Te revoir enfin | Grimm

Lagherta

Te revoir enfin...

 Alors que la première de mes pattes allait se poser en terre punkwolfienne, j'hésitais, la laissant en suspend. J'avais promis à Cash de revenir en ces terres qui avaient été les miennes, il y a bien longtemps. Et j'étais déterminée. Mais à présent si proche, tellement de question me nouaient les entrailles. Père accepterait-il mon retour au sein de la meute, alors même qu'il avait probablement du souffrir atrocement de mon départ ? Même s'il ne le montrait pas beaucoup, je savais parfaitement qu'Ezhekiel avait appris à m'aimer, s'était attaché à moi, qu'il me considérait réellement comme sa fille. Je n'osait imaginer sa douleur, en constatant mon départ, puis tout au long de mes années d'absence. Peut-être même avait-il perdu espoir d'un éventuel retour. Peut-être me croyait-il morte depuis belle lurette... Mes entrailles se nouèrent encore d'avantage. si je continuais à m’inquiéter pareillement, j'allais finir par exploser quelque chose en moi... Ce serait bien moche, arrivée si proche du but et mourir d'une façon si stupide après tout ce par quoi j'étais passée durant ma vie. Le nombre de fois que j'avais frôlé la mort de si près... Et puis surtout, je me demandais ce qu'était devenu Père, après tant de temps... Était-il toujours alpha de notre... sa meute ? Était-il encore en vie ? Car moi-même ayant 9 ans, il en avait 4 de plus... Avait-il trouvé quelqu'un avec qui partager sa vie, quelqu'un pour supporter ses airs acariâtres, son franc parler pas toujours bienvenu et ses ronchonnements habituels ? C'était des traits de caractères que j'avais, personnellement, appris à aimer, car ils faisaient partis du personnage. Il m'avait tellement manqué toutes ses années. Mais comment aurais-je pu revenir avant. La peur et la honte d'être partie m'avait noué les entrailles si longtemps...
 
 Puis, j'avais rencontrer mon père biologique. L'affrontement avait été violent, heureusement que j'avais suivi une formation de guerrière et que je n'étais pas mauvaise, sinon, je serais morte ce jour-là. Mais finalement, c'est son sang qui avait coulé dans ma gueule. Ce son pouls que j'avais sentis ralentir jusqu'à l'arrêt total de la sensation de pulsation dans sa gorge serrée entre mes crocs. Je n'avais pas été tendre pour sa mort. Je n'avais pas abréger ses souffrances. Non, je l'avais tenu des minutes entières dans ma gueule, pas trop serrée pour qu'il s'étouffe lentement, très lentement. Après sa mort, j'avais pleuré près de son cadavre. Pas pour sa mort, non, jamais je ne pleurerais une immonde créature telle que lui. Non, j'avais pleuré pour tout ce que j'avais perdu, puis ce que j'avais gagné et décidé de quitter... Je me rendis compte à ce moment-là de la monumentale erreur que j'avais faite en quittant PW, mais je ne pouvais me résoudre à faire demi-tour et rentrer chez moi la queue entre les pattes et un oeil en moins. Mon oeil, d'ailleurs, il avait mis du temps à guérir. La blessure était affreuse lorsque j'avais rencontrer Cash. Il m'avait soignée alors que nous ne nous connaissions pas, me disant que si je ne soignais pas cette monstruosité, j'allais finir par crevé d'une infection généralisée. Il m'avait sorti ensuite un de ses sourires en coin dont il avait le secret et m'avait demandé de me tenir tranquille tandis qu'il me soignait. En y repensant, un sourire étira mes babines. Notre rencontre avait été digne de se retrouver dans les anales... Il m'avait soignée, en m’insultant presque, puis il m'avait draguée. Solitaire depuis trop longtemps, la chaleur féminine lui avait manqué bien plus que ce qu'il pensait. Surtout lorsqu'il avait réalisé qu'il aurait pu être mon père. Que mon père avait son âge d'ailleurs... Il avait été totalement scandalisé et si je n'avais pas risqué de mourir de ma blessure, je pense qu'il aurait fuit le plus loin possible de moi, couvert de honte. Mais il avait décidé de rester, au moins jusqu'à ce que mon oeil soit guérit. Il m'annonça très rapidement que je ne retrouverais pas la vue de cet oeil, mais qu'il n'aurait au moins pas besoin de me l'arracher pour éviter une infection généralisée, ce qui m'aurait laissé un trou béant à sa place. J'avoue que cette perspective m'avait très peu enchantée et il avait redoublé d'effort pour sauver mon oeil. Mais au final, même après que mon oeil soit sauvé, Cash n'était jamais reparti de son côté. Nous avions trouvé un accord. Je chassais pour nous, car lui-même trop âgée n'en était plus capable, surtout avec l'énergie que cela demandait de trouver une proie avec cette sécheresse infernale. Et lui, il m'avait tant appris sur la vie de solitaire. Les plantes médicinales essentiellement. Au sein de la meute, je n'en avais pas vraiment besoin, les médecins étaient là pour ça après tout... Grâce à lui, ma force de caractère était devenue encore plus impressionnante qu'elle ne l'était déjà...

 Nous n’avions pas passé que des bons moments, il fallait l'avouer. Plus d'une fois, il y avait eu des clashs rigoureux voir même parfois violent entre nous. Mais nous finissions toujours pas nous retrouver, parfois juste après la dispute, parfois après des jours passés seuls. La présence de l'autre nous était devenue nécessaire, tant par la compagnie que par la nécessité pour notre survie mutuelle. Parfois, il avait fait le premier pas vers la réconciliation, souvent, c'était moi... Une fois, pour se faire pardonner après 3 jours sans se parler, il était finalement me voir et m'avait offert un magnifique petite épée, accordée avec le reste de mon armure. La lame était aiguisée à souhait, de la même couleur que mon armure, sa garde était incrustée de certaines pierres qui se trouvait également sur mon armure. Il me l'avais offerte en disant qu'il y avait des lunes qu'il travaillait dessus et qu'il souhaitait se faire pardonner son dernier affront. Le geste m'avait clairement touchée et je m'étais sentie mal de ne rien avoir à lui offrir en échange. Il m'avait regardée en me répondant que je faisais bien assez pour lui. Depuis ce jour, cette lame ne m'avait jamais quittée. Je m'étais appliquée à lui fabriquer un fourreau en cuir, que j'avais attaché à la sangle ventre de mon armure, sur mon flanc. Comme cela, elle était accessible à souhait et rapidement.

 Plus le temps passait, plus cela devenait dur pour Cash, et nous savions, l'un comme l'autre sans pourtant nous l'avouer clairement, qu'un jour, cette vie ne serait plus possible pour lui, malgré mon aide de plus en plus conséquente. Finalement, un soir, nous en avions crevé cet abcès de non-dits et nous avions parlé toute la nuit. C'est lors de cette nuit qu'il m'avait demandé si je serais d'accord de l'emmener terminer sa vie sur les terres punkwolfiennes qui semblaient si paisibles à côté de la vie que nous menions depuis des années... La décision avait été longue et lourde à prendre, mais finalement, puis mon ami, j'avais accepté. Le lendemain de ma décision, nous nous étions mis en route. Il nous avait fallu marcher des semaines entières, mais c'était déjà notre quotidien depuis des années. Nous vivions en nomade, ne nous posant que quelques jours à la même place, bougeant tout le temps, pour ne pas facilité la tâche des charognards qui, ne trouvant pas de nourriture, avaient tentés plus d'une fois de nous attaquer, s'abaissant au cannibalisme sans état d'âme. La faim avant les moyens disaient-ils. Puis ces charognardes nous avaient rattraper, Cash ne pouvant plus tenir le rythme de nos journées de marche. De plus en plus de pauses avaient été nécessaires, et celles-ci se faisaient également de plus en plus longues... Nous aurions voulu tenter de nous battre contre ces charognes de hyènes, mais Cash n'étant déjà plus capable de marcher sur de longues distances, était encore moins vaillant en combat, c'était une évidence. Alors nous avions tenté d'avancer plus vite et de nous trouver un refuge pour la nuit, en vain, nous nous trouvions en plein désert... Finalement, lorsque les charognes nous avaient rattrapés, Cash avait pris la parole, me demandant de continuer ma route, de rentrer chez moi. Qu'il veillerait sur moi de là-haut. Puis sans que je n'ai eu le temps de comprendre le sens de ses paroles, il s'était jeté sur les hyènes, usant de ses dernières forces pour un ultime combat. Combat dont je savais l'issue inévitable. J'avais tenté de me jeter dans la mêlée pour le sauver. S'il l'avait fallu, je l'aurais porté jusqu'à notre destination. Mais je fus rapidement éjectée de la mêlée par Cash lui-même qui m'avait hurlé : "Fuis tant que tu le peux encore, pauvre folle ! Laisses-moi faire une dernière chose honorable de ma vie. Laisse-moi mourir avec les honneurs !"
 
 Alors que je refusais de bouger, mon instinct avant reprit le dessus sur mes émotions et avait ordonné à mes pattes de galoper en direction des terres de PW. Mes larmes avaient coulé cette nuit-là, alors que je galopais en direction des terres de mon enfance. Il y avait des années que je n'avais plus versé une seule larme... Depuis que j'avais tué mon géniteur en réalité. Le matin, les larmes s'étaient enfin tarie. Ma douleur émotionnelle s'était légèrement apaisée et la douleur physique me percuta de plein fouet. Dans la mêlée, j'avais été sévèrement mordue aux environs de la moitié de ma queue. Il en manquait un bout de chair, qui pendait lamentablement, maintenant uniquement par un muscle qui tenait bon malgré tout. Avec ma course dans le sable sec et fin, ma plaie s'en était remplie à foison. Je devais voir un médecin et en attendant, je devais trouver des plantes médicinale, mais dans ce désert de malheur, il n'y avait plus rien qui poussait... Je n'avais aucun moyen de me soigner à ce moment-là. Alors j'avais repris ma route, ignorant la douleur, la faim et la fatigue. Et me voilà à la frontière des terres de mon enfance, incapable de faire un pas de plus. Pourtant depuis 6 ans, je n'avais fais que ça, marcher... La situation était au comble de l'ironie, il fallait tout de même l'admettre... Je pris une grande inspiration, ressemblait mon courage posait enfin cette maudite patte en ces terres qui avaient été les miennes ! Le premier pas fait, le second suivi et les autres s’enchaînèrent. Mais à présent que j'étais là, où aller ? Ma conscience me poussait à aller voir Père, directement, sans détour, mais mes émotions me disaient le contraire. S'il me reniait pour le mal que je lui avait fait en partant, pourrais-je le supporter, après avoir fait une si longue route pour revenir. Après avoir perdu Cash ? Non, clairement pas... Il me fallait du soutien pour affronter Père. Alors je réfléchis... Lorsque j'étais partie, j'avais quelques amis, mais lequel pouvais-je me permettre d'aller voir. Lequel avait le moins de risque de m'envoyer paître en me voyant après tout ce temps d'absence... Sans hésité, la réponse fut Grimm. Il avait été mon meilleur ami, mon confident... Les chances qu'il ne me repousse pas étaient minces, mais plus grandes que pour tous les autres. Alors je me remémorais, douloureusement, les comportements et les choses qu'aimait mon meilleur ami. Le dieu Kiro, mais à mon souvenir, son temple se trouvait en pleine terre clanique, je ne pouvais donc pas m'y rendre. Après tout, je n'étais rien de plus qu'une paria, une déserteuse et une moins que rien à l'heure qu'il était. Une solitaire... Le temps de Kiro n'était donc pas une option, je n'étais, pour l'heure actuelle, pas la bienvenue en terre clanique... Je continuais de réfléchir tout en marchant. Mais oui ! Grimm aimait les livres. Et aimer, c'était presque un euphémisme... Sans pousser plus loin ma réflexion, je dirigeai mes pas vers la bibliothèque que je savais se trouver en terre Nakhus. Mais même si les Nakhus était un clan, ils n'étaient pas trop hostiles envers les solitaires, du moins dans mon souvenir... Il me fallut encore plusieurs heures pour arriver à la périphérie de cette fameuse île entourée de brume. La nuit tombait, elle était même déjà bien avancée et la brume se faisait de plus en plus épaisse. Mais je n'avais peur ni de la brume, ni du noir et encore moins des soit-disant esprits qui pouvaient hanter ces lieux. J'étais allée trop loin pour reculer. Une certaine appréhension nouait toujours mes entrailles, mais s'y ajoutait la joie de revoir enfin mon meilleur ami...
 
 Lorsque je parvins enfin à l'entrée de la bibliothèque, la nuit était complète. J'y entrais timidement, en fit le tour, et ne trouvant nulle trace de Grimm, je ressortis. Je me trouvais un coin plus ou moins douillet sur le sol, tout près de l'entrée et je m'y installais. Il était temps que je tente de voir ce qu'il adviendrait de ma queue... La plaie était moche, elle suintait d'un liquide blanchâtre et pâteux. L'odeur qui en émanait était assez infecte... Clairement, ma queue s'était infectée et si je ne faisais pas quelque chose rapidement, les chairs commenceraient à pourrir, si tant est que ce ne soit pas déjà le cas, et je ferais une infection généralisée qui pourrait m'être fatale. C'est Cash qui m'avait appris à reconnaître les signes d'une infection encore soignable ou non. Et là, clairement, ce n'était pas récupérable... Je devais me résoudre à perdre le joli panache de ma queue, si je ne voulais pas perdre la vie...
 
 

contenu trash, âme sensible s'abstenir:

 
 J'avais récolté quelques feuilles le long de mon chemin et je les mâchais pour en faire un espèce de pâte immonde, et le goût l'était tout autant d'ailleurs. Et j'appliquai cela sur mon moignon, laissant sécher. Je ramassais ensuite le reste de ma queue et allait l'enterrer loin d'ici. Il me fallu quelques minutes de marche pour trouver le nouveau centre d'équilibre de mon corps. Une fois ma tâche accomplie, j'éteignis le feu mais restait à proximité, la chaleur resterait encore un moment. Puis je m'endormi, mais que d'un oeil toutefois. Si quelqu'un arrivait, je serais probablement réveillée avant même que l'autre ne m'ait vue. Ainsi, j'attendrais l'arrivée de Grimm. J’espérais en tout cas que j'avais vu juste et qu'il viendrait. Mais lors de ma visite dans la bibliothèque, il me semblait bien avoir senti quelques relents de son odeur. Jamais je n'aurais pu oublier son odeur, tout comme celle d'Ezhekiel, jamais !

 

Lagherta

Te revoir enfin

 Durant mes années d'errence, j'avais rapidement appris à ne jamais dormir profondément, à moins qu'un loup de confiance ne monte la garde. C'est pourquoi, avant-même qu'il ait pu me voir, je savais que Grimm arrivait. Le vent avait porté son odeur à ma truffe et le bruit de ses pas était augmentés par ma proximité avec le sol. Mais je préférais voir sa réaction en pensant que je dormais, plutôt que de lui sauter dessus. Car oui, j'étais réellement heureuse de le revoir, mais j'avais surtout peur de son jugement face à mes années d'absence. Nous étions meilleurs amis, et du jour au lendemain, j'étais partie, sans même l'avertir, ou lui dire au revoir et mon absence n'avait pas duré quelques semaines, mais des années entières... 6 années pour être précise... L'interrogation de savoir ce qu'il s'était passé dans sa vie me titillait, mais je me devais d'abord de lui raconter mon périple, s'il le demandait... Ses pas se rapprochais et je l'entendais respirer fort, d'une manière qui ne laissait aucun doute sur le fait qu'il avait reconnu mon odeur et s'appliquait à la suivre. C'était un bon signe. S'il me avait vraiment voulu à mort, il aurait probablement fait demi-tour en sentant mon effluves, non ? Ou alors souhaitait-il mettre fin à mes jours ? Non, je doutais que ce soit son genre. Enfin, après, tout le monde change. Je le sais mieux que personne... Il arriva enfin près de moi, s'arrêta et lança :

 

 Mes oreilles pivotèrent et mes yeux s'ouvrirent, mais ce n'était que comédie, j'étais parfaitement réveillée depuis longtemps... Que c'est bon d'entendre sa voix ! Et que c'était bon de le voir enfin devant moi ! Il était toujours aussi beau, bien que plus âgé. D'ailleurs, mon coeur s'emballa, comme à l'époque, mes sentiments pour lui n'avaient pas changé. Mais ce qui allait changé, c'est que j'allais lui dire, cette fois, ce que je ressentais plus lui, depuis si longtemps maintenant. Je relevais la tête vers lui. Mon regard était remplis de tant d'émotions. La joie de le revoir, l'amour que j'avais toujours éprouvé pour lui, en secret, la honte d'être partie, l'envie de me blottir contre sa fourure chaude, comme lors de notre première rencontre... Je me relevais, peinant un peu à trouver mon équilibre en raison de la récente ablation de la moitié de ma queue et je m'approchais de lui, penaude :

 

 Je ne pensais plus cela possible depuis bien longtemps, mais les larmes coulèrent sur mes joues. Des larmes de joies. A mon souvenir, ce n'était jamais arrivée. La dernière fois que j'avais pleuré remontait à quelques jours, la mort de Cash, mais avant cela, il y avait des années que je n'avais plus pleuré. Et là, le simple fait de le revoir, de me trouver en face de lui, je devais une véritable fontaine. Une part de moi détestait cela, mais une autre savait que depuis le début, je n'avais jamais pu être fausse avec lui. Jamais je n'avais pu lui mentir, ou lui cacher quelque chose... Alors même si ce n'était plus dans ma nature de pleurer ainsi, je laissais mes larmes couler, parce que je savais qu'il ne me jugerait jamais comme une pleurnicharde, contrairement à d'autres. Parce que je savais qu'avec lui, je n'avais rien à cacher, au contraire...

 

Lagherta

Te revoir enfin

 Le soulagement m'envahit alors qu'après le choc passé, aucune colère ne déforma son visage, aucune rancœur ne pouvait se lire dans son regard. Non, il n'y avait que de l'amitié, de la joie de me revoir, tout comme j'étais heureuse de le revoir. C'est à ce moment-là que je me rendis compte qu'il m'avait manqué bien plus que ce que je pouvais imaginé... Lorsque je lui demandais s'il pourrait me pardonner un jour, il pencha la tête sur le coté, affichant un sourire rassurant et répondit d'une voix douce :

 

 Mes larmes redoublèrent. J'en avais presque oublié que mes années d’errances avaient commencé parce que je cherchais Shado. Que je n'avais pas retrouver d'ailleurs... Son regard me parcouru et passa sur ce qu'il restait de ma queue. Puis il reprit la parole :

 

 Puis il avança d'un pas vers moi. J'avais une telle envie de venir me blottir contre sa fourrure chaude de loup nordique. De fourrer ma truffe dedans, d'avoir un peu de chaleur, de contact, tout simplement. Cash me manquait, même si nous n'étions pas si proche physiquement. Nous étions des amis, des compagnons de route, mais à part lorsque les nuits étaient vraiment trop froides, les contacts d'affections étaient très rares. Mais rien que sa présence me manquait plus que ce que j'imaginais. Malgré tout, je contins cette envie et fini par lâcher :

 

La peur du refus me fit hésiter, puis mon parcours de ces dernières années me revint en mémoire. Je n'étais plus la petite louve faible que j'avais été. Cash me l'avait assez souvent répété, j'avais beau n'être qu'une femelle, j'avais des couilles, comme il disait... Ce souvenir me fit sourire intérieurement, mais je n'en montrais rien. Après un moment, je repris d'une voix plus affirmée, bien que douce :



Je ne bougeais pas de ma place, le laissant venir si il acceptait ma demande.