Exploits - Libre [Clos]

Exploits

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

La mer se déchainait contre les roches avoisinantes, écrasant, malmenant le sable. De chacune de ses vagues émergeait une écume fleurissante, rapportant son lot d’algues et de coquillages. Et à chaque retour au sein abyssal, les crustacés s’acoquinaient de nouvelles carapaces, les oiseaux piquaient sur les couteaux trop téméraires, et même, au loin, quelques daims venaient récolter la précieuse verdure marine. Tout se déplaçait selon l’humeur de l’océan. Allant, venant. Se repoussant. S’enivrant. Tous. Sauf lui.
Immobile. Imperturbable. Les vagues s’écrasaient avec douceur sur ses pattes. Le sable le couvrait et le délaissait à chaque assaut, comme une caresse. Et il restait là. Comme intangible. Seule la bise marine semblait donner vie à cette statue de sel. Ses cheveux, son poil, son écharpe se balançaient à son gré, passant sur son visage, sur ses épaules, sans jamais le faire ciller. Il était là, oui. Le regard fixe sur cette île. Ce petit bout de roche insubmersible. Qui tenait malgré les années. Malgré la colère océanique. Il tenait bon.

Comme lui.

Il aimait le croire tout du moins. Depuis peu, quelque chose était née en lui. Une flamme. Une braise. Peut-être même qu’une simple étincelle, dans le vide de sa vie. Une question, qu’Avalon avait posée. Une simple question, qui avait chamboulé sa maigre existence.

D’où venait-il.

De nulle part, avait été sa réponse. Il ne connaissait que peu sa généalogie. Des récits. Des fantômes. Dans tous les sens du terme. Juste des noms qu’il cherchait à ne pas oublier. Des faits héroïques comme tyranniques. Des cons et des âmes en peine. Des nécromants. Probablement le seul terme qui les alignaient tous. Ou presque. Car il n’en été pas un. Il était loin de l’être. Lui. Le petit défaut de ce sang. La petite tare génétique. Ni fier. Ni arrogant. Ni intelligent. Yersine ne se connaissait que peu de qualité. Et encore moins digne de ce statut, si tant est qu’il y ait de la dignité à se jouer de la Mort. En fait, le loup n’était pas grand-chose. Un borgne. Une grande tanche élancée. Un timide. Voilà bien ce qui le qualifiait. Et ce n’était clairement pas ce qui attirait dans les histoires et les faits. Dans les relations.
Mais pire encore, Nocera, la sublime louve qu’à la seule pensée fit rougir ses sombres joues, avait rétorqué que cela importait peu. Que le plus important, c’était de savoir où on allait. Qui on était.
Et ça non plus, il ne le savait pas.

Il n’était personne. Juste un nom, une tâche d’encre dans le grand livre de la Vie. L’Histoire ne le remarquait pas. Les loups ne le remarquaient pas. Il était seul. Sans clan. Sans famille. Sans amis.
Sans exploits.

Alors il contemplait ce morceau d’île. Cette terre inondée des Etelkrus. Ce monde sauvage, abritant une meute sauvage. Il n’avait rien à prouver. Ni à lui, ni à personne. Pourtant.
Pourtant il voulait qu’on le remarque.

Alors d’un bond, il s’élança dans la mer.
L’eau glaciale le fit frémir, mais il retint un couinement, agitant ses pattes tandis que les vagues l’emportaient au loin. Il manqua à plusieurs reprises de boire la tasse, retenant son souffle à temps, avant que la mer ne le recrache plus loin. Il culbuta, lutta, se redressa, aveuglé par le sel dans on œil, les cheveux collant à son visage. Le chaos l’entourait. Les sons n’étaient plus que le vide océanique, explosant ensuite de sa respiration saccadée et des mouettes lointaines. Il plongea de nouveau malgré lui. Roula sous la mer. Puis émergea de nouveau.
Et puis plus rien.
Une vague le jeta au loin sur la berge. Le sable humide et frais roula sous son corps. Le sel emplit ses poumons. Son œil s’acclimata enfin au calme. Et bien que l’écume continuait de lui chatouiller la croupe, il était enfin à terre. Sur une petite plage de sable terne, entourée de rochers.
Face contre terre, il inspira bruyamment, incapable encore de se relever.

Trop faible.
Trop  téméraire.
Voilà donc ce qu’il était.
Peut-être avait-il finalement l’arrogance de sa lignée.

Et puis, il réalisa.
D’un clignement de l’œil, il contempla les environs, de roches et d’arbres côtiers. Etrangers. Farouches. Comme si la nature était devenue sauvage, bien plus qu’a l’accoutumé. Puis l’horizon. Au loin, à ce qui lui avait semblait être des kilomètres, se tenait une grande île. Assez grande pour être nommé continent à vrai dire.

Il avait réussi.
Une phrase qui semblait résonner dans sa tête pour la première fois.

< Joy ;

Il y avait dans l'air quelque chose d'écrasant et de dérangeant. Possiblement une tempête à venir. Les prunelles de miel de la Bouclier fixèrent le ciel gris avec mécontentement. Joy n'aimait pas particulièrement la pluie. Cela rendait le poil collant, lourd et posait un voile désagréable sur la paysage qui rendait la visibilité moins bonne. Sans parler du sol qui devenait mou et plus instable, glissant. Les oreilles de la beige pivotèrent, écoutant le bruit des vagues, du ressac violent qui se déchainait contre les roches de l'île. Dans un haussement d'épaules, elle s'éloigna de la berge pour s'enfoncer dans la dense végétation et partir en quête d'un repas. Après sa patrouille habituelle son ventre avait commencé à grogner et elle était repartie chasser, espérant également ramener un morceau de viande à la meute. Dans cet environnement fermé et boisé, il n'était pas compliqué de se trouver une petite proie à attraper. La truffe au sol, l'Etelkru pista rapidement un lapin jusqu'à son terrier. Sentant la peur panique du gibier au fond de son trou, elle se mit à creuser frénétiquement entre l'entrée et les racines adjacentes. Se sentant sûrement prit au piège, le petit animal ne bougea pas, trop tétanisé. Joy sentit sous ses pattes la petite galerie s'effondrer sous ses assauts. Bien, le lapin était donc définitivement enfermé dans sa maison. Elle n'avait plus qu'à creuser un peu plus haut en remontant de plus en plus jusqu'à trouver la chambre du lapin. En quelques minutes, elle le débusqua et, au moment où il bondissait à ciel ouvert pour s'échapper, elle planta ses crocs dans son dos. Très vite elle le coinça entre ses antérieures afin de l'achever. Satisfaite, elle décida d'aller manger du côté de la plage où l'air était plus frais et moins étouffant qu'au milieu de cette petite jungle. Après de longs instants où sa proie se balançait au bout de son museau en libérant des gouttes de sang carmin qui valsaient sur son pelage clair et ses babines, elle posa les pattes sur la sable humide. Un corps était échoué là. Sous son regard dur et froid comme le métal dont il avait la colère, il y avait un corps vivant. Et évidemment, pas un Etelkru.

Joy lâcha sa prise et bondit en avant, le poil hérissé, les crocs découverts et bien sûr, les prunelles assassines :

" Aucun étranger n'est le bienvenu ici. Encore moins un touriste. Qui es-tu ? "

Un ton glacial, qui n'admettait pas une autre réponse que celle attendu. Tous les muscles de la disciple d'Aka étaient bandés, tout son corps suintait l'agressivité, la dominance. Il n'avait rien à faire ici et s'il ne se remettait pas à la mer de lui-même, elle l'y noierait. Parce que personne hormis les Etelkrus n'avaient le droit de poser pattes sur leur territoire. Les Lazulis n'étaient pas assez cons pour le faire. Quoi que ? Leur Alpha était venu... Celui-là n'en portait pas l'odeur... Cela dit il ne portait plus aucune odeur que celle de l'océan donc sa provenance était difficile à cerner. Un Nakhu serait passer par la terre et aurait probablement attendu une patrouille à la frontière. Ne restait que les solitaires qui osait bafouer leurs lois et leurs limites en se croyait intouchables. Et clairement, pour venir chez eux en passant par la mer, c'est qu'on voulait être discret, qu'on voulait se cacher. C'était donc un fourbe. Peu importe qui il était en fait. Les sourcils de la Bouclier se froncèrent plus encore et un grondement s'échappa d'entre ses crocs. Il était trop lent à répondre...

Peur

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

Il toussa, bien qu'heureux de son exploit, crachant poumon et écume. Bordel, ce con avait faillit se noyer. Encore une fois. Était-ce donc la folie ou simplement l'impudence qui le faisait agir ? Un trop plein de confiance, un raz-le-bol généralisé de sa condition, ou un trop plein d'hormones ? Il se releva donc, cherchant son air, essuyant ses yeux.

" Aucun étranger n'est le bienvenu ici. Encore moins un touriste. Qui es-tu ? "

Il sursauta, s'échouant de nouveau sur le côtés, roulant dans le sable comme le petit tas informe qu'il était. Qu'était-ce donc cette voix, si aigrie ? Il releva la tête, toujours couché, comme signe de soumission -ou plutôt de malhabileté-. Il y avait là une louve, majoritairement blanche, quoique entachée de sang. Ses crocs découverts, son corps gonflé, et pas que par les muscles saillants qui allaient si bien avec son glowstick rouge, elle le menaçait de par ses grondements et ses yeux meurtriers. Très bien. Parfait. Un Etelkru. Visiblement, il était sur leur territoire. Et, oh bordel, qu'il savait qu'actuellement, c'était tendu pour eux. La guerre semblait tonner comme l'orage qui approchait des côtes.
Probablement devait elle le penser fou de venir ici. C'était le cas. N'ayant pas de glow, et étant un adulte déja avancé, bien que jeune, elle n'aurait pas eu trop de mal à deviner son statut solitaire. Qu'importe. Il devait la jouer fine, car de toute évidence, il n'en mènerait pas large face à elle. Mais comment ? Fuir dans la mer, de nouveau ? Après un si long chemin, au risque de mourir ? Bordel. Cela ne lui plaisait guère, mais il pouvait probablement recommencer. Non ? Maroufler dans cette jungle, lui qui avait vécu parmi les forêts oisives et tumultueuses ? Après tout, il était vif, rapide. Un spécialiste de la couardise et de la fuite. Il avait peut être ses chances.
Un grondement vint le sortir de ses pensées. Visiblement, la patience n'était pas une vertus de la disciple d'Aka. Il se releva donc, encore épuisé.

- Je. Je suis Yersine. Navré d'avoir échoué sur vos terres, mais j'ai été emporté par la mer. Croyez moi, ce n'était clairement pas mon intention de venir chez vous...

Il était plutôt doué pour le mensonge, ayant très vite apprit à mentir pour survivre ; bien que sa naïveté légendaire lui faisait toujours penser que son petit minois pataud et, il fallait le dire, d'écloper, attendrissait n'importe qui. Pour l'instant, en tout cas, cela avait fonctionné avec bien des loups. Il avait ainsi put manger à sa faim, sans avoir à se battre contre les meutes. Mais jusqu'à quand ?
Il détourna le regard pour contempler le petit bout de continent sur lequel il devait se rendre pour être à l'abri.

- Je. Je vais repartir dès que j'aurais reprit mon souffle. Je ne veux pas d'ennui...

Il soupira, commençant à avancer dans la mer, lentement. Trop lentement pour appuer sa certitude de repartir par la voie qui l'avait littéralement cracher sur ce banc de sable. Mais avait il le choix ? Elle était seule et forte. Il pouvait éventuellement la gérer assez pour fuir. Mais si d'autres étaient proches ? Il n'était pas des plus endurant, courir le fatiguerait surement plus vite qu'eux, qui connaissaient leur territoire par cœur.
Il jeta un dernier regard à la louve.

-... euh... je... je voulais juste vous dire que je vous trouve jolie... c'était un plaisir d'échouer ici si cela m'a permit de vous apercevoir... souffla t'il, hésitant.

C'était pathétique mais un compliment ne faisait jamais de mal, et pouvait même attendrir un peu les cœurs. Il ne cherchait pas la sympathie, il savait qu'il ne l'obtiendrait pas ; mais au moins l'apaiser le temps de partir, histoire de ne pas se retrouver avec des crocs dans les fesses.
Il avança alors tout doucement dans la mer, les vagues le faisant reculer à chaque accoues. il avait, de toute façon, de grande chance de se refaire jeter sur la berge. Mais entre ça, mourir noyer, et mourir sous les crocs de la demoiselle, il ne savait pas qu'elle était la meilleure option.

Quel con.

La première impression était plus que négative, bien entendu. Un étranger. Sur les terres de sa meilleure amie et Alpha. Enfin, ses Alphas. Elle appréciait aussi énormément Anette même si elle n'avait pas lié avec elle une profonde amitié encore. Mais elle espérait que cela ne saurait tarder, car son respect pour elle en tant que Meneuse atteignait les mêmes sommets que pour la louve bleue. Un intrus donc. Un misérable intrus qui crachotait et s'étouffait. Il aurait sans doute mieux fait de se noyer tout de suite celui-là. La disciple du Grizzli n'avait aucune pitié pour ce mâle sombre secoué de spasmes nauséeux. Quand enfin sa toux se calma et qu'il répondit, l'impatience de Joy l'avait fait avancer d'un pas menaçant. La voix plutôt plaintive du loup la surpris un peu mais elle ne s'en formalisa pas tout de suite. Yersine donc. Rien à foutre de ton nom. Son allure lessivée -dans tous les sens du terme- le rendait plus filiforme que la moyenne des loups. Maigre, grand, faible. La femelle aurait pu avoir un sourire satisfait si la situation avait été différente. Mais elle était seule contre une possible menace et ne comptait laisser passer signe de sympathie. Pas le moindre. Il s'excusait d'être là, sur leur plage. Prétextant qu'il n'avait pas été de son dessein de s'échouer ici comme un mammifère marin mourant. Foutaises. La croyait-il si stupide de croire une telle absurdités ?! Croyait-il que les Etelkrus ne connaissaient les courants voguant autour de leur littoral ? Croyait-il vraiment la duper ainsi ? Offusquée, la louve beige allait répondre d'un ton acerbe lorsqu'elle remarqua qu'il reculait comme un lâche. Le pire était sa petite voix pleurnicharde disant qu'il ne voulait pas d'ennui. MAIS MON POTE FALLAIT PAS APPROCHER TON CUL DE CHEZ MOI ! Joy avança d'un pas, ses oreilles pointant le mâle, sa queue dressée haute, toujours on grognant bas. Il avait un air si penaud, si pittoresque, si inquiet que la Bouclier se savait déjà vainqueur.

Que... QUOI ?!

Tout le corps de la femelle se figea. Avait-elle bien compris ?! Le vent plein d'iode qui brûlait sa gorge irritée de ce grondement trop long et piquait sa truffe avait-il bien ramener jusqu'à ses tympans les mots complètement improbables de ce loup ? Pour qui la prenait-il ? Une traînée prête à se donner au premier venu ? Aussi sensible et doux semblait-il ? Comme si c'était le type de mâle qui pouvait l'intéresser ? D'ailleurs quelle était son type ? Non certainement pas ce genre de loup... Le style charmeur, rieur, mordant, plein de morgue et dominant clairement. Tout l'inverse de... ça ! Un loup comme... Non, elle ne voulait surtout pas penser à lui. Surtout pas. Alors elle chercha rapidement des figures qui correspondaient à cette rapide description pour chasser les images de honte qui papillonnaient dans son esprit. Il y avait Geb, un ami de feu son père, mais il était bien trop vieux et moralisateur et ce n'était pas vraiment quelque chose qui l'intéressait. Il y avait... Athelstan, quoi que moins blagueur et tout aussi vieux. Lucie, dans le même genre que le Conseiller. D'ailleurs la louve à l'aile unique lui était vraiment très proche en terme de caractère et façon de vivre, même si u feu différent brûlait en elle. Ou du moins le montrait-elle plus facilement. Sly aussi était devenu beaucoup plus confiant et fier depuis quelques temps, mais il restait dans la case des trop âgé pour elle. Donc non. Il y avait Dough, mais malheureusement il tenait beaucoup trop de son connard de père. En pensant à lui, elle pensa automatiquement à sa demie-soeur qu'elle tenait sur un si haut piédestal. Pepper était tellement impressionnante, tellement... Et que dire de la fille du Croquemort ! Disciple d'Aka elle aussi qui plus est. Le poitrail de la jeune beige se gonfla et pût enfin inspirer de nouveau. Après la surprise passée, ses yeux arrondis comme deux soucoupes se plissèrent à nouveau. Mais maintenant, un sourire narquois fendait son museau. Elle se sentait portée par l'image de ses fortes Meneuses.

" Pauvre bonhomme. Tu as été si violemment rejeté ici, si mal accueilli...

La hargne viscérale et bouillante de la louve à l'égard de l'ennemi s'était, loin d'être apaisée, muée en haine froide. S'il avait croisé la louve beige au yeux dorés quelques semaines plus tôt, il aurait sans doute eu une version moins virulente d'elle. Mais entre temps, elle avait retrouvé son demi-frère parricide, elle avait tué de ses crocs et avec sang froid la mère de ce dernier en promettant une fin brutale à Jaxx si il la recroisait. Elle avait le goût du sang sur le palais qui ne l'avait plus vraiment quitté. Elle avait une une horreur renforcée pour les solitaires et tous les ennemis de Pepper et Anette. Et surtout, elle avait perdu définitivement son innocence et sa compassion. Elle n'était plus qu'une arme au service de ces Dominantes. Aiguisée, affutée à la défense du territoire et de la meute. Yersine était tombé ici le mauvais jour, et sur le mauvaise louve surtout. Mais Joy allait se venger de tout le mal subi ces derniers mois, ces deux dernières années même. Ce solitaire prendrait pour tout les autres.

" C'est d'un refuge calme dont tu as besoin. "

Elle avança vers lui, lui qui reculait encore jusqu'à l'eau jusqu'à se faire engloutir une partie de ses hautes pattes.

" J'en connais un très doux, très chaleureux. "

Et très sécuritaire. Et très loin d'ici. Si loin. Si haut. Par delà les nuages. Joy continua jusqu'au bord où le ressac venait à peine lécher ses coussinets. Puis, en quelques bonds elle fût devant lui. Face à ce grand dadais qui la dépassait d'une bonne tête. Vu d'ici forcément elle se rendait compte qu'il n'était peut-être pas si faible, mais elle ne pouvait plus reculer. Tête brulée qu'elle était. Sa truffe juste sous la truffe du mâle sombre, l'eau lui arrivant maintenant jusqu'au poitrail, elle souffla sans une once de méchanceté :

" Je t'y emmène avec grand plaisir, mon mignon. Ils ont une place réservée pour les menteurs comme toi ! "

Et son regard mutin redevint glacial, comme deux lames prêtes à le déchiqueter. Et son sourire se transforma en rictus de pure haine. Et tenta de sauter sur sa tête pour le noyer dans l'eau salée. Chose qu'elle parvint à faire. Enfin pas à le noyer, mais elle parvint à lui faire boire la tasse -une bonne cruche même- ce qui serait assez pour le déstabiliser assez longtemps pour attaquer une partie plus sensible et plus facilement atteignable. Comme son entre-jambe, pour avoir osé la défier. Ou son oeil, pour avoir osé la reluquer. Ou son museau pour avoir osé lui mentir. Ou sa gorge. Pour avoir osé respirer l'oxygène des terres Etelkrus.

Danger

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

PVs : 7

La femelle écarquilla les yeux sous son compliment. De tout évidence il avait fait mouche. Mais pas de la manière escomptée. A vrai dire, il s'agissait plus d'un frelon asiatique que d'une mouche. Elle eut un sourire carnassier, qui fit frisonner le mâle. Un mélange de torpeur et de panique s’immisça dans son esprit, glissant le long de sa colonne, coulant dans ses pattes comme l'eau qu'il suintait. Il était en danger. Oh, bien sur, le fait d'être sur ces terres le mettait en danger de base. Mais il l'avait de toute évidence rendu plus qu'hargneuse.

" Pauvre bonhomme. Tu as été si violemment rejeté ici, si mal accueilli...

Il ne recula pas, la laissant s'approcher. S'il allait plus loin, l'eau ralentirait ses mouvements, l'embourberait, et il serait alors une proie facile, à attraper comme à couler. Alors il lui fit face, de toute sa grandeur. La goliath avait le muscle et l'avantage du terrain, mais lui, avait un pouvoir plus grande. Celle de la chatte de sa joueuse aux dès.

" C'est d'un refuge calme dont tu as besoin. "

C'était un fait. Et il n'y avait ni refuge ni calme en ces lieux, et encore moins dans les instants présents. Elle avait le pas souple, mais lourd de sa puissance sur le sable. Les traces laissaient dans le sol trempé était un avantage indéniable pour lui, si maigre, si agile.

" J'en connais un très doux, très chaleureux. "

La mer caressa ses pattes, comme si la marée montait. Il n'avait aucune intention de bouger dans l'immédiat, mais si tel était le cas, il devrait rapidement réagir. L'eau pouvait survenir à la vitesse d'un galop équestre. Et c'était aussi dangereux que les crocs aiguisés qui brillaient à la lumière estivale face à lui.

" Je t'y emmène avec grand plaisir, mon mignon. Ils ont une place réservée pour les menteurs comme toi ! "

Et elle se jeta sur lui.

*Dès : esquive + contre-attaque, -2 Pvs *

Réflexe de survie, ou bien simple chance, il la laissa venir à elle, reculant la tête au dernier moment pour qu'elle roule sur lui. Il plongea alors en arrière, tournant la tête pour esquiver au mieux les canines. Buvant la tasse, l'emmenant avec elle, il fut couché sur le dos, mais, solitaire de raison et de cœur, il avait gardé ses pattes contre la poitrine et les hanches de la femelle, lui évitant de peu les mâchoires qui claquèrent dans l'eau, remuant écumes et sel contre sa joue. Et puis, à son tour, il répliqua. La saisissant par la peau de la gorge, tout du moins, de ce qu'il parvint à attraper dans la panique, il la propulsa de par ses membres agiles, profitant de sa pirouette, ô combien étonnante même pour lui, pour se relever. La femelle tomba plus loin dans la mer, et, sans attendre son reste, il remonta sur la plage, contemplant avec effroi le désastre qu'il venait de provoquer.

- Je suis désolé ! hurla t'il à l'encontre de la blanche. Je... euh, réflexe !

Mais d'un autre côté, ça t'apprendra à m'attaquer en traitre, poufiasse. T'es peut être plaisante à regarder, mais t'es véritablement une plaie à côtoyer. Quoiqu'il en soit, il venait de la faire rouler bouler sauce Simba contre Scar, en l'envoyant péter plus loin rejoindre ses potes les morues.
Ça aussi, c'était un exploit. Décidément, était-ce la journée de la chance ?

- Si vous pouviez vous calmer, je repartirai sans autres soucis. Je n'aimerai pas abîmer votre si joli visage

Peut être qu'après une attaque ratée, elle se ressaisirai ?

< Joy ; 8 PVs

Elle était estomaquée. Secouée. Elle se redressa d'un bond en crachant de l'eau salée, prête à se défendre d'une attaque qui ne vint pas. Première raison de son incompréhension. Elle avait été si confiante, si sûre de sa réussite qu'elle n'avait même pas envisagé une riposte. Deuxième raison. Elle avait été si aveuglée par une colère noire, profonde, ensevelie sous sa peau et coincée dans tous ses muscles comme une plante grimpante qui l'enserrait de l'intérieur et l'empoisonnerait ainsi. Troisième raison. Le mâle à l'allure si lâche et si incapable l'avait envoyée valser, il avait riposter. Quatrième raison donc... Et ce n'était pas fini ! Pour souligner son malaise, pour enfoncer le clou de sa honte, il s'excusa. Il se défendit de son geste en expliquant qu'il n'avait pas prémédité don geste. N'ayant agit que par instant de survie et pourtant il présentait des putains d'excuses ! Cinquième raison. Et pour clôturer le tout, pour apporter un point final à son humiliation, il resta courtois, il ne présentait aucun signe d'agressivité, aucun geste ou parole énonciateur d'une vengeance à attendre de sa part. Mais QUI ETAIT CE CLOWN ? Saltinbanque qui osait encore une fois lui sortir un compliment tombé du ciel. La gueule entrouverte, un éclair de doute frappa ses prunelles de miel. C'était une blague. Forcément. Le Grizzli lui jouait un mauvais tour... C'était impossible autrement... La douche froide ayant relativement remis les idées en place à la jeune louve beige, elle se hissa jusqu'à la plage, encore étonnée, et assez éloignée du mâle au pelage bleu nuit pour éviter une approche mesquine de sa part.

" D'où tu viens ? T'es quoi comme espèce de guignol ?! "

Joy n'était pas contente. Pas contente du tout. De une parce qu'elle ne se reconnaissait plus tout à fait. De deux parce qu'elle s'était fait lamentablement recadrée par un bouffon. De trois parce qu'il n'était pas le genre de solitaires qu'on la féliciterait d'avoir mis en pièces et que par conséquent, comme il ne semblait pas être une menace, elle devait simplement le renvoyer à la frontière. Facile. Ils étaient devant. Il n'avait qu'à retourner prendre un bain et se faire dévorer par les monstres marins des Raeders. La Bouclier s'ébroua vigoureusement et vint se replacer entre la jungle et le mâle, l'empêchant d'aller plus loin sur les territoires Etelkrus. Elle gronda, mais avec moins de conviction :

" Tu ne peux pas rester sur nos terres. "

Cracha t-elle au solitaire. Mais son regard ne brillait plus de cette lueur sanguinaire. Il y avait, au contraire, une ombre d'incertitude. Du moins pour l'instant. Dégages avant que je ne te mordre. Ou que j'essaye du moins. Elle aurait bien activer son pouvoir là tout de suite, mais réalisa qu'avec son pelage complètement mouillé, elle se prendra la même décharge qu'elle voudrait infliger à l'autre, et ce n'était pas vraiment un bon plan...

Danger

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

PVs : 7

Elle émergea de l'eau, crachant, toussant, confuse. Visiblement, cette petite contre-attaque surprise l'avait prise au dépourvu et remises les idées en place. Quoiqu'il en soit, elle se releva, bougon, avant de remonter sur la plage, au loin du mâle. Aurait-elle peur désormais, qu'il prenne le dessus sur elle ? La femelle aux muscles contre l'agile mâle ? C'était une situation bien étrange, et probablement y prenait il gout. Pour une fois, il existait. Il n'était ce pathétique adversaire qu'on écrasait entre l'index et le pouce. Non. Il pouvait étonner. Il pouvait mordre. Il était un adversaire comme les autres. Et peut être même pire. Car si un lion fait peur quand il attaque ; la surprise d'une attaque du même calibre par un lapin vaut toute les terreurs du monde.

Et c'était probablement son plus gros point fort.
Tout le monde le sous-estimait. A commencé par lui-même.

" D'où tu viens ? T'es quoi comme espèce de guignol ?! "
- Du continent, se contenta t'il de répondre. Et probablement un guignol qui cherche a retourner chez lui, et qui se fait attaquer en traitre...

Il hausse les épaules, comme pour marquer son hésitation quand au manque cruel d'urbanisme de la part de la louve. Visiblement, la louve était folle de rage. Mais pas assez pour attaquer de nouveau. La colère roulait sous sa peau, se contenant pour éviter une quelconque autre surprise du facétieux loubard. Après tout, peut être était il comme le serpent. Calme. Svelte. Une espèce de nouille géante. Et qui, d'un coup, bondissait, frappant comme l'éclair. Mordait. Déchirait. Empoisonnait.

" Tu ne peux pas rester sur nos terres. "
- Je sais !

Il secoua la tête. Non mais, quelle idiote. Voila à deux reprises qu'elle lui demandait de partir, bien que la première soit plus visuelle qu'orale ; et pourtant elle avait attaquait, le retenant donc contre son gré. C'était. Étrange ?

- Et je serais déjà loin si vous ne m'aviez pas attaqué ! Maintenant, je vais partir. Si vous pouviez éviter de sortir de nouveau les crocs, ça irait plus vite..., souffla t'il. Je prends ça en compensation de votre manque de civisme. Allez, bye et sans rancune.

Il fit une mou désabusée, puis, sans demander son reste, attrapa la proie qu'elle avait abandonné sur la plage derrière lui pour gronder avant d'attaquer, et sauta dans l'eau comme un fou. Revigoré par cette victoire -et aussi par ce chapardage éhonté- il nagea vivement vers le continent, nonobstant la puissance des vagues, qui, cette fois-ci, l’accueillirent à bras ouverts. Un peu comme si la nature elle-même se décidé à le considérer.

** réussite du dès fuite**

Il ne lui fallut que quelques vagues, douces, pour finalement revenir sur le continent. Il s'ébroua, lançant un regard amusé au loin. Oui, quelque chose s'était allumé en lui. Une étincelle de confiance. De sagacité. Quelque chose qui le faisait devenir quelqu'un. Il s'était prouvé bien des choses aujourd'hui. Et surtout, il avait gagné un repas gratuit et de joyeux souvenirs de loup volant par delà la mer.

Il s'enfonça alors dans les terres, ne demandant pas son reste.


[Fin du rp]

Non mais vraiment. Forcément. On se foutait d'elle. Lui se moquait, et pire, le hasard, la vie, les Dieux même devaient rire de l'absurdité de la situation. C'en était tellement gros et stupéfiant que c'en était incroyable. Non seulement, il repartait comme une fleur en lui rejetant la faute dessus alors qu'il était celui qui avait bafoué les frontières et qu'elle ne faisait que défendre la terre de ses Alphas avec certes trop de zèle. Mais en plus, il se permettait de récupérer SON gibier, SON repas, d'un ton affable. Comme s'il était normal qu'après qu'elle ai tenté et échoué de lui mettre une raclée pour son insolence, elle lui doive encore quelque chose. Non mais vraiment ?! Sans hésiter malgré la trempe précédente, Joy se jeta à la suite du mâle mais il fût plus rapide qu'elle grâce à ses hautes pattes. Il plongea dans la mer avant qu'elle n'atteigne le bord. Il était de ce fait hors de portée immédiate et plus sur le sol Etelkru. Le poursuivre aurait été idiot, elle était une louve de terre et sa capacité à nager lui permettait simplement de traverser un bras de mer court ou un gué comme ceux qui permettaient de rejoindre les îles proches de leur continent comme celle-ci où l'île Funèbre. La Bouclier au glowstick rouge frappa avec rage dans l'eau et s'éclaboussa le museau au passage, mais elle préférait renoncer à jouer contre les courants pour un pauvre lapin. Ce qui était sûr c'est qu'elle en toucherait quelques mots à Pepper, Anette et le conseil et que Yersine serait bientôt décrit comme un solitaire à retrouver. Ainsi s'il recroisait un Etelkru, il risquait plus que la colère d'une jeune femelle virulente. Elle le regarda se faire malmener par les vagues, priant Aka pour qu'il se noie là. Que le destin s'occupe de lui pour elle.

Un lent sourire étira ses babines quand elle réalisa qu'il ne parvenait plus à s'éloigner, et qu'au contraire, la force du ressac le renvoyait vers l'île, vers la plage, vers elle. Le Hasard finalement était plus sympathique encore, car il lui offrait une nouvelle chance de châtier cet impudent solitaire. Ce violeur de frontières et malhonnête personnage, fier de son larcin. Car désormais, en plus d'avoir poser patte là où ce n'était autorisé pour lui, il avait dérobée un lapin en territoires conquis. Double faute. Donc double peine. La mer rejeta une nouvelle fois le corps détrempé du mâle sombre avec brutalité. Elle ne se priva pas d'un rire mesquin en avançant rapidement vers lui.

" Effectivement, ça va bien plus vite. " ( merci le dé fuite )

Sauf que le destin, elle ne lui faisait pas assez confiance. Et qu'il lui avait volé un satané de lapin, sous ses yeux, la fleur au fusil. Et plus cette idée tournait dans son crâne, plus sa colère revenait froidement la hanter. Il lui devait un repas. Et elle lui devait une correction, pour la baffe phénoménale qu'elle avait prise. Alors, elle rebroussa chemin vers une zone plus sécuritaire pour traverser et partie en direction des Côtes du continent, prête à traquer cet Arsène lupin sans prestance.