Le silence dans la tempête | Gloriel (+ demande du glow)

Astralys


Elle s’était réveillée, au bord du fleuve chantant, confuse, inquiète, ses yeux cherchant tout d’abord quelque bonne raison pour laquelle elle s’était endormie … Mais ses yeux étaient tombés sur la neige. Elle avait remarqué Gloriel endormi non loin… Et n’avait pas trouvé le courage de le réveiller, ni d’être là lorsqu’il se réveillerait. Alors elle avait vérifié que lui et Madelaine, le loup-crocodile blanc étaient pas blessés puis elle était discrètement rentrée au camp, laissant derrière elle que des traces de pas dans la neige, et le léger parfum de son odeur dans le creux où elle avait dormi.

Comme c’était ironique qu’elle soit revenue aussi vite ici, même si cela faisait quelques semaines depuis le grand sommeil. Elle avait longé le fleuve, ce matin, rassemblant son courage, ses pensées. Elle avait enfin décidé d’aller chez Ao. Elle ne savait pas si la bleue l’accepterait… Après tout, elle avait bientôt 8 ans maintenant. Elle se faisait louve plus âgée… Elle ne savait pas si la déesse la laisserait se présenter à l’épreuve.

Mais Astralys attendait. Elle espérait que Gloriel allait se souvenir de sa promesse… Cela faisait si longtemps, et elle n’avait pas trop osé en reparler, mais elle l’avait vu en partant. Elle avait pris le chemin habituel de la fontaine de la dragonne … Elle espérait qu’il avait compris.
Elle n’allait CERTAINEMENT PAS lui redemander de venir avec elle. Elle ne s’abaisserai pas comme ça. Mais elle espérait qu’il l’avait vu. Alors elle prenait son temps, laissant bien ses pattes s’enfoncer dans la neige fraîche, une trainée qui permettrait à n’importe qui de la suivre dans ce monde blanc et frais.

Astralys se sentait enfin prête, et elle se sentait capable d’y aller toute seule … Mais elle préfèrerait si il était là. Elle avait quelque chose à lui dire. Et si il venait, ils seraient seuls ensemble, et elle trouverait le courage de lui dire cette chose qui lui faisait si peur.

Astralys


Elle commençait à penser qu’il ne viendrait pas. Marchant dans la neige elle soupira doucement, regardant ses pattes. Rouge contre blanc. Sang contre innocence. Après tout, pourquoi elle ? Il y avait tellement de louves mignonnes, gentilles chez les Lazulis … Bon p’tet qu’elle étaient plus trop célibataires. Mais quand même, il n’y avait pas de raison qu’il veuille d’elle. Et puis au fond, elle avait peur qu’il s’intéresse à elle. Parce qu’elle devrait lui dire, elle devrait expliquer… C’était le pire truc du monde. Elle fouetta l’air de sa queue. Non, elle n’arriverait jamais à lui dire. Elle ne savait pas comment se sortir de ce pétrin.

Et soudain, elle entendit un bruit de pas. Oh il venait ? Humpf, elle lui ferait pas l’honneur de se retourner pour le voir arriver, il avait failli pas venir. Elle avait l’impression qu’il courrait. Elle tourna une oreille vers lui, pour pas trop donner l’impression qu’elle accordait trop d’attention à lui. Et soudain elle fut aspergée de neige, le chevalier venait de glisser à côté d’elle dans la poudreuse, et il fit une galipette, avant de relever sa tête pleine de neige.
Astralys resta bouche bée un instant, surprise.

Il lui dit qu’il était là pour l’accompagner, et une grande chaleur monta en le cœur de la rouge. Il était venu. Il était venu pour elle. Elle se sentait tellement ravie, mais elle ne voulait pas trop le montrer, alors elle voulut retenir son sourire… Mais sa tête. Sa tête quoi.

Elle sourit un peu, et pouffa en le regardant se redresser. Amusée, elle lui donna un petit coup d’épaule en passant à côté de lui.

« T’as failli être en retard ! » grommela-elle, essayant de cacher à quel point elle était ravie qu’il soit venu.

Elle avait laissé ses cheveux détachés, car elle se savait plus jolie comme ça. Elle espérait que Gloriel serait sensible à ses cheveux. Elle ne savait pas trop à quoi d’autre il pourrait l’être, mais elle ne ferait jamais de remarque pour y attirer son attention. Elle pris une grande inspiration et se lança sur le chemin vers la cascade. Elle resta en silence pendant plusieurs minutes, pendant qu’ils avançaient, avant de demander :
« Ca se passe bien, tes trucs d’Alpha ? »

T’es pas censé être en couple pour être alpha ? T’as trouvé une femelle ? Donne moi son nom et son adresse que je lui arrache les yeux. Elle se retint, respirant profondément de nouveau. Au calme. Confiance. Elle vit l’écart entre la chute d’eau et la roche et s’y engouffra, rentrant dans le temps d’Ao.

Elle regarda autour d’elle, et son regard fut de suite attiré par la grande statue, posée par-dessus la fontaine.

… Il semblait qu’il était temps.
Elle s’avança silencieusement, puis jeta un coup d’œil à Gloriel, pour lui signifier de rentrer avec elle. Elle n’allait pas lui demander, alors elle espérait qu’il comprendrait qu’elle voulait qu’il soit là avec elle. Et elle se tourna vers la statue.

Rassemblant son courage elle se redressa à la plus grande taille, ses cheveux relâchés tombant sur son dos, son visage exempt de petites mèches, à moitié balafré par la marque du cerf. Astralys était là parce qu’elle était courageuse, parce qu’elle était forte. Elle avait résisté à son père tyrannique, elle avait trouvé une famille, elle s’était battue pour les dieux, elle avait mérité sa place chez les Lazulis. Elle avait mérité sa place parmi les guerriers. Elle aimerait mériter un glowstick, mais comme tout, elle devait passer une épreuve. Astralys ne savait pas trop de quoi il s’agissait, mais elle était confiante. Quel était le pire qui pourrait arriver ?

« Déesse Ao, je suis ici pour me présenter à votre épreuve. » dit-elle clairement, debout, droite, en face de la fontaine.

Elle espérait vraiment que la dragonne lui répondrait.

(La plus grande peur d’Astralys est l’amour, l’affection. Elle n’a pas peur du regard de l’autre, mais bien de ses propres sentiments, de parler de sentiments, de montrer des sentiments, des relations amoureuses de longue durée, des relations sexuelles amoureuses)

Astralys


La louve rouge regardait la statue quand soudain le froid l’attaqua. Ce fut come une bouffée de vent glacée, et la louve de feu frissonna face à ce changement inattendu, se retournant un peu, regardant autour d’elle. Les murs étaient couverts de givre et le froid qui s’engouffrait dans le temple la glaçait de l’intérieur vers l’extérieur… Bizarrement.

La rouge ne voulut pas avoir l’air faible, alors elle haussa un peu le ton se redressant fièrement pour montrer qu’elle n’avait pas peur d’un peu de froid.
« Gloriel, c’est normal qu’il fasse aussi froid d’un coup ? » demanda-elle, sans complètement se retourner vers son chef, voulant rester droite et fière devant la dragonner, ne pas laisser voir cette faille qui se révèlerait dès qu’elle aurait les yeux sur le grand sombre.

Quelques secondes de silence. Mais… Astralys se retourna vivement, agacée, une réprimande lui bondissant dans la gueule, prête à rouspéter … Et son visage de feu se figea. Gloriel était glacé. Glacé. Comme une statue. Comme un mort.

« G-G-Glo ? » demanda-elle, son contrôle complet lui échappant complètement l’espace d’un instant, ses yeux pâles s’emplissant d’horreur, et sa voix sortant en un bégaiement qui tranchait complètement avec sa forte stature de louve guerrière à l’armure émotionnelle impénétrable.

Non, ce n’étais pas vraiment entrain d’arriver, c’était pas possible, personne ne pouvait… Ce n’était pas …

« Gloriel ? » demanda-elle encore, sans bouger, transfixée, paralysée par cette horreur, qui immobilisait tous ses membres. Sa voix ne tremblait plus, mais la pointe de terreur qui s’y était glissée était presque pire que son bégaiement de jeune louve amoureuse. Ses yeux pâles posés sur lui, sûre qu’il allait bouger. Il était juste recouvert de givre, voilà tout. Mais il ne bougeait pas.

Elle avala sa salive, et s’approcha de lui, essayant de paraître calme. Elle ne courut pas comme une louve qui venait de perdre l’amour de sa vie, elle ne pleurait pas comme si elle allait décéder de le voir glacé de telle sorte. Elle restait aussi fière et indomptable qu’elle voulait qu’on croie qu’elle l’était. Mais au fond, elle se retenait de toutes ses forces. Elle se retenait de courir vers lui. Elle se retenait de lui toucher le museau. De crier son nom. Elle ne voulait pas que déesse voie qu’elle n’était qu’une faible. Qu’elle laissait ses sentiments la barrer.

Elle était en face de lui maintenant, et elle redressa une patte tremblante, pour la passer devant son regard. Il ne réagit pas. Elle la posa sur son épaule. Il ne réagit pas. Il ne respirait pas. Il ne bougeait pas. Il était devenu une statue de glace.
Astralys recula, alors que la réalité de cette situation qu’elle aurait cru impossible lui tombait dessus. Il était… elle l’avait… non …

L’avait-elle perdu ?
Il était mort ?

Elle recula, et un bruit de froissement, sous ses pattes, lui fit baisser sa tête pleine de longs cheveux de feu, pour tomber sur un message en lettres chaudes :
"Seul un mot d'amour peut réchauffer un coeur de glace."

Sa respiration se bloqua dans sa gorge. Elle avait l’impression de tomber, de tomber de très, très haut, que son cœur s’enfonçait dans le froid, son corps devenait engourdi, comme si elle ne pouvait plus rien sentir. Elle ne sentait plus le froid, elle restait plantée là, devant Gloriel, ses yeux sur le petit parchemin, sa respiration profonde, comme si elle tentait de contrôler l’horreur qui montait en elle. Il était parti. Il était transformé en glace… Elle ne pouvait plus être avec lui … Elle entendait encore ses dernières paroles dans sa tête.

Elle fit un pas vers lui, tremblante, pour regarder dans les orbes de glace qui constituaient son regard à présent. Elle cherchait quelque chose à faire, quelque chose à dire, quelque chose à faire. Mais que faire ? Maintenant, elle l’avait perdu à jamais, elle voyait mal comment un mot pourrait le sauver. Elle l’avait perdu, lui, seul à qui elle s’était vraiment livrée, seul à qui elle avait fini par faire confiance, seul qu’elle appréciait profondément. Il était perdu, hors de son atteinte, loin de tout ce qu’elle pouvait faire. Il était parti, alors qu’elle s’était enfin motivée à lui dire ce qu’elle cachait depuis quelques mois.

Car finalement, c’était en ce moment de perte que c’était le plus facile de se l’avouer. Dans le tumulte des sentiments, de la douleur, de la perte, elle comprenait et elle acceptait enfin ce qu’elle ressentait. Elle l’aimait. Elle l’avait aimé depuis des mois, de sa manière violente, fière et arrogante à elle. Toute sa méchanceté et son arrogance était venue recouvrir cette couche de sentiments qu’elle s’était découverte lorsqu’elle avait enfin passé du temps avec le guerrier au pelage de jais.

Elle glissa son museau sous le menton de glace de son chef. Le silence autour d’elle n’était coupé que par le bruit craquelant de la progression du givre sur les murs. Astralys ne pleurait pas. Astralys ne pleurait jamais. Même l’eau qui rendait sa vision floue, actuellement, elle n’aurait dit que c’était des larmes. C’était le froid, elle vous aurait expliqué avec hargne, avant de se retourner pour cligner fort des paupières pour les faire disparaître. Et dans le silence, elle ferma les yeux, et l’eau coula pour tomber sur la feuille, rendant les lettres tracées dessus illisibles, taches colorées qui se diluaient et se mélangeaient sur le papier. Elle inspira, l’air rentrant dans un tremblement dans ses bronches.

Pourquoi lui avait-on fait ça, à lui ? Qui pouvait lui en vouloir ? Pourquoi lui ? Il était si bon, si juste, si chevaleresque … Elle ne lui trouvait aucun défaut, ou alors ce qu’elle trouvait ne faisaient de lui qu’un meilleur loup. Elle ne voulait pas devoir se lever sans savoir qu’elle l’apercevrait du coin de l’œil durant la journée… Comment est ce qu’elle annoncerait la nouvelle à sa famille ? Sa sœur Anastasia ? Brienna là, avec ses enfants ? Et le reste de sa famille éparpillée sur les 3 clans ?
Elle ne savait pas, mais si quelqu’un devait y aller, ce serait elle. Elle détestait ça… Mais elle aurait de l’être là pour lui avant. Elle aurait dû lui dire ce qu’elle ressentait… Maintenant c’était trop tard. Elle ne pourrait jamais.

« Je suis désolée Gloriel … C’est de ma faute …. »

Elle avait été juste à côté de lui, et elle n’avait pu le sauver. Elle n’avait rien pu faire. Elle était si honteuse. Mais la honte faisait rapidement place à la fureur, la fureur contre elle-même, et contre…. elle. Car il n’y avait qu’elle qui ait pu faire. Qu’elle qui avait ce pouvoir. Elle resta dans le silence encore un instant, puis recula un peu, et pressa sa tête contre le poitrail du grand mâle de glace.

« Je t’aime Glo. Je ne t’oublierai jamais… Mais je te vengerai. »

La rouge se retourna, le feu prenant son pelage, des étincelles illuminant la grotte autour d’elle, ses crocs sortant d’entre ses lèvres. Son regard pâle comme la mort tombant sur la statue d’Ao. Comment avait-elle osé s’en prendre à lui ? A celui qu’elle aimait le plus au monde ? Astralys la trouverait, dans son divin temple, pour lui arracher la tête.

Elle, qui avait cru, un instant, qu’elle pouvait faire confiance aux dieux… elle regrettait son idiotie. Elle avait cru qu’en venant ici, toutes les réponses lui seraient apportés, elle aurait les chances qui lui avaient échappé jusque là dans sa vie. Mais non, la déesse avait puni Gloriel d’avoir accepté une solitaire dans le clan, et elle l’avait tué. Laissant la rouge fautive vivre. C’était si injuste.
Astralys s’approcha lentement de la fontaine, ses cheveux longs voletant autour d’elle, le feu sur ses épaules descendant sur ses pattes. Il ne brulait pas, tant qu’il restait sur elle, mais dès qu’elle toucherait quelque chose, elle brulerait autant que la chose en question. Alors elle s’arrêta devant la fontaine et leva une patte enflammée la posant juste au-dessus du liquide divin. Elle ne savait pas encore ce qu’elle allait faire, mais elle allait bruler ce lieu détestable, où on lui avait volé son Gloreil.

Elle leva son regard pâle vers la statue, et grogna, ses yeux toujours si humides :
« Laissez-le vivre, rendez-le-moi, ou vous en souffrirez les conséquences. »

Prenez moi si il le faut… Mais laissez le vivre, se dit-elle.

Astralys

Elle recula de plusieurs pas, et s’affaissa par terre, les yeux grands ouverts, comprenant enfin ce qu’elle venait de faire. Elle regarda autour d’elle en panique, mais rien n’était gelé, et Gloriel était là, mais il allait tout à fait bien. Et pour le première fois de sa vie jusque-là, Astralys se sentit profondément mal.

Elle avait échoué.
Elle n’avait pas eu de glowstick. Gloriel devait en venir à la même conclusion, car aucune lumière bleue ne lui avait été délivrée.

« … Je … il faut que j’aille voir Neït. Ao a dit … elle a dit que c’était elle qui déciderait » dit-elle, le visage vide, complètement choquée.

Elle avait tellement espéré, tellement travaillé pour pouvoir réussir cette épreuve, qu’elle hoqueta, un espèce de sanglot, en relâchant toutes les émotions qu’elle avait accumulé durant l’épreuve.

« Je .. je comprends pas … Tu étais gelé, et elle m’avait dit que seul des mots d’amour pouvaient te sauver du coup je t’ai tout dit et ensuite j’étais fâchée et je l’ai attaquée et … »
Astralys fit des gros yeux, et coucha ses oreilles, parlant beaucoup plus que à son habitude, sous le coup de l’émotion et du choc. Il y avait tellement à expliquer, elle ne voulait pas que Gloriel pense qu’elle avait échoué parce qu’elle n’avait pas la force de passer cette épreuve. T’façon si lui il avait réussi, elle aussi elle pouvait réussir 100 fois.
« J’ai attaqué Ao ! Merde ! » s’exclama-elle, avant de se couvfrir la gueule, et de jeter un coup d’œil à la statue de pierre.

Elle comprenait maintenant, pourquoi elle devait voir la prêtresse. Elle avait la capacité, probablement, mais elle n’avait pas eu le respect nécessaire. Elle soupira, et se redressa, dépitée pour s’approcher de Glo.

« Je suis désolée… je t’ai fait venir jusqu’à là pour rien… C’est juste … »

Elle regarda de côté, gênée, puis soupira. Et redressa la tête vers son Alpha.

« Ca fait un moment que je devais te dire quelque chose, Gloriel… J’aime beaucoup, ahem, passer du temps avec toi. Est-ce que … ? Enfin … Toi tu ? … Gloriel je t’aime. » avoua-elle, en couchant ses oreilles en arrière, horrifiée par ce qu’elle venait de dire.

Elle aimait un mâle. Elle avait envie de passer du temps avec lui, elle se voyait avec nul autre…Mais elle avait peur que ça ne soit pas réciproque. Ce qui lui faisait encore plus peur, cependant, c’était de revivre ce qu’elle venait de vivre chez Ao. Qu’il soit trop tard, qu’il soit hors de sa portée, et qu’elle n’ait jamais pu lui dire ce qu’elle avait sur le cœur.