Le conseil du Raptor [Libre]

Le dôme s’est brisé. Enfin. Grand épervier tout de blanc vêtu tu es parti sans ajouter un mots. Tu as observé la fureure des dieux enfantins et tu as savouré ce spectacle. Haut dans le ciel tu as beaucoup perdu. Des plumes. Du sang. Des camarades. Ton coeur est aussi froid que ta destination, aussi perdu que ces lieux. Sur le chemin tu as rencontré un vieux loup aveugle. Pendant un instant il t’a fait penser à toi, toi si tu ne t’étais pas battu pour recouvrir la vue, toi si tu avais simplement baissé l’échine comme tout ces faibles face aux Dieux. Tu lui as alors échangé ta couronne d’os et ton collier de cuir contre une grande cape doublée de fourrure. Tu n’es plus un roi maintenant, mais un sage. Tu t’isoles pour guider les âmes en peine, les âmes qui comme toi, se sont vu marqué par le présage d’un dragon ou d’une tigresse. Tu as donné à son fils tes bijoux, ne gardant que le chaud et le pratique. Ils t’ont offert des vivres pour quelques jours et en les remerciant tu t’es remis en route, sans regarder derrière toi.

Etrangement tu te sens bien. Tu te sens libre. Dans un rire enfantin, dans un sanglot tu bondis, te mettant à courir, sentant l’air froid pourfendre ton pelage blanc. La marque bleue ne te fait plus souffrir, tu es heureux. Enfin.

Tu t’arrêtes un instant pour venir boire dans un ruisseau et manger un peu. Assis dans l’herbe, la gueule en l’air tu observes le ciel, un sourire calme sur les lèvres. Loin des fous, loin des guerres, tu es libre. Tu n’étais pas fait pour ça. Tu étais la justice et celle des clans est insensée, tu ne pouvais t’y plier.

Après quelques heures de repos tu te lèves et enfin, ton âme pénètre dans la neige, dans le froid. C’est un froid qui te fait frissonner mais tu es bien équipé. C’est un froid que tu apprécies. Lentement, tu avances dans les Grève Gêlée et tu t’arrêtes devant une pierre. Une pierre seule, au milieu de ce champ tout de blanc vêtu. Tu t’assoit devant celle-ci. C’est ici que repose Lieutenant, c’est ici qu’il s’est éteint.

Lieutenant, de là où tu es tu as en premier lieu eu peur pour ton enfant. Sa colère et son chagrin l’a tant aveuglé. Tu as eu peur en le voyant te lever devant Ao. Tu connais bien cette fourbe de dragonne. Puis tu as été fou de rage en la voyant agir de la sorte, tu as été fou de rage en voyant les dieux agir de la sorte. Tu t’es battu des années et des années pour eux, sans forcément les aimer, sans forcément les idolâtrer, et c’est comme ça qu’on te remercie ? Tu es revenu à la vie, tu t’es battu une nouvelle fois pour eux, et c’est comme ça qu’elle te remercie ? Rendant aveugle la plus belle chose de sa vie ? Mais la colère est bien vite parti, laissant place à la fierté. Oui. Assis devant ton fils, dans la neige, invisible à ces yeux, tu es fier. Tu l’observes faire demi-tour et s’enfoncer un peu plus dans le brouillard enneigé et tu souris. Va, épervier, ne t’arrête jamais de voler. Et quand tu seras trop fatigué pour continuer, je viendrais te chercher.

Avalon observait de quoi s’abriter un instant, le temps de décider quoi faire quand une odeur lui picota le museau. Une odeur qu’il ne voulait pas sentir ici, l’odeur de son ancienne meute. Restant un instant immobile, il se mit alors à suivre ce parfum car il réalisa bien vite que c’était la fille de Teddy. que faisait-elle ici. Seule visiblement ? Après une marche longue et rigide il parvint à voir le petit corps au loin. En plissant les yeux il réalisa bien vite que celle-ci était dans une situation bien inconfortable. Le jeune mâle accéléra le pas.

-Que diable fais-tu ici ? C’est dangereux, regarde sous tes pattes. Ne bouge plus, j’arrive.

Tu décroches ta cape pour la poser sur le sol, ôtant un poid de ton corps. Tu n’es pas vraiment réputé pour ton agilité et ton adresse mais tu ne peux pas la laisser simplement te noyer dans le froid.


En cas de réussite ; Il bondit en avant, sentant que la glace n’allait pas supporter longtemps le poids des deux lupins et attrapa par la nuque la jeune louve. Cela allait devenir une habitude à force. Parvenant à s’éloigner de ce piège a rat et retrouvant la terre ferme.. tout du moins, la neige ferme, il posa Nugget à terre, reprenant son souffle. Il prit sa cape et la posa sur les épaules de la plus petite. Elle semblait être frigorifié.

En cas d’échec ; Alors qu’il allait parvenir à ses fins, la glace se brisa sous ses pattes arrières. Dans un grognement féroce et en poussant le corps de la jeune louve en avant pour qu’au moins, elle, ne tombe pas dans l’eau la moitié de son corps fut submergé dans le froid. Tentant de remonter à la surface, ses griffes glissaient sur les morceaux de glace qui se brisait à chaque tentative.

C'était vraiment une idée pourrie, d'aller autant au nord. Asclepia n'était pas préparé pour ça : son poil avait beau le protéger des températures frigorifiques de l'altitude, il ne pouvait rien contre l'humidité qui régnait ici en maître et s'insinuait insidieusement dans son sous-poil, avant de lui glacer la peau. Et plus il avançait, pire ça devenait.

Allez, encore quelques coups d'aile, et sûr il rentrerait. Il était pas venu ici se cailler le cul pour rien, surtout lorsqu'il y avait des forêts, des vallées et même un petit atoll tranquille sur lequel poser ses miches ! L'avantage, de pouvoir passer par en haut, c'était que les distances s'amenuisaient jusqu'à parfois devenir ridicules. Une excursion dans les terres glaciales du continent n'était, au final, qu'une petite promenade de santé.

Mais ça, c'était avant que les craquements de fin du monde de la glace qui se délite ne retentissent à ses oreilles. Son poil se hérissa, il frémit. Ca, n'augurait rien de bon. Il se souvenait, en haut des larges pics qu'ils contemplaient en se reposant à leurs pieds, les chapes de neige qui s'écroulaient sans sommation et roulaient sur la pente, avalant les âmes ayant eu le malheur de s'y perdre.

Ca ressemblait un peu à ça, mais en plus fracassant, en moins grondant, en plus... Immédiat.

Il tourna son regard vers les fourmis, en bas, qui bondissaient sur les chapes blanches.

Vers les fourmis, en bas, qui glissent vers les flots écumants.

Oh nom de dieu de bougre d'abrutis !

Le son s'échappe de ses babines, et il pique vers le sol, repliant ses grandes ailes vertes et bleues sur son corps frêle, gueule vers les loups qui en guise de fourmis s'agitent. Quelle idée ! La première forme, minuscule (est-ce vraiment un loup ?), a réussi grâce à l'action de l'ombre blanche à gagner une surface plus stable, mais l'ombre

Le fantôme est malmené par les ondes, menace de disparaître.

Asclepia n'est pas taillé en force, il le sait, et l'énergie cinétique qu'il vient d'acquérir est capitale pour la réussite de son idée. Il sait aussi, malheureusement, que ça risque d'être douloureux.

Au dernier instant, il bascule, et tel un oiseau de proie saisit les épaules qui dépassent de l'eau, pour le hisser sur la berge.

[Lancer 2 PC Agi]

Il réussit à l'agripper au niveau de l'articulation et le tire, le tire sur le rebord froid et glissant, réussit à le sortir juste assez pour qu'il puisse reprendre ses appuis. Asclepia, pour sa part, roule et glisse sur la glace, piaille, malmené par cet atterrissage particulièrement violent. Par chance, aucun de ses os ne se rompit, sa carcasse ne fit que clamer sa douleur.

Il resta un instant allongé sur le sol, pour reprendre ses esprit, avant de se redresser à demi. Il devait absolument réduire la surface de contact avec la glace s'il ne voulait pas finir congelé.

Mais vous êtes malades-

Ils avaient trouvé Asclepia, un camarade de voyage des plus agréable.

Bande de timbrés !

Rhaegar

Le voyage fut à la fois incroyablement long et pourtant très rapide. Rhaegar trottinait assez vite grâce à ses pattes bien musclées, mais mentalement c'était un vrai labyrinthe dans sa tête. Une part de lui avait envie d'aller chercher Mildred avec sa famille, une autre part avait envie d'aller galoper sur les plages comme à sa jeunesse, et une autre, enfin, avait envie de vengeance. Mais il avait un devoir, il l'avait promis : il devait reconstruire ce territoire chaotique pour lui redonner sa splendeur d'autrefois. Et pour y parvenir, il devait faire la paix avec les dieux, en particulier avec Mido qui le rejetait encore et sans cesse malgré son courage, malgré sa motivation. Il devait se montrer plus rusé, plus malin.. Et qui d'autre que Nugget, sa disciple, pour le conseiller ?
Alors en cette nuit glaciale, il avait pisté sa trace à travers ces terres solitaires, étonné qu'elle se soit autant éloignée de son dieu. Lorsque l'aube, douce et chaleureuse, se leva et dispersa sa lumière, c'est sur un horizon de glace que Rhaegar l'observa. Lui, l'ours, l'énorme masse de muscles et de poils.. Qu'est-ce qu'il venait foutre là, sur une foutue patinoire ? C'est en glissant qu'il avança, tombant à plusieurs reprises, d'abord sur les fesses, roulant sur le dos, puis parfois sur le ventre, pattes écartées et gueule contre terre. Ah ! Que c'est froid ! Son poil d'été pourtant épais, n'était pas aussi long que celui d'hiver qui tardait à pousser.

Des voix, des cris résonnèrent et il jeta un regard sur l'oiseau qui piquait droit sur la fille de Teddy avec frayeur. Son cœur manqua un battement alors qu'il attrapa l'autre loup qui lui tenait compagnie, lui qui pensait que l'oiseau était un prédateur. Il voulu se précipiter, tout en lenteur.. Il leva ses pattes une à une, griffes sorties. Mais il était encore trop loin et surtout, beaucoup trop lent..  

Nugget ! Cria-t-il, voyant la jeune femelle couchée sur la banquise.  

J'arrive !

Doucement, mais sûrement.. Gare à toi l'oiseau, car Rhaegar avait appris à les attraper par un mentor d'exception, et il ne t'épargnerait pas.

Des serres se referment sur ta peau et tu quittes la morsure du froid de ces eaux profondes. Bien vite autour de toi se regroupe de nouvelles âmes. Des âmes que tu aimerais ne plus vraiment revoir traîner ici. En sentant ta cape se poser sur tes épaules tu grognes légèrement en guise de remerciement. Nugget s’affole, parlant encore une fois des Divins capricieux. Tu te redresses légèrement. Rester sur place est une très mauvaise idée pour toi, tu as besoin de réchauffer ton corps et maintenant, elle n’a plus besoin d’aide.

Avalon redresse la gueule et braqua son regard fatigué sur l’oiseau de jade, un léger sourire aux lèvres, tu murmures faiblement.

“ Merci. “

Et sans rien dire, tu t’éloignes du groupe, les quittant sans rien ajouter. Tu dois toujours te trouver un lieu pour te reposer, une grotte serait une fameuse idée.

Asclepia était bien trop occupé à décoller ses pattes du sol pour vraiment remarquer l'arrivée du loup noir et brun qui - en plus non mais voyez-vous ça - était focalisé sur lui. Asclepia lui tira la langue d'un air charmeur lorsque "Nugget" (mais qui s'appelle Nugget dans la vie ?) rétablit la vérité -

Whoah ! La gosse là ! La toute petite louve minuscule qui faisait n'importe quoi ! Qu'est-ce qu'elle parlait mon dieu ! Elle piaillait comme un chaton qui vient de perdre sa mère ! Au début, Asclepia n'écouta absolument rien, occupé à se redresser et surtout à se décoller du sol, ce sol si froid qui collait à ses plumes et l'empêchait de se réchauffer, et le transformerait en glaçon s'il continuait comme ça. Il se hissa, sur le bout de ses griffes et de ses serres, battant à demi des ailes, brassant l'air congelé saupoudré de glace. Brr.

Et puis elle balança qu'elle était disciple de Mido, et attira toute son attention. Elle ? Ce p'tit bout de cul là ? Mido il lui avait filé un GLOWSTICK, il avait bien entendu ? Putain de merde, lui tout ce qu'il avait gagné c'était de se retrouver à l'autre bout du continent !

Bon le reste sonnait comme une vieille prophétie toute pourrie comme tous les dieux en envoyaient à ses disciples. "Tiens, tu donnerais ta vie pour moi, je vais te donner une énigme de merde pour que tu puisses aller le prouver en crevant dans un coin dégueulasse et sûrement dangereux", ben voyons. Il faisait bon être disciple du raptor, dites moi.

Tout à son écoute, Asclepia faillit rater le merci du loup blanc - wow il avait l'air d'avoir AU MOINS mille ans avec ces valoches sous les yeux - avant qu'il ne s'éclipse comme une ombre. O k l m.

Par contre, la tâche rouge et colorée qui arriva du ciel, ça ça le bottait pas du tout. Parce que déjà, à mille kilomètres il reconnaissait un aviaire, mais en plus parce que c'était encore un de ces putains d'ara de merde qui passait son temps à faire le malin et à se croire mieux que les autres - comme tous les aras.

Insupportable compagnie.

Alors Asclepia se contenta de rester dans son coin et de faire la moue. C'était en petit comité, qu'il était à son avantage : là c'était trop dangereux.

Rhaegar

Ses oreilles se tendirent et son visage se crispa lorsqu'il observa un autre oiseau s'approcher et piquer vers eux. Cela lui rappelait que trop bien ces maudits faucons des montagnes qui bordaient le gouffre des Lazulis. Des foutus brailleurs qui attrapent leurs proies pour les lâcher droit sur les rochers les plus acérés, c'était bien plus facile quand la chair était ouverte n'est-ce pas?
Serrant doucement les mâchoires, il s'approcha encore, glissant comme si il marchait sur des morceaux de savons mouillés. Le regard noir, il ne prêta même pas attention au prêtre déchu qui s'en allait, son attention était portée uniquement sur les deux oiseaux. Lorsqu'enfin il arriva aux côtés de la jeune Nugget, il s'immobilisa à l'aide ses griffes plantées fermement dans la glace.

T'ont-ils fait du mal, Nugget ? Interrogea-t-il sans dévier du regard.

Puis finalement, il décrocha ses iris vairons des étrangers pour les poser avec plus de douceur sur la fille de Teddy.

Je ne sais pas ce que Mido attend réellement de nous, mais si c'est ici qu'il veut qu'on soit alors je resterai là, quand bien même la glace menace à tout instant de céder sous mes pattes. Tu peux compter sur moi pour t'aider.

Il accompagna sa dernière phrase par un hochement de la tête. Même si il devait nager dans ces eaux glacées avec la jeune Nugget sur son dos, il était bien déterminé à le faire.

Les craquements étaient de très mauvaise augure, Asclepia piailla doucement en se faisant léger, si léger ! Il battit doucement des ailes, recula d'un pas et se tint près, au moindre problème, à s'envoler. Mais son esprit n'était pas tout entier à la glace qui vacillait sous ses pattes : le loup si sombre le considérait d'un air particulièrement mauvais (mais que lui avait-il fait à ce plouc ?) ET un fait BIEN PLUS IMPORTANT la petite louve l'avait appelé "Le Bel Oiseau". Et ça ! A Asclepia, ça lui avait vraiment fait plaisir. Il était même sûr que, gentille comme elle était, et petite comme elle était, il pourrait la porter s'il le fallait. Les autres, c'était même pas la peine d'y penser : ils étaient bien trop gros. Mais cette demi-portion...

La terre tangue de plus en plus, et chasse ses réflexions inutiles. Asclepia grommelle et bondit sur la louve aux griffes de Raptor.

Le Bel Oiseau va encore vous sauver la mise ! Poussez vous les romanos !

Il la saisit par le col, et pousse, pousse sur ses postérieurs pour gagner le ciel. Ouh ! C'est lourd ! Et il n'a jamais été le meilleur en vol... Il grommelle encore plus et gueule sur son cousin, qu'il se rende utile :

Oh eh le rouge-gorge ! Tu vas pas attendre qu'on crève tous quand même : viens m'aider bordel !

Il était content, que Nugget soit la louve la plus petite du groupe, parce que bon c'était surtout la seule qui savait ce qu'elle faisait ici, et la seule à être un tant soit peu utile. Les autres pouvaient bien crever la gueule ouverte, il s'en fichait. Et si le Dieu Ronchon lui avait donné des papattes dématérialisées là, c'est que ça devait servir à quelque chose, et qu'elle aussi.

Alors t'as vu des trucs avec tes jambons magiques ? Et la glace là... Y'a des trucs en dessous, un bout de terre au moins ? Parce qu'elle prend un sacré coup de chaud...

Il était difficile de comprendre ce qu'Asclepia disait... Mais vous voyez bien le genre.

[2 dés AGI pour porter Nugget sans être déséquilibré !]

Un barrissement vous fait trembler. Et il surgit entre les éclats de glace, tout aussi paniqué que vous. Il est immense. Il est laineux. Il est ancien. Beaucoup trop pour être encore de ce monde. Et pourtant, il vous fait face, agitant sa queue et ses oreilles comme menace.

Un mammouth. Bien en chair et en poil.

De toute évidence, il est perdu. Il à foncé loin de sa harde pour échapper à quelque chose. La paroi qu'il a défoncé vous montre une large zone sombre, silencieuse, qui semble s'étaler en un long tunnel de glace. Où débouche t'il ? Vous ne le saurez peut être jamais. Car de son massif corps, il protège la zone. Intimidé par vous, prédateurs. Mais aussi par ce qu'il y avait derrière lui.

Un nouveau barrissement vous met en garde. Fuyez, avant qu'il ne vous fasse fuir.

Rhaegar

Alors ils n'étaient pas des prédateurs ? Rhaegar plissa doucement les yeux en leur direction, il gardait toujours une forme de méfiance envers les étrangers surtout depuis la trahison du lion blanc.
Il s'approcha de la brèche ciblée par la disciple du Raptor et observa avec fascination l'épaisse couche de glace. Il voulut proposer une hypothèse en lien avec la chaleur du dôme mais à peine eut-il le temps d'ouvrir la mâchoire qu'un craquement déchira la glace sous leurs pattes et se rependit jusque dans le mur. Les deux ailés s'envolèrent et prirent avec eux les plus légers, il ne restait donc plus que lui sur cette glace instable.. Il écarta les pattes de façon à répartir son poids équitablement et s'éloigna doucement, se mouvant avec le plus de délicatesse possible. Combien de temps allaient-ils rester en l'air ?
Un nouveau craquement et il observa avec effroi des fissures près du mur de glace, puis il entendit quelque chose.. Ou quelqu'un taper de l'autre côté.

Il y a quelque chose derrière ! Décrit-il d'une voix suffisamment forte pour qu'ils entendent mais pas trop pour que l'écho ne brise encore plus la glace.

Le froid couvrit sa gorge et il toussa soudainement, il n'était pas habité à un tel froid même avec son épais pelage et son corps bouillant. D'un coup, des morceaux se détachèrent du mur et se fracassèrent sur la glace, faisant trembler la banquise toute entière. Rhaegar grimaça devant la scène qui se déroulait à quelques mètres de lui et il se précipita pour s'éloigner le plus vite possible avant d'être englouti. La banquise trembla encore plus violemment et il tomba gueule contre terre, glissant comme si quelqu'un l'avait poussé. Lorsque sa course s'arrêta, il tourna la tête derrière son épaule et se releva pour faire face à..

Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Questionna-t-il pour lui même à voix basse.

L'animal était énorme, beaucoup plus énorme qu'un ours, que tout ce qu'il avait vu et appris. Recouverts de poils longs, il avait de grandes cornes capables de le soulever et de le transpercer. Il resta immobile, puis un grondement retentit derrière lui et Rhaegar aperçut le regard effrayé de la bête. Il comprit alors que le danger venait de derrière et que si la bête s'affolait, la glace les engloutiraient tous les deux. Heureusement pour lui, il n'avait plus ses imposantes canines et donc il n'avait plus grand chose d'un prédateur..

Immobile, il baissa la tête et la queue en une posture de soumission pour montrer à la bête qu'il n'était pas son ennemi, puis il recula un pas après l'autre, les yeux toujours relevés vers elle.

Il y a quelque chose derrière... Je crois qu'il faut refermer cette brèche.. S'exclama-t-il doucement sans crier, de sorte que ses congénères l'entendent sans que la bête de le prenne pour une menace.

Et il recula encore.. encore.. doucement, les pattes écartées un maximum possible.