeux en l'observant, puis se releva sans le quitter des yeux. L'ours était donc sorti de son hibernation ? Où était donc son larbin de bêta.. Anie le chercha de ses iris ambrées perçantes, mais ne le vit pas. Les Etelkrus auraient-ils changé d'opinion sur les Lazulis ? Anie n'était pas dupe, elle se doutait que l'Alpha noir profitait de cette occasion pour passer les frontières sans danger.

Non valide concernant Angelica. /!\ L'attaque de Morrow portait sur le puma femelle, le mâle n'est donc pas encore mort /!\:

Élaine

C'est étonnant, le soleil est plus brillant que jamais ce matin. Et puis les oiseaux chantent si fort qu'Élaine est à deux doigts de couvrir ses oreilles avec ses pattes. Et les odeurs sont tellement puissantes, elle a l'impression d'avoir la truffe indépendante de son museau, elle imagine sa petite truffe rose avec des pattes se balader partout, dans chaque recoin, se coller contre ses congénères, pour humer la moindre parcelle d'herbes moites ou de terre sèche. L'alpha rit de sa divagation, une truffe qui se détache de son museau, c'est n'importe quoi. Alors qu'elle flâne parmi les siens au Castel, elle se sent parfois de plus en plus courbaturée, mais ce n'est sûrement du qu'à ses entraînements. D'ailleurs, elle les vit difficilement en ce moment, ils sont plus intenses, elle se mouve avec lenteur, et les petits mammifères qui l'accompagnent depuis toujours se moquent d'elle, elle le sent, elle trahit parfois leurs regards moqueurs. Elle a renoncé à aller courir aujourd'hui, elle se sent nauséeuse. Elle doit couvrir une maladie, c'est sûr. Elle guette une ombre autour d'elle, mais aucune trace d'Ezhekiel. Il doit être affairé à ses occupations. Elle grogne, et se surprend à attendre de croiser son regard ambré. Elle fouette l'air de sa queue puis finit par se lever. Ses reins lui sont douloureux, ses hanches semblent plus lourdes. Elle songe alors qu'il faudra qu'elle aille voir un guérisseur. Elle doit forcément couver quelque chose.

Soudain, elle voit enfin le loup qu'elle espérait. Il se faufile parmi les leurs, sans lui prêter un regard. Son cœur s'emballe, cachée là, il ne l'a pas vu. Quelques instants plus tard, son cri, son hurlement pour signifier qu'il faut bouger. Que quelque chose ne va pas. Elle bondit et croise sur sa lancée Stance. La louve verte semble préoccupée, son rôle de nourrice l'occupe, elle s'approche d'elle, inquiète et lui demande ce qu'il se passe. Alors Stance l'informe qu'un des leurs venait d'informer Ezhekiel que deux pumas venaient d'apparaître du côté des Lazulis, au temple de la Sainte Moiro. Élaine se fige, remercie la nourrice et fait demi-tour, inquiète. Les Lazulis, rien ne les oblige à les aider. Elle songe soudainement aux siens qui sont là-bas, Anastasia, Gloriel. Elle frissonne et gronde pour elle-même, elle s'élance alors sur les traces d'Ezhekiel. Lazuli, Etelkru, Nakhu, ils sont tous des loups, après tout. Les Etelkrus ont offert leur aide lorsque le cervidé possédé est apparu, alors ils apporteront aussi leur aide aux Lazulis, au risque de se faire reconduire aux frontières. Elle court, vite, sa silhouette mince et élégante se faufile avec agilité parmi les arbres redevenus verts après la sécheresse. Elle débarque sur une plage, où un long chemin de pierre s'étale plus loin. Elle frissonne, hume l'air et après être sûre d'être dans la bonne direction, elle s'élance sur les rochers. L'eau autour s'agite parfois, elle est si transparente qu'elle peut voir dans sa course quelques crabes. L'île est magnifique, bordée de rosiers de multiples couleurs. Elle entend enfin les cris de combat, quelques rugissements. Elle se dirige vers la source du combat, et observe le spectacle. Un puma est à terre, l'autre se bat avec rage. Elle voit Anastasia plus loin, elle s'isole. Drôle de comportement pour une alpha. Morrow est là, elle aussi, et sa fille. Elle a tant grandi qu'Élaine se demande si elle ne voit pas deux Morrow. Elle voit enfin Ezhekiel se battre, elle se faufile entre les loups, cherchant malgré elle si Gloriel est là, lui aussi. Une angoisse stupide lui sert le cœur, elle n'a pas vu son frère et sa sœur depuis tant de temps. Elle ignore si la tendresse fraternelle existe toujours entre eux, et si elle est devenue une inconnue pour eux, comme ils sont des inconnus pour elle.

Elle secoue la tête pour chasser ces idées, il faut qu'elle réfléchisse, qu'elle agisse. Une soudaine douleur au ventre lui fait échapper un soupir de plainte. Elle se presse contre Ezhekiel pour lui signifier sa présence puis s'élance avec grâce sur le félin rugissant. Elle plonge ses crocs sur sa croupe et mord si fort que le puma n'arrive pas à la désarçonner. Elle en profite pour lacérer son ventre avec les griffes de ses pattes arrières, le goût de sang s'amplifie dans sa gueule, les babines retroussées, elle sert plus fort sa prise puis lâche. Rapidement, elle contourne le puma et lui afflige une claque monumentale. Elle profite de son temps de récupération minime pour attraper sa patte levée, griffes toutes dehors, et mord si fort qu'elle sent un bout de peau s'arracher. Elle n'a pas le temps de savourer sa petite victoire que l'autre patte griffue la gifle, et lui fait lâcher prise. Confuse, la jeune brune se recule, un mince filet de sang coule de ses babines. Elle passe sa langue dessus et soupire comme un buffle, prête à attaquer de nouveau.

Arleston

On ne l'avait pas vu depuis si longtemps. L'ours rouge est sorti de sa tanière, par curiosité, puis par nécessité. Terré dans sa grotte, Arleston s'est laissé vivre. Ses poils rouges s'entremêlent avec d'autres plus blancs, sa gueule puissante est fatiguée, et ses yeux vides. Il manque d'amour. Bien qu'il ait retrouvé sa sœur, il se sent plus seul que jamais. Une seule avait retenu son regard, Vivaldi. Sa grâce, sa douceur, sa manière de considérer les plantes comme ses égales. Il fantasme bêtement, et se maudit de faire une fixette pareille. Aujourd'hui, le soleil brille, mais quelque chose se trame. Il soupire, il a une sorte de sixième sens pour deviner qu'il y a bagarre quelque part alors il hume l'air. Rien. Il s'approche du campement Lazuli, presque personne. Et quand il croise enfin Madeleine, le crocodile-albinos qu'il ne supporte pas, il soupire, obligé de lui parler.

« - Salut le croco, ils sont passés où tout l'monde ?
- Partis, chez Moiro, y'a du grabuge.
- Et tu restes là, tu ne vas pas les aider ?
- T'es peut-être musclé, mais t'es pas con. Je ne compte pas me mêler de ça. »

Il soupire alors que le crocodile claque ses mâchoires d'un air sarcastique. Arleston ne l'a jamais blairé, son air suffisant, il le considère comme une sorte d'anomalie, faible et peureux. Mais il tient sa langue, l'heure n'est pas à provoquer un crocodile plus lourd que soi. Il tourne les talons, ignore les commentaires désobligeants de l'albinos. Pendant qu'il se prélasse au soleil, les siens qui lui offrent un foyer, des proies, se battent peut-être. Il se met à trottiner, et débarque sur l'île. Mille odeurs s'offrent à lui, il aperçoit plusieurs loups qu'il connaît, puis deux autres qu'il n'a jamais vu. Un noir, et à ses côtés, une femelle au ventre légèrement arrondi et au chignon de jais. Il hausse les épaules puis voit enfin les problèmes. Deux pumas se tiennent au milieu de la cohorte, piégés et furieux. Il regarde Morrow puis Anianka, et d'un bond, il saute sur le puma qui semble toujours d'attaque. Il active alors son pouvoir avant même que sa chute ne fasse trembler la terre. Son sang arrête de circuler, il devient solide, ses muscles se durcissent, ses poils deviennent stries de pierre, et Arleston devient une statue de lui-même, aussi lourd qu'un rocher de montagne. Il s'écrase dans un bruit de craquement d'os sur le puma qui, dans un râle de surprise et de douleur, laisse ses pattes plier. Avec un Arleston de pierre sur le dos, le puma galère à s'en échapper. Il rugit, gueule sa rage, et dans un mouvement, il réussit à s'échapper. Il tente de griffer Arleston mais celui-ci n'est que roche, et le puma perd deux griffes, du sang s'écoule de ses coussinets puis il s'écarte, comprenant qu'il ne sert à rien de se battre contre de la pierre. Arleston reprend enfin forme lupine et molle, il inspire si fort, l'air pénètre à nouveau dans ses poumons et lui blesse le larynx. Il plisse les yeux, grogne et se recule, pour éviter quelques coups perdus. D'un œil, il voit que le puma semble un peu plus affaibli.

EZHEKIEL
6 PVS

Un sourire agressif se colle sur mon faciès en sentant le contact de Joli Cœur contre moi. Aussi étonnant soit-il, je n'avais jamais douté lors de mon départ qu'elle répondrait présente à cette rencontre faite de sang et de violence. Un véritable guerrière, voilà ce qu'est ma femelle derrière ses airs de délicate potiche. Son coup porte, et l'euphorie m'emporte, pris entre les feux de la fierté et de l'envie. Puis je la vois reculer, le liquide écarlate si précieux dégoulinant de sa gueule. Le sien ou celui de la bête qu'elle vient d'attaquer ? Je repousse au loin cette question et me concentre sur l'action.


Et alors même que plusieurs âmes dont la mienne s'acharnent à frapper le félin mâle, j'en parviens à oublier qu'ils sont deux. Ou peut—être est-ce simplement le fait que je vieillis et que mes réflexes ne sont plus ce qu'ils étaient. La vérité fait mal, et les excuses sont irritantes, mais le fait est que mon ego pleure de ce qu'il vient de se passer. Alors même que j'esquive un coup de patte du gros chat malveillant, une douleur cuisante m'arrache un cri. Mi-glapissement, mi-hurlement. Ma vue se trouble un instant, mon corps a un loupé et je le sens fléchir. Les muscles de mon épaule sont à vif, exhibés aux vues de tous, la peau pendante comme si j'étais passé sous un scalpel mal manipulé. Ça brûle, ça me pique. Cette fois-ci c'est mon hémoglobine qui fuit en dégoulinant sur mon poil sombre. Ma respiration devient saccadée, prise entre l'envie de laisser libre cours à ma folie face à la douleur et celle de simplementm'effondrer pour récupérer.
Je m'écarte en clopinant, faisant claquer ma mâchoire dans le vide, le poil hirsute comme une bête enragée. J'ai mal.

Puis mon regard croise le sien, baume éternel sur mon esprit maltraité. Je reste ainsi quelques instants, la fixant dans ses yeux si envoûtants. Je sais que je ne peux pas abandonner, ni pour moi ni pour elle et encore moins pour nous. Nous sommes deux désormais, et baisser les pattes ne fait pas partie de notre vocabulaire. Alors je perce le voile qui embrume mes pensées, je refoule la piqûre de l'attaque de la femelle. Et je réagis. Bien que je sens mon appui faiblir sur ma patte blessée, je fais fis de tout laissant seulement mes pulsions meurtrières faire tenir l'ensemble. Et alors que la femelle se tourne vers un autre individu, je m'élance.

[lancé de dés]

Avec la vitesse, je m'arrange pour déraper mon corps frôlant le sol comme s'il cherchait à communiquer. Puis dans le même élan je pivote m'orientant naturellement de la meilleure manière qui soit pour que mon attaque porte. Je relève ma caboche, poussant sur mes membres et ma gueule se referme puissamment sur la gorge du félin. Tel un chien de bas étage, je secoue alors la tête comme un forcené, cherchant à atteindre sa carotide. Mais ses grosses pattes appuient sur mon corps, me repoussent assez pour me faire lâcher prise. Un gros bout de chaire entre les dents. Si sa veine n'a pas été touchée, il n'en reste pas moins que le sang coule abondamment de sa nouvelle blessure. Mange ça saloperie, ça t'apprendra à me scalper l'épaule. Je n'ai que le temps d'esquiver un nouveau coup et de reculer pour éviter ses griffes si violentes. Mais la fatigue commence à pointer chez la femelle, son corps semble plus lent. Et désormais elle est seule, mise à mort alors que la carcasse de son compatriote fume à côté.
Inconsciemment, je reporte mon poids sur mes trois pattes valides. En espérant que ce combat ne soit pas celui de trop. Finissons-en vite.