L’envol des demoiselles - Holly.

[7 PVs]
Encore une fois se répétait le même schéma ; les deux louves se poursuivaient de rocher en rocher dans ce qui ressemblait pour le moment davantage à un jeu de chat et de la souris qu’à une véritable lutte – mais pour le moment cela amusait toujours Anita, de se dérober au dernier moment devant la bleue qui pensait pouvoir lui foncer dedans et généralement ne faisait que l’effleurer. Là encore elle ne puit esquiver la totalité de l’action de Holly, une de ses pattes glissant encore une fois sur la mousse spongieuse qui recouvrait en plaques la surface de la plupart des rochers et avait tendance à la faire un peu déraper au moment de bondir.
Anita prenait un malin plaisir à faire courir et bondir Holly tout le long de leur arène naturelle mais elle savait qu’il lui faudrait à un moment changer de stratégie et qu’elle ne pourrait pas éternellement glisser à travers les pattes de l’adversaire – au risque de finir par elle-même se fatiguer et perdre en concentration, risquant de faire une erreur plus grave qui l’emmènerait droit au bain.

Mais avant cela, il lui fallait s’assurer de cuisiner Holly comme il faut pour que la Conseillère soit elle aussi fatiguée et ne s’attende pas au revirement de situation.

Un mouvement de queue pour balancer le poids de son corps dans la bonne direction – et avec un nouveau bond, Anita repartait déjà vers une autre plateforme.

Elle fuyait encore, Anita.
C'était un genre de combat, si l'on pouvait le nommer ainsi, qu'elle n'avait pas l'habitude de mener, Holly, étant plus habituée aux échanges de coups au sein d'une arène qu'à ce genre de jeux ou l'une poursuivait l'autre. Mais soit, cela se tenait aussi ! Et évidemment, en tant qu'Épée, elle restait alerte, envisageant tout changement de stratégie de la part d'Anita.
Après tout, elle aussi, avait bénéficié de la sagesse de Pepper.

[6 PVs]
Anita soufflait un peu plus fort à chaque bond qui l’envoyait voler par-dessus les merveilleuses teintes de l’eau, sentant que le rythme soutenu de leur petite activité commençait à pomper sur son énergie. Elle se sentait toujours aussi légère sur ses pattes mais peu à peu son corps fatiguait malgré tout et avec Holly aux trousses, il lui était pratiquement impossible de prendre la moindre pause pour souffler et se remettre les idées en place.
Ses yeux vifs sondaient toujours le terrain avec une rapide expertise l’empêchant de tomber entre deux plateformes mais malgré tout l’ensemble du décor se mélangeait parfois en une aquarelle de sons et de couleurs rendus un peu flous par ses grands bonds successifs. La louve bleue la talonnait et elle continuait de la garder non loin d’elle tout en gardant suffisamment d’avance pour pouvoir esquiver le gros de ses attaques.

Du coin de l’œil elle la vit bondir sur un de ses côtés et Anita décida de ne pas faire une embardée tout de suite. Au lieu de cela elle la laissa s’approcher et quand l’Epée bondit sur elle, elle se cabra et vint contre-attaquer en verrouillant ses antérieurs avec ceux de Holly, les maintenant dans une précaire position sur le bord du rocher pendant quelques secondes sans que l’une ne parvienne à prendre le dessus – sentant ses appuis postérieurs trop faibles dans cette position pour se maintenir ici sans risquer de tomber à la renverse, elle se déroba et fila sur le rocher d’à côté, ne doutant pas que l’Epée reviendrait à la charge en l’espace d’un instant, non sans lui lancer une petite pique par-dessus son épaule.

— Pas trop fatiguée ?

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Ouch ouch ouch.
Au lieu de fuir, comme elle l'avait fait jusqu'à maintenant, Anita accrocher ses antérieurs des siens. C'était... Tendu. Et à celle qui lâcherait la première, finissant sa course dans le volcan de boue. Par chance, son adversaire renonça à cet affrontement en face à face et préféra filer, encore, non sans la narguer un peu.
Sourire.

- Oh, du tout ! Je pourrai tenir toute la journée, comme ça !

Ce n'était, évidemment, que du bluff.
Elle commençait à fatiguer un peu aussi, Holly. Son souffle se faisait plus court et ses pattes moins confortables. Il n'était cependant pas question de lâcher prise tant que l'une d'elles ne serait pas tombée. Alors elle continua de pourchasser Anita sur ses maudits rochers, laissant ce début de fatigue de côté.
Elle l'aurait, un jour.
Elle l'aurait.

[4 PVs]
Anita ne répondit pas au quolibet de Holly pour ne pas révéler sa position – car disparaissant vers un rocher pointant bien moins haut que les autres, perçant à peine la surface de l’eau-qu’il-ne-fallait-pas-toucher à la manière d’un nénuphar ; elle se camoufla contre la paroi de sorte à ce que l’Epée ne puisse pas l’avoir au moment de bondir à son tour vers le chemin qu’elle avait pris.
Elle entendit ses foulées au-dessus d’elle, prit garde à sa position qu’elle nota mentalement grâce à tous les conseils engrangés auprès de Pepper lui permettant de localiser efficacement un adversaire qu’elle n’avait pas dans son champ de vision.

La louve bleue bondit et la survola – et c’est le moment qu’elle choisit pour se précipiter sur elle à son tour, un instant avant qu’elle ne touche le sol, pour tenter d’aller la bousculer et de la pousser par-dessus bord.
Elles entrèrent en collision et Anita fut elle aussi déstabilisée par le choc – toutes deux vacillèrent mais aucune ne tomba.
Anita savait qu’elle se mettait davantage en danger à se jeter ainsi dans les pattes de Holly, pouvant se prendre une riposte bien plus facilement – mais elle tenait aussi de Anette, après tout ! Et il fallait bien qu’elle prenne le risque d’essayer de faire tomber la bleue de temps en temps, car il était peu probable qu’elle trébuche d’elle-même.

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Elle l'avait perdue de vue. Non mais quelle bleue ! Holly pesta pour elle même.
Il lui fallait pourtant la retrouver au plus vite. Elle se souvint des conseils de Pepper, pour repérer un ennemi qu'elle ne pouvait pas voir, lors de cette leçon... Qui s'était si mal passée. Alors Holly se concentra, sur les odeurs, sur les sons.
La fragrance d'Anita.
Le doux son d'une chaînette.

Elle était là, jaillissant comme un diable de sa boîte.
Leurs corps rentrèrent en contact, avec plus ou moins de violence, durant quelques secondes, avant qu'elles ne s'écartent.
Les choses se corsaient. Voilà qui devenait intéressant et éveillait l'instinct de la combattante qu'elle se devait d'être, celle qui pense stratégie et cherche à viser les points faibles pour mettre l'adversaire au sol... Tout en gardant en tête qu'il ne s'agissait là que d'un jeu et que le but n'était pas, du tout, de blesser Anita.

[1 PV]
Le combat touchait bientôt à sa fin, elle le sentait : les deux louves étaient peut-être arrivées sur la plateforme qui verrait la lutte finale, et l’eau verte qui patientait sagement à quelques centimètres à peine du rebord était là pour leur rappeler ce qui attendait celle qui flancherait la première.

Fini les grands bonds pour aller rejoindre l’autre bout de l’arène en flirtant avec les courants aériens : les deux adversaires se faisaient désormais face, haletant un peu et arborant un air de défi. Le sourire d’Anita dévoila la pointe de ses canines et elle gronda pour plaisanter, tandis que son corps tendu à bloc se mettait en position, sa longue queue portée haute et fouaillant l’air avec l’impatience du dénouement. Elles se tournèrent autour quelques secondes pour se jauger et reprendre leur souffle, Anita roulant des épaules pour ne pas laisser Holly oublier qu’elle tenait également d’Anette des muscles puissants cachés sous son corps svelte ; puis sans crier gare elle se jeta de l’avant avec un cri guerrier.

Elle se présenta droite face à Holly, de sorte à lui faire croire que se jouerait ce moment décisif de la même façon qu’auparavant – en verrouillant leurs pattes avant et en entrechoquant leurs poitrails pour faire basculer l’une des deux, mais au dernier moment c’est vers le sol qu’elle aplatit tout son corps, rentrant son cou dans ses épaules et rassemblant tous ses membres pour filer entre les pattes avant de Holly et sous son ventre en un clin d’œil à l’attaque similaire qu’avait mené Pepper contre elle.

— Surprise !

Elle laissa une fraction de seconde de latence pour que Holly réalise qu’elle était foutue, puis à la manière d’un ressort elle relâcha ses dernières réserves d’énergie dans un bond qui la propulsa vers le haut.

- Putain de merde.

Elle ne l'avait pas vue venir, celle là, et le juron lui avait échappé lorsqu'Anita était venue se glisser sous son corps, la déséquilibrant.
Cette fois ci, elle sentit son corps basculer mais ne trouva aucune prise pour se rattraper. Elle manquait également peut-être de force, maintenant qu'Anita l'avait bien épuisée, à la faire courir partout. Holly serra les crocs, redoutant l'instant où elle tomberait dans cet immonde liquide visqueux. Oh bordel, elle ne voulait pas en avaler.

Plouf.

Adieu, beau pelage clair. Elle était toute marron, maintenant.
La Conseillère se redressa, pour sortir du volcan, n'ayant pas du tout l'intention d'y rester une minute de plus. C'était... dégueulasse. Et putain, en plus, elle glissait. Re-Plouf.
Son regard bleu se leva vers Anita.

- Tu ne l'emporteras pas au paradis !

Un bond, et elle revenait auprès de sa camarade. Un petit sourire qui n'annonçait rien de bon... Et elle s'ébroua. A défaut d'avoir pu l'entraîner dans sa chute, elle pourrait au moins la faire profiter de quelques gouttelettes brûnatres, si l'anguille n'esquivait pas encore.

- C'était quand même drôle, je dois bien l'avouer, je me suis bien amusée ! Merci !

Elle n'était pas bien rancunière, Holly.
Ceci dit... C'était à charge de revanche. Un jour, elle ferait tomber Anita.

Elle ne put qu’exploser de rire quand le joli corps de Holly décolla de la plateforme pour atterrir un peu plus loin dans la mare visqueuse, se laissant tomber sur le flanc pour s’esclaffer à gorge déployée. Le spectacle était encore plus amusant que dans ses visions !
Voir si belle louve se débattre dans tel liquide peu ragoûtant valait certainement tout le chemin fait pour arriver jusqu’à cette arène !
Elle observa l’Épée s’extirper de son bain de boue du coin de l’œil, calmant un peu son hilarité qui faillit se déclencher à nouveau quand elle s’affala à nouveau dedans – et la voilà qui bondissait à ses côtés à nouveau, s’ébrouant sur elle !
Anita fit mine de se protéger des gouttelettes de vase s’abattant sur elle en levant une patte devant son visage, mais l’instant d’après elle fixa Holly, une lueur de malice au fond des yeux.

— Tu sais, comme je t’ai dit… Ça ne me dérange pas d’y aller !

Et sans plus de cérémonie elle se laissa tomber sur le côté, offrant son corps à la substance verdâtre en une grande éclaboussure.
Sa tête émergea de la surface avec un nouvel éclat de rire et elle pataugea quelques secondes dans l’eau croupie et peu profonde, faisant mine de nager dans un lac d’eau claire avant de revenir poser ses pattes sur le bord de la roche, laissant son corps majoritairement immergé pour le moment.
Ses yeux se plissèrent légèrement et elle les verrouilla sur la louve bleue, ne laissant apparaître qu’une fine ligne violette dont l’éclat taquin ne s’était pas éteint.

— Le Monstre des Marais n’est jamais repu. Je te laisse cinq secondes d’avance sur le chemin du Castel, après… Il viendra t’attraper.

Dans une douce étreinte visqueuse pour ce poil qu’elle commençait à peine de débarrasser de sa crasse.

Oh.
Holly ouvrit des yeux ronds lorsque sa camarade se laissa, à son tour, tomber dans l'immonde liquide visqueux. Puis ses épaules furent secouées par un rire alors qu'elle l'observait barboter, se prenant pour un monstre des marais.
La louve bleue lui tira la langue.

- Foutue pour foutue, je serais tentée de te dire que je m'en fiche !

Après tout, même en s'étant ébrouée, elle n'avait pas pu faire regagner à son pelage sa clarté passée et devrait donc impérativement passer par un bain d'eau claire pour ôter ce qu'il restait de boue.
Elle pencha la tête sur le côté, plissant les yeux, taquine.

- Mais on va dire que le Monstre des Marais me fait très très peur ~

C'était l'occasion de s'amuser encore un peu, avant de rentrer au Castel et de s'adonner à d'autres activités plus routinières telles que la chasse et les patrouilles. Peut-être qu'elle proposerait à Anita de venir chasser avec elle, justement. Ce serait l'occasion de poursuivre cette journée en bonne compagnie. Elle ferait donc cela, une fois rentrée.
Pour le moment, Holly se détourna bien vite de la louve beige, s'élançant en avant pour s'éloigner d'elle tout en prenant garde de ne pas glisser, et donc se vautrer, sur les rochers de la Moere. Jetant un coup d’œil derrière son épaule pour voir où en était son amie, elle laissa éclater un rire.

Le monstre des marais n'est jamais repu, Anita ? Que dire de celui des airs, son estomac sans fond appelant à la famine. Vous jouez si bien, à vous battre, à vous chamailler, que vous ne percevez même pas cette ombre qui vous surplombe. Un nuage. Un gros oiseau peut être.

Et puis. Un sifflement. Rapide.
Vous levez les yeux au ciel.
Juste une ombre, gigantesque, qui pique vers vous.
Pas le temps de bouger que déjà ses ailes se déploient, balançant son corps, ses serres, sur vous.

Et il saisit Anita a la gorge et au buste. D'un coup d'aile, il s'élance de nouveau dans les airs, profitant de l’effet de surprise et de sa vitesse pour échapper à vos réactions.

Te voila en balade Anita. Mais va savoir pour combien de temps.

La louve blanche prit la fuite avec un dernier regard en sa direction et comptant exactement ses cinq secondes, l'hybride fusa hors de son bassin pour se lancer à sa suite - son propre rire en écho de celui de Holly.
Leur folle cavalcade en direction de Castel ne dura pas bien longtemps cependant.
Elles ne l'avaient pas remarquée, cette ombre qui planait près d'elles et avait commencé à suivre leur course. La moere n'était faite que de ça, après tout ; des jeux d'ombres et de lumières projetés en multiples tâches de soleil sur le sol une fois que les rayons de celui-ci avaient péniblement traversé les feuillages touffus. Et Anita n'avait pas non plus l'habitude de lever les yeux vers les branches pour les surveiller : c'était elle, la reine des marécages, celle qui marchait aussi aisément parmi les branchages qu'entre les troncs.

Ses oreilles se redressèrent subitement lorsque le sifflement discret chatouilla ses tympans, ses yeux violet n'appréhendant le danger que lorsqu'il était déjà trop tard pour esquiver.

Le seul son qui sortit de sa gueule fut un glapissement de surprise lorsque la créature la saisit brusquement - suffisamment intense pour percer les proches alentours et faire s'envoler un groupe d'oiseaux bien plus petit que celui qui semblait l'avoir choisie pour... repas.
L'idée était effrayante. Mais le moment était grisant.
Cette sensation de brutale montée d'adrénaline qu'elle ressentit en décollant du sol et en s'élevant au-dessus de la canopée qui fit battre intensément son cœur avait toujours été liée aux moments les plus agréables de sa vie. Ceux qu'elle vivait à deux cent pour cent. Elle vivait pour ressentir cette sensation, encore et encore.
Tout comme elle avait toujours su prendre mesure du danger pour limiter les risques.
Et le danger ici était bien réel, mais elle n'y pouvait rien - et ça, c'était nouveau.
Nouveau et difficile pour son esprit de s'enrouler autour de la possible idée qu'elle puisse ici se faire vraiment mal, ou mourir.
Cela faisait battre son cœur encore plus vite, encore plus fort.
Cela rendait les sensations encore plus acérées et encore plus réelles.
Quelque part elle n'arrivait pas à raccrocher l'idée de la mort avec la sensation de voler et de décoller du sol, ce qu'elle n'avait vécu qu'avec Axie.

Réfléchir.

Il lui fallait réfléchir vite, malgré la vitesse et le vent qui sifflait à ses yeux et à ses tympans ; réfléchir efficacement pour se tirer de ce mauvais pas sans encombre - malgré les mèches emmêlées qui brouillaient sa vue, malgré la vague douleur des serres refermées autour de sa gorge et de ses épaules, malgré le trop plein d'émotions qui gonflaient dans sa poitrine et menaçaient de la faire exploser - d'une hilarité insensée ou d'une angoisse légitime, elle n'aurait su dire.
Mais jamais elle ne se laisserait paralyser, jamais elle ne se laisserait faire sans réagir.

Une première pensée logique filtra.
Elle ne savait pas à quelle altitude elle se situait, mais elle continuerait de monter. Elle devait sécuriser sa position autour de l'animal - car s'il la lâchait... Eh bien, le sol paraissait bien loin.
Contractant ses muscles, elle bascula son bassin jusqu'alors relâché pour le rapprocher des serres, balançant sa queue avec énergie deux, trois fois avant de réussir à l'enrouler autour de l'une des puissantes tarses du prédateur.
Maintenant qu'elle était harnachée, ne restait plus qu'à montrer à cet oiseau qu'il avait choisi la mauvaise proie et qu'elle ne comptait pas rester passive.

Profitant d'avoir rassemblé son corps autour des doigts étouffant sa gorge, elle se contorsionna du mieux qu'elle put de son corps souple et flexible - elle n'allait pas devenir disciple de Kiro pour rien -, tâchant de gagner quelques centimètres d'un côté ou de l'autre pour venir planter ses crocs dans ce qu'elle pourrait trouver.

Attention, gros piaf, tu as trouvé une couleuvre qui pince.

Il eut une ombre au dessus de sa tête. Holly ne s'en formalisa pas plus que cela : Ce devait juste être un gros nuage.
Pourtant, lorsqu'elle entendit, derrière elle, un sifflement, elle jeta un coup d’œil par dessus son épaule. Cela lui suffit pour constater, avec effroi, que ce qu'elle avait pris pour un simple nuage était, en fait, une bestiole ailée démesurée, redoutable prédateur qui emmenait Anita dans les airs.
Elle, eut seulement le temps de relever la tête vers eux, hébétée.

Oh, merde.
Ça, ce n'était pas prévu.

Elle sentit d'abord la panique la gagner. Et si elle mourrait, Anita ?
Ce serait un drame de plus dans cette meute déjà bien triste, actuellement. Une peine de plus pour Anette qui, déjà, avait peur pour l'une de ses filles. Une soeur perdue pour Alex, une apprentie talentueuse pour Pepper.
Ce n'était donc pas acceptable. Il lui fallait réfléchir, vite, ne pas se laisser submerger par cette vague d'émotions, garder la tête froide, trouver une idée de génie ou au moins une idée potable.
Sauver Anita.

Holly prit une profonde inspiration et se mit à crier de toutes ses forces, espérant attirer l'attention du prédateur.

- EH OH GROS PIAF !

Sans attendre, elle se mit à courir vers ces grands arbres au feuillage touffu. Voilà qui devrait rendre la chute d'Anita moins douloureuse, si l'oiseau géant décidait de la lâcher. Du moins, si elle parvenait à l'attirer jusqu'ici.
Son regard bleu balaya les environs, à la recherche d'une cachette qui lui, voir leur, permettrait de se réfugier si jamais les choses devenaient plus compliquées encore.

... Sans succès. Ce qui était quand même un peu la merde. Il faudrait cependant faire avec.
Alors la femelle se décida à hurler pour appeler au secours.