Je vais vivre une aventure ○ Evan, libre

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Voilà qu'ils avaient enfin prit la route. Si de première volonté elle avait désiré partir seule, et au plus vite, la réflexion durant sa traversé des quelques terres la menant jusque chez les Nakhus lui avait fait soulever la question du faire valoir. Après tout, rien ne l'empêchait de se trouver un compagnon de route à sacrifier en cas de danger. Pas qu'elle fuirait bien sûr, par le Grizzli jamais elle ne serait de cette trempe là ! Mais elle restait une excellente Etelkru pensant que sa meute valait mieux que les autres, forcément, avoir dans son équipe un loup d'une autre meute était un bonus : un appât a utiliser, une aide peut-être ? Ils verraient bien sur place, et la rouquine se gardait bien d'étaler ses potentiels idées en fonction des dangers rencontrés. Elle ne savait de toute façon pas du tout dans quoi elle s'embarquait alors... Tête haute, la cape de laine blanche couvrant son dos et son collet dissimulant la majorité de son corps dans ce paysage de plus en plus blanc qu'ils visitaient, Solelio observait tout. Ses prunelles froides fouillaient les différentes nuances et couches de couleur monochromatiques, détaillant l'ombre d'un pin, d'une roche, massif. Au bout de plusieurs heures, le sol de pierre et de végétation de la steppe laissa place à la sensation piquante de la glace sur les coussinets. Il était temps de sortir ses petites bottines. Des pochons de laine retournée, ainsi le cuir bien graissé du côté externe ferait barrière à l'humidité, normalement, et l'intérieur fourré garderait au chaud ses pattes. Alors qu'elle habillait ses coussinets, la jeune femelle au cheveux de feu jeta un regard en coin à son équipier de fortune. Un grand loup ailé dont les couleurs criardes étaient un très bon indicateur de leur présence. Bonne ou mauvaise chose, ils le sauraient bien assez vite. Elle ne pouvait pas non plus trop la ramener parce qu'avec sa chevelure flamboyante, elle était loin d'être hyper discrète ! L'Etelkru offrit un sourire à Evan avant de se relever et d'analyser leur environnement. Bon, maintenant, il fallait avancer dans l'inconnu, entre icebergs et pics de glace, en espérant trouver des signes rapidement de... Quoi que ce soit. En tête, elle avait les histoires un peu folles de Lymphalème... Les Dieux seuls savaient ce qui les attendait... Et puis elle avait la bénédiction d'Aka ! Alors tout irait bien, pas vrai ?

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Dé Réussite sur ING pour trouver des traces quelconque - Réussite !
Son regard bleu glacé détailla le paysage encore, gravissant les ombres grises sur fond de neige, surmonter les contours des glaciers qui apparaissaient devant eux à mesure qu'ils avançaient dans le froid. Par chance, nul blizzard ne vint encore rendre leur expédition difficile. Quelques flocons éparses jouaient dans l'air au grès du vent relativement calme. Comme si l'atmosphère était en suspens, comme si la banquise attendait quelque chose, écoutait ce qui suivrait bientôt... Devait-elle s'en inquiéter ? C'était si étonnant ce silence extrême dans un lieu si austère ! Ils longèrent une falaise de glace, et Solelio chercha à en déterminer la hauteur. L'iceberg était si épais qu'on ne discernait pas la lumière au travers : ce n'était qu'un bloc bleuté, sombre, plus immense que tout ce qu'elle avait pu croiser jusque là... Ses prunelles revinrent vers le sol, autour d'elle. Elle en avait presque mal au yeux de tout ce blanc ! Pourtant... Pourtant il y avait bien quelque chose, là !

Des traces de petites pattes sont visibles de ci de là, a moitié recouvertes par la neige. Mieux encore, Evan, lui, arrive même à percevoir une légère flagrance. Celles de vos congénères.

Des loups sont passés par ici il y à quelques temps. Et leurs pattes se dirigent au travers de la banquise, vers la brèche où, autrefois, s'érigeait un immense bloc de glace, véritable mur et frontière naturelle.

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Les paroles du loup ailé cassait la sensation oppressive de l'endroit. Elle ne l'aurait jamais avoué, mais l'Etelkru était bien contente que son équipier d'un jour soit aussi bavard. La silence de la banquise était un peu effrayant lorsqu'on venait d'un endroit aussi vivant et agité que le Grand Castel. Tandis que les yeux clairs de Solelio commençait à larmoyer par ce trop plein de paysage éblouissant, ils agrippèrent quelques ombres dans le sol : des empreintes de pas ! Des congénères lupins les avaient précédé ici. Ils étaient donc sur le bonne voie ! Le museau de la femelle se fendit d'un nouveau sourire ravi, alors qu'elle félicitait Evan. Il avait apparemment trouvé une piste olfactive à suivre, sans doute pas trop ancienne, et encourager le Nakhu renforcerait cette fausse complicité qu’elle tentait d'instaurer entre eux en répondant à ses trop nombreuses questions et en jouant la sympathie. Elle le laissa donc passer devant, attentive à tout ce qui pouvait les entourer. L'Aviaire semblait moins perdu qu'elle... Connaissait-il l'endroit ? Ce fût à son tour à lui d'être scruter et étudié quelques instants. Jusqu'à ce qu'une espèce d'immense brèche dans le mur de glace lui vole la vedette. Derrière, il y avait quelque chose de dingue. Derrière, il y avait un autre monde.

Etait-ce le monde rouge dont parlait certains loups adultes avec des histoires à dormir debout ou pour effrayer les louveteaux ? Non ça ne ressemblait pas à la description qu'en avait fait les soi-disant victime de l'enfer... Qu'était-ce donc alors ? Un autre continent à découvrir ? L'exaltation et l'adrénaline la poussèrent en avant, en vérifiant toutefois, que son compagnon de voyage soit bien avec elle, lorsqu'elle crapahuta sur les blocs de glace afin de rejoindre le trou de lumière dans l'iceberg géant vers lequel les pas des précédents loups les avaient menés. Prête pour l'aventure d'une vie !

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Evan les guida sur un bon de chemin, les menant jusqu'à un véritable champ de bataille. Un peu effarée, la jeune louve fixa le Nakhus ailé alors qu'il expliquait qu'était là le lieu de leur première rencontre avec un Mammouth. Elle aurait eu peine à croire cela si elle n'avait pas entendu les histoires du loup Lymphalème, juste avant de partir pour sa quête folle. Forcément, ses prunelles clairs fouillèrent l'endroit, entre les blocs d'iceberg, les roches éboulées et les signes d'agitation dans la glace, espérant trouvé un signe de ce fameux animal mythique que le mâle bigaré disait avoir eu la chance de voir face à lui. D'un premier abord, il était compliqué de déterminer à quoi correspondaient ses grands sillons dans la glace, où d'où provenait ces trous dans le sol. C'est donc avec minutie, concentration et temps, que la femelle aux cheveux de feu étudia les traces de passages précédents visibles. Elle fini par réaliser que les impacts par terre correspondait en général aux tailles des blocs de pierre et de glace autour d'eux. Elle s'étonna, après avoir étudié une longue estafilade dans la banquise et ses sœurs presque parallèles, d'imaginer une patte si grosse pour provoquer cela. Il fallait pourtant se rendre à l'évidence, c'était bien des marques de griffes, semblables à celles qu'elle-même aurait faite sur un tronc d'arbre, mais en beaucoup plus grand ! De là, elle comprit qu'il fallait voir la scène dans sa globalité.

Solleio se redressa, cherchant comment élargir sa vision tout en restant proche : ses yeux pâles larmoyaient à cause de la réflexion de la lumière du jour dans ce paysage blanc, elle n'avait donc pas le loisir d'avoir une vue de lynx aujourd'hui. Ses pupilles tombèrent sur un caillou assez imposant, probable pièce du puzzle de glace et de caillasse qui s'était désolidarisé. Il lui fallu quelques minutes pour y grimper, dérapant avec ses bottines de cuir. Elle finit même par les retirer pour enfoncer ses griffes dans la matière et s'en aider pour se hisser en haut. Un sourire fendit la poire de l'Etelrku, de là, elle voyait effectivement les empreintes de pattes des dizaines de fois plus larges que les siennes ! Il y en avait des griffues, et il y en avaient des plus profondes et presque  rondes... Un animal lourd donc. Le Mammouth dont Evan avait parlé ? Elle ne pouvait pas les identifier correctement, n'ayant jamais vu de bestioles aussi grosses. Toutefois, elle devina qu'il y avait eu duel par là-bas, les empreintes étaient moins précises comme des glissages, mais plus encrées dans la glace, plus... Creusées. Il y avait d'ailleurs des traces plus sombres dans la glace de ce côté là ! La femelle bondit au bas de son promontoire. La cape vola un instant dans son dos avant de la recouvrir à nouveau. Puis elle remit ses petites bottes fourrées de cachemire, et alla inspecter de plus prêt ces traînées brunâtres.

L'odeur du sang lui chatouilla à peine la truffe tellement elle était fadée. Cela devait être très très vieux, et le climat avait dû cristallisé des restes de sang coagulé. Il y avait donc bien eu combat et donc blessures.

« Evan ? Vous avez eu des blessés contre le Mammouth ? Il y a du sang là... »

[Dé sur ING - suivre les traces de sang : échec simple ]
Elle avança en suivant les quelques restes bruns, mais cela semblait trop éparses pour en faire une piste, et puis il y avait tellement d'empreintes partout, de vraiment toutes les tailles, qu'elle fput perturbée par cette idée. Combien de bêtes y avait-il ? De quels types ? De quelles tailles ?! Et combien de loups les avaient précédés ? Solelio s'arrêta un instant, pour souffler et se reprendre. Elle interpella Evan, pour qu'il la rejoigne plus vite.

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A sa question, c'est une explosion qui répondit. Un tonnerre dans ses oreilles, une voile blanc devant ses yeux puis le noir quand elle les ferma, des vibrations telles dans ses os et ses muscles qu'elle ne savait plus où elle était, où était le bas, où était le haut... Solelio glapit alors que le monde autour d'elle était un chaos. Ses griffes crissèrent dans la glace et elle parvint maladroitement à stabiliser sa position, juste assez pour retrouver l’équilibre, ouvrir ses yeux bleus et voir... Une mâchoire immense écraser entre ses dents le Nakhu ailé. Du sang gicla autour, des morceaux de chair broyée, voilà tout ce qui restait d'Evan. Et la louve, choquée, resta interdite sous ce spectacle d'horreur. La bête était gigantesque, titanesque, démoniaque. Contre le sol de glace émiettée, les mouvements reprirent comme un tremblement de terre. L'animal bougeait. Il devait être si... imposant, si monstrueux qu'il était l'épicentre de tout ce carnage. Ce fût le signal pour le cerveau tétanisé de la rouquine. Son instinct de survie s'activa enfin, il était trop tard pour son équipier qui n'était plus que... Un amuse-gueule mâchouillé. Des larmes roulèrent sur les joues de l'Etelkru, qui brûlèrent a leurs passage. Il faisait trop froid pour pleurer, ça en devenait douloureux. Elle ne devait pas penser à lui, pas maintenant. Elle devait fuir. Juste fuir.

Dé Fuite.

Alors elle s'élança sans trop savoir où aller dans cette banquise morcelée. Croisant crevasses ou blocs de glace l'obligeant à revoir à se trajectoire trop souvent. Allait-elle parvenir à se sortir de là ??

Est-ce la peur qui te terrifie à ce point ? Toi, incapable de bouger, incapable de hurler. Il s'approche, renifle, gronde. Il t'observe, te jauge. Un vague silence pèse sur vous deux ; comme s'il réfléchissait à ce qu'il pourrait faire de toi.

D'un coup de mâchoire il te saisit au torse, manque de te couper en deux. Tes pattes sont bloquées, coulantes de bave et de terreur, tandis que ta tête et ta queue sont les seules à trouver encore espoir à l'air libre.

Il t'as attrapé. Presque délicatement. Car tu en es certains, l'animal gigantesque aurait pu te couper en deux de suite. Mais il attend. Il ne fait rien de plus que te porter, te bloquer. Il semble regarder, au loin, écouter quelque chose qui te semble imperceptible tant ton cœur bat fort à tes tempes.

Et puis, soudainement, il fait demi-tour, et d'un trot rapide, s'enfonce dans cette grotte qui a libérée tant des siens.

Il t'emmène, Solelio. Loin de ta famille et de tes amis.
Pour aller où ? Qui sait.

Il te reste un espoir.
Un dernier hurlement que portera peut être le vent jusqu'aux meutes...