J'ai rencontré ton derrière [PV Ajani]

Sujet: J'ai rencontré ton derrière [PV Ajani] Mer 01 Jan 2020, 18:27

› Hayndriel
› Femelle
› 1 an et 8 mois
› Nakhus

J’ai réussie ! Fut la seule chose qui me traversa la tête quand je parvins à toucher l’autre côté du petit bras de mer qui passait entre le territoire et l’île. Je me sentais tellement fière que j’en frétillais de joie d’avoir réussi à me débrouiller aussi bien. J’avais la tête dans les nuages en suivant le bruit du vent et en essayant de ne pas me prendre d’arbre. Parce que c’est une forêt quand même… Et vu comme je suis douée, je suis bien capable de me prendre un tronc dans la truffe. J’avançais lentement, écoutant le bruit des cormorans et des mouettes, ainsi que le murmure du vent qui venait sécher mes plumes.

Avec le froid de l’hiver, je passais beaucoup de temps à les secouer pour les réchauffer et éviter la formation de givre ou de glace entre elle. Des ailes mouillées et lourdes risquaient de me rendre malade. Je ne sais plus qui m’a dit ça… pas Raison en tout cas, mais c’était une personne qui voulait mon bien et m’aimait beaucoup, ça c’est sûr. Fermant les yeux, car ouvert ou fermé, cela était pareille pour moi, j’avançais dans la poudreuse à l’aveugle, suivant principalement les bruits que je percevais, jusqu’à entendre des bruits de bois contre de la pierre. Qu’est ce que c’est ?

Je dressais les oreilles avant de me dirigeais vers le bruit, sentant de la roche sous mes pattes, je me pris une marche, m’étalant sur la suivante. Reniflant, je relevais la truffe avant d’avancer encore mais de me prendre violemment une porte. Roulant je finissais ma chute dans la neige sur le dos.

« Aïe… C’est pas gentille ça… Madame la porte »

Baragouinais-je en soufflant sur mes cheveux. Me glissant sur le flanc pour ensuite me relever. J’étais tellement habituée à ma maladresse et au fait de me prendre des trucs, que cela ne me dérangeais plus trop, je ne m’en plaignais pas, je n’en voyais de toute façon pas l’intérêt. Je sais que je suis gauche. Je finis par prendre une inspiration, me souvenant des trois marches, je les gravissais, reculant la tête, fermant les yeux, entendant la porte grincer vers l’interieure car le chaud de la pièce me frappait le poitrail, je bondissais à l’intérieur avant d’entendre le bois claquer et des bruits plus étouffer résonner, comme si quelque chose tremblait. Le courant d’air avait ramené de la neige qui me fit secouer les plumes alors que je m’avançais à l’intérieur.

Il y avait quoi autour de moi ? J’étais où ? Dans la maison d’une sorcière ? Ah non, Raison avait parlé d’une bibliothèque sur l’île ou je suis arrivée. Peut être que c’est ce bâtiment où je me trouvais. Avançant lentement à tâtons, je me pris un ouvrage avant de tomber en avant, ma truffe terminant dans un pelage épais et doux. Je m’étais pris quelqu’un ! Me relevant aussitôt, je reculais en passant la queue entre mes pattes et en enfonçant la tête entre mes épaules.

« Pa… pardon… Je… Je ne vous ais pas vu… Je suis désolée… »

M’exclamais-je espérant que l’individu que j’avais dérangé n’allait pas trop se mettre en colère contre moi.

Ce matin-là était particulièrement calme chez les Nakhus. Un calme triste et placé sous le signe du recueil. Après sa nomination qui avait tourné au désastre avec la mort de Volstein et la disparition de Kerguelen, Ajni avait solennellement déclaré que les cinq prochains jours seraient une période de deuil pour la meute. Elle venait de perdre un chef qui avait sans aucun doute marqué l'histoire et apprécié de tous. Chacun vivrait ce deuil à sa manière, y compris le grand lion blanc, mais il ne voulait dans tous les cas pas brusquer quiconque ou faire aller les choses trop vite. Lui-même avait besoin d'un peu de temps pour réaliser ce qui s'était passé, tant l'ascenceur émotionnel avait été violent. Ce n'était pas le premier qu'il vivait, mais c'était la première fois qu'il se retrouvait confronté à la perte d'un être qui lui était cher. Les années qu'il avait passées chez les Nakhus à apprendre à les connaître l'avait fait s'attacher à nombre d'entre eux, et tout particulièrement à Volstein. Ce grand-oncle qui avait cru en lui au point de venir le chercher sur l'Île des pirates, de l'accueillir en leur sein avec une confiance aveugle, de lui conter sa propre histoire lorsqu'il lui avait avoué le plan monté avec Creek.

Cette période lui paraissait si lointaine maintenant. A croire que la lumière pourpre qui brillait à son cou avait provoqué un véritable bouleversement dans les forces tranquilles qui régissaient l'histoire des Nakhus. Ce qui était arrivé à sa fille avait achevé de choquer l'ensemble de l'assemblée, tout comme l'intervention de Yurai qui avait suivi. C'avait été une triste journée pour lui, mais il ne s'était jamais attendu à ce qu'elle soit placée sous le signe de la joie. En vérité, il ne s'était attendu à rien de particulier, car tout aurait pu se passer bien différemment.

Il était venu en fin de matinée jusqu'à la Bibliothèque de l'Île Fantôme, après avoir salué ses camarades, recouvert de cette cape qui était désormais la sienne. Drapée dans l'épais tissu qui était un peu trop court pour son immense carrure, il avait parcouru d'un pas vif les terres enneigée par l'hiver, jusqu'à la mer, et avait fini par franchir les hautes portes. Il avait secrètement espéré y retrouver la figure innocente et joviale de Sobieski, qu'il savait adepte de cet endroit et surtout porteur d'un optimisme contagieux. Ils étaient très différents, presque complètement opposés, et pourtant il devait bien admettre apprécier la compagnie du petit loup aux teintes rosées et aux lunettes rondes. Après quelques rondes en silence dans la Bibliothèque, il finit par rejoindre l'allée centrale sans l'avoir trouvé, et son coeur se serra à la pensée que peut-être la tristesse le rongeait trop pour qu'il aie même envie de venir jusqu'ici. Il s'en voulut de ne pas le connaître d'avantage pour pouvoir connaître la réponse à cette hypothèse.

Il était plongé dans ces mornes pensées, le regard fixé sur l'une des hautes cheminées, lorsqu'un bruit lui fit tourner la tête. Quelqu'un entra, dont il reconnut la silhouette d'un coup d'oeil... avant qu'elle ne fonce sur lui d'un bond, trébuchant contre un ouvrage qui traînait là, jusqu'à plonger sur ses pattes. Il esquissa un mouvement de recul, surpris, qui n'évita pas la collision, et l'autre fit de même d'un air penaud. C'était une louve arrivée peu de temps auparavant chez les Nakhus, dénommée Hyandriel, et aveugle. Visiblement, le froid avait engourdi ses autres sens, pour qu'elle ne se rende même pas compte de sa présence non loin de l'entrée.

"Ce n'est rien." Répondit-il sans animosité.

C'était là un autre membre des Nakhus qu'il ne connaissait pas. Elle ne portait ni cape ni glowstick, tout comme Eva - même si la comparaison s'arrêtait là, et éventuellement à la présence d'ailes sur leurs épaules. Elle était aussi massive et ramassée sur elle-même qu'Eva était fluette et élancée. Il n'avait croisé aucun loup qui l'égale sur ce point, son allure d'oiseau lui donnant une grâce sans pareille. Il redressa les oreilles en direction de la nouvelle venue et lança :

"C'est un endroit singulier pour quelqu'un qui ne voit pas." Lança-t-il de son timbre grave.

› Hayndriel
› Femelle
› 2 ans
› Nakhus

Hayndriel savait que les Nakhus étaient en période de deuil, elle ne comprenait pas tellement ce que cela voulait dire. Mais elle essayait de se faire encore plus discrète que d’habitude, et de ne pas déranger autrui. Elle ne pouvait pas pleurer la disparition de Volstein, elle ne l’avait pas vraiment connu. Elle savait seulement de qui il s’agissait. Mais elle imaginait que pour les proches du loup, sa disparition devait être terrible. Elle-même avait eut du mal à accepter l’abandon de sa famille. Et à ses yeux la mort était semblable à un abandon, même si là, il n’était ni décidé, ni voulu. Il n’en restait pas moins violent et dur à supporter.

Elle avait décidé de retourner sur l’île fantôme. Peut être que c’était sa manière à elle de faire son deuil au fond. Mais elle avait été attiré par la bâtisse dont la porte claquée. Elle aimait les bâtiments, particulièrement l’Eglise. Et avait toujours eut un petit caractère curieux. Elle n’avait pas pu résister à l’idée d’entrée. Et puis comme elle s’était souvenue de l’information de Raison sur la bibliothèque, elle songea en arrivant dans ce lieu dont le silence bruyant la rassurait que c’était peut être ça. En tout cas elle entendait quelques murmures, sans doute des loups qui lisaient en marmonnant leurs lectures. Pour un loup ordinaire cela n’aurait pas été audible. Mais aux oreilles d’Hanydriel, tout ces murmures en plus des bruits de rongeurs, lézardaient les murs et arrivaient jusqu’à ses oreilles comme une doucereuses cacophonie pas trop forte pour lui faire peur, et même plutôt douce.

Intriguée, et surtout embêtée car l’odeur était partout la même, la louve avait une certaine difficulté à se diriger. Et avait finit par se prendre les pattes dans quelques choses, puis dans quelqu’un. Elle s’était relevée à la fois honteuse et inquiète, elle n’avait pas voulu déranger l’individu. Elle perçue sa voix, et reconnue aussitôt Ajani, encore plus honteuse d’avoir déranger le chef de meute, surtout qu’il devait être le plus endeuillé de toute la meute.

« Je tiens à m’excuser quand même Ajani… Je ne voulais pas vous dérangez »

Répondit-elle quand il affirma que ce n’était pas grave, elle redressa la tête, essayant de se montrer tout de même un peu plus digne. Et pas juste maladroite. Elle dressa les oreilles à sa remarque sur le fait que c’était un endroit singulier pour quelqu’un qui ne voit pas. Elle haussa vaguement les épaules. Tournant sa truffe dans un peu tout les sens pour humer l’air avant de hocher la tête en souriant.

« Raison m’a déjà parlé de la bibliothèque, je n’étais pas sûre que ça soit ce bâtiment. Mais je suis contente de découvrir l’odeur des livres même si je ne les vois pas. »

Expliqua-t-elle calmement en remuant doucement sa queue. Elle n’avait jamais senti l’odeur de livre. Mais elle était contente de la découvrir, celle-ci était agréable et douce. Elle se demanda cependant ce que Ajani était venu faire ici, il était venu faire son deuil et s’isolait là ? Ou il cherchait peut être quelque chose ? Elle mit les oreilles à l’horizontale. Décidant de ne pas poser la question, elle souffla un coup avant de poser une autre question qui là, par contre, l’intéressait sincèrement profondément.

« Vous… auriez vous l’extrême gentillesse, de me décrire le lieu ? J’aimerais pouvoir m’imaginer à quoi l’intérieur de la bibliothèque ressemble. »

Sujet: Re: J'ai rencontré ton derrière [PV Ajani] Dim 22 Mar 2020, 10:37

Bien qu'il n'aie fait montre d'aucune animosité, la louve paraissait extrêmement gênée. Pour une fois, il ne pouvait pas mettre ça sur le compte de son allure un peu intimidante - même s'il travaillait beaucoup sur ce point - car elle ne le voyait pas. Et il doutait fort d'avoir une aura d'intimidation suffisante pour transcender même la cécité, aussi en déduit-il que cela faisait partie de son caractère. Il secoua doucement la tête et répondit à sa première phrase :

"C'est oublié. Tu peux me tutoyer, tu sais... Hyandriel, c'est ça ?"

Ainsi donc, c'était Raison qui lui avait conseillé de se rendre ici, ou au moins lui avait parlé de cet endroit. L'Oracle nota ce détail, légèrement étonné que l'ex-Couturier ait évoqué ce lieu en particulier. En effet, il savait que le loup mauve était bien plus penché sur les activités extérieures - avec cette drôle d'idée de cultiver les aliments que les loups ne mangeaient pas - que sur celles qui impliquaient d'être enfermé pendant des heures. Après tout, c'était lui qui avait fait la connaissance de nombre d'inconnus venus errer sur leurs terres, puisqu'il les parcourait régulièrement dans leur ensemble. Il ignorait comment il avait encaissé la mort de Volstein. Après tout, c'était lui qui avait cru en lui suffisamment pour le nommer à l'un des plus hauts rangs de la meute malgré son jeune âge à ce moment-là. Même s'il avait quitté ce grade, cela faisait tout de même partie de son histoire. Il se promit d'aller lui parler une nouvelle fois dès qu'il le pourrait.

L'odeur des livres. C'était sans doute la seule chose qui importait vraiment pour quelqu'un d'aveugle ici, tristement privé de ce qu'ils pouvaient apporter d'autre. Leur texture peut-être aussi, mais cela manquait peut-être d'intérêt par rapport à la grande diversité que l'on pouvait trouver au-dehors. Ses oreilles tressaillirent lorsqu'elle lui demande de lui décrire les lieux. Voilà une tâche qui était bien ardue, parce qu'il ignorait complètement ce qu'elle connaissait, ce que pouvaient signifier les mots pour elle. Il réfléchit un instant, puis répondit :

"Je peux essayer. Veux-tu marcher à mes côtés pour mieux te rendre compte ?"

Il s'engagea dans l'allée principale, laissa s'écouler un peu de silence, et lança :

"Nous sommes dans la plus grande des allées. Elle est pavée de larges pierres, dont tu peux sentir les limites. Elle ressemble un peu à l'Eglise de notre déesse Yurai, car le toit est très haut. Même en sautant tu ne pourrais pas l'atteindre."

C'était sommes toutes assez basique, mais il espérait ne pas être trop maladroit. Il la guida près de l'une des allées secondaires et s'arrêta.

"De nombreuses autres allées partent de celle-ci, séparées par des étagères. ce sont des pierres et du bois utilisés pour former des cases dans lesquelles sont rangés les livres. Tu peux les toucher si tu veux, il y en a une juste devant."

› Hayndriel
› Femelle
› 2 ans
› Nakhus

La jeune louve était trop gênée, sa maladresse l’avait envoyé dans le derrière de Ajani, soit un train arrière doux et pelucheux qui n’était pas désagréable. Mais tout de même, il était son supérieur hiérarchique, ce n’étais pas très respectueux de sa part. Elle se sentait intimidée de manière naturellement et même si elle ne voyait pas le loup, elle savait qu’il était imposant. Elle agita doucement les oreilles en l’entendant, opinant du chef en souriant doucement.

« C’est cela… »

La jeune louve savait que sa remarque était incongrue pour une aveugle. Sans oublié qu’elle n’avait pas mentionné Lestat, et son amour pour les ouvrages de cuir et de pages dont il lui avait parlé. Elle voulait comprendre pourquoi il aimait tant cela, et peut être aussi pouvoir lui en parler quand il rentrerait. Elle avait bien compris qu’il c’était apitoyé sur sa cécité. Mais il ne l’avait pas fait de manière désagréable ou méchante. Alors elle avait été touché, et avait tenue à faire un effort pour comprendre.

Seulement voilà, la louve c’était attendu à tout, sauf à rencontre Ajanai ici. Enfin si peut être que c’était logique, mais pas pour elle qui se contentait de tout entendre, de trop écouté, et d’apprendre par le billet des mots d’autrui. Elle avait doucement hésité avant de lui demander de lui décrire les lieux. Encore une demande perturbante, surtout que les mots avaient une signification différente pour elle. Elle arrivait à s’imaginer les choses après les avoir touché ou les avoir effleuré. Mais si on lui parlait d’étagère en bois, elle arriverait à retenir la sensation du bois, et si elle se glissait contre, pourrait en imaginer la taille. A sa proposition, elle hocha la tête.

« Avec plaisir. »

Elle songea que c’était noble, presque chevaleresque de la part de l’imposant mâle qui se trouvait désormais être son Oracle. Elle le suivit dans l’allée, marchant à ses côtés. S’imaginant la taille du loup, plus la sienne, c’est vrai que c’était large. Les dalles sous ses pattes cliquetaient contre ses griffes et celle du loup, même son que celui de l’Eglise, c’était vrai, mais le son était étouffé par rapport à l’église.

« Dans l’Eglise du la Déesse Yurai, les bruits des griffes résonnent, pourquoi ici le son est étouffé ? »

Demanda-t-elle en tournant la truffe vers son comparse. Continuant de marcher à ses côtés avant de s’arrêter en le sentant en faire de même. Pointant les oreilles en avant à ses mots. Elle s’avança vers les étagères et les effleura de la patte, longeant l’une d’elle, elle cru qu’elle n’en ferait pas le bout à force. Elle remua la queue et revint sur ses pas.

« L’odeur qui se mêle à celle des loups, c’est du papier ? Je sens aussi une odeur animale, mais ce n’est pas celle d’autres canidés. »

Elle ne se doutait pas que le cuir qui couvre certains ouvrages est fait de peau animal. Que c’était cette odeur là qu’elle sentait en plus du papier et de celle de leurs camarades lupins.

Alors qu'elle le suivait, elle posa une question très pertinente, à laquelle il fallait bien avouer qu'il n'avait jamais vraiment réfléchi : pourquoi est-ce que l'Eglise provoquait cet écho à chacun des bruits qu'on y provoquait, alors qu'ici le bruit était un peu plus étouffé. Les pierres faisaient résonner leurs pas, mais bien moins il était vrai. Il réfléchit un instant, et finit par lancer :

"Je dois avouer ne pas savoir exactement pourquoi. Peut-être est-ce car l'Eglise de notre déesse est majoritairement vide, telle une caverne, tandis qu'ici tout est empli."

Il se rappelait la grotte dans laquelle il avait vécu dans sa jeunesse, sur Morne-Oeil. Chaque gouttelette qui s'écoulait provoquait tun bruit cristallin audible dans toute la salle principale, et les pas des loups étaient déformés et amplifiés par l'immensité rocheuse. C'était un peu le même phénomène, en y songeant.

Hayndriel s'approcha, comme il le lui avait proposé, de l'étagère pour toucher et humer ce qu'lele était, ce qui s'y trouvait. Il se demanda s'il était supposé lui donner des informations sur ce que contenaient les livres, mais peut-être était-ce inutile. Lui faire miroiter quelque-chose qu'elle ne pourrait jamais découvrir par elle-même était, de son avis, plus cruel que sympathique. Elle le questionna sur l'odeur qui accompgnait celle du papier, et il fut surpris qu'elle fass ele distinguo entre les deux. Avait-elle déjà eu l'occasion de découvrir l'odeur d'un papier en dehors de la Bibliothèque ? Il avait peu d'usage en dehors des épais volumes qui recouvraient les étagères, sans doute parce que c'était une chose fragile, trop fragile pour le monde du dehors. Le papier craignait le soleil, craignait l'eau, craignait le sel ravageur de la mer et le vent qui l'emporterait au loin.

"Il s'agit des peaux animales qui recouvrent les pages de papier. Elles les protègent contre l'extérieur." Répondit-il.

Puis il reprit sa marche, en prenant bien garde à ce que ses mouvements soient audibles pour elle, et la guida à travers les hautes allées pour se rendre jusqu'à l'une des cheminées allumées. L'âtre immense projetait sur eux sa lumière et sa chaleur, et le crépitement des flammes lui avait sans nul doute déjà fait deviner de quoi il s'agissait.

"Il y a aussi de nombreux endroits pour s'installer, comme ici." Lança-t-il. "Tu peux entendre qu'un feu y est toujours allumé. Le sol est garni de coussins, des objets moelleux, pour le rendre plus confortable. les loups viennent ici pour lire, discuter entre amis ou simplement réfléchir."

Son regard parcourut les alentours du regard, à la recherche d'une silhouette familière, mais sans la trouver. Pourtant, son odeur imprégnait les lieux. Il devait être plus loin, ou en tout cas y avait été peu de temps auparavant.

"Tu trouveras sans doute Sobieski ici. Il y travaille beaucoup. Il saura t'en dire bien plus que moi à propos de cet endroit." Ajouta-t-il, avec un brin de chaleur dans la voix qui trahissait l'affection qu'il avait pour le petit loup rose.

› Hayndriel
› Femelle
› 2 ans
› Nakhus

Alors qu’elle avait rejoint Ajani, la sombre écoutait sa réponse. Ce serait donc un écho, comme lorsqu’elle crie face à des montagnes ? Elle avait déjà essayer en allant vers les monts Célestes, ça l’avait fait rire d’entendre sa propre voix se répéter au loin. L’explication du mâle lui convenait parfaitement, alors elle hocha calmement la tête en l’écoutant. C’était sans doute dû à l’espace et à la capacité de résonnance de la roche, qui ici n’était pas seule, mais occupée par des livres et du bois dont elle sentait les parfums uniques en leur genre.

La femelle avait déduit que l’odeur qui n’était pas lupine, mais pas animale, ni boisait, était du papier. C’était le plus logique, et le plus cohérent. Alors elle s’était interroger, et la réponse de son supérieur lui confirma ce qu’elle avait déduit. Elle remuait doucement la queue, s’étant assise à une distance respectable, avant de hocher la truffe.

« Quels animaux sont utilisés pour ces couvertures de peau ? Est-ce qu’il est possible d’apprendre à en faire ? »

Il avait piqué sa curiosité à vif, un petit sourire sur les babines, quand il se releva, elle en fit de même, avant de réalisé qu’il faisait plus de bruit que s’il marchait normalement. Soit, elle trouvait cela très touchant de penser à elle. Mais ce n’était pas nécessaire, elle avait une meilleur oui que la moyenne, et arrivait à repérer un souffle quand elle se concentrait dessus, et non quand elle essayait de passer une porte à toute vitesse. Mais ça c’était un détail. Un petit accident en soit, elle pouffa de rire avant de tourner sa truffe vers Ajani.

« Pardon, je ne souhaite pas me moquer, mais tu n’es pas obligé d’appuyer tes pas tu sais, je suis aveugle mais cela m’a offert une excellente ouïe. Mais merci d’avoir pensé à moi, j’avoue que cela me touche. »

Oui elle était touchée par l’attention elle se permettait de l’exprimer à son supérieur. Le suivant jusqu’à une salle, elle perçu le crépitement du feu et s’avança avant de sentir les coussins. Mince, qu’est ce que c’est ?! En entendant Ajani elle comprit qu’elle pouvait marcher dessus, et se le permit avant d’aller s’asseoir devant le feu, rabattant sa queue contre son corps, et tournant la tête vers lui.

« C’est chaleureux et douillé. Merci de m’avoir guidé. »

Elle hocha la tête, retenant le prénom, Sobieski. Elle agita les oreilles, fermant les paupières, appréciant le silence qui s’installait, il n’était pas lourd, mais plutôt doux et serein, quelque chose d’agréable et de léger en fait. Puis elle les rouvrit et retourna sa truffe vers Ajani.

« Ajani, je souhaiterais me rendre utile à la meute, est ce que tu accepterais que je m’occupe des plus jeunes quand leur parents doivent être à l’extérieur du territoire, ou dans un lieu où ils ne peuvent pas encore emmener leur progéniture ? »

Demanda-t-elle, elle avait réfléchit longuement, elle appréciait la présence des louveteaux. Comme ils étaient bruyants ils étaient faciles à repérer et à suivre. Et puis ils étaient tendres et innocents, et elle les aimait bien de manière général. Alors pouvoir s’en occuper pendant que leur parents travaillent, cela lui faisait très envie, mais le rang n’existait pas, alors ça serait sans doute passager jusqu’à ce qu’elle trouve quoi faire.

"Ceux qui ont une peau suffisamment grande, très certainement." Répondit-il, une réponse honnête car il ne faisait que des supposition.

Rares étaient les livres fabriqués encore à la Bibliothèque, et très peu de loups possédaient ce savoir. Encore une fois, peut-être que Sobieski le savait d'avantage. Il songerait à lui poser la question lorsqu'il le verrait, à la prochaine occasion. De toute manière, cela lui serait utile pour la faveur qu'il voulait lui demander et ne manquerait donc pas d'arriver dans la conversation.

Il redressa la tête lorsqu'elle se mit soudain à rire et se moqua gentiment de lui - quand bien même ses mots disaient le contraire - et des efforts qu'il tentait de faire pour rester audible. Décidément, il y avait bien peu de loups en ce monde qui ne trouvaient pas ses actions un peu ridicules au quotidien. Une chance qu'il ne soit pas susceptible, et qu'il prenne les choses positivement. Mais tant de choses l'avaient préoccupées durant ces deux dernières années qu'il y avait sans doute quelques bonnes raisons au fait qu'il prenne tout ce qui venait de la manière la plus sérieuse possible. Et la lourde cape qui ornait désormais ses épaules n'était pas là pour arranger les choses. Il souffla du nez pour signifier son amusement, puisqu'elle ne pouvait voir son sourire, et qu'elle n'avait pas à la remercier. Si chacun n'y mettait pas du sien, la vie de ceux nés avec un handicap se transformerait vite en enfer.

Elle parut particulièrement apprécier la proximité de l'âtre, et il n'en fut pas très étonné. Au milieu des livres, elle ne pouvait que les humer et constater leur présence. Ici, c'était un lieu où se retrouver, et rien ne l'empêchait de le faire comme les autres, de sentir sous son poids la douceur des coussins ou sur son pelage la tiédeur diffusée par le feu crépitant. Il s'assit à son tour, sa haute silhouette projetant une ombre immense derrière lui, et écouta sa demande avec attention. Il s'accorda un instant de réflexion, avec de répondre de son timbre grave :

"Protéger les jeunes loups est une tâche aux lourdes responsabilités. Tu es jeune encore et, n'en prends pas offense, mais la vue que la nature ne t'a pas accordée rendra ce travail plus difficile encore."

Il secoua la tête et poursuivit :

"Cependant, je vais y réfléchir. Montre-moi que tu es digne de confiance, que tu es maîtresse de chaque situation, que tu sais prendre soin d'eux. Les choses se feront naturellement, ou montreront qu'il fallait emprunter une autre voie."

Il ne fermait pas la porte, au contraire. Mais la louve avait un bout de chemin à parcourir, à ses yeux, avant que chacun puisse pleinement lui confier sa progéniture. Comment rattraper un louveteau facétieux qui s'enfuirait sous le vent, anticiper ses attitudes, comprendre ce qu'il ressentait sans lire dans son regard. C'était loin d'être impossible. Mais loin d'être inné. Le ton de l'Oracle était égal, presque chaleureux. C'était à lui de guider les jeunes loups sur la voie qui serait la leur désormais.

› Hayndriel
› Femelle
› 2 ans
› Nakhus

Assise sur les coussins, elle rabattit sa queue contre elle. Elle espérait que le grand loup n’avait pas trop mal prit ses paroles. Elle savait que certains pouvaient se vexer de faire des efforts parfois en partis inutiles. Elle trouvait les loups touchant, mais elle avait prit l’habitude de se démerder comme une grande, et certains en oubliaient même parfois qu’elle ne pouvait pas voir le moins du monde.

Elle se doutait que le loup risquait de refuser sa demande, elle était aveugle, jeune, n’étais pas vraiment Nakhus sans doute. Ah moins qu’il la considère comme telle mais qu’elle n’avait juste pas fait ses preuves. Elle l’entendit s’asseoir et agita lentement les oreilles avant de les pointer vers lui, tournant la truffe vers le mâle. Elle était presque surprise par ses paroles. Ainsi donc elle pourrait si elle prouvait qu’elle en était capable ? Cela lui réchauffa le cœur, elle n’était pas jugée sur sa cécité et pourrait prouver qu’elle pouvait servir à la meute, c’est tout ce qu’elle demandait.

« Je ferais ce qu’il faut pour que vous ayez confiance en moi. Je tiens à prouver mon intégrité à la meute, et à m’y rendre utile. »

Il s’inclina calmement face au mâle. Elle savait parfaitement où il se trouvait. Son odeur, la chaleur qu’il dégageait, le bruit de sa respiration, étaient des indications suffisante pour qu’elle le localise précisément.

« Je te remercies pour le temps que tu m’as accordé. Je vais de ce pas m’employer à rentrer pour aider les autres. Merci encore »

Elle lui servi un sourire magnifique et sincère. Prenant congé de lui, elle se souvenait du chemin, elle se souvenait du nombre de ses pas, et des bruits croisés. Elle sorti de la bibliothèque sans mal. Maintenant il fallait rentrer.

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