What's up danger? - Alexandrine.

Dressée au sommet d'un des plus hauts rochers, le monde s'étendant à ses pattes plusieurs mètres en contre-bas, Anita communiait avec la nuit.

Yeux clos et oreilles droites frémissant dans le vent elle laissait couler le long de son échine la caresse de l'air nocturne, apportant avec lui une fraîcheur apaisante après une journée marquée par le soleil. Le corps était tendu et frémissant des muscles sous-jacents qui commençaient à reluire sous la peau fine, le visage qui de jour en jour s'affinait était lui apaisé. La lune était encore jeune et rousse, jetant ses premiers rayons sur la forêt en relai au soleil, bien plus intime et douce que son confrère diurne.
Anita aimait ces heures prématurées de la nuit quand les corps et les esprits n'étaient pas encore engourdis de fatigue, trop jeunes et actifs pour s'avouer vaincus le crépuscule venu ; c'était l'heure où étaient déjà rentrés les plus jeunes et les plus vieux et où seuls subsistaient les âmes adolescentes en rois sur ces terres. Ils étaient l'avenir. Et un avenir, ça se préparait.
Pepper et Anette avaient été très claires là-dessus.

Mais ce n'était pas que pour elles et pour voir la fierté briller dans leurs yeux qu'elle se perdait si souvent parmi les géants de pierre et d'écorce de Dents de Roc.
C'était surtout pour elle.
Pour cette adrénaline qui enflammait ses veines quand elle se jetait du haut d'un rocher en espérant atteindre le suivant.
Pour ce sentiment de force et d'accomplissement quand elle y parvenait et filait alors jusqu'à l'objectif suivant.
Pour ce goût du sang qui emplissait une gorge irritée par un souffle trop profond et ce tiraillement des muscles épuisés qui donnaient l'impression de ne plus pouvoir soutenir le poids de son corps.
Pour cette sensation exaltée d'un organisme qui se savait vivant et exploité de tout son potentiel.

Un sourire étira ses lèvres quand défilèrent dans son esprit les images de ces moments passés tant à la Moere qu'aux abords des montagnes à défier la gravité, à toucher d'une griffe le risque de la chute pour finalement se rire de lui d'une habile pirouette.
De telles émotions faisaient battre son cœur à l'unisson avec celui de la nature autour, lui apportaient joie, vigueur et plénitude autant que les interactions avec ses semblables.
Et ce soir elle ne serait pas seule à jouer avec le destin.
Elle reconnaîtrait entre mille sons le bruissement de cuir qui s'était manifesté dans son dos même sans se retourner vers la silhouette qu'elle devinait massive.

Alexandrine avait bien grandi, elle aussi.

Il était parfois dur de noter des changements quand deux quotidiens étaient si étroitement liés ensembles, quand une fratrie se voyait chaque jour en laissant filer les mois derrière eux tandis qu'ils marchaient tout droit vers leur première année.
Mais parfois chacun prenait une pause dans leur vie qui allait à cent à l'heure, fermait un instant les yeux pour prendre une grande inspiration et un temps de recul - puis en les rouvrant, on voyait le chemin parcouru.
Et Anita voyait se développer cette carrure si proche de celle de leur mère sur un corps rendu presque adulte - mais il y avait surtout ces ailes, ces ailes immenses qui des mois durant n'avaient été que source de frustration pour sa sœur, pour Axie, qui enfin acceptaient de dévouer leur puissance à son service pour l'emmener vers les cieux.
De quoi pimenter leurs jeux dangereux. De quoi voir si la chauve-souris sans ailes pouvait continuer de voler à sa suite pour autant.

Elles avaient maintes fois partagé telles épreuves, mues par la même fibre intrépide et ce besoin téméraire de se mesurer à la nature elle-même dans des courses périlleuses.
Elles avaient eu moins de temps à consacrer à ces moments privilégiés à deux quand toutes deux avaient vu leurs activités grandir et devenir de plus en plus chronophages à mesure que s'éloignait l'enfance - les mentorats, les missions, les recherches d'accomplissement personnel.
Mais cette nuit elles seraient à nouveau réunies sous les étoiles non loin du domaine d'Aka, prêtes à évaluer leurs aptitudes grandissantes.
Elle ne se retourna que très légèrement, ne laissant apparaître qu'un œil violet luisant dans la pénombre et souligné d'un sourire équivoque.

— T'es prête ?

Son regard se porta vers le couloir obscur qui se dessinait au sein des hauts résineux, cet enchevêtrement de branches basses et solides perchées à quatre ou cinq mètres seulement du sol et facilement accessible depuis leur promontoire.
Un chemin facile pour s'échauffer qui s’enfoncerait progressivement vers les profondeurs plus extrêmes de la forêt de pins et de rocs, où culmineraient les rochers les plus escarpés et les arbres les plus anciens.

Un long frémissement agita le corps d'Anita et délia avec souplesse sa longue queue tandis qu'elle quitta sa position assise pour pivoter son corps vers la gueule béante du parcours qui les attendait.
Prête à se laisser avaler par les ombres et la forêt.

Elle ne put que laisser son sourire s'élargir à la réponse de sa sœur, laissant poindre le bout d'une canine pointue.

Les grandes ailes de cuir s'ouvrirent en un bruissement, laissant filer sur elles l'air nocturne, s'engouffrant dans le couloir ainsi créé puis les poussant vers celui qui parmi les arbres les appelait.
Et sans plus attendre elle quitta le point de départ d'une détente souple, gardant les yeux fixés vers l'avant. Car elle savait que dès l'instant où la dernière de ses griffes se serait détachée de la roche, sa sœur se serait laissée tomber en même temps, quittant toute dernière accroche à la terre ferme pour se laisser couler dans les airs.

Les lames d'air froid lui fouettaient désormais le visage, griffaient ses yeux, s'engouffraient dans sa truffe et sa gueule entrouverte.

Cette nuit encore, aux côtés d'Axie et sans ailes, elle volerait. Cette nuit encore, elles seraient libres.

Elle se réceptionna habilement sur la première branche, celle qui marquait le début du parcours, et se propulsa sans marquer de pause vers la suivante, détendant à nouveau son corps dans toute sa souplesse.
Le tunnel formé par les rangées de branchages était étroit et irrégulier, demandant à la louve une analyse rapide et experte de chaque étape pour progresser sans glisser, pour bondir sur les appuis qui ne céderaient pas sous son poids.
Le sol défilait sous ses yeux mais son esprit flottait bien plus haut que cela ; elle gardait un œil complice sur l'avancée de sa sœur - cette section du parcours avait beau être la plus aisée et faire office d'échauffement, elle était probablement problématique pour Alexandrine à cause de l'envergure de ses ailes au sein de troncs parfois resserrés. L'occasion pour Anita de prendre un peu d'avance dans cette course qui débutait, même si elle n'avait pas encore atteint sa vitesse de croisière : elle faisait bien trop attention à ne pas se fouler une articulation si vite, déployant plutôt tous ses efforts à se concentrer sur chaque mouvement, sur chaque roulement de muscle, à l'écoute de son corps et de sa respiration.

A l'écoute des sensations exaltées qui fleurissaient en elle sous l'accélération de son cœur.

Prenant de l'assurance, Anita se laissa aller à quelques sauts plus amples pour gagner une infime avance sur Axie, accélérant la machinerie coordonnée de ses trains avants et arrière, augmentant l'espace entre chaque branche sur laquelle elle retombait.

Au milieu d'un des bonds elle tourna la tête l'espace d'un court instant pour apercevoir sa sœur entre les branches en tâches de beige et de feu, brouillée par la vitesse, légèrement derrière - mais pas assez pour assurer qu'elle l'avait réellement distancée.
Ce qui ne l'empêcha pas de l'asticoter.

— Alors, t’arrive à suivre ?!

Et de continuer la course à fond de train avec un éclat de rire.

Il y avait une cacophonie de la forêt qui se pliait à leurs caprices, un concert des branches qui se cassaient et s’écartaient sur leur passage – sur son passage, surtout.
Alexandrine était une force lâchée dans la nature, une force face à laquelle les éléments apprendraient à se plier. Là où le couloir se faisait trop étroit pour la laisser se glisser sans accroc elle façonnait le monde à sa convenance en brisant les parois de son poitrail et de ses ailes puissantes – et Anita sut alors qu’un jour rien ne pourrait plus lui résister, que même les montagnes ploieraient face à ses rugissements, et que Aka lui-même serait rendu humble par la puissance d’une telle disciple dans ses rangs.
La dragonne ne désignerait plus seulement Ao.

Elle le vit aussi, ce gouffre qui plusieurs mètres plus loin s’ouvrirait sous ses pattes et l’obligerait à se démener pour le franchir, il était à moins de deux secondes alors qu’il paraissait encore si loin mais la vitesse augmentait, non moins désormais le temps d’y penser, il y avait moins d’une seconde avant qu’elle ne l’affronte -
Elle bondit mais son corps ne redescendit pas, pas tout de suite du moins, pas de la manière dont il aurait dû perdre en altitude après un si grand saut. Car l’espace d’un moment irréel et hors du temps elle avait des ailes.
Elle s’autorisa à fermer les yeux pour une fraction de seconde – pour ressentir le bonheur de cette unique sensation de portage, sentir le vent glisser contre son corps, l’entendre résister contre les ailes qui n’étaient siennes.
Puis les pattes de sa sœur relâchèrent leur emprise et le lien qui l’unissait aux cieux, la jetant en pâture à la gravité et aux arbres ancestraux. Les paupières s’étaient rouvertes, elle était prête.

Ses griffes avaient à peine le temps d’effleurer l’écorce que déjà elle imposait sa présence à une autre. Elle filait avec les courants de vent, elle filait toujours devant, elle exploratrice et dans son sillage une destruction bruyante mais ô combien fascinante – à elles deux elles formaient le calme et la tempête.
Ses yeux améthystes reluisant dans l’obscurité se rivaient partout et scrutaient leur route, si Axie pouvait superviser depuis ses hauteurs les trous dans leur parcours Anita voyait elle des obstacles parfois autrement plus sournois, cachés à sa vue par l’enchevêtrement de branches que la dragonne ne brisait qu’au dernier instant – comme ce tronc affaissé qui barrait en diagonale leur passage, ce tronc qui pouvait prendre sa sœur en traître.
Pour Anita se glisser sous son corps mort serait affaire d’un bond particulièrement bas et fluide, pour Alexandrine ce pouvait être un tremplin qu’elle avalerait d’une poussée des griffes – comme ce pouvait être un danger si elle volait trop bas à l’instant où elle le remarquait.
Ce n’était pas un risque qu’elles pouvaient prendre, pas maintenant, ce n’était qu’un échauffement.

Grâce à cette maigre avance que la fine hybride conservait sur le corps massif à l’énergie encore bridée par l’espace restreint elle put aboyer l’avertissement.

— Obstacle - plonge !

Quelques mots suffisaient, saccadés dans son souffle entrecoupé – en dire davantage serait gâcher une précieuse bouffée d’oxygène, en priver ses muscles.
Ces muscles qui chauffaient un peu plus avec chaque mètre parcourut.
Elle sentit l’écorce du tronc frotter l’extrémité de son oreille quand elle plongea sous la barre qu’il avait tenté de former pour les empêcher de passer.

Personne ne les empêchait de passer.

Elle ne savait que voir en cette silhouette qui plongea sans crainte vers le sol pas si lointain – était-elle un oiseau prédateur, une comète rougeoyante, un dragon de légende, une chauve-souris se fondant dans la nuit ?
Peut-être tout à la fois.
Elle entendit plus qu’elle ne vit sa sœur se laisser happer par la gravité, lutter contre les courants pour jouer avec elle mais ne jamais se laisser rattraper, puis remonter vers les cimes dans une série de craquements qui releva l’air pur et nocturne d’une pointe de fer avec ces éraflures nouvelles qu’elle ne pouvait que deviner sur la peau douce de sa belle sœur. Rien qui ne saurait la ralentir ou l’affaiblir.

Toutes deux ajustèrent leur rythme sans avoir besoin d’échanger un mot supplémentaire – leurs souffles déjà s’accordaient en une mélodie harmonieuse. Deux paires de mains sur un piano qui savaient composer sans se gêner, qui savaient écouter pour mieux renchérir, qui savaient quand s’écarter et quand s’imposer.
Et comme les notes se jouaient et s’enchaînaient les battements de leurs cœurs qui ensemble résonnaient se calibrèrent à leur tour pour ramener en elles ce qu’il y avait de mieux. Elles étaient prêtes.
Alexandrine bondissait à ailes à demi ouvertes, elle se retrouva si proche d’elle l’espace d’un court instant, un moment si bien synchronisé qu’il permit au souffle de sa sœur de porter ses mots jusqu’à elle. Les mots du départ. Les mots de la course.
Bientôt commencerait le terrain difficile. Bientôt viendrait le réel challenge, celui où véritablement les deux adolescentes pouvaient peut-être se faire mal, y risquer une patte à ce pire moment de leur vie, ce moment où leurs apprentissages avaient commencé et rythmaient leurs vies d’une cadence supplémentaire et exigeante.
Cela au moins rayait la possibilité et ne dessinait pas la moindre ombre dans son cœur qui au contraire battait plus encore d’une fièvre enthousiaste : l’échec n’était pas une option, tout simplement.

Une détente puissante la fit décoller par-dessus la roche qui tombait à jamais, prenant appui sur la dernière branche large à sa disposition avant de se frotter à une haie de doigts hérissés et tranchants cherchant à toutes les deux les attraper.

Ici, les troncs étaient plus resserrés. Ici, les arbres étaient bien plus hauts, bien plus traîtres – ils avaient poussé vers l’infini et perdu les plus basses branches, élevant leur premier palier à une dizaine de mètres au-dessus du sol s’éloignant sous elles.
Ici les trouées seraient plus fréquentes, ici les roches acérées qui donnaient leur nom au lieu seraient plus présentes, prêtes à leur barrer la route.
Ici commençait la véritable course.

Mais ici encore, rien ne les arrêterait.

Elle survola avec brio ce premier obstacle, cette roche affaissée en diagonale, et retomba brutalement sur une ramure d’un pin millénaire dont une partie éclata en une nuée d’échardes.
Son cœur avait manqué un battement car un instant, ses griffes ne rencontrant que le vide ; elle avait cru avoir manqué sa cible et se précipiter vers la chute. Mais cette dose d’adrénaline, ce coup de poignard entre les côtés qui lui rappelait à quel point chaque action avait ses conséquences – c’était ce qu’elle était venu chercher.

Son corps chargé d’énergie la relança de l’avant sans attendre, sans faiblir, et dans la nuit retentit un aboiement chargé de véhémence.

Les bonds de sa sœur étaient un écho à la cadence de ses propres foulées. D’une oreille qui se retourne elle guetta le son du corps qui se balançait de gauche à droite avec une puissance qui luttait contre tous les vents.
Elle voyait les innombrables griffes des arbres autour d’elles qui tentaient d’entraver leur chemin sans pourtant y parvenir, squelettiques doigts dont les ombres prolongées par la lune noyaient leur trajectoire dans les ténèbres. Quand l’un de ceux-ci osait se poser sur sa sœur – c’est avec un claquement sec qu’il éclatait ensuite, répandant son sang en copeaux sur l’humus en contrebas.

Le rire d’Alexandrine est une ode à leur vie, au rythme intense que leur cœur avait adopté. Elles avaient pris l’assurance, le parcours n’était pas fini mais elles savaient que ce soir elles reviendraient encore victorieuses de leur environnement.
Puis c’est leur arène qui subitement s’éclaircit, dévoilant sous leurs yeux luisant de carmin et d’améthyste un tout autre terrain. Elles le savaient, elles n’en étaient pas surprises, elles connaissaient si bien leurs terres.
Mais peu l’empruntaient comme elles le faisaient ce soir, ce chemin dangereux.
Ici sa sœur put aisément prendre de l’avance sur elle entre ces monolithes confortablement installés dans la plaine depuis des millénaires tandis que les deux mortelles, néophytes, apprenaient tout juste à fouler cette terre. Les géants de pierre auraient probablement ri de leurs voltiges s’ils avaient pu, ils en avaient vu d’autre – mais elles ne pouvaient les entendre et restaient en communion avec la nuit.
La lune caressait les ailes de cuir de sa sœur glissant avec aisance, louvoyant entre les piliers.
Pour Anita il fallait redoubler d’effort, chercher plus de souffle encore là où elle avait l’impression de manquer et de se retourner les poumons à force de les solliciter. Le vent frais autour de son corps aux muscles chauds était brûlant au fond de sa gorge, ramenant un goût de sang sur le fond de sa langue.

Rassembler ses membres, bander les muscles, assurer la prise, analyser le temps et l’espace, gonfler la poitrine, tendre les articulations, opérer la détente. Et enfin bondir.
Vers le suivant, et encore un autre.
Et même quand elle savait que son corps pour une fois n’aura pas la puissance requise, se trouvera dominé par les éléments comme à cet instant où ses pattes ne purent rencontrer que le vide au lieu de s’agripper à la roche…
… C’est sur un dos chaud et musclé, luisant de sueur qu’elle se réceptionna sans crainte, n’ayant pas douté un instant, n’ayant pas craint une seule seconde alors même qu’elle se sentait chuter et que loin en-dessous il y avait la menace du sol dur, immuable et impitoyable.

Et on l’y reprit plusieurs fois, la jeune louve au sourire farouche. Plusieurs fois elle bondit vers la silhouette draconique en poursuivant sa forme qui fuyait au cœur de la forêt de rocs. Plusieurs fois elle se jeta dans des espaces incertains en sachant ce qu’elle avait à faire et qu’un autre tremplin serait là pour lui porter secours.
Car c’était bel et bien une course, oui ; mais pas une où il fallait que l’adversaire choie à sa perte. C’était une course contre les autres avant tout. Pour elles, entre elles, une patte ou une aile serait toujours tendue pour se rattraper et se redresser.

Elle haletait, Anita, son corps exploité criait souffrance mais elle demeurait sourde – c’était ainsi qu’il grandirait et qu’elle deviendrait maîtresse de tous ses désirs de libertés et d’envol.
Elle haletait mais elle refusait de lâcher prise alors qu’elle continuait de survoler les rochers et les à pics, qu’elle bondissait depuis un promontoire pour explorer un gouffre et puis en remonter de quelques coups de griffes sur sa paroi.

Le bout du chemin ne serait pas très loin, elle le savait.

Mais pour le moment les tambours n’avaient cessés de battre, ni dans leurs tympans ni dans leurs cœurs.
Elle s’élança, feulant entre ses crocs presque découverts par le rictus d’effort qui déformait ses babines.
Vers l’endroit où, elle le savait, le parcours n’en devenait que plus dur et plus intense, plus impardonnable encore. Là où les rocs non seulement pointaient vers le ciel en rangs serrés, fiers camarades pour l’éternité, mais se joignaient également à une végétation folle et sauvage – ronces, vignes, s’entremêlant dans les quelques pins qui s’étaient fait suffisamment audacieux pour pousser parmi les dents d’Aka.

Si alors elles réussissaient cette étape sans faiblir… Elles seraient véritables reines de la nuit.