La chasse au hérisson | Fea. Sésame

Pierre chassait, un hérisson, pour le jardin d’Eden, pour aider papa Raison, pour sauver les plantes des vilaines bestioles visqueuses orangées : Les limaces. Elle avait considéré après réflexion qu’elle pouvait peut être trouvé monsieur qui pique dans la forêt. Quoi de mieux pour se cacher ? Alors elle cherchait, les crottes de monsieur piquant. Parce que c’était le début de la piste, c’est ce que lui avait autre fois appris Hayndriel, et grande sœur aveugle se servait de l’odorat pour suivre la piste. Les oreilles pointées en avant et la truffe collée au sol, elle bondissait un peu, voletait, se reposait. La jeune louve ailée se sentait tellement légère avec ses grandes ailes sombres.

Elle s’arrêta en relevant la tête, tien tien une odeur qui n’est pas de la maison. La louve tourna la tête, avant de remuer doucement la queue. Sa belle queue ondulait doucement. Il y avait un étranger ici, elle aimait bien ce qui n’était pas Nakhus. Et elle aimait les Nakhus aussi, c’était sa famille, elle était si grande si belle, si agréable, si douce à son cœur de nouvelle mère.

Elle remua doucement la queue, cherchant l’odeur du loup. La truffe levée. Peut être qu'il pourrait l’aider à chasser le hérisson ? Judas avait promis de l'aider demain, après qu'elle se soit reposée, mais elle voulait faire ça aujourd’hui elle ! La femelle s’arrêta en voyant un loup plus loin, des couleurs qui n’étaient des siens, qui sentait bon l’étranger, l’inconnu, et la nouveauté. Elle étira un large sourire, s’avançant vers lui en bondissant joyeusement.

« Bonjour monsieur l’étranger ! »

Elle étirait un large sourire, elle voulait savoir d’où il venait. Elle voulait découvrir de nouvelles choses. Entendre des histoires d’ailleurs. Elle ne se méfiait pas.  Elle n’était pas idiote, si le loup avait voulu l’attaquer, il l’avait sans doute déjà repéré avant qu’elle n’arrive. Il aurait donc déjà attaqué. Mais ne l’avait pas fait, et si il ne l’avait pas fait, c’est que ce n’était pas un méchant, c’est comme ça que ça marche, non ? En tout cas chez elle, c'est ainsi que ça fonctionne, et c'est ce qu'elle apprendra à Molière quand il sera en âge d'apprendre.

La jeune mère ne connaissait pas le repos, elle avait laissé l'enfant dans les pattes de Momon alors qu'il dormait comme une masse. Il se réveillera avec la surprise. Elle avait fuit l'enfermement pendant que tout le monde dormait et que plus personne ne la surveillait. Loin d'être méchante, encore plus loin d'être belliqueuse, elle avait conscience qu'elle se ferait gronder à son retour, et qu'elle allait seulement répondre d'un sourire en courbant l'échine et en s'excusant. Néanmoins elle ne pensait guère à ça, se contentant de profiter de l'instant présent. Surtout qu'elle n'était pas si loin que ça, il ne fallait pas abuser non plus. L'étranger lui répondit dans la même gentillesse qu'elle lui avait adressé la parole, l'ailé en fut ravie, ça confirmer que ce n'était pas un ennemi.

"Je chassais le hérisson, j'en ai besoin pour protéger les cultures des limaces. Si vous voulez m'aider à en attraper un ou deux, c'est avec plaisir"

Répondit-elle calmement en observant le loup d'un oeil intrigué. D'où est ce qu'il venait ? Elle le renifla une fois, puis une seconde, ses oreilles s'agitèrent alors qu'elle repliait ses ailes calmement avant de se rendre compte de son attitude. Elle recula vivement, sa chevelure cascadant sur ses épaules et autour de son visage, retenu par son glowstick, elle se mordit la babine inférieur.

"Pardon... je ne voulais pas envahir votre espace vital. Je m'appelle Pierre, et je me demandais d'où vous veniez, et quel est votre nom aussi ?"

Curieuse, un peu trop. Gentille, toujours autant. Avenante et bienveillante, éternellement. Pierre observait son interlocuteur, espérant ne pas l'avoir mit mal à l'aise. Elle ne voulait pas le gêner, l'embêter ou être trop curieuse. Même si elle avait conscience qu'elle n'était sincèrement, car tout l'intéressait et l'intriguer. Il fallait seulement lui dire clairement d'arrêter, pour calmer sa curiosité débordante.