Bête, y es-tu ? [Libre]

Il était certainement imprudent de partir vers la grève gelée en cette période alors même que l’alerte avait été donnée quant à des créatures étrangères sortant des glaces, mais le jeune loup adolescent n’avait pas peur du climat glacial dont il était originaire. Il faisait confiance à sa fourrure épaisse et à son endurance pour le protéger du froid -peut-être un peu trop même-.. Portant ses lunettes sur ses yeux afin de les protéger du blizzard, le jeune loup s’avançait à pas feutré sur la glace. Prudent quant à l’emplacement où il déposait ses pattes afin que la glace ne cède pas sous ses pattes. Alors qu’il continuait son avancée, il aperçut des empreintes sur la neige, est-ce que quelque chose ou quelqu’un était passé par ici ?

Il pressa le pas, avançant toujours tout droit. Frissonnant par moment sous l’étoffe que lui avait confectionné Raison -celle qui n’était pas franchement prévu pour des froids d’une telle intensité-.


Il était encore perdu dans ses pensées quand une ombre apparut sur la grève enveloppée par la brume. Une fourrure fantomatique qui se découpait à peine de la crête dentelée formant une brèche au milieu des glaces. d’abord, il crut à un mirage, clignant des yeux plusieurs fois, tout en avançant prudemment vers elle. Puis lorsque sa vision fut plus claire, il put reconnaître la louve faisant parti des Nakhus qu’il avait eu l’occasion de croiser sans vraiment pouvoir lui adresser la parole - ou même sans en avoir eu le désir même -.

Il plissa les yeux en observant la louve adulte se demandant ce qu’elle pouvait faire bien loin dans le nord, puis il se souvint de l’histoire que lui avait raconté les voyageurs, était-ce cette brève l’entre des bêtes ? Son regard passa de la louve à la brèche, légèrement curieux. De la vapeur s’échappa de son museau alors qu’il s’adressa à la louve grise qu’il approchait par le flanc. Il parla d’une voix suffisamment distincte pour être entendu sans prendre le risque de briser la glace d’un cri ou de provoquer une chute de neige qui les engloutirait.

[J'ai supposé qu'ils étaient arrivés là où l'Entélodonte a été écrasé par l'effondrement :3 ]

Le loup noir apprenait alors que la louve grise avait un écureuil et une araignée comme animaux de compagnie, le loup noir commençait à croire que tous les Nakhus possédaient leur propre compagnon à poil ou à écailles. Décidément il ignorait bien des choses à propos des autres Nakhus. Le jeune loup trépigne sur place devant l’enthousiasme que provoque l’évocation de son scolopendre chez la louve. Réaction singulière qu’il n’avait pas anticipé, gêné de faire l’objet de tant d’attention d’un seul coup. Lorsqu’elle semble lui demander l’autorisation pour rencontrer sa bestiole, il se contente de hausser les épaules de surprise.

« Si tu veux, je te le présenterai, il est inoffensif si on sait le brosser dans le sens du poil. » Finit-il par lancer le regard fuyant.

« Je ferais attention, ne t’en fais pas »
Ils reprirent leur marche jusqu’à la brèche. Le loup noir avançait précautionneusement, prenant le temps de poser ses pattes une à une sur la surface gelée, avant d’en soulever une autre.

Quand un insecte géant fit son apparition, il sursauta. Lestat darda sur lui son regard de glace à moitié dissimulé par ses lunettes. Il n’en avait jamais vu de tel, même en son pays natal. Il aurait pu passer à l’offensive, si la louve et l’animal géant ne semblaient se connaître. Puisque la louve ne se sentait pas menacé, il revêtis une attitude plus détendu. Le loup noir fit la moue. Espérant que la bête ne les guideraient pas tout deux dans un guet-apens.

Sur la glace, il marche dans ses pas empruntant le même chemin, d’instinct, il ne veut multiplier les empreintes et traces laissées, elles sont déjà si nombreuses. Il les observe, non pas les leurs, mais les multiples autres qui se dessinaient et s’étendaient devant eux. Lestat eux comme un mauvais présentement, il marqua une pause pour réfléchir jusqu’au moment où il presse le pas, arrivant à la hauteur de la louve, marchant près de son épaule tout en parlant :

« Il va falloir être prudent, si nous ne sommes pas seuls, nous sommes peut-être déjà en danger. Prions pour que ton amie soit un allier de taille. »

Et ce froid qui n’en finissait pas de gagner du terrain. Le jeune loup frissonne, il s’approche de la louve ; tout en continuant à avancer à son niveau. Il glissa sur elle son regard avant de demander.

« Excuse-moi de te demander cela, mais est-ce que cela te dérangerai que je me colle contre toi pour conserver un maximum de chaleur, je crains que le froid ne finisse pas m’atteindre. »

Il ne pouvait l’abandonner là, toute seule, il se devait de tenir le coup. Alors autant anticiper et tenter de trouver des solutions envisageables pour faire face à la morsure du givre.

Le loup noir ne savait pas vraiment s’il pourrait tenir cette promesse d’une rencontre prochaine dans la bibliothèque afin de présenter son superbe spécimen de scolopendre à Kerguelen, elle qui pourtant semblait se réjouir à l’idée de cette rencontre. Il en doutait fortement maintenant que le froid pénétrait doucement sa fourrure, il ne pouvait ignorer cette possibilité de ne pouvoir rebrousser chemin après s’être engagé dans ce guêpier. Certains l’auraient peut-être trouvé pessimiste, mais il avait seulement l’intelligence de prendre en considération toutes les options et parmi les plus dramatiques trouver la mort au cœur des glaces éternelles. Le froid se faisait si agressif sur la grève qu’il pénétrait sa fourrure inlassablement, ne permettant pas à ses frémissements de remontrer sa température corporelle. D’où sa proposition avant que l’insecte ne les interrompe. Il ne se montra pas agressif, simplement prudent. Lorsque la louve se montra rassurant, il retrouva son calme.  

Mais puisque elle avait foi que ce soit en l’animal ailé ou en sa déesse, Kerguelen, Lestat la suivrait, car il n’était concevable pour lui de l’abandonner ici toute seule. Alors il l’accompagnerai. Il la laisserai seule juge de l’abandon de cette mission insensée, mais légitime à ses yeux. Sans l’heureuse intervention de Kerguelen, qui le vêtit de sa précieuse cape de Sorcelière, il n’aurait tardé à attraper froid. Lorsqu’elle lui ensile, il ne peut s’empêcher de baisser les yeux, trouvant la situation un peu gênante, lui qui avait voulu fuir par le nord les Nakhus, eux qui maintenant par leur étrange coutume le protégeait contre le froid. Il se doit de la remercier, pour sa bienveillance à son égard, peut-être était-ce là son pouvoir, celui d’être charitable avec toutes les créatures.

« Merci Kerguelen »

Merci d’être telle que tu es.
Lui qui ne serait peut-être jamais promus à un grand avenir parmi les Nakhus aurait au moins eu l’occasion d’en porter les couleurs. Et en plus, tu lui apprenais une leçon, ne pas sous estimer son environnement et toujours être préparé à tout.


Pensif, le jeune ingénieur cherchait une solution pour vous facilité une retraite en cas de problème, il fallait pouvoir retrouver son chemin, se montrer intelligent. Il planqua ses oreilles contre son crâne, prenant un air plus sérieux, il prend le temps de réfléchir. Il ne fallait se presser au risque de se perdre au risque de tourner en rond éternellement ou de perdre la vie. Puis soudainement il eut l’idée. Pourquoi ne pas établir un code et marquer par des flèches le chemin du retour. Ainsi nul possibilité de s’égarer et peut-être pourront-ils reprendre leur exploration plus tard si leur mission se voyait avortée. Il prit le temps de fouiller dans sa propre besace, sortant un outil de jardinage qu’il avait trouvé dans le terrier lumineux. Avec, il tente de marquer la glace précautionneusement afin de ne pas la fendre, un simple signe, une flèche discrète, mais suffisante.

La faible allure de la libellule lui laissait un peu de temps, une fois son œuvre accompli, il força un peu l’allure pour rattraper la louve et la libellule.


« Mieux vaut peut-être prendre le temps de marquer notre chemin et de repérer les lieux.
J’espère que cela, nous permettra de retrouver la sortie plus facilement, juste au cas où nous en aurions besoin.»


En théorie du moins, il n’était pas certain que ce marquage soit suffisant pour leur permettre de retrouver leur chemin, il l’espérait seulement. Pensant que ce serait mieux que rien. Et cela pourrait éventuellement servir à d’autres. Une fois son œuvre exécutée, il suivit Kergulen de prêt, ainsi que la libellule.
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Tentative pour marquer leur chemin afin de pouvoir retrouver la sortie par des flèches dans la glace.

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Le froid était toujours omniprésent et sa morsure qui s’immisce dans la chair jusqu’à l’intérieur des os se faisait de plus en plus pressante. Pas après pas, il s’engouffrait de plus en plus profondément dans la fourrure du jeune loup noir. Toujours plus présent, le faisait parfois frissonner un instant avant qu’il ne se ressaisisse, gonflant sa fourrure par l’air chaud produit par son corps qui lutte inlassablement contre le climat.

Après avoir tracé les glyphes dans la glace marquant ainsi leur chemin, le loup noir se mit à trotter précautionneusement sur la glace, rejoignant ses comparses, loup et insecte volant, avec lesquels il explorait actuellement les lieux. Se laisser guider par l’ami de ce qui semblait être une alliée de haute estime et en laquelle il pouvait verser toute sa confiance. Un guide peut-être afin de savoir comment il pouvait interagir avec les autres sans chercher à obtenir quoi que ce soit. Un exemple. D’optimisme et de gentillesse, qu’il n’avait de cesse d’observer en silence alors qu’il marchait à ses côtés. Des petits regards du coin de l’œil qu’il hasardait parfois, presque imperceptible. À vrai dire grand soin était apporté à ce qu’elle ne le remarque pas.

Il l’observe, elle et ses jeux de lumières changeants. Elle joue avec une pierre, lui aussi en avait trouvée une identique dans le terrier, une belle pierre lumineuse qu’il utilisait pour ses lectures tardives lorsque la lune était absente. Elle se contentait de sa présence sans y voir son utilité. C’est vrai qu’elle était belle. Si spontanée.

Bientôt, elle lui adressa la parole toujours avec cette même gaieté au fond du cœur. L’avait-elle remarqué, il s’en inquiète brièvement, mais si c’était le cas, elle ne fit rien paraître. Il se contenta de rehausser les épaules et esquisser un sourire avant de lui répondre :

« Ce n’est qu’une précaution. Si cela ne nous sert pas aujourd’hui peut-être que cela nous servira demain ?»

Il était plutôt fin stratège, peut-être pas le meilleur, mais il savait se montrer parfois intelligent. C’était l’une de ses qualités, si ce n’est la seule. Il avançait juste derrière elle, même lorsque le chemin se fit plus escarpé et plus étroit. Heureux de ne pas être suffisamment grand et large pour se retrouver coincé dans le tunnel. Il prit son temps, attendant que Kerguelen fasse le premier pas et ouvre la marche avant de se joindre à ses côtés au sommet.

La traversée au travers du tunnel de glace lui sembla une éternité, le silence pesant, le souffle qu’on économise afin de garantir l’effort jusqu’au sommet. Il y eut un moment où son corps le tirailla de part et d’autre, l’obligeant à ralentir l’allure. Il força pour ne pas avoir à perdre de vue la louve grise, regrettant parfois d’avoir perdu toute notion du temps alors qu’il lui aurait suffit de consulter sa montre pour se donner une idée du temps qui filait au fur et à mesure qu’ils avançaient.

Jusqu’à l’éclat de lumière aveuglante, celle qui sans crier garde vient lui brûler les rétines bien trop habitués à l’obscurité des conduits. Aveugle, il dut tenir ses deux yeux clos, l’opacité de ses lunettes se montrant bien insuffisante par rapport à cette lueur intense qui s’offrait à leur yeux. Lorsqu’il put enfin cligner des paupières, un nouveau monde s’offrait à lui. La stupéfaction le pris au corps et au cœur.

Une grande découverte. Il se précipita au bord pour pouvoir mieux observer l’horizon. Puis il interrogea la louve.

« Est-ce que tu vois ce que je vois ? »

Il ne s’attendait pas à cela, comment le pourrait-il d’ailleurs ? Un nouveau monde s’offrait à eux, quelque chose qu’il n’avait pu croiser que par hasard au travers des nombreux livres qu’il consultait par hasard le soir lorsque le sommeil ne venait pas.

La libellule s’envole. Peut-être avait-elle accomplie sa mission pensa le jeune loup noir, considérant la chance qu’ils avaient eu de pouvoir bénéficier de son aide qui les avaient mené jusqu’ici. Mais alors qu’il la croyait envolée pour toujours. La voilà qui revient offrant une belle cape à la louve grise.

Le jeune loup s’interroge silencieusement, penchant la tête tentant de comprendre ce qui venait de se produire, puis il se dit que cela n’avait peut-être pas tant d’importance. Mieux valait se réjouir de leur bonne fortune. Alors il se tourna vers Kerguelen, remuant doucement longue queue dans l’air gelée, un sourire jusqu’aux oreilles.

« En voici un beau présent » Si avec cela elle ne parvenait pas à résister au froid, alors personne ne le pourra se rassura-t-il alors que la cape artisanale portant l’odeur de Kerguelen trônait désormais sur ses propres épaules. « Je te rendrais ton bien une fois rentré au sanctuaire »

Lieu où il n’avait jamais osé poser ses coussinets. Lieux où ils résidaient tous pourtant. Les siens, sa patrie, sa famille et surtout cette louve qui par deux fois, elle le sauve et lui permet de continuer leur quête … Quelle précieuse … Amie ?

« On ne va pas s’arrêter en si bon chemin. »

Il était incertain, il ne savait s’il se révélerai nécessaire de franchir la brève une nouvelle fois, que ce soit demain ou bien plus tard. Il avait toujours agi de manière méthodique allant de découverte en découverte, se mettant parfois en danger sans vraiment en prendre la mesure, c’était peut-être une erreur que d’agir ainsi, mais l’attrait de la découverte lui importait plus que la raison. Ainsi porté, il en oubliait presque sa timidité, se montrant plus accessible, jovial.

A moins que ce ne soit l’optimisme débordant de la louve grise qui venait détendre sur son esprit fermé. Cela demeurait incertain. Ce qui était sûr. Jamais il n’aurai pu imaginer telle découverte car cela dépassait l’entendement, ils étaient ensemble, les premiers à dépeindre de leur regard les belles couleurs du monde oublié. Il semblait si impensable qu’un monde puisse persister ainsi prisonnier des glaces que le jeune loup noir n’aurait pu le soupçonner. Il perds son regard dans l’immensité. Jusqu’à croiser son regard lorsque le louve se tourne vers lui, les yeux emplis de larmes. Le mâle eut un mouvement de recule, avait-il fait une erreur pour voiler de larme les yeux de la louve. Il ne compris pas tout de suite l’émotivité débordante dont faisait preuve la petite louve. Il l’était aussi, mais ne le laissait pas autant transparaître, un peu parfois des bribes qui lui échappent, fugace comme un sourire, une larme offerte aux intimes.

Elle était chanceuse d’avoir pu l’apercevoir rire, se montrer sensible au bonheur éprouvé par autrui. Habituellement, il se montrait toujours absent, perdu dans ses lectures ou ses réflexions. Pendant longtemps, il s’était senti isolé, mais il devait bien le reconnaître, perdu dans ses études, il s’était rendu responsable de sa propre errance. La considération dont il faisait preuve aujourd’hui de la part de la petite louve lui chauffait le cœur au moins autant que la fourrure de renne qu’il portait désormais fièrement sur ses épaules.

Il s’était faite une amie. C’était une nouvelle chose rare et précieuse qu’il découvrait aujourd’hui. Jeune loup au coeur solitaire qui n’avait toujours eu pour ami qu’un mentor et des sœurs qui bien que empli de bienveillance n’était guère ce que l’on qualifierai d’ami.

Une nouvelle fois, il la remercie pour son présent, gêné, ses pommettes se teintent de rouge et la chaleur l’envahi. Il était rare pour lui de recevoir un cadeau surtout de la part de quelqu’un qu’il aurait pu qualifier d’inconnu quelques heures plus tôt et ce même en ayant eu l’occasion de l’observer et l’écouter par hasard au détour des couloirs du labyrinthe ou bien par delà les étales de la bibliothèques.

Lorsque la louve proposa d’agir en éclaireur, il acquiesça, n’était pas en mesure de protester.

« Soit prudente » Murmures-t-il entre ses crocs en la voyant disparaître sous ses yeux sous forme de poussière cristalline.

[ tentative pour dégager le chemin grâce à son ingéniosité ]

Le louve disparut, le loup noir entreprit d’avancer le long du chemin. Observateur et pensif, il ne pu que remarquer les empreintes qui semblaient avoir empruntée le même chemin que lui. Des empreintes larges et profondes garnies de griffes, heureusement celles-ci semblaient être figée dans la neige depuis un moment déjà. Le loup noir pouvait donc espérer que leur propriétaire était déjà loin et ne risquait pas de leur tendre une embuscade un peu plus loin.

Un peu plus loin sur le sentir, il tomba face à un barrage fait de neige et de glace. D’immenses rochers lui faisaient face, entravant son ascension. Le loup s’assit, scrutant ceux-ci, observant l’agencement des pierres, leurs imbrications, les crevasses par endroit. L’ingénieux décida de faire usage de ses connaissances pour créer un levier afin de faire bouger les blocs. Il se saisit d’un grand bâton qu’il glissait dans un creux avant de s’appuyer de tout son poids contre celui-ci. Le levier soulève et pousse les rochers, ce qui permet de libérer une ouverture.

Réussite critique.

Une fois la voie dégagée, il se remet en route. Pressant le pas afin de rejoindre la louve plus loin.

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