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 La peur et la folie [Défi RP - Hayndriel]

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Miklyëoth
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La peur et la folie [Défi RP - Hayndriel] Empty
MessageSujet: La peur et la folie [Défi RP - Hayndriel]   La peur et la folie [Défi RP - Hayndriel] EmptyJeu 02 Jan 2020, 14:24

J’avais fini par m’habituée totalement à la cacophonie doucereuse de la vallée des Murmures. C’était officiellement devenu mon lieu favori. J’aimais m’y perdre, et m’endormir entre les griffes des grands arbres, bercée par les voix qui m’empêchaient de rêver à Axel. Son nom me hantait chaque jour un peu plus. Et dans mon être, l’absence se creusait, un vide me rongeait les entrailles et me faisait souvent sangloter. Je me sentais seule alors que je ne l’étais pas. Je savais, j’avais conscience, que je ne serais jamais seule. Que j’étais désormais protégée par Raison, que Crystal était ma sœur, que Lestat était un frère étrange mais adorable, et que Coton, aussi incompréhensible soit-il n’avait de mauvais que l’odeur qu’il pouvait parfois trainer quand son pelage s’accrochait à quelques sang ou défection que ça soit. Il avait tellement l’esprit dans la lune, qu’il paraissait venu d’une autre galaxie. Mais quand j’y pensais, je me disais, que moi aussi un peu, peut être, que je ne viens pas vraiment de là.

J’avais l’esprit dans la lune, petite boule sombre, mes ailes me couvraient alors que la litanie des voix m’apaisait. Je ne dormirais pas longtemps, je le savais, j’y étais habituée. Je voulais juste me reposer, avant de soulever une aile, puis l’autre, détirer mon corps imposant, musclé, plus grand que les petits de mon âge. Je suis l’étrange étrangère, et je n’en suis pas vraiment fière. Aujourd’hui, je voulais prier, parler à Yurai. Alors quand j’eus fini de faire craquer mes articulations, et que mes ailes furent bien replier contre mon corps, je m’engageais dans la poudreuse, la queue battante dans mon dos, m’éloignant d’un pas sûr et calme, je connaissais le chemin aussi bien que mon plumage. Je m’y étais habituée, j’y étais tombée des dizaines de fois, j’y avais saigné de la truffe, je m’y étais casser des griffes, j’y avais perdu un peu plus de plume, je m’y étais fait des bosses, mais j’avais fini par retenir sa topographie, et maintenant, j’y cheminais avec aisance, mon sourire aux babines.

J’avais un peu froid, Raison m’avait dit de me reposer, de ne pas trop en faire. J’avais depuis quelques jours une légères toux, et j’éternuais de temps à autre. Mais je ne supporte pas que l’on s’inquiète pour moi, alors je faisais comme si j’allais bien pour ne pas inquiéter les autres. Surtout pas Raison qui est si tendre et doux avec moi. Sa tendresse, sa gentillesse, sa douceur, sa bonté naturelle, me blessent l’âme et le cœur, car elles me rappellent un nom dont j’ignore le sens… Axel.

Pourquoi Axel ? Pourquoi pas un autre prénom ? Pourquoi quand je sens le vent dans mon pelage, je me dis que c’est peut être lui qui me protège ? Pourquoi je me souviens de mon prénom, résonnant dans ma tête, avec l’écho de cette voix d’un inconnu sans visage et sans autre identité que celle-ci … Axel. Je me sens égarée et perdue quand j’y songe. J’ai envie de pleurer, le cœur lourd et l’âme oubliée, je ne sais pas d’où je viens, je ne peux pas dire que je sais qui je suis. Je ne suis rien ni personne. Je suis Hayndriel, l’aveugle maladroite qui est venue de nulle par avec rien, et qui repartira vers le néant en mourant avec rien… Je ne veux pas d’amour, je veux avancer, vivre un peu plus longtemps ces journées qu’Axel ne vivra pas. Pourquoi il ne les vivra pas ? Il est mort ? Non… Il n’est juste pas avec moi, je les vie seule, tout ces jours sombres qui se ressemblent et dont la noirceur ne m’inquiète pu.

Le noir me convient bien. Mon pelage est noir comme l’horizon devant moi. Cet horizon qui pour l’heure ne peint ma vie qu’avec du charbon. Coulant sous l’onyx ce qui pourrait être clair comme du cristal. J’ai le mal du pays, et je subis la mélancolie d’un pays que je ne connais même pas. Je ne me souviendrais sans doute jamais de la voix de ma mère, ou celle de mon père. Je ne sais même pas si j’ai des parents, ou si je ne suis qu’une erreur des dieux qui se seraient amusés avec la vie. Si c’est le cas, je n’en veux pas à Yurai, il parait que c’est une très bonne mère. Et l’avoir pour mère me convient très bien. Je suis une de ses filles, sa fidèle, je lui appartiens, je suis son enfant, et je guide mes pas pour être son soldat. Je la dérange quand je pleure, je lui demande sa force pour avancer, et son courage pour survivre dans ce monde hostile à une petite comme moi…

J’ai peur de tout, de moi, de la vie, du mouvement, du bruit, des ombres que je ne vois pas, et des éclairs blancs que j’imagine mais n’ai jamais vu. Je pleure un souvenir que je n’ai pas, un nom que je ne connais pas, un visage que je n’ai jamais vu. La truffe vers le ciel, ma route se continue sur le chemin de Yurai avant que je n’entende le bruit léger des flammes de son église qui s’agite sous la brise du vent d’hiver qui joue dans mes poils. La neige colle à la peau, et s’accroche au plume, il parait que parfois elle me constelle d’éclat nacré. J’ignore si cela est joli, mais ça me fait secouer les plumes et éternuer souvent. J’hésitais avant de mettre une patte dans la maison de Yurai, m’inclinant avec respect, avant de me diriger à pas feutrés vers sa statue. Le silence assourdissant du temple de la corneille me fit sourire alors que je m’arrêtais au pied de sa fontaine, m’asseyant, et levant la tête vers son plafond qui me couvrait.


« Pardon Yurai… Je viens troubler ton silence pour gémir un peu… Je me sens triste, tout les jours de ma vie, il y a une heure au moins, ou je me sens prise de tristesse. Comme mélancolique d’un univers que je ne connais même pas… Je sais ce qu’est une famille, la mienne, celle que tu m’as offerte, est chaleureuse et douce. J’aime mes deux frères et ma sœur. J’aime mon père, j’aimerais bien qu’il se trouve quelqu’un d’ailleurs. Tu sais Yurai, je crois qu’au fond, père est un peu seul… Tu pourras s’il te plait, l’aider à trouver celui qui lui apportera le bonheur dès qu’il le verra ? Celui avec qui il aura une vrai connexion, dont il ressentira la joie, et percevra la tristesse. Moi je n’ai besoin de rien, rien d’autre que l’oublie… »

Exprimais-je à la déesse, la queue calmement replier contre mon corps. Parfois, j’aimerais garder son temple, vivre ici prêt de ce silence troublé parfois par un croassement ou le battement léger des ailes de ses messagers.

« Merci, de m’avoir accueillie dans ta grande famille. Elle est fascinante et douce à mon existence, elle me permet d’oublier ce que je ne connais pas vraiment. Et de sourire plus facilement. Je ne peux faire que ça, pour les remercier… Un jour, mère Yurai, si tu as besoin de moi, que je peux avoir un moyen de te remercier, envoie-moi le signe que tu voudras. Mère ta fille est triste… mais elle se relèvera je te le promets, je suis blessée par ma propre vie, mais pas tombée au combat ! Alors je me reléverais, je trouverais une raison de sourire vraiment, d’être heureuse, d’avancer, je n’ai pas encore trouvée, mais je cherche. Pardon, de me plaindre… »

Je m’inclinais à nouveau, silencieuse. Appréciant la paix et la quiétude de cette demeure de pierre. Reculant d’un pas calme, je fis dos à Yurai quand j’arrivais contre la porte, ma queue frôlant celle-ci. Dehors il faisait froid, je sentais sur moi le regard des corneilles silencieuses. Grelottant, je me resserrais sur moi-même. Il fait vraiment froid aujourd’hui, à moins qu’il fasse nuit… Je ne sais pas, je n’ai pas la capacité de le savoir, à moins de croiser quelqu’un. Mais il fait froid, j’ai beau avoir un épais pelage, je sens l’hiver entrer par tout les ports de mon corps. Peut être que Raison a vu juste, je suis peut être entrain de tomber malade ? D’habitude je n’ai pas si froid.

En avançant entre les géants immobiles, je sens quelque chose de tiède réchauffer ma pelisse. Le soleil, on est peut être en fin d’après midi. Je reconnais la chaleur ténue de ses rayons hivernaux. Un sourire effleura à peine mes babines alors que j’avançais, tendant parfois une aile devant moi. J’étais à la recherche d’un arbre. Je me sentais fatiguée, sans doute attaquée par le froid. Il paraît que quand on a trop fois, on a pas beaucoup d’énergie. Les loups qui disent cela, je les crois, je suis entrain de le vivre. J’ai trop froid pour avoir envie de bouger. J’ai les coussinets engourdis et j’aimerais dormir un peu en boule au creux de mes ailes, avant de rentrer à la maison. De toute façon, rentrer de jour ou de nuit n’a aucune importance pour moi, je suis aveugle dans les deux cas…

Enfin rentrer de nuit inquièterais peut être Raison. Quoi que, il c’est sans doute habituée à mes sorties nocturnes et journalières. Je rentre souvent à point d’heure, et tant que je vais bien, il ne me gronde pas. Il a dû de toute façon saisir aussi que quand on me gronde, je fuis. J’aime pas les gens qui cri, leurs voix résonnent dans ma tête, et je ne comprends plus ce qu’ils me disent, c’est tellement désagréables en plus ça me donne mal à la tête. A moins de vouloir me faire souffrir, il ne faut pas me crier dessus. Me parler normalement, m’expliquer les choses calmement, je ne suis pas idiote, je suis parfaitement capable de comprendre ce que l’on me dit. Un long bâillement m’échappa, au cœur de mes ailes, j’étais entrain de me réchauffer. Cela me fit du bien, mes ailes, étanchent car théoriquement capable de voler si elles n’étaient pas tant abimées, me protégeaient très bien du froid. Et je me mise alors à somnoler, me reposant un peu, avant d’éternuer en me recroquevillant sur moi-même. J’avais du bouger pendant mon instant de somnolence, car le froid était parvenu à s’infiltrer entre mes plumes pour m’envoyer un peu de neige sur la truffe. En relevant le museau, j’eus la sensation qu’il faisait beaucoup plus froid que précédemment. La nuit avait dû tomber, le jour glisse si vite en période hivernal, que je n’ai pas dû faire attention.

« Quelle cruche Hayndriel ! »


M’échappa alors que je me relevais, étirant mon corps massif, mais pourtant relativement svelte. Un jeune m’avait déjà dis que j’étais une grosse masse. Je l’avais un peu mal pris sur le moment mais désormais, je me disais que si je suis vraiment plus lourde que lui, si je lui en collais une, il le sentirait passer. Dommage que je sois contre toute forme de violence. Et que je ne trouve pas d’intérêt à me défendre. Je sais qui je suis, je n’a pas besoin d’un petit imbécile pour m’approuver. Secouant mon plumage et mon corps en même temps, je recalais mes ailes.

Prenant ensuite une grande inspiration, je m’éloigne dans le dédale de géants immobiles et bruyants qui me sifflent dans mes oreilles. Les arbres sont agacés en ce moment, le vent s’est levé. Il siffle, il mugit, il m’agresse les tympans. Il me perd. Je n’arrive pas à percevoir les autres sons pour me diriger, je ne suis même pas sûre d’être dans la bonne direction. J’aimerais retrouver Raison, j’aimerais sentir l’odeur de Crystal, la présence de Lestat, l’indifférence de Coton… L’absence d’Axel. Un frisson se glisse en moi, faisant vibrer ma peau et mes ailes qui produisent un étrange bruit. Je crois qu’elles se sont ébouriffées, mes longues plumes d’ébènes. Le vent ne veut pas se taire, il ne veut pas cesser de m’agresser. Il n’est pas de bonne humeur ce soir.

Je reste figée ici, au milieu de l’océan d’arbres nus qui me font trembler. Ils crient trop forts j’ai l’impression qu’ils me crient dessus. Qu’ils sont tous très en colère contre moi que j’ai troublé le silence et la tranquillité de Yurai. Je voulais juste lui parler, exprimer ce que je n’arrive pas à dire aux autres. C’est tellement plus simple de parler à quelqu’un dont je ne sens pas le jugement, le mépris, ou l’indifférence. Je déteste l’indifférence, à mes yeux il n’y a pas de sentiment plus désagréable que celui-ci. Mais là, les arbres commencent à me faire peur… Leurs mugissements m’a arrêté, et je me suis mise à tremblée. Où suis-je exactement ? Je sais qu’avec tout ce bruit je ne peux pas me diriger facilement, et que je suis seule ici. Je n’entends pas d’autre son que celui émit par les branches nues et le sifflement de l’hiver. Il me siffle dans les oreilles comme un serpent.

Je crois, au fond de moi, que je vais céder à ce serpent qui me dit de me recoucher… De me cacher, d’attendre que la tempête de bruit s’arrête. Comment avancer alors que j’ai froid et peur à la fois ? Je dois être ridicule, moi, un prédateur, clouée au milieu de rien, donc au milieu de tout, à avoir peur du bruit de l’air qui s’amuse. Cet air froid qui me fait éternuer violemment alors que je voulais rejoindre les racines d’un arbre, j’en entends un qui craque prêt de moi. Je sais qu’il est là, à quelques pas, il grince sous le vent. Son bruit désagréable est devenu la seule chose que je perçois clairement au milieu de cette cacophonie. J’éternue encore, avant de frissonner, j’ai peut être vraiment un petit virus qui me cherche. Un rhume ? Juste un rhume c’est bien. Ça passera vite comme ça… Et je n’inquièterais personne au moins… Je n’aime pas inquiéter, je n’aime pas qu’on s’occupe de moi, je ne le mérite pas, je ne suis rien… Juste une étrangère venue troublée leur monde le temps d’une vie.

J’ai finalement trouvé l’arbre contre lequel je me glisse avant de me protéger avec mes ailes en partie dégarnies. Je renifle un peu, je sens que j’ai la goutte à la truffe avant que je n’éternue de nouveau. Et le vent qui n’arrête pas de me gronder… Il est vraiment courroucé, et agressif, comme une grande créature, protectrice du temple, qui m’engueulerais de l’avoir réveillé pendant son hibernation. Je ne sais plus si je tremble de froid ou de peur, j’aimerais que quelqu’un soit là avec moi… Crystal ou Raison de préférence… Je n’aime pas être seule quand le monde me hurle dans les oreilles. Je pris une grande inspiration, je ne dois pas paniquer, je dois me détendre. J’entends déjà le bruit de mon cœur qui pulse à toute vitesse entre mes cotes. Je sens ses pulsassions résonner dans mes tempes. Je devrais sans doute rester là, entre les racines, juste le temps d’avoir un peu moins peur, de me repérer un peu plus, et de pouvoir rentrer.

Une inspiration après l’autre, calmement, doucement, se concentrer sur le souffle, faire fit du bruit qui gronde. Se détendre, lentement, détendre d’abord les coussinets, puis les muscles des pattes, il faut… il faut que je me repose un peu avant de repartir. Je ferme les paupières, et je dresse les oreilles, éternuant à nouveau, fichu rhume ! Fichu froid ! Fichu hiver qui me fait perdre le Nord et le Sud !

« Hayndriel… Quand tu as peur comme ça, concentre toi sur le bruit du silence, oublie ce qui t’entour, le vent c’est du silence, l’eau aussi, le feu également, les éléments sont silencieusement bruyants… Cherche les bruits de la vie… Des êtres qui respirent et partagent ton monde. Cherche leur présence. »

J’entendais ces paroles résonnaient, je ne savais pas vraiment pourquoi on m’avait dit cela. Mais je me souvenais de ce timbre de voix. Axel, cela me fit sourire, et commença à me détendre. Les rares fragments de mémoire que j’avais me faisaient du bien. J’étais fatiguée, frigorifiée, et j’avais peur, mais je devais me détendre pour rentrer et retrouver la sécurité de ma maison. Si je ne le faisais pas, je resterais coincée ici, prisonnière de la peur.

Alors que je pensais enfin pouvoir me détendre, un grognement m’échappa. Un grondement sourd, sorti tout droit du fond de mes entrailles. Un de ceux qui ne m’échappe que lorsque je redeviens véhémente, quand la peur, si puissante, me pousse à devenir agressive pour me protéger. Je sais d’où vient la peur, c’est se sentiment orageux, houleux, fort et fier, qui nous prévient du danger. Qui nous dit : Fuit, si tu restes, tu vas mourir ! La peur elle me protège, elle me défend, elle me permet de survivre dans ce monde hostile et froid…

Mais pourquoi est ce que j’ai grogné sans m’en rendre compte ? Je suis seule ? Non, peut être pas ? Je sentis un autre frisson me traverser. Pourvu qu’il n’y ai personne…. Pourtant, je me sens observé. Il ya quelqu’un ? Je crois sentir une présence. C’est mon imagination… C’est sans doute mon imagination, la peur nous fait parfois entendre ou voir des choses qui n’existent pas. Enfin dans mon cas ça joue plutôt sur l’ouïe. Il faut que je me concentre, que je me détende… Pour m’assurer d’être seule, ou observée. Je sens une présence. C’est sûr maintenant, je ne suis pas toute seule dans ce coin de bois… Mais je n’entends rien à cause du vent. Je n’entends pas cet autre qui se rapproche peut être, à moins qu’il ne soit déjà là… Je ne l’entends pas alors peut être qu’il n’existe pas. Détend toi Hayndriel, tu te fais des films…


Et s’il y avait vraiment quelqu’un ? S’il y a vraiment un autre être vivant à proximité, Il peut être n’importe où ! Je suis incapable de le repérer dans ses conditions ! Si c’est un prédateur, il peut me tuer à loisir… J’ai grogné, mais il faut que je me taise. Que je fasse ralentir mon rythme respiratoire, et que je me taise. Garde le silence, devenir silencieuse, comme la neige quand elle tombe sans bruit. Je dois disparaître dans la masse nocturne. Je suis en danger… Je le sens dans ma chair, je sens que je pourrais mourir à tout instant… Que quelque chose, ou quelqu’un m’observer. Se relever, lentement, sans faire trop de bruit. S’il fait nuit, alors lui non plus ne me verra pas. Sauf s’il est nyctalope, mais dans ce cas là, autant dire que c’est de la triche. S’il fait jour, et bien je suis dans la grosse merde… Retenant mon souffle, j’écoute encore, humant l’air que le vent agite autour de moi. Mais je ne sens que ma propre odeur… Cette odeur de Nakhus, qui c’est imprégnée dans mon poil et à commencé à faire mon identité. Je ne sens que celle-ci, et l’odeur de l’hiver, humide et froide qui me rend malade.

Mettant les oreilles en arrière, je sens mes pattes avant trembler violemment. Il faut que je fuie… Ou il faut que je reste immobile… J’ai l’impression qu’il est là, juste là à me regarder. Moqueur de mon incapacité à savoir ce que je dois faire. Se délectant du stress et de l’angoisse qu’il provoque chez moi… Je sens son odeur, celle des morts, de la putréfaction qui s’étendait ce jour là sur le cimetière, ce jour où je suis arrivée, celui là même où ma mémoire est morte, et qu’une autre est venue au monde… Je ne sais pas à quoi il ressemble, mais sa présence m’écrase. Il est plus puissant que moi, sans doute plus grand, peut être plus âgée. Peut être est-il comme ce monstre, Chatouille, venue d’un autre monde pour me dévorer. D’où est-ce qu’il vient ? Est-ce qu’il chasse, et que je suis sa proie ? Pourquoi moi, et pourquoi maintenant ? Je sens l’odeur de la pourriture, et des œufs, mais aussi de la bile, qui envahit ma truffe. Ces odeurs perturbantes, et horribles, qui me font avoir un haut le cœur. Ravalant difficilement mon repas… Je vais finir par vomir, tant l’angoisse est lourde.


Si je bouge, j’ai peur qu’il m’attrape. Qu’il me court après comme on chasse du gibier, qu’il se lèche les babines, ou peut être les lèvres, ou bien même ses crocs immenses et brillants, de me voir incapable de m’éloigner… Il court sans doute plus vite que moi… Et avec la neige, impossible d’échapper… Je ne peux pas me repérer alors… Alors quoi ? Je vais rester là à attendre qu’il me tombe dessus ? Ecoutant ce silence morbide, comme si le monde venait de se taire pour écouter mon stress… Non le vent souffle encore, mais je ne l’entends plus. Je suis concentré sur lui que j’imagine là, tapis dans les ombres, a attendre le moment le plus opportun pour me prendre. Il est sans doute hideux, la gueule pleine de crocs qui ne feront de moi qu’une bouchée. J’imagine ses griffes déchirer ma peau… Et je sens mon cœur rater un battement, c’est douloureux, mais cela me rappel, que pour l’heure, je suis vivante.

Pitié Yurai… Protège-moi… Aide-moi à sortir de là. A survivre… Je ne veux pas mourir maintenant. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre de Raison. Je dois aussi apprendre à connaître Coton, et Lestat… Je t’en prie mère des Nakhus, vient en aide à ta fille qui c’est égarée et qui fait face au danger. Je sais qu’il est là, me fixant sans bouger. Qui de lui ou de moi fera le premier mouvement ? Moi je suis fatiguée, j’ai froid, je suis engourdie par la neige, et je suis lourde, je ne peux pas m’envoler pour lui échapper… Peut être que lui est affamé, svelte, fin, rapide, mais puissant… Je ne veux pas que la créature de l’ombre me tue. Elle va dévorer mon âme, je ne sais même pas si mes pensées sont encore cohérentes…. Je n’arrive pas réellement à réfléchir…

J’entends le bruit de mon sang qui dévale mes veines sous la peur. Mon cerveau me hurle de fuir, mon corps lui, il refuse catégoriquement de lui obéir. Peut être qu’il ne me voit pas encore. Peut être que ça n’est pas encore assez proche de moi pour me trouver. A moins que la chose me tourne autour, faisant grandir son plaisir pervers de me voir souffrir un peu plus longtemps de la folie angoissante qui me prend. J’imagine sont sourire monstrueux, ses dents pleines d’un sang qui n’est pas le mien, mais que le mien couvrira bientôt. C’est facile de jouer avec des jeunes… Je suis une proie facile, plus facile encore qu’un faon égaré et blessé. Moi je suis aveugle, seule, et je ne sais ni ce qui se trouve prêt de moi, ni si je peux lui échapper. Je suis condamnée… J’ai envie de me recroqueviller sur moi-même, et d’attendre qu’il me prenne. Que la faucheuse me souris, et m’emmène loin du bruit du vent, et de la créature onirique qui se joue de moi.

Une hyène… C’est une hyène qui me ricane aux oreilles. Elle ne ressemble pas à cette cousine éloignée d’un pays que je n’ai jamais vu, la bête. Mais elle rit comme elle. Je l’entends dans le hurlement aigu du vent. Son rire désagréable qui se perd dans un feuillage tombé depuis longtemps. Cette hyène là glousse des mots incompréhensibles. Elle doit être hideuse, monstrueuse, immense, sortie des enfers que je ne visiterais jamais, pour avoir un rire pareil, et parler un dialecte aussi étrange….

J’ai chaud, mon épiderme transpire, mon pelage est humide, mouillé de neige et de crainte. Je dois sans doute sentir suffisamment fort pour que mon odeur le guide à moi. Il faut que je fuis… Ses mâchoires vont me lacérer, me déchiqueter, et on ne trouvera de moi qu’un tas de plumes et de chair difforme… J’hume l’air, cette odeur de moi, où je ne sens pas la sienne. Je n’entends même pas sa respiration dévorée par le vent. J’entends juste sa voix railleuse qui m’appelle, ou me fait fuir. Pourquoi n’a-t-il pas encore attaquée, ce monstre qui se joue de moi ? S’il veut prendre son temps, alors je dois chercher à lui échapper. Peut être que c’est là son désir, que je le fuis, peut être que ma peur l’amuse, mais qu’il prendrait encore plus de plaisir à me voir fuir, alors que je ne peux lui échapper. Mais si j’ai cette infime chance de survivre, alors je dois la saisir ! Aller Hayndriel, tu dois vivre, tu l’as dis à Yurai, tu n’es pas tombée au combat, et ton combat n’est pas fini ! Je ferme les yeux, préparant mes muscles avant de bondir !

Détalant à toute vitesse, j’ai entendu le bruit de la neige soulever par mes pattes et mon dérapage. La chose me suit-elle ? Je suis sûre qu’elle en ai capable. Les tentacules de la peur, eux, me poursuivent. Non, en réalité ils sont enroulés à mon être tout entier. J’ai froid, j’ai chaud, je ne sais pas où je suis, et je n’ai aucune idée de l’endroit où je vais. Si cela se trouve, je cours droit dans sa gueule. Peut être qu’il galope à mes côtés, lui que j’imagine difforme, me fixant de ses yeux globuleux et vide où je verrais le reflet de ma mort et de ma peur si je pouvais voir… J’imagine sa salive, sans doute chaude du sang qui coule dans ses veines, et visqueuse, collante et gluante… Qui m’empêcherais de bouger, et me dégoûterais si elle me touchait. S’il me suit, c’est fini, je ne suis pas assez endurante, pas assez bonne en course, et je ne vois rien. Je risque de me prendre quelque chose, d’être assommé, et lui pourrait alors me dévorer… A moins que la douleur ne me réveille de l’inconscience, et que mes hurlements ne hantent la forêt, se mêlant aux murmures déjà présents de toutes ces âmes damnés.

Mon cœur veut s’échapper de mon poitrail alors que mes poumons me brûlent. L’air que je respire me coupe la gorge, déchiquetant mes voies respiratoires. Chaque inspiration et expiration est plus douloureuse que la précédente. Mon cerveau n’est même pas sûr de pouvoir gérer cette angoisse… Si ça se trouve, je vais faire un arrêt cardiaque à cause de la peur. Et il pourra manger mes restes comme un charognard. Et moi alors… Moi j’ai tellement peur… J’ai peur de lui, de ça qui me suit, et du vent qui se moque de moi, qui ricane de ses sifflements violents qui m’empêchent de m’éloigner ou de rentrer. Rentrer mais qu’elle folie, je risquerais de guider la créature vers les miens…

Oui mais je serais en sécurité si je les rejoins, mais en même temps je serais égoïste de chercher leur protection et de leur apporter le mal. Je dois le fuir moi-même, m’en débarrasser. Est-ce qu’il est encore là ? Oui il est là, dans mon dos, à mes côtés, devant, derrière, au dessus, partout… Il me poursuit. Il veut me croquer. Faire mourir ma conscience. Tuer mes rêves et mes espoirs de fuite. Je n’ai jamais autant désiré vivre. Pitié…. Yurai… Quelqu’un, je veux de l’aider. Protégez-moi de cette chose, vous, parents indignes, qui m’avaient laissés ici, disparaissant de mon existence, et n’y laissant que ce gouffre sans fond qui me dévore. Cette créature va faire de moi un chiffon. Elle veut ma peau, je le sens dans mes veines. La peur, elle c’est infiltrée dans mon sang, et c’est elle qui me fait agir. Je ne sais même pas pourquoi je fuis, alors que tout espoir est perdu. Je ne m’éloignerais jamais assez de la chose. Et même si je parvenais à la semer. Pour rentrer je dois faire demi-tour, mais cela voudra dire la croiser à nouveau.

L’affronter ? Affronter la bête ? Folie ! Folie ! Folie ! Je ne peux pas m’arrêter maintenant, et attaquer une créature démoniaque que je ne vois pas. Et si elle n’était pas seule ? Et si toute une meute me courait après ? C’est la fin c’est ça ? Je finis par chuter dans une crevasse, roulant sur plusieurs mètres. J’entends encore le vent, il me dit de me relever, et de repartir, vite, le plus vite possible. Elle approche. Ils approchent, comme une vague terrible qui va tout emporter. Je me relève en catastrophe, je ne veux pas finir happer par leur monstruosité.

J’ai l’impression de l’entendre me rire à l’oreille, lui, ou elle, leur chef… Il rit, il s’amuse de ma fuite. Son corps difforme fait un bruit étrange, comme le craquement des arbres, le bruit du souffle rauque d’une créature immense. Il est là tout prêt, avec son odeur nauséabonde. Je peux presque sentir son souffle chaud sur mon pelage. A moins que ça soit mon corps qui se réchauffe tellement que j’ai l’impression qu’un autre est proche ? Non, il est là. Il ouvre sa gueule et l’odeur de la mort et du gaz me prennent aux tripes. Il me dit qu’il ne me quittera jamais, que je ne pourrais jamais l’effacer, l’oublier et qu’il me hantera toujours. Qu’il sera toujours là, tapis dans l’ombre, au milieu de mes démons. Que j’aurais beau courir aussi loin que je le veux, il sera toujours juste à côté. Riant, s’amusant de mon incapacité à me débarrasser de lui. Qu’il hantera toujours mon cœur et mon âme, peut importe où je vais, ce que je fais…

Je me fige nette à cette pensée… Il me hantera… Mais si je ne peux lui échapper, qu’est ce que je fais ? Mes pattes me font mal, mes muscles se sont tellement étirés qu’ils tremblent. Je n’ai pas froid, je meurs de chaud, mais j’ai froid dans le cœur. Il y a ce vide, immense, qui me donne le vertige et la nausée, qui continue de grandir en moi. J’ai froid… J’ai froid de l’intérieur. Il n’y a personne, il n’y a jamais eut personne ni de père, ni de mère, ni de frère, ni de sœur. Juste moi, seule, perdue, abandonner…. J’ai froid, parce qu’il y a pas la chaleur des autres… La tête basse, je sens les larmes de l’angoisse qui ravinent mes joues noires.

Qu’est ce que je fuis ? Qu’est ce qui m’effraie comme cela ? Le vent… Un élément qui chante et parfois cri ? Une bête, une bête que je n’entends pas respirer, et dont je n’entends pas la course ? Je suis sur de l’avoir imaginer, cette chose grande comme une montagne qui m’effraie… A moins que ça soit un loup…Un loup… Un compagnon qui, remarquant mon absence nocturne, s’il fait bien nuit, serait venu me chercher ? Non, je ne suis pas important, je ne suis qu’une âme errante, personne ne s’inquiète, est personne ne viendra me chercher… Alors je fuis quoi ? Un fantôme de la vallée qui se moque un peu de moi, me taquine et se joue de ma cécité ? Qu’est ce que je fuis ? Qu’est ce qui m’effraie comme ça ? Qu’est ce qui m’angoisse au fond ?

Le bruyant silence qui s’abattit me fit trembler une fois encore. Il est lourd, le vent veut se taire un moment. Peut être qu’il en a finit d’aider la créature. Je suis peut être déjà prise au piège, et je ne le sais pas… J’ai peur… Mais la solitude est plus forte encore. Cette solitude là, qui me fait froid dans le dos, cette angoisse, de n’être rien ni personne, pour aucun individu n’avoir de l’importance… Maman, j’ai envie de me blottir dans tes pattes et de sentir ton odeur. J’aimerais t’entendre râler contre papa… Est-ce que tu râlais parfois ? Est-ce que je me souviens réellement de temps à autre, ou je m’imagine cette vie que je n’ai pas eut ? Cette famille qui ne m’a jamais aimé…

Je finis par m’asseoir dans la neige, le souffle court, j’ai la sensation que je vais m’effondrer. Qu’est ce que je fuyais exactement ? Qu’est ce qui m’a terrorisée ainsi ? J’hésite avant d’humer l’air, il n’y a toujours que mon odeur. Il n’y a toujours eus qu’elle. Je me suis fais peur toute seule ? Me retournant lentement, j’écoute l’horizon noir qui s’étend devant moi. Que cache l’ombre qui s’étend sur mon paysage ? Qui se cache au détour des bosquets, me suis sous le vent, et me ri à la truffe ? Un fantôme ? Le fantôme de qui, ou de quoi ?

La mort, je ne peux pas la fuir, je le sais depuis longtemps, elle ne m’a jamais narguée, mais je sais qu’elle m’accompagne, calmement, attendant que je tombe de moi-même. Ce n’est pas elle qui me tuera, c’est ce monde, c’est mes frères, ma sœur, mon père, ma famille, ma meute, les clans, mon espèce… Qu’est ce qui m’effraie ? Eux ? Je secoue mes plumes, tend la truffe devant moi, dépliant mes ailes pour être plus grande et impressionnante.

« S’il y a quelqu’un montrez-vous cette fois ! Cessez de me faire peur ! Affrontez-moi si vous l’osez ! »

Je veux me protéger, parce que je veux vivre. J’ignore ce que j’ai envie de vivre, je n’ai pas de rêve, et pas d’espoir. J’avance, comme ça, au milieu d’eux, comme un fantôme. Ma vie me fait peur… Mais je ne le montre jamais. Le moindre pas m’effraie. Parce que je suis dans le noir, cette noirceur sans fond, ce gouffre qui fait ma vie. J’ai peur, de la solitude qui occupe mon esprit… J’ai peur, de l’oublie qui me dévore… J’ai peur, de l’indifférence qui me donne des frissons. J’ai peur… De la colère des autres, car ils n’y a qu’eux pour me tuer. J’ai peur… De vivre…

Je dois rassembler ce courage que je prétends avoir, et rentrer, calmement, lentement, en vidant mon esprit. Ne laissant entrer le bruit du silence. Je suis seule, il n’y a rien dans l’ombre. Mon océan noir à toujours était vide. Aucune lumière, et aucune forme ne s’est profilée à l’horizon. Je n’ai jamais vu la forme d’un loup, ou celle d’une hyène. Mon champ de vision est juste noir, inhospitalier, vide, désert… J’ai chaud, en avançant je remarque que je transpire plus que je ne l’aurais pensé. Chaque pas me fait mal partout. J’aimerais dormir, m’échouer là dans la neige, et juste dormir. Je me sens chanceler, je sais que je suis gauche, mas pas à ce point. J’ai de la fièvre ?

Je dresse les oreilles à cette pensée. Les agitant lentement… Si j’ai de la fièvre, j’ai peur être juste halluciné ? Mais je peux halluciner malgré mon absence de vu ? Oui, peut être par l’ouïe justement. Et avec le vent qu’il y a eut… Peut être que tous les bruits se sont mélangés, donnant naissance à cette créature, cette bête qui aurait pu me dévorer. Est-ce que j’ai vraiment de la fièvre ? Suis-je vraiment malade ? La solitude m’aurait-elle rendue totalement folle ? La folie, ça se soigne ? Je mis les oreilles à l’horizontal alors que la question me traversais, retournant dans la mer d’arbre, me concentrant sur le silence paisible de cette océan de neige et de noir. La neige est noire pour moi… Les arbres aussi, le ciel également, vous aussi. Tout est juste sans lumière.

Reniflant, je n’arrive pas à sécher mes larmes. Je m’arrête régulièrement, aux aguets, écoutant la forêt, attendant de savoir si la bête reviens. Mais elle me hante, elle me l’a dit. Elle me hante, pour m’aider, ou me tuer ? Axel… Est-ce que c’est toi qui me hante, est ce que c’est toi cette bête ? Est-ce que tu m’as fais fuir un danger pour me protéger ? Est-ce que tu m’as crée cette angoisse pour que je vive ? Ou que je me rende compte que j’ai peur de la vie ? J’ai peur Axel tu sais, et tu n’es pas là pour le protéger et me guider toi qui m’habite. Je vie cette vie que tu ne pourras jamais vivre, mais elle est vide et fade, désagréable, sans goût et sans odeur, juste insipide et désagréable. J’ai une famille ici, mais ça ne comble pas ton silence et ton absence…

Je sentis mon souffle chaud sur ma truffe, il fait réellement froid… Un frisson me parcours encore, éternuant ensuite. Je suis sans doute vraiment malade. J’ai peut être imaginé tout ça… J’ai le cœur qui bat à toute vitesse, j’aimerais m’allonger, m’étendre dans une tanière et dormir. Ou retrouver la présence de Raison et me blottir contre lui. J’ai envie d’une histoire, qu’on me raconte une histoire douce et agréable qui me mènera dans un rêve, et me fera quitter cet étrange cauchemar. Chatouille, je ne t’ai jamais vu, mais le fantôme de ton existence m’effraie. La peur, elle est partout, cachée derrière chaque arbre, piégée dans notre ombre, sifflante dans le vent, elle nous regarde, attend le bon moment pour nous sauter à la gorge. Elle se délecte de notre stress, et de nos pleures. Elle s’amuse de nous voir courir, alors qu’on ne la sèmera jamais. Il y aura toujours une chose qui nous fera peur dans la vie.

Moi, j’ai peur de vivre… Juste ça, peur de vivre. J’ai peur de mourir aussi, c’est ridicule, complètement stupide, risible, et fou. En m’arrêtant je me suis mise à rire, à rire jaune, un rire froid, désagréable rauque à cause de ma course qui à asséchée ma gorge. Je suis complètement folle. Soumise à la peur, soumise à la vie, soumise à ce bruit qui me transperce. Je suis une idiote, j’ai peur… J’ai peur alors je ri sans doute pour faire partir un peu cette angoisse qui continue de me faire vibrer. Mes pas dans la neige sont de plus en plus lourds, je n’arrive plus à avancer. J’ai finis par m’effondrer je ne sais où, transit de froid, avant que je n’entende une voix qui me fit dresser les oreilles. Je connais cette voix. Les pleures m’envahissent à nouveau.

« Raison… »

Je sais que c’est lui, je reconnais son odeur, sa voix, sa présence rassurante. Mon papa… Pardon, j’ai menti, j’ai un papa. C’est Raison. C’est mon papa à moi. Le seul et l’unique, je m’en fous de ne pas avoir le même sang que lui. C’est lui qui m’a apprend à faire confiance aux autres. Lui qui me punit quand je fais des bêtises. Lui qui fait fuir le vide et le froid de mon esprit quand il s’approche. C’est lui qui me soigne. Lui qui calme mes cauchemars et mes angoisses. C’est lui qui me protège de la peur… Et celle que j’ai eue est entrain de reculer. Parce que quand Papa est là, je me sens bien trop rassurée et en sécurité pour qu’elle puisse s’approcher, la peur…


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