Aishi
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 | | Sujet: Fast RP des enfants de Aishi Ven 03 Jan 2020, 16:27 | |
| Avec Anianka
Ft Méridor — Sur l'Île aux roses, se situe juste après le rp « A jamais »
- Spoiler:
Anianka C'est le cœur serré que la mère avança dans la pénombre, son corps se courbant comme celui d'une panthère à chacun de ses pas. La lune était haute dans le ciel, fière et brillante. Elle dessinait un parfait demi-cercle à travers les traînées de nuages. Les enfants avaient été emmené à la tanière mais il en manquait encore un : Méridor. Le jeune mâle semblait se renfermer dans une carapace qu'Anianka avait du mal à percer. De la tristesse, de la colère, elle le ressentait elle aussi. Cette amertume qui lui serre la gorge et qui cerne son visage de fatigue.
Je suis aussi triste que toi, Méridor.
Sa voix chuchota presque à ses petites oreilles, douce et maternelle. Elle s'était approchée sans un bruit et s'était assise à côté de lui.
Crois-tu vraiment que je sois un monstre ?
Ses prunelles ambrés étaient rivés sur les lignes sombres qui s'étiraient à l'horizon, éclairées par la lumière fragile de la lune.Méridor Il était recroquevillé sur lui-même, fixant l'horizon de ses yeux floutés par ses larmes. Il ne cessait de penser à Akira. Il voulait tellement la revoir mais cela lui était impossible. Il renifla une fois, essayant d’arrêter de pleurer mais il n'y parvenait pas. Il fit un bond lorsqu'une voix l'arracha a ses songes. Il posa son regard sur sa Mère. Sur le monstre.
« Oui ! Tu ne pleures même pas !
Il s'était relevé, montrant ses petites quenottes à sa mère en grognant.Anianka Elle cligna lentement des paupières puis ses prunelles roulèrent sur le côté jusqu'à croiser celles du petit mâle. Il avait beaucoup de colère en lui et la froideur d'Anianka n'arrangeait pas les choses. Elle s'efforçait de montrer la vraie force à ses enfants mais Méridor était le seul à ne pas comprendre. Alors qu'il montrait les crocs d'un air furieux, la prêtresse le fixa silencieusement d'un air impassible, yeux semi-dévoilés. La vérité déchirait sa poitrine. Elle avait envie de lui avouer qu'elle pleurait chaque nuit pour sa fille, qu'elle pensait à elle à chaque moment. Qu'elle se sentait impuissante et dévastée par cette « tragédie ».
Tu peux m'en vouloir autant que tu veux, Méridor. Mais un jour, tu comprendras.
Elle retourna à la contemplation de ses lignes sombres.
J'espère que tu utiliseras cette colère à bonne escient. Akira était forte, elle ne voudrait pas que tu t’effondres.Méridor Et elle ne pleurait toujours pas. Impassible. Encore et toujours. Cette mère était une étrangère. Il ne comprenait pas.
« Tu es faible !! Seuls les faibles se cachent !
Il grogna une nouvelle fois. Il s'en moquait de se faire gronder, de prendre une gifle pour avoir manquer de respect mais sa mère avait faux.
« Si Akira était forte, elle serait là.
Et il se remit à pleurer en continuant de montrer les crocs.Anianka Les oreilles pointées en avant, Anianka écouta la menace du grondement de son enfant avec patience. Elle lui aurait bien donné une bonne leçon pour son insolence déplacée mais le contexte lui en empêchait.
Laisser ses émotions nous submerger, c'est ça la faiblesse, Méridor. Si quelqu'un a la possibilité de cerner ta fragilité, il s'en servira contre toi.
Son visage s'était durci, son regard bien que posé ailleurs devint plus glaciale.
Akira était trop jeune pour se défendre seule, j'aurai dû être là pour la protéger. Braver une telle tempête seule à son âge était un acte de bravoure, tu ne devrais pas la rabaisser ainsi.
Mauvais endroit.. Au mauvais moment.
Si il n'y avait pas eu ces anti-dieux au temple de Moiro, tout cela ne serait pas arrivé.
Son museau se plissa un court instant, une colère immense bouillait dans son cœur. Ils sont les seuls responsables.Méridor « Alors je préfère être faible que d'être un monstre comme toi !
Il n'avait pas devant lui une mère mais qu'une louve qui désirait créer des petits à son image. Il sentait le danger qu'elle était. Il ne pouvait plus. Il n'en pouvait plus.
« Papa dit qu'on referait un monde avec des si.
Il s'éloigna alors de sa "mère", montrant qu'à ses yeux, elle n'était plus la bienvenue. Voilà qu'un enfant reniait son ascendance. Il la détestait. Akira n'était plus. Les larmes n'avaient pas coulé. Il ne pouvait plus supporter cela. Lui, il était un émotif et non un de ces loups qui se cachent derrière des masques. Si elle le pensait faible, il l'acceptait. Il n'attendait plus rien d'elle. D'un monstre.
« Je te déteste. JVEUX PAS ETRE COMME TOI ! Hurla-t-il aussi fort que ses petits poumons le lui permettaient.Anianka Un second soupire profondément désespéré bomba sa poitrine et s'échappa de ses naseaux. Elle tourna la tête vers le jeune mâle qui s'éloignait d'elle comme d'un danger et le fixa non sans une certaine sévérité. Elle venait de perdre sa fille et voilà que son dernier fils lui échappait aussi, ajoutant un peu plus de sel dans la plaie ouverte.
Ressaisis-toi. Répliqua la prêtresse d'une voix plus dure.
Le cri de son enfant lui percuta le cœur et elle serra les crocs pour ne pas perdre patience. D'un mouvement sec, elle bascula sa tête de l'autre côté pour fixer le bout de mer qui était à peine visible. Le regard brûlant de colère et de chagrin, elle resta silencieuse un long moment le temps de laisser redescendre la pression.
Pleure autant que tu veux, Méridor, mais ça ne ramènera pas Akira. Le temps guérira ton cœur, libre à toi d'en ressortir plus fort.
Levant ses fesses du sol, elle se plaça face à lui, le toisant presque de sa hauteur.
Je te l'ai appris pourtant, ce monde est impitoyable. Tu dois t'endurcir si tu ne veux pas finir détruit.
Son visage se décontracta et son regard devint plus compréhensif.
Tu as assez traîné dehors, rentrons maintenant.
Elle approcha son museau et l'attrapa délicatement entre ses mâchoires, puis elle se dirigea vers la tanière d'un pas rythmé.Méridor Elle était si menaçante. La vérité la blessait donc ? Comme c'est moche. Méridor tenta de l'ignorer mais elle finit par l'attraper, décidée à le ramener chez eux. Non chez elle. Il grogna et puis il se décida. Il devait fuir. Il ne pouvait plus rester avec la prêtresse alors il commença sa rébellion. L'enfant si sage si discret se débattait comme s'il avait le diable aux fesses. Il donna des coups de pattes, n'hésitant pas à utiliser ses griffes. Il continua jusqu'à ce que sa mère finisse par relâcher la pression de sa mâchoire. Il s'en extirpa et s'en demander son respect, il prit la poudre d'escampette sous la truffe d'Anianka. La fuyant, elle, son île ... Et sa fratrie. Il devait s'en aller ce qu'il fit.Anianka Il remua tellement qu'elle dût ralentir l'allure pour ne pas le faire tomber en chemin. Il avait beau se débattre, elle le tenait fermement et était bien décidée à le ramener à la tanière. En revanche, elle ne s'attendait pas à une telle agressivité de sa part, surtout lorsqu'elle sentit ses petites griffes atteindre son cou et son museau. Les brûlures que lui causait sa peau arrachée finirent par la faire arrêter et elle le lâcha, furieuse. Il toucha à peine le sol qu'il détala aussi vite qu'un lièvre affolé, sous le regard choqué de sa mère. Une boule lourde comme une pierre s'installa dans son ventre alors qu'elle observa la silhouette de son enfant la fuire à tout jamais. Tout lui échappait. D'abord Akira.. Le temple, et maintenant Méridor. La plaie semblait impossible à refermer, le temps était comme du sel, il n'engendrait que plus de souffrances. Et il n'y avait pas plus grande douleur pour une mère que de perdre ses enfants.. Les larmes se mirent à couler sur ses joues comme des petites perles et elle resta immobile pendant un long moment, ses prunelles dévastées perdues dans les fourrées.
Avec Elely
Ft. Mildred — Dans la tanière familiale
- Spoiler:
Elely Plus rien n'était comme avant, désormais. Comme une sorte de non-dit, un poids que chacun portait sur soit mais dont personne ne se plaignait. Un fardeau partagé, gardé dans un silence mortellement douloureux. Ils portaient tous cette douleur, ce vide immense laissé par la perte d'Akira. Pourtant, ils souriaient et continuaient de vivre comme si rien ne s'était passé. Mais en réalité.. dans leurs regards, dans leurs attitudes, c'est comme si ils pleuraient les uns contre les autres. Les cauchemars hantaient le sommeil d'Elely chaque nuit depuis cette tragédie et elle pleurait, seule, dans son coin. A cause de ce drame, lorsque l'orage gronde la petite se met à trembler et son cœur palpite. Elle déteste l'orage, elle déteste la mer, elle déteste ces gens horribles qui avaient saccagé le temple et blessé maman.
Alors que les autres semblent dormir, elle, ses yeux sont ouverts. Elle se leva doucement et marcha silencieusement jusqu'à l'entrée de la tanière. Maman ne l'avait pas fermée ce soir, Rhaegar dormait pas très loin pour monter la garde. Rares étaient les fois où elle avait l'occasion de sortir admirer les constellations, mais c'était quelque chose qu'elle avait pris l'habitude de faire. Les cheveux tombant sur son visage, elle leva la tête vers l'immense ciel sombre. Une larme perla le long de sa petite joue, aussi scintillante qu'une étoile.[/color] Mildred
Dans la quiétude de la nuit portant à leurs oreilles le ressac de la mer, Mildred ne parvenait pas non plus à dormir.
Elle sentait autour d'elle la chaleur des corps de sa fratrie qui dormait flanc contre flanc, toujours rassemblés dans la tanière familiale malgré leur croissance presque achevée qui rendait les lieux exiguës. Peut être était-ce à cause du manque d'espace qu'elle commençait à ressentir qu'elle ne parvenait pas à fermer l'œil. Et pour faire passer le temps et tromper l'ennui les pensées défilaient dans sa tête, multiples et diverses.
Le bruissement d'un corps qui s'extirpe de leur masse familiale l'interrompit et lui fit redresser les oreilles. Une silhouette fine se détacha dans l'embrasure de la nuit, se dirigeant silencieusement vers l'entrée de la tanière.
Mildred hésita quelques instants, puis se leva à son tour pour rejoindre sa sœur sous la lueur des étoiles et de la lune, levant le museau vers le ciel en imitant Elely. Du coin de l'œil, elle vit l'unique larme argentée faire son chemin. Elle ne fit aucun commentaire, souvent habitée des mêmes pensées tristes que sa sœur et le reste de sa famille en se remémorant la disparition tragique d'un maillon de leur chaîne.
Mais elle se forçait à laisser son attention se diriger ailleurs.
Sa mine émerveillée continua de fixer la voûte céleste et elle se mit à murmurer quelques mots dans un soupir.
"C'est beau."
Elely
Tant elle était soucieuse et rêveuse, Elely n'avait même pas senti l'approche de l'une de ses sœurs. Il faut dire qu'elle était émotive, mère n'aimait pas que l'on montre trop ses émotions. C'est une preuve de fragilité pour elle, la démonstration d'un cœur sensible et prêt à se faire piétiner par les épreuves de la vie. Surtout par l'infidélité et la fausseté de cette société dépravée..
D'un coup rapide, elle tourna la tête sur le côté pour cacher sa larme sous sa mèche tombante.
Tu ne dors pas.. ? Interrogea-t-elle en profitant de ce rideau de cheveux pour essuyer cette fragilité qui coulait de son visage.
Elle releva la tête et lança un regard devenu soudainement indifférent vers Mildred.
Désolée si je t'ai réveillé.
Sa voix était devenue plus froide, comme celle de mère. Elle essayait tant bien que mal d'être aussi forte qu'elle, même si en réalité les émotions la submergeaient et qu'elle pouvait craquer d'une seconde à l'autre.
Mildred
Sans surprise, sa soeur s'était rapidement détournée pour tenter de dissimuler ses émotions.
Après plusieurs mois à se côtoyer presque quotidiennement, Mildred connaissait plutôt bien les différents caractères et réactions de sa fratrie. Elle savait qu'Elely faisait partie des âmes fortes de celle-ci, tout comme Maxim -ou comme Akira l'aurait été.
Et Mildred ressentait souvent des pointes de jalousie devant ses soeurs qui semblaient tant réussir à imiter leur mère et à intégrer ses principes sans ciller. Elle était née plus faible. Elle voyait bien qu'elle finissait par se rattraper - mais Elely et Maxim étaient déjà si évoluées, comparé à elle.
Elle poussa un léger soupir en entendant la voix plus tranchante qu'Elely lui adressa. Elle y reconnut le ton d'Anianka. Mais Elely n'était pas Anianka.
Mildred resta concentrée sur les étoiles, esquivant le regard de sa soeur.
"Non, c'est pas ta faute. Je ne dormais pas non plus."
Le silence flotta un instant supplémentaire, laissant le temps à ses pensées de cavalcader loin de leurs frontières en observant les étoiles qui paraissaient si éloignées.
"Tu n'aimerais pas voir ce qu'il y au-delà du dôme, toi ?"
Elle glissa son regard vairon vers le visage d'Elely, curieuse de son ressenti sur leur enfermement constant.
Elely
Elle se mordit doucement la babine, tic nerveux qu'elle avait adopté depuis un moment déjà. Alors comme ça, elle n'était pas toute seule à souffrir d'insomnies ? Elely cligna doucement des paupières et tenta d'examiner sa sœur, elle souffrait probablement elle aussi. Être entourée principalement de sœurs n'était pas chose facile, car les filles d'Anianka se battaient inconsciemment pour lui ressembler et pour être au dessus du classement dans son cœur. C'était devenue une vraie compétition.. Et dans tout ça, elles ne voyaient pas à quel point en réalité, elles étaient plus fortes ensembles. Qu'elles avaient tout à y gagner à se serrer les coudes plutôt qu'à se battre secrètement.
Tu fais des cauchemars toi aussi, Mil' ... ?
Elle baissa les yeux, un peu gênée. Puis les releva vers sa sœur, un peu timide.
Oui, j'y pense beaucoup. Je me demande ce qu'il y a derrière.. Rhaegar y est allé lui, il dit que c'est calme là bas mais qu'on ne sait jamais sur qui tomber.
Elle tourna son regard vers l'horizon endormi, vers ces silhouettes inconnues. Peut-être que finalement, c'était un mal pour un bien.. Que au moins, elles étaient en sécurité sous ce dôme.
Mildred
Entre regards timides et pensées non-dites, Elely mentionna doucement la raison de ses nuits sans sommeil. Mildred hésita légèrement avant de répondre, encore incertaine face au degré de vérité qu'elle devait révéler aux êtres qui étaient les plus proches d'elle quant il s'agissait de laisser couler les émotions. Oreilles légèrement rabattues, elle jeta un léger coup d'œil derrière elle, vérifiant qu'aucun corps ne s'agitait dans la pénombre.
Puis elle lui répondit à voix basse, car l'on n'était jamais à l'abri d'un murmure égaré pouvant glisser aux oreilles des autres. Et elles n'étaient plus des enfants. Du moins pas à leurs yeux.
Et les adultes ne révélaient plus leurs peurs et leurs faiblesses en pleurnichant. *Qu'en penserait leur mère ? *
" Heu... Oui, parfois. J'ai... J'ai peur que d'autres essayent de s'en prendre à notre famille."
La douceur de son esprit encore jeune la laissait s'ouvrir sans trop de crainte à Elely, mais déjà des pensées plus acérées rodaient et la poussait à ériger lentement des barrières de méfiance. Elle faisait confiance à ses sœurs, mais combien de temps encore avant que l'une d'elles ne trahisse les autres ?
D'un clignement des yeux, elle chassa ces émotions désagréables qui semblaient lui souffler de mauvaises choses qu'elle n'était pas prête à accepter.
Elle se laissa bercer d'imagination par les mots de sa sœur, et se prit à se projeter en dehors des barrières divines. Il était injuste qu'on les prive ainsi de liberté. Au ton de sa sœur, elle lui paraissait moins enthousiasmée qu'elle par l'idée de pouvoir enfin découvrir ce qui s'étendait par delà le dôme. Ne ressentait-elle pas l'élan de liberté soufflé par ces étoiles libres et si lointaines qu'elle regardait pourtant si souvent ?
Son ton se fit plus ambitieux et déterminé, une lueur brillant au fond de ses prunelles reflétant la nuit étoilée.
"Il doit bien y avoir un moyen d' en sortir. Moi, je veux rencontrer les autres. Ils ne me font pas peur !"
Elely
C'était bien la première fois que Lely entendait une confession de Mildred. Ses oreilles remuèrent doucement sur sa tête alors qu'elle jeta un regard des plus compréhensifs à sa sœur. Elles partageaient ces nuits sans rêves désormais, elles partageaient la crainte de perdre encore une fois, quelqu'un de si proche et de si loin en même temps. Lely observa un instant sa sœur, à la fois profondément chagrinée et empathique, puis retourna à la contemplation de ce ciel si vaste. Sa mèche tomba doucement sur le côté de son visage, dévoilant ses grandes prunelles brillantes.
C'est sûr, ils ne feraient pas le poids devant notre famille. Souffla Elely avec un sourire ravissant.
Tu sais Mil.. Je vais m'entraîner. Reprit-elle.
Elle lui jeta un bref regard en coin, le museau toujours en l'air.
Je deviendrai forte pour que plus jamais on fasse des cauchemars.
Devant ses grands yeux encore si innocents, ses arcades se froncèrent avec détermination.
Et alors on pourra voyager partout, tu verras !
Mildred
Son cœur se serra légèrement quand Elely l'observa, et elle comprit que ses paroles avaient résonné en elle.
Mildred ne le comprenait pas tout à fait bien encore, mais elle avait remarqué qu'elle était plus sensible aux émotions que les autres exprimaient que la norme. Elle les ressentait même parfois plus que ses propres émotions.
Ainsi elle sentit également la poussée de détermination que sa sœur ressentit par la suite, lorsqu'elle prononça avec fermeté ces mots qui prévoyaient le futur.
Le cœur de Mildred se mit à battre un peu plus fort. Dans sa poitrine s'élevaient deux émotions contradictoires. Celle qui partageait l'excitation d'Elely et voulait la voir devenir forte pour protéger leur famille et que partout ils soient respectés et craint ; portée par la voix d'enfant de Mildred qui aspirait à l'unité et au bonheur.
Et celle portée par sa voix d'adulte, encore un peu timide mais qui chaque jour grondait un peu plus fort. Celle qui voulait être seule et sans concurrence. Celle qui craignait qu'un élément de sa portée brille si fort qu'elle serait occultée par sa lumière. Si Elely atteignait ses buts, avec les atouts qu'elle possédait déjà elle pouvait très vite attirer l'attention exclusive d'Anianka.
Et ça, Mildred ne pourrait le tolérer.
Un bref courant froid passa sur ses émotions, et elle se mura brièvement dans le silence, se perdant encore un peu plus dans la contemplation des étoiles. Malgré ses bravades d'adolescente, elle avait un peu peur de ce qui pouvait l'attendre dehors, dans les étendues infinies par-delà le dôme. Mais les récentes révélations de sa sœur chassèrent cette hésitation et cet effroi. Si elle voulait briller elle aussi, elle ne devait rien laisser entraver sa route.
Sa voix répondit aux promesses de sa sœur, un peu plus sombre et tout aussi déterminée qu'elle. Les craintes présentes dans sa voix quelques minutes précédemment furent profondément enfouies.
" Moi aussi, Lely, je vais devenir forte."
Elle ne regarda pas sa sœur de crainte qu'elle ne parvienne à y déceler les doutes qui parsemaient son regard malgré elle vis à vis de ses propres paroles.
D'une voix plus faible et renfrognée, elle se sentit obligée d'ajouter une petite remarque. Pour ne pas que sa sœur la pense faible. Car elle ne l'était pas.
Elle ne le serait plus.
" Et je pourrai voyager seule, je saurai me défendre moi aussi."
Elely
Le visage d'Elely semblait avoir mûri en quelques secondes, comme si derrière ce visage d'enfant l'expérience avait déjà fait ses ravages. Comme maman, elle portait une expression sévère et pleine d'entrain. En cet instant, elle était prête à gravir des montagnes pour réussir. Comme une promesse, elle avait prononcé ces paroles sans douter une seconde de sa réussite.
Un sourire détendit ses traits lorsque Mildred prit cette même résolution. Elle savait qu'elle deviendrait forte elle aussi, parce qu'elles étaient du même sang après tout. Lely voyait sa famille comme la plus puissante des Lazulis, à eux tous, ils étaient les dominants. Personne ne pourraient les battre !
Les paroles qui suivirent glacèrent la jeune femelle à tel point que son sourire s'envola et que sa mâchoire tomba doucement. Ces rêves enfantins s'effacèrent d'un coup alors qu'elle fixa sa sœur, le museau légèrement en biais. Mildred ne voyait pas les choses de la même façon qu'elle.. Elle rêvait d'être seule. Elely était-elle trop collante pour que l'une de ses sœurs envie une telle chose ? Ou était-ce simplement par désire de concurrence ? Lely n'avait encore jamais rêvé d'être seule. A vrai dire, avant la mort d'Akira elle le désirait oui, elle rêvait même d'être enfant unique.. Mais depuis sa mort, elle était vraiment heureuse d'avoir ses sœurs et ses frères près d'elle. Elle se sentait plus forte, plus en sécurité aussi.
Silencieuse, elle serra doucement les crocs et planta ses yeux sur ses pattes.
Ça te dirait qu'on s'entraîne ensemble, de temps en temps ?
Sa voix était basse, sans timbre. Cachée derrière ses cheveux, elle préférait ne pas montrer à sa sœur sa déception. Puisqu'elle voulait de la concurrence, Lely lui en donnerait.
Mildred
L'épaisse chevelure avait beau masquer efficacement le changement dans l'expression d'Elely, Mildred ne put rien faire au fait qu'elle y fut malgré tout sensible. Il s'agissait d'indices subtiles, logés dans son timbre et son attitude, mais cette perception hors norme qu'elle ne maîtrisait pas lui imposait de ressentir toutes les nuances de la déception de sa sœur.
Son cœur se retrouvait une fois encore pris dans l'étau de cet élan contradictoire d'informations ; entre ressentis étrangers se mêlant à ses propres impressions.
Elle eut envie de s'excuser, de se serrer contre sa sœur... Après tout, elle ne désirait nullement la blesser. La présence de sa fratrie lui était importante et réconfortante, un nid douillet -mais parfois agité- dans lequel se retrouver après les difficultés du monde qui se complexifiait de jour en jour au fil de leur maturation.
Mais Mildred n'aurait su quoi lui dire. Elle voulait simplement qu'Elely sache qu'elle n'aurait pas besoin d'escorte. Qu'elle était capable d'être forte, elle aussi.
Mildred était souvent restée dans l'ombre de la vigueur de certaines de ses sœurs, et même si elle n'en avait pas pleinement conscience, les réminiscences de ce sentiment muaient pour évoluer en de plus amers desseins.
Après une longue hésitation, Mildred leva tout de même une patte pour la poser sur celle de sa sœur. Comme elle l'avait fait pour Maxim, quelques mois auparavant.
Elle se força à éclaircir ses traits troublés et regarda sa sœur de ses prunelles reluisant doucement dans la pénombre, un sourire niché au coin des lèvres.
" J'aimerais beaucoup ! Comme ça, on pourra se refiler des trucs qu'on aura appris."
Elle se dit un peu tristement que pour le moment, l'offre risquait de manquer d'équité. Elely avait déjà de l'avance, et un avantage physique, elle. Mildred mettrait plus de temps à la rattraper, et à trouver des choses à partager.
Mais elle y arriverait. Elle leur prouverait.
Elely
Le contact de la patte de sa sœur sur la sienne lui fit relever les yeux à travers ses longues mèches. Elle la dévisagea un moment, sans expression. La pointe de sa queue remua comme celle d'un chat agacé, se levant doucement. Ses babines s'écartent elles aussi, pour y former un sourire complice. Le silence qui suivit sa réponse sembla apaisant, Elely parut satisfaite.
T'as pas intérêt à me faire de cadeaux, Mil', parce que moi je t'en ferai pas.
Bien que ces paroles pouvaient être tranchantes, Elely sourit de plus belle, son sourire remontant jusqu'à former des plis devant ses yeux fermés.
Lorsque tu seras prête, viens m'affronter alors. Rajouta-t-elle en rouvrant ses yeux, la tête penchée.
C'était comme un défis, un affront. Elle donnerait tout son possible pour rester la plus forte, il en valait de son honneur, et aussi de celui de sa sœur. Son corps se releva et elle se tourna vers l'intérieur de leur tanière. Demain serait une nouvelle journée. Demain serait le début de son entraînement intensif.
Mildred
Son coeur se mit à battre un peu plus fort sous l'écho des paroles de sa soeur, entraîné par un mélange d'excitation et d'angoisse. Pour le moment, elle ne ferait pas le poids contre sa soeur dans un réel combat. Y arriverait-elle réellement, à s'entrainer elle aussi ? Peut-être qu'elle était tout simplement inférieure. Peut-être qu'elle n'en avait pas les aptitudes. En voyant les yeux de glace d'Elely briller avec détermination, elle sut que sa soeur deviendrait une adversaire redoutable.
Et les émotions contradictoires qui découlaient de ce constat inondaient ses pensées en un goudron compact et pesant.
Sa soeur se leva et se retourna vers l'obscurité de la tanière familiale, coupant le contact visuel qui les liait. Cette discussion l'avait probablement motivée à aller se reposer pour être en forme et efficace dès l'aube nouvelle du lendemain.
Mildred, elle, resta encore un peu fixée sur le ciel étoilé, ne sachant pas avec certitude ce que demain lui apporterait. L'avenir lui paraissait exigeant et incertain.
Avec un soupir, elle s'arracha à sa contemplation de la voûte céleste et suivit Elely en silence jusqu'au coeur dense formé par leur famille endormie.
Avec Rhaegar
Ft Serket Béatriz — Terrier Lumineux, quelques jours après avoir aidé Spleen au Temple de Mido et que Rhaegar aie discuté avec Gloriel au Temple d'Ao
- Spoiler:
Serket Béatriz Elle était partie relativement tôt ce matin. Elle était curieuse de découvrir le Terrier Lumineux. On lui avait conter qu'une faune particulièrement y vivait et plus particulièrement une flore riche et encore inconnue. Elle devait y aller. Serket' n'avait pas le choix. Elle devait satisfaire sa curiosité et surtout découvrir ces merveilles inédites ! Elle avait donc marché un bon moment, elle qui n'était que peu de fois sorti du Gouffre aux Faucons. Elle était essoufflée. Elle souffla mais elle continua jusqu'à y parvenir. Juste à temps pour se mettre à l'abri de la pluie qui commençait à tomber. Elle connaissait ce vieux chêne qui aujourd'hui ouvrait une porte vers l'inconnu. Elle ne s'était jamais doutée qu'il cachait un tel trésor alors, elle s'engagea dans le tunnel, se prenant dans les racines. Et puis, elle se retrouva coincée. Ses propres branchages s'étaient emmêlés dans ceux du lieu. Elle tira mais couina. Elle recula mais ne le put. Serket' était piégée. Elle tenta de se libérer toute seule pendant un moment puis voyant que ça ne marchait pas, elle essaya une autre tactique ...
« Au secours !
Mais elle entendait déjà sa voie être à son tour piégée. Bon. Cette exploration commençait sur un échec ...Rhaegar Le temps était si désastreux qu'on ne savait plus si la journée commençait ou si elle touchait à sa fin. Les dieux semblaient s'acharner sur eux et leur rendre la vie difficile.. De la pluie et toujours de la pluie, de la terre boueuse. Un temps à déprimer et à rester coucher dans un coin.
La matinée était particulièrement fraîche et humide, l'hiver était proche et ce serait le tout premier pour Rhaegar. Il avait le sang plutôt chaud et grâce à son épais pelage, il ne craignait pas la chute des températures. Il s'était levé aux premières lueurs du jour pour se rendre utile et chasser un gibier pour la meute. Il rapporterait sans aucun doute un bon petit met pour ses sœurs et son petit frère après cela, de quoi ravir leurs papilles au petit déjeuner. Voilà un bon programme pour se racheter, non ? Son cœur était toujours aussi lourd malgré la discussion avec son mentor. Il avait décidé que désormais, il servirait la meute et les dieux pour expier ses fautes. Il avait mûri.
Une voix le sortit de ses pensées et il s'arrêta, oreilles dressées en avant. Quelqu'un était en danger, une femelle d'après le timbre délicat. Il trotta jusqu'à un grand chêne et détailla les effluves qui se mêlaient en ces lieux. Sa truffe s'arrêta finalement devant un grand trou recouvert de racines où il détecta une odeur familière.
Serket ? Questionna l'ours noir en dégageant quelques racines de ses pattes.
Tout ce qu'il vit, c'est un petit cul de femme. Pas de doute que celui là appartenait à la disciple de Moiro..
Comment tu t'es fourrée la dedans ?!
Mais lui, il était trop gros, beaucoup trop gros pour rentrer dans un si petit trou.Serket Béatriz Elle reconnut la voix et elle s'agita encore plus, essayant de se retourner mais elle se bloqua encore plus. Elle couina. Elle n'arrivait pas à le voir.
« Oh Rhaegar !!
Elle cessa de bouger, les racines tirant bien trop fortement sur ses branchages.
« Je voulais découvrir le Terrier Lumineux ! Tu sais, celui dont tout le monde parle avec les plantes luminescentes !
Malgré sa galère, elle semblait heureuse de découvrir ce lieu.
« Mais j'avais oublié mes plantes ... Tu peux m'aider ? Couina-t-elle.Rhaegar Il creusa, balançant la terre en dessous son corps massif. Les racines étaient coriaces, elle lui résistaient mais pas pour longtemps.
Ce ne sont que des rumeurs, Serket ! Lança-t-il en s'acharnant contre la terre humide.
Il réussit finalement à la toucher avec l'une de ses pattes, il tenta de tirer sur les racines qui l'entouraient mais il n'y voyait pas grand chose. Il avait peur de lui faire mal, alors il se remit à creuser.
Il ne faut pas croire ce que tous le monde dit !
Elely lui en avait parlé aussi, de ce terrier. Mais il n'y avait pas cru.. Il était bien trop têtu pour croire aux paroles d'une enfant. Cette gamine était bien trop rêveuse pour voir la réalité.
Lorsqu'enfin il parvint à creuser un trou assez large, il descendit à son tour, doucement, pour la rejoindre et l'aider. Il prit soin de démêler les plantes de la louve sans trop tirer dessus.
C'est bon, je t'ai débloqué. Bredouilla-t-il en se cognant la tête contre une racine.
Il se sentait étouffé là dedans, c'était trop étroit pour un ours.
On sort de là maintenant, viens.. L'invita-t-il en tentant de faire marche arrière.Serket Béatriz Elle l'entendait. Il lui semblait qu'il grattait ... Il devait creuser. Puis la terre autour d'elle sembla s'éloigner un peu. Il était là, juste derrière elle. Elle ne bougeait pas, attendant presque trop sagement. Et puis elle fut enfin libre. Elle lâcha un jappement de soulagement. Elle était enfin libre !!
Elle lança un regard à Rhaegar par dessus son épaule. Il était à l'étroit. Elle aussi a cause de ses plantes. Mais elle les sentait.
« Elles sont propres. Il y a des plantes par là-bas ...
Elle désigna le fond du tunnel. Elle voulait y aller. Elle voulait découvrir le bout. Elle était pas prête de partir.
« Je te pensais plus courageux ... Si on passe plus plus loin, on fait demi tour, promis !
Ironique venant d'une louve à peine libérée. Mais elle voulait aller plus loin. Toujours plus loin.Rhaegar
Il haussa un sourcil. Lui ? Bien sûr qu'il était courageux mais ce n'était pas question de ça, à vrai dire. Alors qu'il dandinait son corps pour tenter de se glisser entre les racines, il sentait celles-ci lui barrer le chemin. Il était bloqué à son tour. Ah, quelle ironie ! Impossible de voir ce qu'il y avait derrière lui, il n'arrivait pas à se tourner.
Bon d'accord, je n'ai pas vraiment le choix de toute façon. Céda-t-il.
Il avança derrière elle, se tordant dans tous les sens pour se hisser jusqu'à l'autre sortie. Quelques branchages lui griffèrent la cuisse et le flanc, mais heureusement, il avait un poil épais. Pour elle, cela semblait tellement plus simple.. Elle était fine et plus petite que lui. Pour lui, c'était un vrai calvaire !
D'ailleurs avec tout ça, il avait oublié sa chasse matinale. Ce serait reporté à plus tard..Serket Béatriz Elle avait gagné. Il ne put le voir mais un sourire barrait son visage. Elle était fière d'elle et donc, elle lança leur expédition, l'entraînant dans ce tunnel qui appréciait se refermer sur eux. Elle avait l'impression d'être engloutie par la terre elle-meme. Bizarrement, elle appréciait cela. A croire qu elle tenait plus des plantes que du loup. Elle s'accrochait quelques fois, se griffait un peu les pattes mais qu'importe. Elle voulait découvrir le paradis dont on lui avait temps parlé.
Ce fut donc avec émerveillement que son compagnon d'infortune et elle quittèrent le tunnel aux épaisses racines pour atterrir dans un monde si différent. Ses yeux s'ecarquillèrent. Les végétaux brillaient dans l'obscurité, chassant les ténèbres. Elle poussa un cri de joie, s'approcha des premières plantes étranges. Elle les admira, les frola, les toucha avec timidité puis elle se tourna vers Rhaegar.
« Les rumeurs étaient réelles !!
Elle ria de joie tandis qu'elle filait d'une plante à une autre. Sans doute passerait elle pour une folle mais elle était ravie, sa mésaventure déjà loin derrière elle.Rhaegar Dans quel pétrin il se foutait encore.. Plus il avançait, plus il s'inquiétait de ne pas pouvoir faire le retour. Serket réussit à s'extirper la première et elle disparut d'un coup, le laissant seul dans sa galère. Il grommela quelques jurions dans sa barbe et après des efforts acharnés, il réussit enfin à sortir sa tête de ce foutu trou de lapin.
Serket ?
Il chercha sa camarde des yeux et découvrit avec stupeur la beauté des lieux. C'était tout un monde qui vivait là dedans, dans ce minuscule terrier ! Immobilisé par cette découverte, il n'en revenait pas, il était bouche bée devant une telle beauté. Elle avait raison, Elely et Isrâ aussi avaient eu raison.. C'était à peine croyable..
Poussant sur ses pattes, il se glissa hors du terrier comme un bouchon que l'on ferait pété d'une bouteille. Il laissa derrière lui une traînée de poussière bleu fluorescente qui se déposa sur ses pattes et sa queue.
Il se releva et vint à son tour observer avec curiosité la végétation de ce monde. Etait-il en proie à une violente hallucination ? C'était vraiment étrange par ici..et si merveilleux. Sa tête tourna sur ses épaules, admirant les arbres et toutes ces plantes plus colorées les unes que les autres, aussi lumineuses que des étoiles. Comme si ce monde avait été en proie à de la radioactivité, tout brillait. Il ne s'y connaissait pas vraiment en bioluminescence lui, ça c'était un savoir réservé à Serket.
Il toucha un champignon avec l'une de ses pattes et sursauta lorsque celui se mit à rétrécir d'un coup, devenant un vulgaire bourgeon rouge.
Regarde ! C'est vraiment flippant !
Puis il se mit à recommencer, appuyant sur celui d'à côté.Serket Béatriz Elle observait tout. Allant à droite à gauche, reniflant, touchant et se frottant contre les végétaux. Elle se plaisait ici ! Elle regarda Rhaegar qui l'apostrophe et de petits sauts, elle le rejoignit, regardant avec attention la réaction des champignons.
« c'est génial !!!
Elle explosa de rire de joie et elle se mit à son tour à essayer de toucher les champignons sans y arriver. C'était un jeu amusant. Ça faisait bien longtemps qu elle ne s'était pas sentie aussi ... Joyeuse ? Le dôme avait beau toujours être là, elle découvrait un nouveau lieu. Elle vit plus loin ce qui ressemblait à un arbre.
« On dirait un arbre.
Elle le laissa donc aux champignons, s'approchant de l'epais végétal.Rhaegar Pour la première fois depuis un long moment, un sourire releva les babines du grand mâle sombre. C'était une découverte amusante et lourde de souvenirs pour eux deux. Rhaegar ne savait pas si ce lieu était sans danger mais sa beauté était vraiment extraordinaire. Alors qu'il posa son regard sur une rose éblouissante aux lueurs bleutées, il se promit intérieurement d'amener un jour sa mère ici. Anianka s'y plairait sûrement, ça la changerait un peu de l'île. Les autres savaient-ils seulement qu'un tel lieu se cachait sur leur territoire ? Quelle richesse ! Les Lazulis possédait des trésors cachés dont seuls eux avaient le droit de propriété.
Il releva la tête et décrocha son regard de la fleur pour s'avancer vers l'arbre que Serket désignait. Il était étonnamment grand pour un monde souterrain.. Il dégageait une odeur étrange.. Pas comme ceux qu'ils avaient l'habitude de voir.
Ce n'est peut-être pas un arbre.. Dit-il en collant sa truffe dessus, inspectant d'un peu plus près.
Elle s'y connaissait mieux que lui après tout, elle était la seule à pouvoir avoir des réponses.Serket Béatriz Elle quitta l'arbre des yeux pour fixer Rhaegar. Elle ne savait pas non plus s'il s'agissait d'un arbre. Toute cette flore était étrange. Hypnotisante et respirant presque le danger. Ils étaient perdus dans un autre monde ...
Elle s'approcha plus près du végétal. Elle gratta ce qui sembla être de l'Écosse du bout de ses griffes, elle renifla le liquide qui sortait d'une petite faille. Elle hésita à goutter cette sève mais sa raison la retient, elle ignorait le danger. Il pouvait s'agir de poison.
« Il a la structure d'un arbre ... Ses branchages finissent dans le plafond. Il semble avoir de la sève ... Mais il ne me fait penser à aucun autre arbre de la surface.
Elle sentait qu'au retour de leur expédition, elle aurait un livre à tenir pour présenter leur découverte ... Il faudrait aussi qu'elle fasse des prélèvements.Rhaegar Rhaegar observa l'herboriste marmonner sans comprendre réellement ce qui la fascinait tant. Il haussa les épaules et contourna la louve pour inspecter d'autres coins. Ce n'était qu'un arbre après tout.
Son visage perplexe se tournait sur tout ce qui l'entourait. Les choses les plus belles sont aussi les plus dangereuses, lui a-t-on enseigné, c'est pourquoi il se méfiait de ce monde un peu trop parfait. Tout semblait si calme.. Il s'approcha de cette rose bleue qui lui avait tapé dans l'oeil, quelques minutes plus tôt. Il la renifla, elle avait la même odeur que les roses de l'île de sa mère. D'un geste de la patte il voulut l'arracher mais fut rejeté par ses épines. Les pétales de la rose se mirent à frémir et elle libéra une vague de petits points bleus luminescents autour d'elle, comme si Rhaegar venait de souffler sur des paillettes. Le mâle sombre éternua à trois reprise, grondant à chaque fois comme un ours.
Saleté de fleur ! Se plaignit-il en se grattant la truffe.Serket Béatriz Elle était occupée à regarder l'arbre quand elle entendit Rhaegar grogner. Elle se tourne vers lui, interrogative et elle explosa de rire en voyant le visage foncé du loup être couvert de paillettes. Il était si ... Bling bling. Elle s'approcha de lui, moqueuse.
« Un digne disciple de Moiro ... Tu es de toute beauté.
Séductrice, elle le frola, les yeux mis clos. Elle lui faisait du charme, son glowstick brillant presque dangereusement. Elle le contourna, et s'éloigna d'une démarche gracile. Elle renifla la drôle de rose et sans doute parce qu'elle ne représentait pas une menace ou parce qu'elle était plus plante que louve, elle ne subissa pas le même sort.
« Tu ne l'écoutes pas ... Tu es si sourd au monde ...
Elle le regarda du coin de l'œil. Il était ignorant. Elle avait envie de le façonner à son image ... Le rendre adepte de la Vie qu'elle côtoyait.Rhaegar Il releva la tête et darda sur la plante un regard mauvais, il était prêt à l'arracher sans pitié, prêt à l'écrabouiller et à s'en servir comme d'un maquillage pour sa mère. Il se contint cependant car il savait qu'Anianka préférerait voir la fleur intacte pour pouvoir la replanter. Quelle connerie.. Il ne saisissait pas ce que les plantes avaient de si spéciales. Serket ne se priva pas de rire de sa maladresse et en profita pour se rapprocher de lui, si près qu'il en eu un frisson dans le dos. Ses yeux ambrés légèrement arrondis suivirent le mouvement enjôleur de la disciple rose avec un mélange de surprise et de gêne. Ah ! Voilà qu'elle jouait à ce jeu la avec lui ! Sa babine se releva légèrement sur l'une de ses canines et il fronça les sourcils d'un air méfiant.
Certainement pas, je n'ai rien d'un disciple de Moiro. Rétorqua-t-il en l'observant humer la fleur.
Ses paupières se plissèrent avec intolérance sur son visage large tandis qu'elle le dévisageait de travers. Il était droit comme un pic sur ses pattes épaisses, sa poitrine musclée dignement mise en évidence.
Je ne suis pas fait pour écouter les plantes moi..Serket Béatriz Elle s'esclaffa. Fortement. Gracilement. Elle lui fit de nouveau face, droite, fière. Ses propres plantes semblèrent se dresser, lui donnant une allure forte. Presque de reine.
« Alors qu'ecoutes-tu ?
Elle s'avança vers lui avec lenteur. Son regard bleu brillait étrangement. Un feu inconnu brûlait ses pupilles rappelant des océans lointains.
« La guerre ? Le sang ?
Elle était de nouveau à ses côtés. Elle sentait son souffle sur elle, était toisée par la grandeur du mâle et pourtant, Serket' n'avait pas peur de jouer avec l'ours. Et elle patienta.Rhaegar L'imposant mâle sombre fixait la louve droit dans les yeux sans ciller une fraction de seconde. Il ne se montrait nullement intimidé par cette dernière qui tentait de le déstabiliser avec ses charmes. Ses arcades se froncèrent encore un peu plus en écoutant les suppositions dérisoires de la disciple rose. A croire qu'il n'était qu'une brute épaisse digne d'être utilisée qu'à des fins de destruction. C'était une insulte à sa personne, surtout qu'il avait prouvé qu'il pouvait se rendre utile et serviable.
Je ne suis pas une brute, Serket. Rétorqua-t-il d'un ton grinçant.
Il dévia son regard sur le côté d'un air vexé, gardant cette moue mécontente figée sur le museau.
Il contourna la louve et fit face de nouveau à la plante. A l'aide de l'une de ses griffes, il traça un rond autour de la rose et retira celle-ci avec un bout de terre en prenant soin de ne pas arracher ses racines. Il fit volte face et leva ses yeux ambrés sur sa congénère, la rose se tenant parfaitement droite au creux de sa patte.
J'apprends encore, mais au delà de retirer des vies je sais aussi les préserver.
Un sourire aux abords sardoniques pointa sur le coin de son visage.Serket Béatriz Elle jouait avec lui et sans le quitter des yeux, elle le regarda s'occuper de la rose, l'arrachant avec douceur de son bosquet. Elle s'approcha une nouvelle fois de lui, se collant à ce grand corps.
« Alors gardes en vie cette fleur jusqu'à ta mort ...
Allait-il en être capable ? Il était dur de preverser une fleur surtout une inconnue. Arriverait-elle à survivre hors de cet étrange terrier ? Les paris étaient ouverts et la louve s'éloigna du mâle.
Et elle s'approcha d'un autre bosquet, lançant des regards mystérieux au loup. Elle renifla d'autres fleurs, se prenant à son tour un nuage de paillettes dans le visage. Elle se mit alors à rire.Rhaegar Le sourire du ténébreux resta figé un instant sur son visage, puis il retomba pour laissa place à une attitude quelque peu blasée. Il haussa un sourcil à la manière de sa mère.
D'accord, tu verras.
Il essaiera en tout cas. Il ne connaissait rien des plantes d'ici, arriverait-elle à vivre sur l'île aux roses ? C'était un défis qu'il relevait à l'aveugle cette-fois ci. Il était bien trop fier pour se laisser intimider par cette disciple, il avait déjà été suffisamment humilié par les autres à cause de son comportement, il ne laisserait plus jamais une telle chose se reproduire. Mais ce défis tournait au ridicule, les végétaux étaient fait pour mourir et revivre, surtout les roses, des fleurs éphémères dont la beauté s'éteignait à chaque hiver.
Mais il n'avait pas perdu tout espoir car l'Île aux roses portait bien son nom. Il s'agissait de l'habitat parfait pour cette fleur, qui sait, peut-être trônerait-elle parmi les autres dans l'immortalité ?
Il s'approcha d'elle pour l'imiter à son tour, souriant avec amusement.
Tu en as, juste là.
Il appuya sur sa petite truffe avec son énorme patte. BloopSerket Béatriz Ainsi donc il prenait ce pari ... La louve esquiva un fin sourire. Fière. Puis il l'a rejoigna, jouant avec elle à faire "exploser" les fleurs de mille et une paillettes. Elle riait de bon cœur puis elle se tourna vers lui, lui qui posa sa patte sur sa truffe. Elle fut surprise de son contact mais elle continua de rire.
Elle posa ses fesses sur le sol et déposa ses pattes avant sur celle de l'ours avec une délicatesse à en faire même pâlir les fleurs les plus graciles. Elle plongea son regard dans celui du mâle.
« Suis-je belle ?
Son ton était presque plaintif. Elle, on ne lui avait jamais dit qu'elle était belle. On l'avait admirée pour la beauté de ses plantes mais elle, qui la trouvait belle ? Elle n'était que la charogne qui trimballait des trésors. On ne la regardait que pour ce qu'elle traînait alors était elle belle ?
« Ne mens pas. Dis moi la vérité. Je ne veux que la vérité.Rhaegar Son regard alla des yeux de la louve à ses petites pattes, chevauchées par dessus les siennes trois fois plus grosses. Elle était si près de lui qu'il dut sinuer son cou pour reculer sa tête, ses oreilles se plaquèrent contre son crâne. Puis vint la question qui le fit presque rougir. Q-Quoi ? Belle ?
Elle était plutôt directe pour une louve aux allures maladroites. Serait-ce son pouvoir qui la rend si sûre d'elle ? Ce glowstick rose brillant à son cou ? Les yeux arrondis de surprise, il bégaya :
Euh.. Je..
Son regard fuit sur le côté d'un air gêné. Il n'était pas très expressif lui. Quelle question stupide, une disciple de la beauté qui lui demande si il elle est belle.. Il voyait parfaitement dans son petit jeu de séduction. Il recula et extirpa ses pattes des siennes d'un air irrité.
Je crois que nous devrions rentrer.
Il lui jeta un regard méfiant puis lui tourna le dos pour se diriger vers l'étroit passage d'où ils étaient venus.Serket Béatriz Ainsi la fuite de Rhaegar concluait ce qu' elle pensait. Elle n'était qu'un cadavre à peine embelli par ses fleurs. Elle était laide et porteuse de beauté. Elle le regarda s'éloigner et sans un mot, elle se décida de le suivre. Elle n'avait plus rien à dire. Elle n'avait plus rien. Elle devrait donc se contenter de n'être qu'un pot de fleur qu'on regarde que pour s'émerveiller des merveilles qu'il renfermait. Mais lui, il était terne, sans vie. Il n'était qu'un contenant après tout.
Alors elle se contenta de le suivre, son regard devenant aussi terne que le pot qu'elle imaginait être. Elle devait accepter. Elle lança un regard à ce qui l'entourait, s'imaginant disparaître à jamais parmi ces fleurs inconnues. Sans doute que son destin n'était plus parmi les loups après tout. Elle était étrangère à eux. Elle ne les comprenait pas. Contrairement à elles. Elle ne s'arrêta cependant pas, continuant de suivre l'ours. Elle disparaîtrait en temps et en heure. Elle savait que ce n'était pas pour aujourd'hui.
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