Le retour -Horus-

< Horus ;


Tous ceux qui avait connu ce monde rouge étaient saufs. Tous en étaient sortis, tous avaient quitté l'horreur derrière la faille. Et pourtant, l'humeur n'était pas à la fête. En se sauvant, en survivants à cet enfer, l'une des louves à être venue leur prêter pattes fortes y avait laissé son dernier souffle. La mère de la petite grise sans oreilles qu'il s'était efforcé de protéger là-bas. Et d'après les paroles de son mentor, elle avait aussi été la compagne de l'Oracle Nakhu qui leur laissant libre passage sur leurs terres pour leur travail indispensable à toutes les meutes. La gorge sèche et le coeur en peine, Horus avait laissé de l'espèce à cette famille endeuillée, il avait laissé Clou s'occuper d'eux tandis qu'il ne parvenait à se sortir de ce brouillard d'incompréhension. C'était comme si une part de lui était restée dans l'autre monde. Il ne parvenait même plus à discerner le cauchemar de la réalité. Après tout, ils avaient été mangés par cette Bête et était revenue, ne reviendrait-elle pas, elle, la mère de la petite louve ? Rapidement, le corps du beige se mit en branle sans qu'il ai besoin d'y réfléchir pour aider à soigner ceux en pire état que lui. Son entorse et ses plaies étaient oubliés tant qu'il y avait d'autres loups à protéger ou soigner. Il ne vit pas arriver la louve au poil sombre qui se jetait sur lui avec tendresse. Comme une soeur inquiète qui s'assurait de sa survie en venant l'étreindre. Il ferma les yeux pour apprécier ce contact doux, et inspira profondément comme pour sa rassurer, pour être certain qu'il avait de nouveau pattes dans la réalité. L'odeur lui apprit qu'il s'agissait de Crystal, la petite louve Lazuli qui était devenue son amie et qu'il avait plusieurs fois croisé à la Bibliothèque.

Lorsqu'il ouvrit les paupières sur ses iris vert d'eau, il recula d'un pas, surpris. Ce n'était pas Crystal. Ou si. Mais, son pelage, ses cheveux, on aurait dit qu'elle avait tout teint dans un élan de révolte typée gothique. Horus haussa un sourcil, se demandant si c'était là la réponse qu'elle avait trouvé à comment être elle-même sans le désespoir pesant et négatif que sa génitrice avait fait peser sur elle. Il écouta à peines ses questions, tandis qu'il vérifiait qu'elle n'était pas blessée par la créature de l'enfer aux doigts trop longs, trop froids, trop caoutchouteux. Un frisson parcourut son échine et il posa ses prunelles clairs sur la tête de la louve un peu plus jeune que lui. Il était tellement agréable de sentir un contact aussi doux contre son poitrail. Il en avait presque envie de pleurer, à l'idée de revoir ses parents, ses sœurs, son frère, et d'autres amis qu'il avait cru ne jamais retrouvé. Il posa sa truffe sur les cheveux de la femelle et souffla dans un sourire :

« Comment tu vas toi ? Il... Ça ne t'as pas fait de mal ? »

Il aurait été bien incapable de répondre à ses questions à elle, encore trop embrouillé par les tout récents événements et cette expérience traumatisante. Il chercha du regard les autres, les deux petites, Daez et Eva dont il avait capté miraculeusement les noms quelques minutes auparavant. Personne n'était seul, les soins étaient apportés, alors enfin, Horus relâcha la pression, l'adrénaline tomba et il réalisa l'ampleur de tout ça. Son ventre se contracta et il retint une envie de vomir toute cette horreur. La douleur dans ses côtes et sa patte se réveilla enfin avec vivacité, le faisant presque trébucher sur le dos de Crystal. Il s'excusa d'une voix basse, rendue fébrile par les trop nombreux cris, là-bas.

« Excuse-moi, je... Pardon. Qu'est-ce qui t'es arrivée ? »

Questionna t-il ? Le beige avait besoin de focalisé son cerveau sur quelque chose d'autres que ses souvenirs immédiats, alors la nouvelle apparence de son amie serait un parfait sujet pour divertir l'angoisse et la douleur.