Barbeuc' d'été [Libre] [Ne pas archiver]

HRP:

Aaah, l'été. Période de grandes chaleurs, de grand soleil, et parfois d'orages. Une saison qu'appréciait Tiramisu. Il appréciait toutes les saisons, mais il adorait l'été encore plus. Malgré ses gros poils assez encombrants et qui avaient de quoi le transformer en rôti sur pattes, le gros bisounours coincé dans le corps d'un loup traînait absolument tout le temps sur les plages en cette période. Mais après tout, face à cette chaleur, n'importe qui se mettrait facilement à suer de grosses gouttes et à risquer la sérieuse déshydratation, ou un bon coup de soleil bien douloureux. Donc l'idée de passer ses journées dans l'eau de la mer à patauger, ou à se faire bercer par le bruits des vagues pendant une bonne séance de bronzage au soleil, et même faire une collection de coquillage en ramassant ce qu'on trouve (ce qui restait toujours mieux à fabriquer en collier qu'avec des nouilles), c'était un peu du rêve à cette période.

Ce jour-là, pas un seul nuage régnait dans le ciel, laissant place à un soleil radieux ; mais l'air salé et frais de la plage avait de quoi débarrasser cette sensation de chaleur assez rapidement, mais sans pour autant à en devenir légèrement froid. Il y avait un bon équilibre, la brise était douce, les vagues semblaient calme, et le sable ne brûlait pas les pattes. C'était le meilleur et le plus parfait des cocktails pour une journée réussite en été... ou presque.

Alors que le soleil avait dépassé le zénith depuis quelques heures et que ce n'était plus qu'une question de minutes avant que les couleurs du soit n'apparaissent, Tiramisu se posa au milieu de l'étendue de sable qu'étaient les plages des côtes de nacre. A ses côtés se présenta un gros sac rempli de poissons frais, prouvé par l'humidité du tissu qui les contenaient. Le gros loup avait passé sa journée à pêcher, et la pêche était si fructueuse... et la mer tellement généreuse... qu'il y en avait beaucoup trop pour lui. Certes, il appréciait manger, mais autant de poissons ? Ça allait être impossible à régler, comme problème. Il se sentait presque mal d'avoir autant pêché, mais d'un certain angle de vue, il voyait ça comme un cadeau de la mer... Et il avait pas le droit de refuser !

C'est ainsi qu'il prit son courage à deux pattes, et ni une ni deux, le voilà avec des branches et d'autres trucs sortant de la végétation derrière qu'il prépara un feu sur la plage. Avec une branche de bois à peu près pointue, il transperça l'un des poissons du sac pour commencer à faire griller son repas. Pendant que l'odeur de poisson grillé commençait à se mélanger avec l'air salé de la plage, Tiramisu regarda l'horizon un instant, avant de soupirer et de réfléchir.

Aaah, si seulement il avait eu des copains pour partager toute cette nourriture... Il ne voulait pas la gaspiller, et puis, c'est toujours plus drôle de partager avec des copains.

Barbeauc' d'été

▬ ft. Tiramisu

Été 2019.
2ans.

J'avais envie de m'éloigner un peu du camp, de trouver un peu de fraicheur loin des miens. Non pas que je n'eus envie de profiter de leur présence : je la trouvais toujours formidable. Mais le soleil tapait si fort, sur les roches du gouffre aux Faucons, brûlant mes coussinets lorsque je posais le pied dessus. L'air m'étouffait, prenant toute la place dans mes poumons, et la lumière trop forte menaçait de brûler mon pelage.
J'étais fatigué d'haleter, avait en paradoxe mare de dormir tout le temps, en ces siestes d'après-midi trop chaude. On m'avait alors parlé de la plage : quelqu'un en était revenu, un vent tiède dans le regard. Il m'avait fait envie.
J'avais donc suivi ce conseil, m'aventurant loin des terres Lazulis. C'était la première fois, je crois, que je m'en éloignais autant. La plage n'était pas bien loin, par chance : je ne me perdis pas !
Et il avait raison, ce loup.

Je fus ravis de la brise iodée qui s'éleva pour venir rafler mon visage, soulevant mes cheveux pour les faire danser autour de ma tête. C'est la première chose qui me fis du bien. Ça, et le sable doux. Celui qui changeait des roches brûlantes ou de l'herbe qui craquait et piquait sous les pattes.
Un sourire reflétant ma satisfaction immense s'étira sur toute la longueur de mes babines, soulevant mes pommettes à en déstabiliser mes lunettes sur mon nez. C'est fou, comme ici le temps était bon ! Tournant sur moi-même, j’envoyai valser le sable et les coquillages dans une torpille incontrôlable, jusqu'à ce que s'emmêlent mes pattes et que je tombe dans le sable. Un rire, qui ne fut entendu que par moi, mais qui sonnait si clair et si plein de joie.
Je me sentais si bien !
J'en venais à regretter de n'avoir demander à Noci' ou Ed' de venir avec moi, pour jouer dans la mer. Je leur réserverais cette ballade plus tard, lorsque j'aurais trouvé le plus joli coin où les emmener. En attendant... Je posa mes lunettes dans le sable, et couru.
Vite, si vite ! Parcourant la plage, creusant le sable de profonds sillages dans le mouvements effrénés de mes pattes. Jusqu'à ce qu'une vague éclate sous mon ventre, que la mer s'ouvre et m'engloutisse. Je m'immergea complètement, pour n'en sortir que du sel plein la bouche et de l'éclat plein les yeux.
Tout était si génial !

Oh ! Et même cette odeur ! Celle qui venait à mon nez. Nouvelle, quelque chose que je n'avais jamais senti jusqu'à maintenant. Je huma, cherchant la piste qui me mena jusqu'à...Jusqu'à toi ! Sur toi, gros loup tout poilu, je porta mes grands yeux clairs. Un regard doux, amical. Gentil. Aussi gentil que tes yeux à toi, oui.
Je te souris.

« B-bonjour !! »

Un inconnu qui ne portait pas l'odeur des Lazulis. Je n'eus pas peur de toi, ne t'inquiète pas de ça ! Je ne sais pas si j'aurais un jour peur de quelqu'un, de toute façon...

« Qu'est-ce que tu fais, au poisson, tu lui mets le feu ? ...C'est pour manger ? »

Je ne connaissais pas encore, les barbecues. A toi de m'initier, maintenant.

Tiramisu était toujours en train de faire griller son poisson sur le bâton, tel un enfant qui ferait griller des marshmallow lors d'un camping. Comme le feu venait d'être allumé que récemment, il fallait un bon moment pour que le poisson puisse cuire convenablement. Au moins, cela parfuma l'air pour le mélanger avec celui de l'eau salé, donnant un petit mélange assez sympathique, tant qu'on avait pas la truffe trop sensible. Pour le loup aux couleurs du crépuscule, autant dire qu'il respirait l'air à plein poumons ! Et l'odeur de ce repas lui mettait l'eau à la bouche, son ventre commençait à gargouiller... Un simple repas rapide à faire, et qui était pourtant absolument délicieux malgré sa simplicité.

Mais d'un coup, son petit souhait d'avoir quelqu'un avec qui partager la nourriture fût réalisé. Un loup aux teintes bleues et roses pointa le bout de son museau, rempli de curiosité, et visiblement qui a fait une bonne trempette dans l'eau venait d'approcher Tiramisu. Et vu son expression et sa manière de parler, pas de doute, ce loup était un copain ! Le gros loup retourna le sourire avant de planter son bâton de grillade dans le sol, histoire que le poisson chaud ne touche pas le sable. Ça serait dommage, qu'un poisson soit couvert de sable et devienne immangeable... L'océan serait pas contant du gaspillage, surtout ! Le bisounours finit par se lever de sa place pour approcher un peu le nouveau venu, lui aussi curieux.

- Salut l'ami !! Content d'te rencontrer, j'suis Tiramisu ! Le poisson que tu vois, j'l'ai pêché c'matin grâce à l'aide de la mer... Mais elle a été trop gentille avec moi, et elle m'a donné un peu trop d'poisson, et j'veux pas le gaspiller.... Sinon, j'risque de la vexer, la pauvre ! Donc pour le moment, j'le fais griller pour le manger oui ! C'est un barbeuc' de poisson, et c'est délicieux ! Oh dis, tu as envie de manger avec moi ? J'imagine que c'est l'odeur qui t'as attiré, et puis... Y'en a tellement, ça serait dommage d'en profiter tout seul !

Une idée traversa la tête du gros louloup. Tiramisu fit signe à Sobieski de le regarder, et rapidement, il se mit à courir (et failli se vautrer à multiple reprises dans le sable) vers un tas de branches un peu plus éloignées du feu. Il fouilla avec ses grosses pattes, mettant un peu le bazar, avant de sortir une branche pointue au bout. Exactement ce qu'il fallait ! Cette fois, il retourna près du sac pour l'ouvrir, récupérer un autre poisson, et le transpercer sur la pointe.

- … Et puis, t'as plus qu'à le laisser un moment au dessus du feu et à l'déguster ! Et même, avec toute la végétation à côté, j'suis sûr qu'on pourrait parfumer le poisson avec des herbes ! Même si l'eau de la mer l'a déjà bien parfumé, haha~

Refermant le sac, Tira récupéra sa branche planté dans le sable, avec le poisson encore chaud, et approcha de nouveau Sobieski pour lui offrir le poisson chaud planté dessus, et la branche avec.

- Tiens, tu peux goûter celui-là ! Je suis sûr que tu vas adorer, c'est un vrai cadeau de la mer~

Au moins, cette discussion sur le barbeuc' avait de quoi mettre le sourire sur la bonne bouille de Tira'. Il était trop content d'avoir trouvé quelqu'un avec qui discuter, et se faire un bon repas ensemble tout en profitant de la fin de journée sur la plage. Reprenant sa place, il se remit à faire griller du poisson immédiatement après. Le gros bisournous coincé sous la peau d'un loup se mit d'ailleurs à réfléchir, avant de continuer la conversation.

- Oh, d'ailleurs !! Comment t'appelles-tu, l'ami ? Quel bon vent t'amène sur la plage ?

Autant dire qu'il était à fond dans la situation, mais c'était pas le genre de choses qui allait se répéter plusieurs fois, de rencontrer un nouvel ami et de se faire directement une grillade le soir... Au moins, ça allait faire de jolis souvenirs, tout ça !

Barbeauc' d'été

▬ ft. Tiramisu

Été 2019.
2ans.

J'avais rencontré du monde, jusqu'à présent. Normal : il y avait toujours du monde, dans les clans.
Mais jusqu'à présent, je n'avais jamais rencontré quelqu'un d'aussi enjoué ! Je me pensais seul loup à être doté d'autant enthousiasme, à vrai dire. Mais finalement, je me retrouva submergé par toi !! Tu parlas beaucoup, et vite, mais j'écouta attentivement tout ce que tu pouvais bien dire.
Tu t'appelais donc Tiramisu. Tu étais marin, je crois, ou pécheur, car tu parlais de la mer avec beaucoup de respect. Elle aussi, semblait te respecter et bien t'aimer ! Car elle t'offrit en ce jour bien du poisson, ce qui t'avais amené à faire un...Barbeuc'.
Quel drôle de nom ! Je regarda plus attentivement ton installation.
Moi aussi, j'aurais voulu essayer de faire un barbecue ! Pour y faire griller des fruits, ou des racines... Ça serait peut-être meilleur, comme ça ? Je ne savais pas très bien chasser, et ne pourrait essayer avec autre chose, à moins de me servir dans les réserves du gibiers des Lazulis. Oh ! Mais j'aurais eu si peur de rater le feu, et de rendre noire la viande, comme lorsque la foudre venait frapper un arbre !
Tant pis, pour tout ça : je compterais sur toi, pour manger du barbeuc'.

« Enchanté, Tiramisu ! C'est vrai que j'aimerais bien partager avec toi le barbeuc', j'en ai jamais mangé jusqu'à maintenant ! Et ça sent si bon que c'est bien grâce à ça que je suis venu à toi, trop fort tu as deviné huehue..! »

Heureux, je trépigne d'une patte à l'autre. Tu es tellement gentil, tellement généreux ! C'est un plaisir, de t'avoir rencontré, tu sais ?
Tu te mets soudain à courir, me faisait sursauter sur mes quatre pattes. Oh, tu es un peu foufou ! On aurait dit moi, lorsque j'étais encore un petit bébé, à toujours vouloir courir partout ! Maintenant, je m'étais un peu calmé.
Je devais faire de mon mieux, pour montrer à quel point maman Anastasia avait été une maman géniale, et m'avait bien éduquée : c'est pour ça, que je ne faisais plus le fou.
Tu reviens, une nouvelle broche en patte, y mettant un poisson. Youpi !! Celui-ci est pour moi !

« Tu en as, des idées géniales !! »

User des herbes pour aromatiser, c'était super !! Je te remercie lorsque tu me tends ce poisson, croque dedans. Les écailles grillées tombent au sol, je goutte la chair salée et aromatisée.
Ma bouche s'emplit de salive, je me lèche les babines ! Des saveurs nouvelles envahissent ma langue et mon palais, mes dents croquent dans quelque chose d'inconnu. C'est une expérience nouvelle et novatrice, qui me conquit immédiatement.
J'ai vite fait d'avaler une autre bouchée, suivie d'une autre... La bouche à moitié pleine, je te réponds.

« Moi...Tu peux m'appeler Bibi ! Je suis venue ici parce qu'il fait chaud, là où j'habite, je voulais me baigner et profiter du vent frais de la mer... Et c'est vrai qu'il fait bon, ici ! Et ça aussi c'est bon !! »

Ma queue se remue, tant je suis réjouie de tout ça.

« Je savais pas, qu'il y avait des loups qui mangeaient le poisson comme ça ! Chez nous, on mange toujours la viande et les fruits natures, sans rien faire dessus..! Pas de feu, pas d'herbe. C'est bon, mais beaucoup moins que ça, 'che me régal' ! »

Dixit-je en avalant une dernière bouchée, laissant la fourche libre de toute trace de nourriture...

Au moins, le petit nouveau montra de l’intérêt pour le barbecue que Tiramisu avait préparé... Et il était bien honnête avec ça, expliquant que c'était bien l'odeur de poisson qui avait attiré son museau là-dedans ! Au moins, ça avait de quoi agrandir le sourire du gros loup rose ! Même, de rire un peu à toute cette énergie ! Il n'était pas habitué de voir d'autres loups avec autant d'enthousiasme et de curiosité, autant dire que cette rencontre serait bien mémorable pour lui. Surtout qu'on lui complimentait sa cuisine ! Certes, c'était du basique, mais ça avait de quoi toucher son cœur, de le rassurer sur ses talents~

Voyant que la cuisine plaisait tant, Tiramisu n'hésita pas à faire des allers-retours entre la végétation, le sac et le barbecue pour préparer d'autres poissons bien aromatisés à faire cuire, c'était un repas simple, mais digne des dieux ! Dommage qu'ils n'étaient que deux pour en profiter, mais ça suffisait tout aussi bien au bisounours. Avec lui, le poisson était dévoré en quelques grandes bouchées, même si il faisait bien attention à ressentir chaque saveur, chaque herbe, chaque grain de sel, jusqu'à la dernière seconde avant d'avaler, et de recommencer avec un nouveau morceau... A ce rythme, les
deux loups auraient vite tout mangé, à en frôler le mal de ventre ! Mais c'était trop bon, au point que les deux parlaient la bouche pleine, mais on s'en fiche, car on s'amuse, ici !

- Bibi, hein ? Enchantéééé ! Surtout, traîne pas trop pour te tremper les papattes, dès que le soleil commence à dormir, l'eau devient beaucoup plus froide et moins gentille, je pense qu'elle préfère qu'on la laisse dormir elle aussi, elle en fait beaucoup le jour !

Aaah, ça, c'est chacun ses goûts ! J'aime pas trop chasser car j'aime pas trop faire de mal, mais bon, j'ai pas trop le choix... J'préfère vraiment manger les fruits et les poissons, et la viande quand y'a vraiment, vraiiiiment besoin. Mais c'qui est bien avec la nourriture, c'est qu'elle devient toujours meilleure si on la cuit, à deux ou trois exceptions prêt ! Faut juste pas rater la cuisson et transformer la bouffe en charbon, ni mettre trop d'herbes, ou même, s'en planter... Ça peut faire mal, quand on met des mauvaises plantes, même cuites ! Mais bon, si on teste pas, on peut facilement louper des trucs ! C'est sympa, de tester !

Il rigola à nouveau, avant d'engloutir un poisson bien grillé, avant d’enchaîner là-dessus.

- Y'a des loups qui disent que j'suis trop une bonne poire, à vouloir manger quasiment peu de viande car j'aime pas faire de mal. Mais bon, j'préfère être gentil. C'est plus marrant, et ça permet d'avoir des copains ! On m'a même dis d'aller voir les Na-khuuu, un truc comme ça, car j'suis un poil trop doux, ou parce que j'veux être copain avec tout l'monde, quelque chose dans l'genre. Mais moi, j'pense que c'est possible, d'être tous amis ! Le jour où ça arrivera, j'espère qu'on pourra faire plein de barbecue avec des poissons et des fruits partouuuut !

Et en quelques secondes, le gros loup commençait à rentrer dans sa bubulle de bavardages... Mais bon, la discussion entre amis sur un barbeuc', quoi de mieux que de taper la causette tout en se régalant d'un bon repas chaud sur la plage ? En tout cas, Tiramisu était à fond dedans.

Barbeauc' d'été

▬ ft. Tiramisu

Été 2019.
2ans.

Du poisson, tu m'en offris plein. Tant, que je n'osa pourtant te dire non, lorsque l'appétit s'en alla de mon estomac mais que grillait encore l'un d'entre eux sur le feu palpitant. Je crois pourtant que j'éclaterais bientôt, si je continuais ainsi à avaler ce que tu mettais à cuire.
Par politesse, je ne serais pourtant capable de décliner. J'aurais eu trop peur de te faire de la peine, trop peur que tu crois que je n'appréciais ces efforts que tu faisais pour moi !
Avec dix milles volts dans le sang, tu continues à faire la conversation. Je tentais de tout suivre, mais mon faible esprit oublierait sans doute quelques unes de tes phrases. Tout allait si vite, avec toi !! Je te trouvais si marrant.

« Oh, après avoir mangé, je ne pensais plus tremper mes pattes ! Ce n'est pas bon, de se baigner après un repas... Je crois que c'est parce qu'on a plus de chance de couler ! »

Mon ventre était lesté de tout ce que j'avais bien pu avaler jusqu'à présent, il est évident qu'il m'aurait entrainé bien rapidement au plus profond de la mer, si je m'y étais risqué après un tel festin !
Aussi, je préférais m'abstenir. Je retournerais une autre fois, à la place, pour m'y baigner et perdre le gros que j'aurais accumulé en mangeant ainsi !
Tu m'expliquas ensuite pourquoi tu n'aimais pas chasser, ainsi que tout ce que tu faisais pour survivre. Fascinant ! Était-ce parce que tu étais un solitaire, que tu agissais ainsi ?

« Tu vis vraiment différemment de moi ! Moi non plus, je ne chasse pas : je ne suis pas très bon à ça, je n'arrive jamais à donner le dernier coup de crocs. Alors, ce sont d'autres loups qui chassent pour moi, tandis que moi, je peux les guérir d'une maladie..! J'aime bien cueillir des plantes, et les utiliser pour soigner ensuite. Ça, je connais plutôt bien ! »

Ça laissait sur mes pattes une odeur de sève et de feuilles aromatiques, que je trouvais bien plus agréable que le goût du sang en bouche. Non, vraiment : je n'étais pas fait pour chasser, encore moins pour me battre. Ce n'était pas de mon ressort, tout ça... Mais c'est pour ça que nous étions une meute, non ? Parce que nous comblions ensemble les lacunes des autres, et que notre survie était assurée par notre unité.
Je me plaisais à le croire, du moins...

« Oh, je te comprends ! Moi aussi, on me trouve trop bonne poire, parce que je ne peux pas faire du mal aux autres... Je reste persuadé qu'il y a toujours une autre solution, que se battre n'amène jamais quelque chose de bien. C'est même pire, ensuite... C'est pour ça, ma meute, je n'y ai pas ma place ! Ils finiront par ne plus me vouloir dedans, car je ne leur servirais à rien !
...Je pense comme toi, que les Nakhus sont plus fait pour moi, et mon envie d'un monde en paix, obtenu avec diplomatie et sans verser une goutte de sang. »

Je croque à nouveau dans un poisson. Ohlàlà, je n'ai vraiment plus faim... J'espère que tu n'avais prévu de dessert, après tout ça.

« J'espère que c'est vrai, ce qu'on dit sur ce peuple. J'en serais triste, sinon, s'ils sont comme tous les autres !! J'aurais plus qu'à rester avec toi sur la plage, huehue. »

Alternative envisageable, non ? Continuer à refaire le monde sur une plage, autour d'un feu de camp, était une idée qui m'aurait presque paru bonne, si je n'avais pas tant tenu à une vie en société.

La discussion continua, continua tant que bientôt, le soleil n'était quasiment plus là ; maintenant, c'était les étoiles et la lune qui se réveillaient, mais la plage resta surtout éclairée par le feu du barbecue, et les braises qui virevoltaient autour, comme des petites lucioles de feu qui faisaient leur chemin, avant de s'éteindre plus loin, portées par le vent salé. Et les paroles des deux loups étaient assez fortes pour couvrir le bruit des vagues régulières contre le sable, ou celui du crépitement du feu... Une bonne soirée, en somme ! Finalement, Bibi montra qu'il n'était pas chaud pour allez se tremper les papattes... et il avait une bonne raison, chose que même Tiramisu avait pas pensé vu sa tête surprise.

- Oooh ! C'est vrai que ça a du sens ! C'est p'têt pour ça que j'bois presque toujours la tasse après le repas, dis doooonc....

Il se gratta la tête avec sa patte, signe que son cerveau était en train de faire la connexion sur cette info pourtant simple. Parlant de repas, Tiramisu alla regarder l'état du sac de poisson, et se rendit compte que mine de rien, les deux s'étaient bien goinfrés, il restait plus grand chose. Trois, quatre poissons... Autant les finir ! Il récupéra ce qu'il restait pour tout griller une dernière fois. Même lui commençait à se sentir un peu ballonné, et c'était pas commun vu son estomac ! Mais pas de gaspillage, non non ! Et là, Sobieski commença à parler de plantes là aussi. Et le gros loup rose avait les oreilles bien tendues. Parce que lui ne savait pas qu'on pouvait se soigner avec des plantes ! Pour parfumer, oui, mais le reste, il savait pas ce qu'on pouvait en faire.

- Woaaah, on peut faire ça avec les plantes ? C'est trop cool ! J'pensais que ça servait qu'à assaisonner le poisson... C'est presque magique ! J'suis nul en plante donc bon, mais c'est sympa à savoir !

Et rapidement, la conversation tourna au fait que le duo était deux bonnes poires trop gentilles et qui étaient visiblement deux bisounours coincés sous forme lupine, mais qui avaient bel et biens des idées similaires : la paix et l'amour dans le monde ! Ou quelque chose comme ça. Et autant dire que Tiramisu écoutait attentivement, un peu triste aussi pour Sobi qui se sentait pas bien dans sa meute, mais rassuré qu'il pense avoir sa place dans un endroit plus adapté à lui.

- J'suis bien d'accord, se battre, c'est pas gentil et c'est dangereux... J'suis tout aussi convaincu qu'on peut tous s'entendre si on fait un effort et qu'on essaie de parler ! Y'a pas besoin de se taper dessus pour se faire entendre, faut juste rester calme et parler ! On pourrait p'têt tous devenir amis, tout les loups... et dire bonjour à tout ceux qu'on rencontre et leur parler, et apprendre plein de choses, sans se méfier ou être sur ses gardes ! Être tous liiibres !

A son tour, Tiramisu goba encore le poisson. Il avait bientôt l'estomac rempli, oulà... Il va sûrement éviter le fruit pour le dessert, voir même le petit déjeuner demain ! Heureusement que la conversation avait de quoi lui donner de l'énergie, même pour manger !

- Moi aussi, j'espère que les Nakhus sont comme les autres loups le décrivent ! Mais si tout le monde le dit, c'est que ça doit être bien vrai ! Pouvoir vivre en paix ensemble tout en acceptant la diplomatie et en refusant la violence, pour moi, y'a pas meilleur meute ! Surtout si ça peut nous aider à devenir tous copaiiins... Et puis, si jamais ça marche pas, moi aussi, ça me va de rester vivre ici et à regarder les couchers de soleils, à pêcher et à ramasser des coquillages toute ma vie ! Et puis, si on peut partager tout les deux un barbecue, ça m'va encore plus, haha !

Le revoilà à rire, à en s'étouffer une demi-seconde sur le poisson qu'il mangeait, quelle adresse, ce Tiramisu... Mais il fit rapidement comme si de rien était, soupirant légèrement mais toujours avec le sourire.

- Bon, j'espère vraiment pas qu'ils sont comme ça, car j'veux bientôt aller les voir pour essayer de les rejoindre... A ce qu'il paraît, ils sont gentils même avec les solitaires comme moi, mais j'ai jamais parlé à un dieu, j'sais pas du tout ce qu'il va se passer... J'imagine que ça sera la petite surprise ! Dis, tu penses que les Nakhus seront content si j'leur offre du poisson et des coquillages en venant chez eux ? Ils sont p'têt friands de cadeaux de bienvenue... Quoique, p'têt qu'ils y sont allergique ? Je devrais peut-être ramener des fruits avec, au cas où...

Tellement de questions étaient en lui, mais il chercha à ne pas trop submerger son copains de questions, il devait être aussi perdu que lui... Quoique, si il était dans une meute, peut-être qu'il connaît plus de choses ! C'était littéralement un peu un nouveau monde qui s'ouvrait à lui, mais vu sa curiosité, c'était pas plus mal !

Barbeauc' d'été

▬ ft. Tiramisu

Été 2019.
2ans.

« Je pourrais t'apprendre quelques trucs sur les plantes, si tu veux ! Oh, je suis loin de tout connaître... Mais je pourrais au moins t'initier ! »

C'était ma spécialité, en tant qu'herboriste. J'aimais cueillir les plantes de bon matin, chantonnant à voix basse quelques chansons qu'on ne m'avait reproché que d'un regard en coin, par curiosité sans doute. J'aimais ensuite les mettre à sécher, ou les conserver dans de petits bols remplis d'eau dans l'attente d'une utilisation. Il me fallait ensuite savoir de quoi souffrait le loup, puis de me souvenir des effets de chaque fleurs, chaque feuille, pour lui prescrire le meilleur traitement.
Le reste, je ne soignais pas vraiment : les plaies et les mises-bas étaient des domaines en dehors de mes compétences, et de mes capacités. Moi, qui m'effondrait à la moindre goutte de sang, n'avait alors plus ma place...
Ton utopie me fit rire, je me surpris à y plonger moi aussi.

« Oh, oui ! Et la Discussion au lieu de la baston pourrait être notre dicton ! »

Parce qu'on ne pouvait améliorer une situation au travers d'une bataille. Ça ne ferait naître que la rancœur, et un peu plus de vengeance...
Ce que les Nakhus tenteraient peut-être d'éviter ? Je voyais cette meute comme l'avenir d'un continent tout entier. J'espérais aussi qu'ils étaient réellement ce qu'ils prétendaient être, et ne subiraient un tel changement comme l'avait fait les Lazulis.
Je souris, à l'idée d'une vie sur la plage. Un rêve doux, agréable. Une illumination dans mes yeux si clairs, qui se tournent alors vers toi !

« Nous pourrions faire un pacte, Tiramisu ! Si les Nakhus ne sont pas gentils, nous nous retrouverons ici pour vivre heureux sur la plage, à faire ce que bon nous semble et avec seule règle de ne jamais faire du mal à quelqu'un ! »

Et j'y emmènerais ma sœur, ainsi que tous les copains partageant nos mêmes idées ! Loin des meutes mais en accord avec nos valeurs, c'est ainsi que nous vivrons.
Lorsque tu menaças de t'étouffer, je leva ma patte, prêt à te taper dans le dos. Mais tu t'en sortis seul, continuant à blablater.

« Si ça peut te rassurer... J'ai déjà parlé à une déesse, celle dont je porte le glowstick. Ils sont là pour nous guider, pas pour nous piéger...Alors ne t'en fais pas, tout se passera bien, j'ai foi en toi et en ta réussite, tu réussiras ton admission !! ...J'espère moi aussi la réussir, lorsque j'essayerais d'y rentrer, avec ma sœur.
Pour les cadeaux... Je pense que l'essentiel, c'est qu'ils soient sincères, et pas là uniquement pour les forcer à t'intégrer ! Je trouve que tout ce que tu proposes, c'est très bien... Tu pourrais faire un panier-garni, avec toutes tes idées ! »

Un grand sourire, hochant rapidement la tête dans un enthousiasme qui était grand. Je m'enjaillais déjà que nous nous retrouvions ensemble, en cette même meute !

Cette nouvelle vie me souriait déjà, me semblait-il...

- O-ooh ! Tu voudrais vraiment m'apprendre ça ? Ça serait trop trop gentil de ta part ! Et puis, si ça me permet de soigner des gens qui se sont fait mal, ça serait trop trop bien ! C'est bien mieux, de guérir des amis plutôt que de les blesser !

Tiramisu n'avais pas vraiment des connaissances de grand chose. Il savait juste pêcher et repérer ce qui était joli, et adorais essayer de devenir copain avec tout le monde, mais il ne savais pas faire grand chose à part ça. Donc, apprendre à soigner avec des plantes, ne serais-ce que de connaissances basiques, avait de quoi attirer toute son attention. Lui qui adorait aider les gens, c'est vrai que c'était une bonne chose à apprendre ! Le grop loup rose se demandait même quel était le potentiel de toutes les plantes, les fleurs, les feuilles, absolument tout ! Peut-être qu'il a marché dans de nombreuses forêts ou certaines plantes autour de lui pouvaient guérir ou soigner des blessures et souffrances dangereuses ! Il était vraiment curieux, maintenant ; il espérait qu'il pourrait découvrir plein de nouvelles choses, comme il a fait découvrir le barbecue de poisson à Bibi !

Oui, Tiramisu était peut-être utopique, mais le loup préférait l'être plutôt qu'être triste de tout. Il faut rester positif pour atteindre ses rêves ! Jamais s'apitoyer, toujours aller de l'avant !

- Héhé ! C'est un joli dicton, j'aime beaucoup ! Discussion au lieu de la baston, c'est bien la meilleure chose à faire !

Il répéta un moment la phrase avec quelques murmures, regardant en l'air pour être sur de ne jamais oublier. Mais comme c'était ce qu'il pensait toujours, ça ne devrais pas être une tâche difficile. Et puis, Sobi' commença à parler d'un pacte. Le loup aux couleurs du crépuscule avait les oreilles toutes dressées et observa son ami avec la tête penchée par la curiosité. Un pacte, pour rester vivre ensemble si ça ne marche pas et vivre ensemble tout en gardant leurs idées... Le sourire de Tira s’agrandit énormément, tout joyeux d'entendre ça !

- Ouiii, j'adore ce pacte ! Vivre ensemble heureux et pouvoir vivre sans faire la guerre, et faire ce qu'on veut sur la plage et autour... Moi, j'adore ton idée ! On fait comme ça ! Ça serait encore plus drôle si on trouvait aussi d'autres loups comme nous, avec des idées qui se ressemble ! On pourrait bien s'amuser !

Et hop, les deux loups avaient au moins un chemin alternatif si celui des Nakhus devait échouer, et un beau chemin en plus. Mais ça devrait bien se passer, hein? Au moins, Sobi' avait de quoi le rassurer ! Il avait vu une déesse, au moins, il s'y connaissait ! Tiramisu était admiratif, même ! Bibi en avait vécu, des choses, il espérait lui aussi en vivre plein de choses, et avoir pleins de jolis souvenirs ! Et puis, il était si gentil avec lui, il lui souhaitait même de réussir son admission ! Sobi aussi espérait rentrer, et avec sa sœur ! Oooh, il avait de la famille ? C'est sympa, ça ! Et puis, il donna des conseils sur le panier, mais Tira ne voyait pas ça comme pour le forcer à l'intégrer, mais plutôt comme un remerciement à lui laisser une chance d'intégrer ! Toutes les meutes de loups ne feraient pas ça pour le premier venu ! Par contre, l'idée de panier garni lui plaisait beaucoup...

- Moi, j'suis sûr et certain que tu vas y arriver, avec ta sœur !! Vous pouvez totalement y arriver ! Car moi aussi, j'ai foi en toi, Bibi !

Et puis, si je fais un panier, c'est surtout pour les remercier de nous laisser une chance... J'suis un solitaire de base, donc c'est vrai qu'intégrer une meute, c'est pas facile, mais... Mais les Nakhus, ils laissent une chance à tout le monde ! Et c'est déjà un gros cadeau ! Donc j'ai envie de les remercier pour ça, héhé ! Mais je note l'idée du panier garni, merciii !

Tira ne pouvait s'empêcher de rire. Ah là là, toute cette situation lui remontait le moral à fond et lui donnait même du courage, le courage de réussir son objectif avec Bibi ! Il savait qu'ils pouvaient y arriver, et qu'ils feraient tout pour !

Et à son tour, une idée apparut dans sa tête !

- O-oh, je sais ! Et si on essayait d'y aller tous ensemble, là-bas, en même temps ? On se sentira plus fort et on sera bien plus nous-même si on peut se rassurer mutuellement et être aux côtés des uns des autres ! J'suis sûr que tant qu'on est ensemble, rien ne nous empêchera de poursuivre nos rêves ! E-enfin, si tu es d'accord, bien sûr !

Tira espérait pouvoir être ensemble dans cette aventure, oui, mais il voulait pas gêner non plus ! Mais il pensait que ça pourrait être sympa, de venir rejoindre en petit groupe, et montrer qu'on pourrait être tous amis et s'entraider pour tout !

Sociabilisation

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

La mer se mourrait sur les rochers. Le sable, dévoré par les vagues, ne laissait que des coquillages en carcasse. Il y a longtemps, bien trop longtemps, Yersine avait joué dans ces eaux. Ces eaux qui avaient chercher à l'emporter, lui aussi, au loin, dans le temps et les abysses. Il la contemplait désormais de toute sa hauteur, la regardant ronger ses avant bras, presque déçu.
Si longtemps. Le sel marin emplissait ses narines, les algues repoussant les crabes de leur demeures comme de viles tentacules, monstres aquatiques des temps anciens. Et il était là. Il avait été là. A jouer des bigorneaux. A courir au loin d'un étranger. Jusqu’à se noyer dans l'écume.
Si longtemps. Si longtemps que la Corneille l'avait confondu avec son être aimé. Si longtemps que le souvenir de sa lignée n'avait pas effleuré ses pensées. Et désormais, ils flottaient, comme les branches d'un arbre après une tempête. Cherchant à survivre. A gagner l'air. Pour plonger inévitablement dans les profondeurs de l'oubli. Du froid. Du noir.

Un éclat de rire le sorti de sa torpeur. Relevant la tête, les oreilles aux aguets, il chercha d'où pouvait provenir une telle joie. Même sur les terres libres, il n'était pas à l'abri des prédateurs ; des monstres à la peau de loup et de fleurs. Et le plus grand des sourires pouvait découvrir les plus grands des crocs.

Il passa la patte sur son orbite, tic devenu presque règle dans sa vie anarchique, ressentant encore la vive douleur fantomatique que la Fleur à Epines lui avait infligé. Méfiant, engourdi par l'adrénaline, il s'avança prudemment sur le sable fin, jusqu'aux rochers abritant sa carcasse et les deux comparses en pleine discussion. Aux premiers abords, ils semblaient heureux. Souriant. Riant. Jouant. Au coin d'un feu dont les flammes pourléchaient les débris de mets.
L'odeur lui vint, cachant le sel et la peur d'autrui qui le rongeait.

- Oh, oui ! Et la Discussion au lieu de la baston pourrait être notre dicton !

Un écho. Une parole. Comme une promesse. Un dicton qui semblait soudainement faux, et pourtant si réel. Parler. Parler plutôt que se battre. Pourtant. Pourtant il avait parlé. Il avait même chanté. Et la douleur était toujours là. Dans l'eau ou dans le sang. Voila ce qu'avait été les mots de l'Epine.
Sa tête frémit dans un spasme nerveux. Un tic, encore.

- Nous pourrions faire un pacte, Tiramisu ! Si les Nakhus ne sont pas gentils, nous nous retrouverons ici pour vivre heureux sur la plage, à faire ce que bon nous semble et avec seule règle de ne jamais faire du mal à quelqu'un !

Il frémit. Aucun mal. Vraiment ?
Une larme coula de son unique œil. La méfiance le rongeait. La naïveté le poussait. Il avait vécu si longtemps dans la solitude. Si longuement dans la peur du beau temps. Du soleil. Du bonheur. Ne pas être vu. Ne pas être entendu. Comme si sa vie ne devait laisser aucune traces. Pour ne pas être retrouvé. Ne pas être blessé.

- J'suis un solitaire de base, donc c'est vrai qu'intégrer une meute, c'est pas facile, mais... Mais les Nakhus, ils laissent une chance à tout le monde !

Blanc. Il entrouvrit la bouche comme pour parler, mais rien ne vint. Caché derrière son rocher, il était, comme ce qu'il avait toujours été, invisible. Une trace de pas parmi tant d'autres. Une tâche d'encre, un mot, dans un roman. Insignifiant. Faible.

Pathétique.

Il chancela, ne sachant s'il devait s'avancer ou reculer. Fuir. Encore. Toujours. Faire confiance a des étrangers. Une fois. Deux fois. Les croire ou les oublier. Prendre le risque d'un tournant dans sa vie. Ou la continuer dans l'oubli. Solitaire et meutes. Loups et louves. Le monstre caché dans les vagues. Les alliés absents. Quelque chose. Quelque part. Comment.
Qui.

Et il fit demi tour. La tête basse, lourdes de confusion. Le cœur battant. Ses pas lents, fragiles dans ce sable si dense., le menant à l'exil si commun. Comme un croquant parmi la fonderie. Incapable d'être à sa juste place.
Il buta dans un coquillage. Blanc. Épais. Étalé. Une conque parmi tant d'autres. Sans particularités. Un reflet sur la plage. Il le contempla, plus qu'il ne contempla son propre visage déchiré par sa raison ébranlée. Blanc. Si blanc. Si banal. C'était presque affligea qu'il se compare à un reliquat de bivalve. Il soupira, tournant son visage vers les vagues meurtries, cherchant une réponse. Un espoir.

Il entraperçut une couleur du coin de l’œil. Vive. Comme un éclat d'étoiles. Mais quand il inspecta de nouveau l'objet lisse, il n'en fut plus rien. Illusion. Mirage. Était-ce la vie qui le menait de nouveau en bateau ?
Penchant la tête, pour que le soleil s'y accumule de plus belle entre son œil et l'étrange bivalve, il y remarqua l'éclat, d'un rouge luisant. Ce rouge d'une clarté et d'une saturation semblable à un arc-en-ciel. Un rouge qui devint orangé. Puis jaune. D'autres reflets colorés vinrent à ses yeux au fur et à mesure qu'il se penchait sur le coté. Du vert, kaki, olive, lime, éclatèrent sur les parois lisses. Et ce ne fut que lorsqu'il s'étala à son tour dans le sable chaud qu'il y vit le violet, le bleu, la prune royale qui éclatait en milles et un diamants.
Un arc-en-ciel qui reflétait son visage.
Un seul œil, pour toutes ses couleurs.

Comme si rien n'avait changé.
Comme s'il était toujours capable de voir la beauté du monde.

Il se releva, saisissant à la volée son précieux miroir naturel, courant vers les rochers où les deux loups s'étaient trouvés il y a peu. Et il se stoppa net devant eux. Le cœur battant. L'épiphanie naissant dans ses pensées.
Il posa le coquillage irisé par terre, puis recula, jetant un œil aux deux autres.
Simple cadeau, pour, ce qu'il espérait, être une promesse colorée.

Barbeauc' d'été

▬ ft. Tiramisu & Yersine

Été 2019.
2ans.

Lorsque tu me demandes de t'apprendre les plantes, de les reconnaitre, de les utiliser, je baisse la tête en un acquiescement discret. Je n'étais pas le meilleur des herboristes de ces terres. Je n'étais, même, pas capable de grand chose. Mais mes bases de connaissances s'avéraient déjà utiles, lorsqu'il fallait s'occuper d'un autre.

« Oui, bien sûr ! Je ne connais pas tout, mais suffisamment pour guérir les maladies les plus communes. »

Ici, je n'aurais pu t'initier à grand chose : ce n'était pas sur la plage, que nous trouverions des plantes médicinales. Il fallait s'enfoncer sur les terres, pour ça, aller jusque dans les forêts ou les plaines. Mais je sentais que nous aurions cette occasion, de nous revoir dans un lieu plus propice à l'échange de nos savoirs, aussi ridicules soient-ils !
Le pacte fut accepté, après tout.
C'est que, forcément, nous nous reverrons une autre fois. Ne serait-ce qu'au moment où nous prétendrons à l'admission au sein des Nakhus. Je m'y rendrais, avec Nocera.
Je pouvais aussi m'y rendre avec toi, comme tu me le proposais ! Nous irions donc à trois, prétendre à cette meute où l'avenir semblait moins sombre. Moins assassin.
Mon sourire ne me quitte pas, alors que j'hoche la tête. Encore une fois.

« Ça marche ! Je propose que nous nous y rendions dans sept lunes, le temps que nous nous préparions chacun de notre côté. Qu'en dis-tu ? Il me faut un peu de temps, pour retrouver ma sœur. Pour que nous disions aussi au-revoir à notre Dieu. Il faut que je rende mon glowstick à Ao, avant de partir pour de bon de notre meute..! »

Ça me faisait drôle, de dire ça. Quand bien même j'avais hâte de découvrir une nouvelle vie, au sein des Nakhus, quand bien même les Lazulis ne correspondaient plus aux valeurs que j'estimais miennes... Ils me manqueraient, sans doute. Le gouffre aux faucons, avec toutes ces grottes, où grouillaient toujours la vie. Les bois qui bordaient celui-ci. Mes collègues herboristes...
Mes quelques amis, qui s'étaient à présent tant éloignés.
Il y a un petit soupir triste, qui viendrait presque se saisir de mes lèvres.

Mais il s'arrête.

Car déjà, mes yeux sont partis ailleurs. Ils se sont accrochés sur un loup, qui s'approche de nous. Il court, je me redresse sans un mouvement de recul. Il est jeune, il n'a pas l'air d'avoir bien plus que mon âge. Il n'avait plus qu'un œil, lorsque l'autre semblait avoir été arraché par de féroces griffes.
Il semblait perdu, avec son coquillage. Celui qu'il pose devant nous. Beau, si beau !
Avant de faire quelques pas.
En arrière.

Excuse-moi, Tiramisu.
Et salut à toi, l'étranger.

Quand tu t'approches, comme un animal effrayé, je garde mes yeux rivés sur toi. Avec ce sourire, là, sur le coin de mes lèvres.
Doux. Gentil.
Je ne te veux pas de mal, l'étranger. Même si tu avais été sur les terres de mon peuple, je ne t'aurais jamais rien fait. Parce que je ne suis pas comme ça. Je suis pas comme certains d'entre eux. Je ne cautionne qu'on blesse, je ne cautionne qu'on puisse vouloir la mort d'un autre.
Je ne sais pas trop comment t'approcher. D'ordinaire, on vient avec un mot, ou des gestes plus coutumiers. Un pas léger, une queue levée en salutation, un petit mouvement pour une joie qui se distingue. Mais toi, tu étais venu sans rien.
Juste avec ce cadeau, pour nous.
Enfin. Je crois, que c'en est un.

Peut-être était-ce ton panier garni à toi ? Pour que l'on t'accepte un peu mieux, dans notre cercle. Mais tu n'as pas à craindre, l'étranger. Nous en étions aussi l'un pour l'autre, avant que nous ne nous installions autour du feu.
On se rapproche, on quitte ce statut.
Viens. Viens, toi aussi, perdre le tien.
Je me décale un peu. Sur le feu, je remets une brochette, comme l'aura fait Tiramisu : je m'inspire de ces gestes, en lui lançant un regard pour qu'il approuve mes actions, recopiant ce qu'il avait fait pour me régaler. Comme ça, oui. Tu dois avoir faim, loup blessé. La vie de solitaire est dure.
Sur mon museau, je réajuste la monture dorée, repousse les verres proches de mes yeux clairs où se reflètent toutes les lueurs du feu.

« Il est si joli, ton coquillage... Tu devrais le garder, l'accrocher à ton foulard, ou l'offrir à quelqu'un que tu aimes. »

Nous n'en avions pas besoin, nous.

« Viens t'installer, à côtés de nous. Et mange-ça ! Tu verras, comme c'est bon. C'est Tiramisu, qui m'a montré comment faire. »

Je plante la brochette dans le sable, à ta seule attention.

Visiblement, les deux loups allaient se revoir très vite, vu ce que proposa Bibi ! Dans 7 lunes, vers les terres Nakhus tous ensemble. Tiramisu afficha un sourire bien déterminé avec un hochement de tête pour faire signe que le message était bien reçu, et qu'il sera là pile à l'heure pour l'occasion ! En plus, il pourrait rencontrer cette 3ème louve dont il parlait, sa sœur. Il était bien curieux de savoir qui elle était, mais ça attendra ! C'est court, quand on y pense, 7 lunes ! Mais c'était suffisant pour que Bibi se prépare avec elle pour dire au revoir à leur meute, et à leur dieu. Ça devait pas être facile, aux yeux de Tira', mais il espérait que ça irait ! De toute façon, il y avait de grandes chances qu'ils vivent tous plus heureux dans une meute qui préfère la paix au combat.

Alors que le gros loup rose allait ouvrir sa gueule pour caser d'autres phrases, son attention fut aussi distraite, pour se concentrer sur un autre loup. Un loup qui les avait approchés, sans un mot, et qui semblait manquer un œil au visage. Le pauvre... D'ailleurs, il posa un coquillage pas trop loin de Titi et Bibi, avant de reculer tout en les observant.

Tiramisu comprenait pas trop, au début. C'était un cadeau... ?

Et puis, il se remémora la discussion du panier garni. Et si, par hasard, et si ce loup voulait les rejoindre dans leur discussion ? Ooooh, un nouvel ami ?! Le loup aux couleurs du crépuscule restait silencieux, mais son regard et la vitesse à laquelle sa queue bougeait dans tout les sens, il était visiblement content de voir un nouveau potentiel copain ! Mais il voulait pas piquer ce joli coquillage qu'il avait trouvé. Il était trop joli, puis c'était sûrement un cadeau de la mer ! Il devait le garder.

D'un coup, Sobieski sembla avoir une idée. Il commençait à faire griller du poisson. Tira le regardait attentivement, et quand Sobi le regardait en retour, le gros loup rose lui sourit et hocha la tête pour lui dire que oui, il faisait tout absolument parfaitement ! Il devait avoir un petit don pour le barbecue, qui sait ! Enfin, c'est ce qu'il pensait.

Bibi l'invita à venir les rejoindre en lui proposant le poisson grillé. Et Tira aurait aimé se lever de sa place pour approcher le nouveau et le saluer, mais il avait peur de l'effrayer. C'était vraiment pas de bol, qu'il ait l'apparence d'un gros méchant loup rose... Mais bon, c'était ainsi !

- Oui, hésite pas à nous rejoindre, l'ami ! Et puis, Bibi a super bien réussi la brochette, tu devrais te régaler, j'en suis sûr !

Il ne pouvait s'empêcher de sourire, à défaut d'approcher le loup timide.

Confiance

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

Les deux loups lui sourirent. Et chacun à leur manière, lui offrirent cette confiance si rare, si désirée. Le premier, dont le pelage ressemblait à l'aube et aux lunettes reflétant un soleil radieux - à moins que ce ne soit ses yeux pétillants de sincérité ?- empala des morceaux de poisson qu'il mit au feu. Un délicat fumet s'échappa de cet étrange coutume, et la faim déjà présente sur la chair du loup ronfla en un puissant gargouillement.
Il recula d'un pas, ne sachant pas trop si cette nourriture était là pour lui, ou bien tout simplement pour le narguer. Après tout, au vu de leur forme et discussions, ils appartenaient à un clan. Il n'était que le seul solitaire de ce trio improbable. Et il n'avait que grande conscience du danger que cela représentait. Pour les autres comme pour lui-même.

« Il est si joli, ton coquillage... Tu devrais le garder, l'accrocher à ton foulard, ou l'offrir à quelqu'un que tu aimes. »

Il fut un temps hébété, puis, regarda de nouveau son coquillage. Oui. Il était magnifique. Vraiment magnifique. Mais n'était-ce pas justement les belles choses que l'on offrait en gage de confiance ? Les choses que l'on offre qui nous tienne à cœur et montre donc, d'une certaine façon, l'attachement que l'on a pour cette confiance, ces personnes ?

« Viens t'installer, à côtés de nous. Et mange-ça ! Tu verras, comme c'est bon. C'est Tiramisu, qui m'a montré comment faire. »
- Oui, hésite pas à nous rejoindre, l'ami ! Et puis, Bibi a super bien réussi la brochette, tu devrais te régaler, j'en suis sûr !

L'invitation ne fut pas refusée, bien que surprenante. D'un pas hésitant, mais bien trop affamé pour ignorer une telle opportunité, il avança vers le feu, rassurant et intimidant à la fois. Attrapant d'un petit geste du poignet la brochette brûlante, il avança sa bouche, dardant son regard inquiet sur les deux autres loups, sereins. Et rapidement, il en prit une bouchée, reculant comme si, à tout moment, une attaque pouvait survenir.
Mais rien ne vint. Juste leurs regards doux posés sur lui. Alors il mâcha, doucement, puis, intensivement. Ce gout fumé était un régal. Lui qui n'avait jamais trop aimé le poisson, dur à attraper, dur à déchiqueter, voila qu'il tombait sur un met délicat, doux, moelleux.
D'un pas plus décidé, il reprit sa brochette, et la mâchonna tel un chien rongeant son os ou sa balle.

Et quand il eut finit, allongé dans le sable, enfin paisible, il salua les deux individus d'un geste de la tête, tandis que, basse mais humble, il ré-avança le coquillage vers eux.

- ... Un... un cadeau pour un cadeau...

Ce n'était rien par rapport à de la nourriture, survie obligatoire pour tous. Mais il osait espérer que ce petit quelque chose pouvait faire plaisir. Au moins de par son don, de par sa beauté.

Barbeauc' d'été

▬ ft. Tiramisu & Yersine

Été 2019.
2ans.

Ni Tiramisu, ni moi, n'étions d'une nature bien hostile à l'approche de toi, l'ami solitaire. Lui battait la queue, avec une telle vivacité que je pouvais voir des grains de sables s'envoler à chaque battement. Moi, avec un regard bienveillant.
Nous étions des gens bons, autour d'un barbecue.
Et tu aurais pu être méchant, l'inconnu solitaire. Et tu aurais pu s'en prendre à nous, sans que nous soyons en mesure de riposter. Mais non, non ! Tu n'étais pas comme ces loups qui avaient dû lui faire du mal, à t'arracher un œil, à creuser dans ta joue des sillons qui jamais ne disparaîtraient. Je ne regarde plus l’œil, cependant : ce n'est pas très poli.
J'ai peur de te gêner, aussi.
Alors je me focalise sur la commissure de tes babines.

En me demandant si parmi le noir de ton pelage, il naitrait un sourire, aussi mince soit-il.
Je n'y lisais pour l'instant que l'hésitation, alors que tu venais te joindre à nous, osant t'approcher un peu plus. Tu vois : nous n'étions pas vilains. Nous ne voulions que ton bien, toi aussi innocent que nous l'étions nous-même.
Puis tu croquas.
Une bouchée rapide, dans le poisson, avant que tu ne recules ! Ton attitude ne m'était pas familière : je n'avais jamais vu de loup réagissant comme toi, l'ami... J'accorda un regard à Tiramisu, croisant ses yeux, me demandant si c'était parce que j'avais raté ma brochette : lui, il était beaucoup plus pro que moi, après tout..!
Mais non.
Tu recommenças à manger. Mieux encore ! Tu la dégustas, la brochette. Comme si tu n'avais pas mangé depuis longtemps, et que ton estomac hurlait ta faim, mais que tu prenais tout de même le temps d'en savourer les saveurs.
Ça faisait plaisir, de te voir te régaler, l'ami !
Puis, à nouveau, de nous proposer le coquillage.
Un cadeau, pour un cadeau.
Mon sourire ne s'efface pas.

« Alors, c'est à Tiramisu qu'il revient, je me tourne alors vers lui, montrant d'un mouvement du museau le bel objet, C'est toi qui nous a préparé ce feu de camp et a pêché tous ce poisson, après tout, nous te devons notre soirée ! »

C'était bien mérité, je trouve. Je me redresse alors, bien droit, à en faire sursauter mes lunettes sur le bout de mon museau.

« Oh ! Et je m'appelle Bibi. Et toi, l'ami ? »

J'appréciais cette façon dont t'avais appelé Tiramisu. Alors, en attendant, c'est ainsi que je te surnommerais, moi aussi.

Au moins, les deux loups avaient réussi à donner un peu de confiance au petit nouveau. Il était maintenant en train de mâchouiller le poisson que Bibi avait fait, et semblait bien moins tendu qu'avant, ce qui avait de quoi rassurer Tiramisu, toujours joyeux. Au moins, tout le monde ici devait être d'accord : personne ne ferait du mal à qui que ce soit. Aux yeux du gros loup rose, tout le monde était ami, et il n'y avait pas du tout besoin de se méfier.

Autant dire que Tira était content, trop content, de se faire un nouvel ami. Même si il ne connaissait pas encore son petit nom. C'est vrai qu'il devrait se présenter... Mais, d'un coup, le nouvel ami leur représenta de nouveau le coquillage, qu'il insistait comme cadeau. Il était si joli, pourtant, il aurait été si joli sur ce nouveau copain. Cependant, Sobieski décida d'intervenir en disant que le cadeau devait être à Tiramisu car il était celui qui avait tout fait. Et heureusement qu'il avait plein de poils, car il devait avoir les joues rouges par surprise et parce qu'il était content de voir que ce qu'il avait fait plaisait à tout le monde. Doucement, il décida de se lever pour approcher son nouveau copain, et son cadeau. Avec sa patte, il le récupéra doucement, avant de l'accrocher comme il pouvait à son foulard au cou... quel joli cadeau ! Tiramisu en avait presque les larmes aux yeux et était à deux doigts de faire un groooos câlin à tout le monde ! Mais, il avait peur d'effrayer quelqu'un avec ça, donc il s'assit à son tour sur le sable, pas très loin du nouveau copain.

- M-merci, l'ami ! Tu as vraiment le talent pour dénicher d'aussi beaux trésors... j'me souviendrais toujours de ton cadeau ! Merciiii, tout l'monde !

Le gros bisounours regarda un moment le petit trésor, avant de se présenter aussi à son tour.

- O-oh, c'est vrai, moi, c'est Tiramisu ! Mais, tu peux m’appeler Tira si tu préfères, l'ami !

C'est vrai que quand il y pense, Tiramisu, c'est un peu long comme nom. Mais ça ira, car un surnom, c'est moins dur à se remémorer ! Il se demandait, maintenant, si son nouvel ami avait un surnom... De toute façon, il se souviendrait de son nom même si c'est pas le cas !

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